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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 22:18

Juste un trace 2011

Victoria Rumler ( voc), Emmanuel Bex (org), Nico Morelli (fder, p), Olivier Ker Ourio (harm), Ben oulentianis (g), Laurent Mignard (t, fch), Pena ( perc, dms), Grant Smith (brushes), Philippe Gonnand (b, ts)

 Victoria-Rummler-Am-I-Am.jpg

 

C'est bientôt la fin du printemps et même le début de l'été. Envie de remettre son chapeau de paille, allongés sur notre chaise longue face à la mer, un soleil étincelant et un léger vent d'ouest, un verre à la main. Lascivement là, ne rien faire, penser rien,  laisser aller, farniente douce, juste écouter le dernier album de Victoria Rumler, comme ça , simplement et sans façon juste pour sentir la petite brise de sa voix et se sentir bien. Nonchalamment. Parce que c'est comme ça, parce que c'est juste bon.

La chanteuse que l'on avait connue avec Rue Blanche ( groupe malheureusement disparu) ou avec les Grandes Gueules a bel et bien quitté ses habits de diva du jazz pour se livrer dans ce qu'elle est fondamentalement  : une chanteuse radicalement américaine bercée de folk de pop et de funk. Une fille de Joni Mitchell et de Carole King, de Sherryl Crow  autant que de Suzanne Vega. Sur des arrangements signés en grande partie par son compagnon, Nico Morelli, Victoria Rumler chante une confondante aisance et une facilité désarmante. Easy listening dirons peut être certains. Et je dis pourquoi pas. Coule de source. Petite sucrerie gorgée de soleil. Un riff un peu funky pour ouvrir l'album sur Guys with ties groovant sur les rebonds du fender. Irrésistible, tube programmé pour inonder les ondes. Quelques standards comme un Touch me tonight interprété sur un rythme africain avec une désarmante simplicité et un brin d'humour dans les arrangements. Sympa comme tout ! De quoi  passer très vite sur un frère Jacquespas très convaincant et surtout un peu incongru. Sur cet arrangement le dernier accord de guitare laisse regretter que celle-ci n'ait pas été un peu plus mise en avant et que d'une manière générale Victoria Rumler n'ait pas choisie de laisser parfois plus de place à ses musiciens, de laisser aussi la musique prendre sa part. Retour au funk avec Am I Am au groove électrique, qui se situe dans ce lounge music entre Sade et Groover Washington voire même si l'on osait la comparaison, d'un Ben Sidran ( Am I am) au féminin.. On aime ! Tout comme l'orchestration en tous points impeccable (il faut écouter la qualité des arrangements d’un thème comme Island of nowhere ou Frends old and new…). Nico Morelli est un accompagnateur de luxe, au swing bien présent et aux interventions lumineuses. On passera vite sur un blues beaucoup trop blanc à notre goût (Italy Blues) pour s’arrêter sur cette belle version de Over The Rainbowmagnifiée par Olivier Ker Ourio et qui  démontre que la chanteuse avec grâce et simplicité devait être habité par le fantôme de Judy Garland. Et finissons avec un Love Day sur le mode reggae à vous donner la pêche et la banane pour la journée entière, chant d’optimisme dans une sorte d’allégresse communicative.

Débarrassée du complexe des divas, débarrassée de toutes fioritures du scat obligé, Victoria Rumler apporte ici ses talents de musicienne et aussi de compositrice diablement efficace qui montre sur les 8 titres qu’elle a écrits, un sens des mélodies qui font mouche et du groove qui balance. Remarquablement bien fait cet album associe des musiciens qui apportent tout leur talent et leur générosité ( Ker Ourio, Laurent Mignard à la trompette, Emmanuel Bex incroyable de présence à l’orgue jamais aussi velouté ou Pena aux percus).

Jamais la chanteuse semble n’avoir jamais été si bien dans sa peau. Son bonheur de chanter est tout simplement communicatif. Simplement sentir la petite brise de sa voix et se sentir bien. Nonchalamment. Jubilatoire tout simplement.

Jean-Marc Gelin

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