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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 20:59

Dans la galaxie des chanteuses de jazz, Madeleine Peyroux occupe une place bien à part. Elle revendique son appartenance à ce « mélange des cultures » à l’origine du jazz et défend l’aspect « protestataire »incarné en son temps par Billie Holiday et Nina Simone. Son dernier album, Anthem se présente comme une évocation des problèmes actuels de la société. Quatrième disque produit avec Larry Klein, Anthem constitue une œuvre collective, dix titres ayant été concoctés par Madeleine Peyroux avec ses musiciens, David Baerwald, Larry Klein, Brian McLeod, Patrick Warren. On y retrouve également la composition de Leonard Cohen Anthem, et Liberté, le poème de 1942 de Paul Eluard chanté en Français. Brève rencontre (dans la langue de Balzac) avec une artiste américaine qui connaît bien la France –elle n’a pas oublié ses débuts avec sa guitare dans le métro !- et n’aime guère (euphémisme) Donald Trump.

 .
Les DNJ : Lors d’un précédent entretien, en 2006, vous nous aviez confié avoir « une sensibilité jazz mise au service de la chanson pop et rock ». Vous êtes toujours sur la même longueur d’ondes ?
Madeleine Peyroux : L’esprit du jazz reste en vie. Il évoque une longue histoire, ce mélange entre le blues, la musique classique occidentale, les musiques populaires. C’est cette approche d’inclusion musicale, qui crée une identité américaine.


DNJ : .Avec Anthem, vous exprimez un certain regret de l’Amérique d’avant-Trump ?
-M.P : Ce n’est pas pour cultiver la nostalgie mais pour poser des questions sur notre identité, la démocratie, ouvrir la discussion. Nous sommes un peu cernés. Ces chansons sont des petites vignettes sur des personnages qui existent, qui parlent. J’espère ainsi provoquer des réactions.

DNJ : Maintenir la flamme de la liberté, comme dans le poème de Paul Eluard ?
-MP : Je l’ai découvert quand il a été chanté il y a trois ans par Marc Lavoine pour les Enfoirés. Par la suite les réalisateurs d’un documentaire consacré à la myopathie de Duchenne (maladie génétique provoquant la dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme). Il exprime bien ce qui est essentiel dans la vie. (ndlr. Premières paroles de Liberté : Sur mes cahiers d'écolier. Sur mon pupitre et les arbres. Sur le sable sur la neige. J'écris ton nom. Sur toutes les pages lues. Sur toutes les pages blanches…).
 

DNJ: Quels projets aimeriez-vous maintenant réaliser ?
-MP : Un album avec des chansons pour enfants  qui jouerait sur leur imaginaire… et je rêve aussi de faire un disque uniquement en Français. J’ai passé beaucoup de temps à écouter Jacques Brel dont je vais enregistrer (ndlr : l’entretien a eu lieu début septembre) bientôt, lors d’un hommage collectif, la chanson  « Voir un ami pleurer ». Je me sens un peu Française….même si en étant en France j’ai pris conscience de mon identité américaine. Je fumais des Gauloises (rires).


Anthem. Madeleine Peyroux.

 Madeleine Peyroux (voix, guitare) avec notamment  Larry Klein (basse, claviers, percussions, guitar, voix), Dean Parks (guitares, voix), David Baerwald ( guitars, voix), Brian McLeod (batterie, percussions, voix), Pete Kuzma (orgue Hammond, voix), Patrick Warren (piano, claviers, voix), Grégoire Maret (harmonicas), Chris Cheek (saxophones ténor et baryton).  Decca/Universal. Septembre 2018

Madeleine Peyroux est en tournée en France : en novembre Marseille (7), Lyon (9), Andrésy, 78 (12), Vélizy, 78 (29), Villejuif, 94 (30) et en décembre, La Cigale, Paris (5).

 

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