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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 09:52
JAMES FARM : " City folk"

JAMES F Joshua Redman (ts, ss), Aaron Parks (p), Matt Penmann( cb), Eric Harland (dms)
Nonsuch Records 2014

James Farm c'est le nom de ce groupe, ou plutôt de ce collectif devrait-on dire crée en 2011. Collectif dans la mesure où chacun des membres du quartet apporte ses propres compositions avec le même esprit que celui qui animait le saxophoniste lorsqu'il sortit "Momentum" avec son Elastic Band.
Ici c'est un jazz classieux et élégant qui se met en oeuvre. Une sorte de must dans le raffinement du groove. Le nectar suave d'un jazz un tantinet funky. Une façon de jouer chic les lignes d'improvisation en costume de soie. Le blues est toujours là mais jamais très sale. Le groupe y exalte des mélodies absolument magnifiques et parfois renversantes ancrées dans une réelle profondeur du jouage collectif.
Joshua Redman s'y taille la part du lion puisqu'il s'expose en soliste remarquable. Véritable star de la scène du jazz, le saxophoniste y montre une nouvelle fois l'immense étendue de son talent. Grand Maître du son "droit" autant que des courbes élastiques et sinueuses sur lesquelles il se ballade avec l'agilité d'un vieux félin assagi. Incroyable machine à groover funk ce Redman. En revanche on l'aime un peu moins lorsqu'il se vautre dans le son d'un soprano auquel il ne peut s'empêcher de donner des airs classiques que je trouve pour ma part, un peu mièvres. Aaron Parks, s'il est plus en retrait est toutefois lumineux et apporte une couleur totalement contrastée et toujours très intelligente.
L'ensemble nous semble néanmoins un peu moins mordant que le précédent album que nous avions chroniqué ici même. De quoi émettre des réserves ? Peut être. Car si ces 4 là font souvent dans le joli, il y manque quelques piliers qui nous font vibrer quand on est amateur de jazz et notamment le lâcher prise lorsque tout semble en effet si maîtrisé et contrôlé qu'il impose une sorte de distance avec l'auditeur. Une rythmique excellente sur le papier, certes mais à qui on semble avoir donné instruction de ne pas trop en faire. De rester sagement derrière. Eric Harland ainsi que l'on connaît plus prolixe et plus puissant semble un peu "pêter dans la soie" au gré d'une p^rise de son qui le relègue un peu loin.

Restent les compositions qui révèlent une écriture collective sublime. Reste le jeu inspiré de Josha Redman dont le ténor évoque de plus en plus la sensualité de Lester par d'autres moyens.Reste le jouage collectif. Rentent quelques beaux moements comme cet irresistible North Star où tout semble redevenir possible.
De quoi finalement s'enthousiasmer.... avec modération pour ce James farm aux tonalités si urbaines.
C'est déjà ça.
Jean-marc Gelin

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