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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 08:38

Prova records 2011

liebman-BJO.jpg

 

 Le Brussels Jazz Orchestra même sans Bert Joris, ça reste le BJO ! Un de ces big band magnifique à la dimension du feu Vienna, du Metropol ou encore du NDR. Un de ces big band de très grande classe où règnent les soufflants ( dans une facture classique avec une section de 6 saxs, 4 trompettes et 4 trombones). De quoi offrir à Dave Liebman une mécanique bien huilée, comme une sorte de piste de lancement de luxe. Imaginez que Dave Liebman soit un champion de la course automobile genre Michael Shumacher. Imaginez que le Brussel jazz Orchestra soit une sorte de Ferrari luxueuse et puissante. Imaginez aussi qu’un dessinateur de génie ait tracé une route superbe, dégagée de tout obstacle et vous aurez une idée à peu près précise de cet enregistrement public réalisé en 2006 en Belgique.

Le BJO et Dave Liebman s’étaient rencontrés 3 ans auparavant. Rencontre entre pros. Peu de répétition. Liebman qui arrive un jour avant un concert et trouve avec cet orchestre des musiciens d’un niveau incroyable, immédiatement au top. De quoi susciter de poursuivre l’aventure à partir des compositions du saxophoniste.

Et ce qui frappe d'emblée dans cet exercice « live » c'est que la puissance de l'orchestre rivalise avec l'incroyable puissance de Liebmann, véritable force de la nature. Au point que l'on ne sait plus qui de la guest star ou du large ensemble est le moteur de l'autre.  L’engagement  de Dave Liebman semble ainsi tirer à lui seul le big band, le galvaniser. De quoi donner des ailes aux différents solistes comme  Franck Vaganée littéralement dynamité à l’alto ou un Pierre Drevet étincelant à la trompette. Le tout dans une veine très Ellingtonienne ( pas un hasard si l’album s’achève d’ailleurs sur un superbe In a sentimental mood). Le début de l’album est pourtant assez académique avec des arrangements assez classiques. Mais rapidement on entre dans les choses sérieuses avec un MD, une des toutes premières compositions de Liebman enregistrée en 75 dans l’album « Lookout Farm » ( ECM) ou encore Papoose tiré de l’album que Dave Liebman avait consacré à sa fille ( « Songs for my daughter »). Morceau majeur de cette rencontre un Portrait of Dorian gray aux couleurs plus sombres, aux harmonies plus complexes et enfin un Move on some dans la pure tradition des Big Band lancé à donf’. Arrangements de luxe ( Georges Grunz, Chuck Owen, Bill Dobins, Tom Boras, JC Sanford, Ed Summerlin) et dirigé de main de maître par Franck Vaganée qui parvient à maintenir ce triple équilibre entre Dave Liebman, la masse orchestrale du big band et l’émergence de ces formidables solistes.

 

70 minutes de pure plaisir. 70 minutes où Dave Liebman serpente parmi les 18 musiciens, à la fois au devant et moteur de ce formidable orchestre. Galvanisant !

Jean-marc Gelin

 

 

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