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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 10:05

Antoine Berjeaut (trompette, bugle,effets), Enzo Carniel (piano électrique, piano, synthétiseur), Gauthier Toux (synthétiseur), Csaba Palotaï (guitares, effets), Arnaud Dolmen (batterie, percussions)

invités : Samuel Laviso (percussions), Giani Caserotto (guitare), Guillaume Christophel (clarinette basse), Joce Mienniel (flûte basse)

Meudon, 2020

Menace Records / Sense

 

Le disque commence par un arrangement de Julien Lourau, manière de signifier que l’on est en territoire de passerelle : entre deux générations, entre différentes approches du jazz en son pluriel. Ce thème, P.P.D.Q., enregistré par le quartette de base en pleine pandémie, quand il était interdit de se réunir à plus de quatre (Pas Plus De Quatre!), révèle comme une source. Les compositions sont signées par Antoine Berjeaut, et si le discours d’escorte nous invite à prendre en compte le titre du disque comme un concept ou un projet (la chromesthésie, forme de synesthésie qui produit une perception subjective des couleurs par le son), la musique se libère de son programme qui demeure comme un flux subliminal. Très grande attention à la texture des sons de tous les instruments, à leur assemblage, dans un mouvement qui porte le soliste (à la trompette ou au bugle : la sonorité est toujours magnifique). Et pourtant la musique demeure foncièrement collective, dans ce flot qui nous porte. Je ne sais pas si mes oreilles ont vu des couleurs, mais en ce territoire de correspondances assumées Baudelaire me revient en mémoire. Pas celui du poème Correspondances, mais le rêveur qui écrit Harmonie du soir : «Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir». Il y a , dans cette musique, un vrai pouvoir de fascination, et l’on ne saurait dire si c’est magie ou sorcellerie ; en tout cas, une belle réussite.

Xavier Prévost

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