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17 juin 2019 1 17 /06 /juin /2019 16:11

 

 

Pour clore la saison jazz de Radio France, Arnaud Merlin avait convié MOUTIN FACTORY, une valeur sûre, et en première partie le 'pAn-G', jeune formation de 10 musiciens qui bouscule avec talent le répertoire caribéen

'pAn-G' pendant la balance

 

'pAn-G'

Aloïs Benoit (euphonium, trombone, flûte à bec, percussions, conques, chacha, arrangements), Jean Dousteyssier (clarinette, chacha, conques), Thibault Florent (guitare), Rémi Fox (saxophones alto & baryton, conques), Romain Lay (vibraphone, steel drums), Yannick Lestra (piano électrique, synthétiseur), Thomas Letellier (saxophone ténor, conques), Gabriel Levasseur (trompette, conques), Alexandre Perrot (contrebasse), Ariel Tessier (batterie)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 15 juin 2019, 20h30

 

Depuis son origine (premier disque enregistré fin 2012, publié en 2013) le groupe définit sa pratique comme  « musique magmatique à tendance éruptive ». C'est plutôt bien vu. La rencontre s'était faite préalablement au sein du Conservatoire National Supérieur où ces jeunes gens suivaient l'enseignement du département 'Jazz et musiques improvisées'. Le programme de ce concert est tissé autour des musiques caribéennes, dans des arrangements explosifs qui font penser à certains des dynamiteurs musicaux de la fin du vingtième siècle, de Frank Zappa à Willem Breuker, en passant par le free jazz états-unien. Cela donne, autour du répertoire choisi, une sorte de 'musique typique' (comme on disait dans les années 50), du typique transgressif, avec parfois une touche de Stravinski. Réjouissant, roboratif, et même jouissif. L'écriture et l'exécution sont d'une précision diabolique. Le premier morceau, identifié comme un zouk par Aloïs Benoit, a parfois aussi des airs de calypso. Ça commence très fort, sur un mode collectif plein de rebondissements, pour aboutir à un vigoureux dialogue entre sax ténor et batterie, avant retour vers le tutti. Le ton est donné : collectif, avec de l'espace pour que les fortes identités individuelles s'expriment dans l'improvisation. De biguine en arrangement orchestral de pièces pour steel band, l'intensité ne faiblit jamais, c'est constamment vivant, précis et un peu fou : brillant, et vraiment jouissif. Vérification sur pièce lors de la diffusion sur France Musique le 19 août 2019 à 23h.

 

MOUTIN FACTORY QUINTET

François Moutin (contrebasse, composition), Louis Moutin (batterie, composition), Paul Lay (piano), Manu Codjia (guitare), Christophe Monniot (saxophones alto et sopranino)

Paris, Maison de la Radio, studio 104, 15 juin 2019, 21h50

Pour le quintette c'est la fin de la tournée qui souligne la sortie de son nouveau disque («Mythical River» Laborie Jazz / Socadisc). Après le Studio de l'Ermitage, le festival 'Jazz sous les pommiers' et une série de trois jours au Jazz Club de Dunkerque, c'est une halte à Radio France, en attendant un retour en octobre pour la saison des festivals de l'automne. Le répertoire est celui du nouveau CD, et dès le premier thème le décor est dressé : on oscille entre des séquences fracturées, tendues (la batterie, la basse, le sax), et des moments plus fluides incarnés par la guitare. Quant au piano, il circule d'une tendance à l'autre, nous gratifiant ici ou là d'une atmosphère très soul jazz qui ravit l'amateur nostalgique que je suis.... Dans le thème suivant Christophe Monniot est au sopranino. Après une intro de François Moutin, le saxophoniste s'enflamme dans un lyrisme exacerbé. Paul Lay enchaînera dans un registre plus tempéré avant de monter lui aussi en pression. Manu Codjia nous entraîne chaque fois dans un pas de côté, entre lyrisme tendre et prolixité d'une guitare qui sait faire entendre, simultanément, plusieurs voix. Et constamment Louis Moutin, à la batterie, commente, stimule, et bouscule si nécessaire. Et le concert se poursuit selon ce schéma éminemment vivant, où la guitare tend le fil quand le saxophone fait mine de le briser, mais en le gardant toujours pour horizon. Et le pianiste se fait passerelle entre ces deux approches, qu'il pratique alternativement, et parfois simultanément, par une sorte de tension énigmatique entre main droite et main gauche. Puis, c'est rituel, voici le 'duo de jumeaux', annoncé comme tel avec un sourire complice par François Moutin : comme sur le disque (Wayne's Medley), ce sera un hommage à Wayne Shorter, et l'improvisation des deux frères va se balancer entre des éléments thématiques empruntés à ce formidable créateur. Louis aux balais, puis à mains nues, fait vibrer les peaux tout en fredonnant un thème de Shorter tandis que François lance une autre mélodie du même compositeur. Revient le quintette, dans ce jeu permanent entre les éclats individuels et ce formidable sens collectif qui anime le groupe. Ici un bel échange dialogué entre sax alto et guitare, ailleurs une impro de piano en dialogue avec basse et batterie qui me rappelle, en septembre 2006, le plaisir affiché par les frères Moutin en accompagnant pour un standard le tout jeune Paul Lay, finaliste du Concours international Martial Solal : François et Louis constituaient la rythmique professionnelle offerte aux finalistes pour l'épreuve en trio. Plaisir de jouer demeuré intact. Plaisir constant de l'auditeur, ravi d'avoir écouté ce quintette, et auparavant le tentette 'pAn-G'. Belle soirée conclusive pour ce dernier concert de la saison 'Jazz sur le Vif'.

 

Vivement la rentrée, avec le 21 septembre le groupe 'Das Kapital' et le trio de Bojan Z avec en invité Nils Wogram.

 

Le concert de Moutin Factory Quintet sera diffusé sur France Musique le 21 août à 23h

Xavier Prévost

«Mythical River» Laborie Jazz / Socadisc

https://www.laboriejazz.fr/albums/moutin-factory-quintet-mythical-river

 

Les concerts de la saison 2018-2019 de 'Jazz sur le Vif' seront diffusés sur France Musique cet été, à 23h. Calendrier ci-après

1/7 Richard Galliano, récital d'accordéon

2/7 Richard Galliano 'New Musette'

3/7 Gaël Horellou-Ari Hoenig Quartet

4 & 5/7 'Aziza' - Dave Holland, Chris Potter, Lionel Loueke & Eric Harland

10/7 Amaury Faye Trio

11/7 The Recyclers

12/7 André Ceccarelli Quartet

22/7 Mark Turner Quartet

23/7 Roberto Negro solo

24/7 BWA Ralph Lavital & Laurent Coq

25/7 Stéphane Kerecki 'French Touch'

30/7 Bobo Stenson Trio

31/7&1/8 Riccardo Del Fra 'Moving People' feat. Kurt Rosenwinkel

5 & 6/8 Fred Hersch solo

12 & 13/8 Louis Sclavis Quartet 'Characters on the wall'

14/8 'Orbit' trio Oliva/Boisseau/Rainey

15 & 16/8 Paolo Fresu Devil Quartet

19/8 'pAn-G'

20/8 Moutin Factory Quintet

 

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12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 07:43

38 ème Edition de Jazz Sous les Pommiers
                            (24 mai-1er juin 2019)

C’est toujours un grand bonheur d’être présent à Coutances pour le festival « Jazz Sous Les Pommiers » où la programmation est particulièrement passionnante, en étant à la fois exigeante et ludique, singulière et surprenante, et toujours formidablement excitante. J’y ai vu beaucoup de concerts entre le 29 et le 31 mai et j’ai malheureusement loupé le début du festival (Franck Tortiller, Jacques Schwarz-Bart, Angélique Kidjo, Kneebody, The Amazing Keystone Big Band, Laurent de Wilde, Philippe Catherine), ainsi que la toute fin (Yaron Herman, Andy Emler & Dave Liebman, Magic Malik, Ron Carter, Joce Mienniel).
Le 29 mai à 16h dans la chapelle de l’hôpital de Coutances, le public a vécu un grand moment d’émotion lors du concert solo du contrebassiste Claude Tchamitchian. L’exercice est particulièrement difficile, mais Tchamitchian a beaucoup de choses à nous dire et beaucoup de sentiments à nous faire partager. L’art de la narration musicale est parfaitement maitrisé de bout en bout, Tchamitchian sait nous raconter des histoires où virtuosité et chaleur humaine font bon ménage. L’association entre le saxophoniste américain Joshua Redman  et le trio luxembourgeois Michel Reis/Marc Demuth/Paul Wiltgen a été à la hauteur des espérances. Quelle chance pour ce trio de pouvoir explorer leurs compositions avec une voix supplémentaire portée par l’immense talent du saxophoniste californien. Beaucoup de frissons et d’empathie pour ce très beau projet !
A 23h au Magic Mirror a eu lieu une très intéressante création de la résidente des lieux, la batteuse et compositrice Anne Paceo, autour d’un projet à la frontière du hip-hop, du jazz, du rock, et du groove, avec la complicité du guitariste Matthis Pascaud (grande révélation de ce groupe, musicien vraiment très impressionnant !), du bassiste Sylvain Daniel (qui enchaîne son troisième O.N.J consécutif !) et de trois slammeurs enflammés dont le génial Mike Ladd, ainsi que Racecar, et Osloob. Anne Paceo nous a étonnés dans ce registre où elle a installé un groove implacable et binaire fortement musclé, porteur d’une belle énergie communicative.
Jeudi 30 mai, après un passage à la salle Marcel Hélie pour une cérémonie planante et pleine de virtuosité assurée par Le Mystère des Voix Bulgares, on se dirige vers le Théâtre pour l’un des plus beaux concerts de ce festival. Une création signée du Théo Ceccaldi Trio, avec Théo au violon, Valentin Ceccaldi au violoncelle et Guillaume Aknine à la guitare. Ce projet intitulée Django, est bien sûr un hommage à la musique de Django Reinhardt, mais ne comptez pas sur Théo Ceccaldi pour vous faire du copier-coller ! Voici une vision très intelligente et pertinente de l’héritage de Django à travers une musique actuelle et singulière, pleine de contrastes et de brisures, où l’on entend Django bien sûr, mais aussi Bartok, des bribes de rock, et du jazz improvisé servi par trois brillants solistes. Les versions impressionnantes de chefs d’œuvre comme Rythme Futur ou Manoir de Mes Rêves sont inoubliables et continuent de nous trotter dans la tête. Du grand art ! Retour à la Salle Marcel Helié pour un double concert particulièrement excitant. Tout d’abord une création très originale de la saxophoniste Sophie Alour intitulée Exils, pour une fusion réussie entre jazz et musique orientale avec la complicité du chanteur et oudiste égyptien Mohamed Abozekry, du pianiste Damien Argentieri, du contrebassiste Philippe Aerts, du batteur Donald Kontomanou (impérial tout au long de ce concert !), et du percussionniste Wassim Halal. Une très belle narration musicale, fine et élégante, où deux univers musicaux dialoguent et s’interpénètrent dans une formidable énergie portée par le talent de ces musiciens exceptionnels. En deuxième partie, une grande claque d’épure et de sobriété à travers le duo formé par la chanteuse Cécile McLorin Salvant et le pianiste Sullivan Fortner. Une belle surprise, car le répertoire joué n’avait pas grand-chose à voir avec leur album sorti en septembre dernier « The Window ». Cécile a profité de Coutances pour tester de nouvelles compositions quelle a écrites très récemment et qu’elle nous a proposés en avant-première avant de les enregistrer prochainement. On a retenu particulièrement : Moon Song, Splendor, Acmé, Doudou, Fuck, Left Over et un très émouvant Ghost Song qu’elle chante en duo avec Sullivan Fortner, qui en plus d’être un pianiste exceptionnel, s’avère être un très bon chanteur !
Il n’y a que « Jazz Sous Les Pommiers » pour nous présenter dans la même soirée, deux des meilleurs joueurs d’oud au monde, après la remarquable prestation de Mohamed Abozekry au sein du groupe de Sophie Alour, place au grand maître libanais Rabih Abou Khalil pour un nouveau projet qui réunit des musiciens de différents pays (Liban, Italie, Portugal, Turquie, U.S.A). Rabih est drôle et raconte entre deux morceaux de truculentes histoires qui font beaucoup rire le public de Coutances. La musique est riche et énergique, offrant une belle palette de couleurs musicales portée par la voix prégnante du chanteur portugais Ricardo Ribeiro, la flûte ney du turque Kudsi Ergüner, le saxophone et les prouesses vocales particulièrement gutturales de l’italien Gavino Murgia, l’accordéon chantant de Luciano Biondini, ainsi que par l’immense talent du batteur-percussionniste américain Jarrod Cagwin. Un petit tour à la Cave des Unelles pour écouter l’excellent sextette réuni par le contrebassiste Géraud Portal pour son projet autour des compositions de Charles Mingus. On y a entendu les sublimes Moanin’, Good-Bye Pork-Pie Hat ou Orange Was The Color of Her Dress, Then Blue Silk, ainsi que l’étonnant Parkerania avec Luigi Grasso, César Poirier, Quentin Ghomari, Yonathan Avishai  et Yoann Serra. A minuit et demi, c’est l’heure de filer au Magic Mirror pour venir écouter le projet électrique du trompettiste Avishaï Cohen, entouré de deux guitaristes : Uzi Ramirez et Yonathan Albalak et deux batteurs : Aviv Cohen et Ziv Ravitz. Une musique qui oscille entre jazz planant et rock énergique, et qui malgré l’instrumentation et le volume sonore, laisse un bel espace à la trompette lyrique d’Avishaï Cohen. Un concert qui nous a semblé inégal avec toutefois des moments fulgurants comme la relecture délirante d’une œuvre de Mozart ou la reprise du célèbre Teardrop de Massive Attack.
Le vendredi 31 mai à 14h au Magic Mirrors, nous avons pu apprécier une expérience sonore insolite portée par le trio du contrebassiste Théo Girard et son orchestre circulaire de 12 soufflants (8 saxophones et 4 trompettes). Le trio, composé de Théo Girard, du batteur Sebastian Rochford, et de l’excellent trompettiste Antoine Berjeaut, se tient au centre de la salle, tandis que les 12 soufflants entourent le public dans une disposition circulaire et mouvante selon les morceaux. Une mise en scène sonore passionnante au service d’une musique fortement expressive et joyeuse où le jazz cohabite avec l’esprit festif d’une fanfare. Peu après, au théâtre se produisait un duo de musiciens cubains tout à fait exceptionnels (qui vivent aux U.S.A et sont produit par Quincy Jones). Le pianiste Alfredo Rodriguez et le percussionniste et chanteur Pedrito Martinez sont deux virtuoses qui s’entendent à merveille et qui proposent une musique festive et dansante, parfois un peu démonstrative, mais toujours chaleureuse ! Puis vint l’heure d’une magnifique méditation musicale dans la cathédrale de Coutances où se produisait le duo du contrebassiste Yves Rousseau  et du saxophoniste Jean-Marc Larché. On a pu apprécier l’ampleur sonore de ce projet intitulé Continuum au cœur de la cathédrale avec un formidable travail sur l’écho, les résonnances, l’espace, et le silence. De très belles compositions fortement imprégnées de musique baroque qui nous ont fait tutoyer les anges ! Enfin le saxophoniste Pierrick Pédron, en très grande forme, a exploré dans l’enceinte du théâtre de Coutances le répertoire de son dernier album Unknown, entouré de trois jeunes musiciens du jazz français, fraichement sortis du CNSM, qui ne tarderont pas à faire parler d’eux : le pianiste Carl-Henri Morriset, le contrebassiste Etienne Renard, et le batteur Elie Martin Charrière. Un formidable quartette d’une grande musicalité sur un répertoire de compositions de Pierrick Pédron particulièrement sensibles et émouvantes.
Lionel Eskenazi.

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5 juin 2019 3 05 /06 /juin /2019 09:27

Vincent Bourgeyx (piano), David Prez (saxophone ténor), Matt Penman (contrebasse), Obed Calvaire (batterie)

Meudon, 21-22 septembre2017

Paris Jazz Underground PJU 019 / l'autre distribution

 

La même équipe que pour le disque «Short Trip» (Fresh Sound New Talent, 2016, chronique ici), mais sans la chanteuse invitée Sara Lazarus. Et toujours cette passion ardente du jazz, d'un jazz qui repose sur ses fondamentaux tout en laissant respirer la liberté jusqu'à l'abandon total. Le disque débute presque sagement, dans les canons de l'idiome : dans un thème original une partie en trio un peu 'à la Hancock' du début des années 60, avant l'entrée du sax comme aux temps du Coltrane (ou de Dexter) de la même époque, puis vient une ballade, I Fall In Love Too Easily, jouée en trio avec une savante ferveur qui donne le frisson. Au troisième titre on décolle vers le sinueux, le tendu, l'audacieux, sans quitter le souci du 'cap au jazz' . Aux côtés du piano et du sax, basse et batterie entretiennent la tension, l'enrichissent et la subliment. Comme une sorte d'idéal du quartette de jazz quand la maîtrise, l'imagination et l'engagement sont au rendez-vous. Mais déjà chaque solo du pianiste nous dit qu'il y a là une manière de fuir la redite, le cliché, ces faiblesses qui portent à dérouler une improvisation avec les mêmes valeurs rythmiques assorties de transitions harmoniques soigneusement préparées à la maison. Le pianiste est mélodique ET inventif, il prend des risques mais garde un œil sur la cohérence de l'horizon. Au fil des plages, des chansons ou des standards du jazz : I Love Paris me rappelle un peu la manière dont, au début des années 60, Martial Solal métamorphosa Sous le ciel de Paris. Le jazz a cette faculté de modifier sans trahir. Lush Life, que l'on croirait intouchable, verra aussi ses couleurs harmoniques changer, dans une relecture aussi libre qu'amoureuse. Les compositions originales sont toutes d'une indiscutable densité, et Peace d'Horace Silver, qui clôt le disque, vient comme un ultime hommage à ce jazz qui suscite tant de libertés pour qui sait les conquérir : Vincent Bourgeyx et ses amis sont au nombre de ces élus. Beau disque de jazz, qui nous entraîne loin de nos bases tout en nous parlant une langue familière : peut-être est-ce là le 'rêve cosmique' de «Cosmic Dream».

Xavier Prévost

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Vincent Bourgeyx joue en quartette les 7 & 8 juin 2019 à Paris au Sunside

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Un extrait en trio

https://www.youtube.com/watch?2=&v=4o_W_GtdBpM

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Le site de Vincent Bourgeyx

http://vincentbourgeyx.net/vincentbourgeyx/BIO.html

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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 19:31

 

La collection JAZZ IMAGES  (animée par Jordi Soley Pifarré et Gerardo Canella Engel) poursuit son travail sur le patrimoine en publiant une sélection de cent albums vinyles intéressant la période 1953-62.

 

Ces rééditions d’enregistrements témoins de cette époque foisonnante de l’histoire du jazz, qualifiée d’Age d’Or’ pour nombre d’amateurs,  (d’Adderley -Julian Cannonball- à Young -Lester-), bénéficient de nouvelles couvertures provenant du travail de trois photographes bien connus des amateurs de jazz et de photo : William Claxton, Jean-Pierre Leloir et Francis Wolff.

 

 Le fan peut « faire son marché » en se reportant au guide rédigé par Stéphane Ollivier , un connaisseur, « Leurs  100 meilleurs albums », comprenant un cd avec une sélection de 15 titres (9,99 euros et offert pour l’achat de 3 vinyles de la collection JAZZ IMAGES, disponible dans les magasins FNAC).

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 11:44

Stephan Crump (contrebasse), Ingrid Laubrock (saxophones ténor & soprano), Cory Smythe (piano)

Zurich, 1er décembre 2017

Intakt Records CD 319 / Orkhêstra

 

Enregistré à la Rote Fabrik dans le cadre du festival 'Unerhört !' (inouï en allemand), c'est un moment privilégié de dialogue improvisé. Deux ans plus tôt, pour le même label ils avaient commis «Planktonic Finales» (Intakt CD 285). La saxophoniste allemande établie à Brooklyn après un long détour britannique est en phase quasi télépathique avec le pianiste californien et le bassiste originaire de Memphis, Tennessee. Miracle new-yorkais ou prédestination esthétique, en tout cas cette rencontre est musicalement des plus fécondes. Comme toujours quand l'improvisation décolle, lorsqu'elle 'prend' comme une émulsion réussie, cela tient du miracle autant que du mystère, de la science autant que de la sorcellerie. On glisse d'une proposition musicale à l'autre, c'est fluide et pourtant plein de frictions et de tensions qui se résolvent toujours en beauté, fût-elle étrange : bel accomplissement lorsqu'au terme de quelque 50 minutes de musique les applaudissements du public nous font surgir d'un songe où la musique nous avaient conduits, captifs et ravis.

Xavier Prévost

 

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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 09:33

Mario Stantchev (piano, composition)

Pernes-les-Fontaines, 27 octobre 2017

Cristal Records (digital) /Believe Digital

Ouch! Records (vinyle) / https://www.ouchrecords-vinyls.com/

 

Premier disque en solo, après plus d'une dizaine de références dans des configurations diverses, pour le pianiste venu de Bulgarie en 1980, et dont la carrière de jazzman avait débuté à l'Est dans les années 70. Parallèlement à ses activités d'enseignant au Conservatoire de Lyon, il n'a jamais cessé de se produire, du duo au sextette en passant par des phalanges de musique contemporaine (Ensemble 2E2M, Groupe Intervalles), croisant au fil des ans Ron Carter, John Scofield, Toots Thielemans, Louis Sclavis, mais aussi Michel Perez, Michel Barrot, Francesco Castellani, Lionel Martin, pour n'en citer que quelques-uns, sans oublier le contrebassiste Hervé Czak, qui l'accompagnait déjà en 1981 et l'accompagne encore à chaque occasion.

En solo, Mario Stantchev donne libre court à son imagination et à sa fantaisie autant qu'à ses passions musicales. S'il choisit de commencer par un thème très sombre, espièglement intitulé Épilogue , c'est probablement pour dresser un décor mouvant où nous allons nous perdre avec délices. Ambiance de préludes et de nocturnes debusséens, avant une plaisanterie musicale qui se joue des gammes par tons et s'évanouit du côté de Frère Jacques. Escapade vers Messiaen ensuite, avant un envol digne de Chick Corea. Et l'on continue ainsi, de plage en plage, naviguant sur les crêtes de vagues qui nous portent de tango en rhapsodie, de complainte en impromptu,

sans que jamais la question du style ne se pose : c'est du beau, du grand piano qui nous porte, nous emporte et nous transporte dans un flux de plaisirs et d'émois musicaux jamais démentis, jusqu'à une sorte de mouvement perpétuel conclusif qui donne à l'album son titre. Belle réussite ; pour la goûter, il suffit de s'y abandonner....

Xavier Prévost

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Mario Stantchev jouera en solo à Paris, au Sunside, le 6 juin 2019

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Un avant-ouïr sur Vimeo

https://vimeo.com/330033459

et sur le site de Cristal Records

https://www.cristalrecords.com/albums/musica-sin-fin/

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 22:19

SEBASTIEN PAINDESTRE - ATLANTICO : «  New eastern island »
La Fabrica’son 2019
Sébastien Paindestre (p, compos); Dave Schroeder: (chromatic harmonica, Mongolia ever buree, piccolo, bass flute, soprano saxophone, compos); Martin Wind (cb); Billy Drummond (dms); Janis Siegel (voc (2)); Billy Drewes (ss(1)).

Sebastien Paindestre n’a pas définitivement tourné la page Radiohead. Il y reviendra pour un 3eme opus mais pas tout de suite. Dans l’immédiat Sébastien Paindestre affirme surtout ici qu’il est avant tout un jazzman avec ses traditions et ses influences.
« New Eastern Island », le nouvel album d’Atlantico son groupe transatlantique est avant tout celui d’une rencontre, avec le saxophoniste Dave Shroeder, véritable référence du jazz New-Yorkais, impliqué dans toutes les grandes institutions du jazz de big apple. Shroeder s’est en effet pris d’affection pour Sebastien Paindestre depuis le premier album réalisé ensemble ( « En rouge ») et publié en 2016. Au point aussi de lui ouvrir en grand les portes d’un studio New-yorkais et d’aller jusqu’à produire lui-même l’album. Une histoire d’affinité musicale et d’amitié.
Sebastien Paindestre est arrivé de l’autre côté de l’atlantique avec ses compositions en poche ( auxquelles le saxophoniste a aussi contribué) et accompagné d’une formation de haut vol en associant au projet une rythmique de très très haute facture avec Martin Wind à la contrebasse et l’immense Bill Drummond à la batterie.
Et le résultat est à la hauteur de l’affiche. «  New Eastern island » se moque des sentiers battus et des clichés du jazz pour offrir une musique ouverte porteuse d’une réelle identité.
Par le talent de ses acteurs et par le choix de l’instrument qui évolue au fil des thèmes en associant parfois le sax soprano superlatif de Shroeder, parfois l’harmonica du même Shroeder ( sur les traces de l’harmoniciste belge Toots Thielmenans) ou encore la flute de Janis Siegel, Sebastien Paindestre parvient à créée un univers protéiforme porté aussi par des compositions dans lesquelles la nostalgie n’a pas de place.
Car il s’agit bien d’un album porté par un vent frais qui regarde le monde avec une formidable envie de jouer juste pour le plaisir. Il y affirme qu’il y  a une autre voie dans le jazz . Ni américain, ni européen mais quelque part au milieu de l'océan. Au delà aussi des postures post-coltraniennes ou Neo-colemaniennes. Car c'est effectivement une musique inspirée qu'il propose ici.
Pas un moment d’ennui tout au long de cet album ou l’on s’épate tant des compositions que du jeu des solistes qui contrent à créer cet univers « open mind »avec un souci du détail et du jouer ensemble. Il n’est que d’entendre cette formidable rythmique qui assoit la musique sur des bases aussi solides que vibrantes.
New Eastern Island montre peut être la voie. Celle d’un jazz épuré et riche à la fois.
Une réussite.
Jean-Marc Gelin

 

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14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 21:15

Stéphan Oliva (piano), Sébastien Boisseau (contrebasse), Tom Rainey (batterie)

Pernes-les-Fontaines, 2018

Yolk RecordsJ2075 / l'autre distribution

 

Les quelques chroniques déjà parues font largement état de l'acronyme qui désigne le groupe et le disque tout à la fois : initiale des musiciens, O, R, B, et I.T. pour international trio. Bon, c'est fait. Le discours d'escorte qui accompagne le disque file la métaphore du circulaire et de l'ellipsoïdal, même si moins de la moitié des titres y fait référence. La musique, dira-t-on, peut en attester plus largement. Certes. Mais écoutons-la sans cette grille communicationnelle. La première plage, Split screen (référence aux écrans fragmentés, divisés, du multimédia ubiquitaire?) me fait penser à Lennie Tristano. Stéphan Oliva est un fan, et un grand connaisseur, de ce Maître du lyrisme tranchant, souvent abusivement taxé de froideur, quand il s'agit plutôt de poésie fracassée, déconstruite (et, comme la mer de Paul Valéry, «toujours recommencée»). J'entends cela ici, et beaucoup d'autres choses : l'escapade sérielle, la segmentation thématique, l'interaction subtile des voix (et la batterie n'est pas de reste). Parlons du batteur. Tom Rainey est un monument de précision pertinente, et pourtant son drumming respire la liberté, comme celui de Paul Motian, avec qui le pianiste avait enregistré («Fantasm», 1999, BMG ; «Intérieur nuit», night bird music, 2001) : technique supérieure chez Rainey, mais même sens poétique. Ne me demandez pas ce qu'est la poésie d'un batteur : je la sens, je la ressens, mais je renonce à tenter de la formaliser, et même de la formuler ; je crois bien que j'en suis incapable, peut-être devrais-je m'abstenir d'écrire.... Le dialogue, ou plutôt le trilogue, se joue tout au long du disque, plage après plage, selon cette indicible clarté. Suit une composition de Sébastien Boisseau : mouvements libres, convergence des pensées et des choix musicaux, magie et mystère, liberté, poésie encore.... Voici Gene Tierney, que le pianiste avait déjà évoquée dans son disque «After Noir (piano gone)» (sansbruits sbr013, 2011), poésie, mystère, encore (je m'enlise!) profonde musicalité, interaction fine (très fine!). Bref, quand je ne m'enlise pas, je m'égare.... Et cela se poursuit au fil des plages, compositions du pianiste et du batteur, plus le formidable Inflammable de Marc Ducret : c'est parfait, parfaitement captivant, alors si vous voulez me suivre dans mon égarement, plutôt que de vous infliger un commentaire de chaque titre (un petit mot quand même de Around Ornette, avec citations furtives -et jouissives parce que furtives- de Turnaround ), je vous propose de vous plonger dans le disque : pré-ci-pi-tez-vous pour l'acquérir ! Je vous conseille l'administration par voies auditives (ne le mangez pas!). Et puisque le groupe est en tournée (dates ci-dessous) ajoutez une bonne dose saisie sur le vif du concert.

Xavier Prévost

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Le trio est en tournée, le 16 mai au festival 'Jazz in Arles', le 17 au Pannonica de Nantes, le 18 à Paris, Maison de la Radio (concert 'Jazz sur le vif'), le 22 au Périscope de Lyon, le 23 au Cri du Port de Marseille, et le 24 au Petit Faucheux de Tours

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?1&v=p_m6GMWen7A

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14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 12:21

Theo Croker (trompette, samples, claviers), Irwin Hall (saxophones), Michael King (piano, claviers), Eric Wheeler (basse),  Kassa Overall (batterie, percussions). Okeh/Sony. (sortie le 17 mai).

 

Les fans de Dee Dee Bridgewater avaient découvert ce jeune trompettiste dans son groupe au début de la décennie. Theo Croker fut repéré par la chanteuse quand il jouait à Shanghai où il résida sept années. Une rencontre qui devait inciter Dee Dee à produire son premier album pour le label Okeh en 2014 (Afro Physicist).

 

 

Pour son troisième disque, le trompettiste originaire de Floride confirme qu’il n’a rien oublié des fondamentaux du jazz tout en plongeant dans les expressions les plus contemporaines (hip-hop, fusion…).
S’il a fait connaissance avec l’instrument-roi à l’écoute, adolescent, de son grand-père, le très classique Doc Cheatham, Theo Croker ne cache pas son admiration pour Roy Hargrove, qu’il invita sur son précédent album. « Je voulais que cet album fasse ressentir des paysages terrestres, cosmiques, urbains et sauvages à la fois », confie le trompettiste trentenaire dans le texte de présentation.

Vaste programme, pour reprendre la formule d’un illustre chef d’Etat. De fait Theo Croker ne se limite pas à nous montrer sa vélocité, il construit un univers qui prête à une rêverie sans frontières. Revigorant.

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

https://www.youtube.com/watch?v=LzQFI-moIP0
https://www.youtube.com/watch?v=XJM9gMHcHFE

 

©photo Bryant Norman.

 

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12 mai 2019 7 12 /05 /mai /2019 08:15
NICOLAS FILY JOHN COLTRANE THE WISE ONE

NICOLAS FILY

JOHN COLTRANE

THE WISE ONE

LE MOT ET LE RESTE

https://lemotetlereste.com/musiques/

 

 

On croyait que tout avait été dit, écrit sur John Coltrane mais le saxophoniste, plus de cinquante après sa disparition, le 17Juillet 1967, continue à inspirer musiciens, poètes, écrivains. Dans Le Réveil culturel sur France Culture, l’émission matinale de Tewfik Hakem, Nicolas Fily évoquait sa fascination pour le saxophoniste, l’homme autant que sa musique, découverte en écoutant du hip hop et en écoutant les diverses formations de Miles. Passionné de musiques plurielles, Nicolas Fily, né en 1983, a mis à profit ses compétences de disquaire et de critique pour parcourir et commenter les étapes marquantes de l’ évolution coltranienne. Il analyse avec sérieux les avancées du saxophoniste, le style, sans omettre la part de l'ombre, des addictions, sans réduire la dimension excessive de la vie et des albums. 

John Coltrane The Wise One, son premier livre est une somme sur la vie et la musique de cette légende du jazz du XXème siècle, virtuose et révolutionnaire. Il paraît chez l’excellente maison Le Mot et Le Reste qui cultive un éclectisme de bon aloi, à en juger par son catalogue qui ne s’arrête d’ailleurs pas à la musique. 

Son travail de recherches s’appuie sur une bibliographie sérieuse, une discographie sélective mais précise. Ce qui n’est pas l’un des moindres avantages du livre. Il précise et on le croit sans peine que tous ces auteurs et chercheurs lui ont évité des années supplémentaires de défrichage des terres coltraniennes. Coltrane qui mourut jeune n’a jamais cessé, en effet, dans sa quête insatiable de sens, de travailler, d’enregistrer, de créer. Il a mené une vie d’ascète dont le caractère mystique se retrouve dans sa musique. La minutieuse entreprise de Gily ne sépare pas la vie de la musique, qui vont très bien ensemble, une vie racontée par le double prisme mystique et artistique. Tous ceux qui ont approché Coltrane ont vanté l’humilité et la sincérité de son engagement, la profonde humanité du personnage.

Voilà une introduction bienvenue pour qui veut s’immerger dans cette oeuvre phénoménale mais aussi une synthèse pour les amateurs plus éclairés qui sauront se retrouver dans une production pléthorique que le livre met en valeur au moyen de sobres vignettes en noir et blanc, conformes à la charte graphique de la maison d’éditions marseillaise. Avec une attention particulière au travail des pochettes, les photographies et  fameuses "liner notes".

Le livre est d’une grande lisibilité, découpé chronologiquement en six périodes ( D’où viens tu John Coltrane?, Becoming a leader, Cap sur ATLANTIC, IMPULSE! ACTE I, Le souffle épique, Something else!Epilogue) elles mêmes fragmentées en mini chapitres aux titres judicieux. L’architecture du livre tourne autour des trois labels majeurs du musicien devenu leader, Prestige, Atlantic et Impulse.

Les années de formation montrent un Coltrane influençable qui se nourrit de rencontres, et même s’il se perfectionne aux côtés de Dizzy Gillespie, avec lequel il grave ses premiers solos de sax ténor, “il n’a pas encore de personnalité propre”. Le tournant, il le vivra avec le premier quintet de Miles Davis et surtout avec T.S Monk, au Five Spots de New York : il délaisse le vibrato et use de la vitesse à l’état pur avec ces rafales de notes en grappes, “sheets of sounds” selon Ira Gitler, critique à Downbeat.

Soultrane signé sur Prestige marque la première grande révolution coltranienne en 1958 et annonce l’ émancipation de la période Atlantic. Il faudra d’abord en passer par le retour chez Miles, le nouveau sextet et les deux séances pour écrire l’histoire de Kind of Blue (1959).Une fois constitué son quartet de rêve, suivront les albums mythiques où Coltrane développe ses concepts harmoniques de Giant Steps à Ole sans oublier My Favorite Things avec ce thème éponyme, véritable signature, dont l’impact, dû à cet allongement démesuré de la sensation du temps, fut considérable. 

Coltrane continue chez Impulse sa révolution du rythme et de la musique modale se concentrant sur l’expérimentation et son cheminement intérieur. Il explore différents mondes sonores propres à l’avant garde. Cette recherche formelle, cette ouverture vers de nouvelles sonorités chromatiques, en relation avec une quête spirituelle, mystique le conduira très loin d’Elvin Jones et McCoy Tyner qui quittent le groupe en 1965, car ils ne peuvent plus le suivre dans les espaces interstellaires du free jazz. A Love Supreme, le plus célèbre de ses albums, l’un des premiers concept albums du jazz, sort en janvier 1965 : “utopie créative”, ce sera un événement sur la planète jazz. L’aventure continue les dernières années d’ Ascension, suivant les concepts de la New Thing jusqu’à Om, le premier disque de jazz psychédélique, qui “franchit la frontière entre audace et omettincompréhension”.

Aucune partie de l’oeuvre n’est laissée de côté et chaque période a son intérêt : de la construction à l' épanouissement et à la maturité, le style du musicien n’a cessé d’évoluer. Rien ne put altérer son ineffable douceur, la fermeté de son caractère, sa détermination. Coltrane était un travailleur acharné, doté d’une exigence absolue, possédé par la musique plus encore que par la religion, obsessionnel jusqu’à son dernier souffle, hanté par le sens de sa recherche, passionnément ancré à ses saxophones et à sa quête spirituelle. Sa soif de jouer fut sa dernière addiction. Son influence est considérable sur des générations de saxophonistes.

Nicolas Fily arrive à rendre l’amour qu’il éprouve pour cette figure unique de musicien qui sut en donner beaucoup au monde. Et selon la belle formule de Santana qui rendit hommage à Coltrane dans son album Love, Devotion, Surrender, en 1973, avec John McLaughlin: “Certains jouent du jazz, d’autres du reggae ou du blues, Coltrane jouait la vie.


 

Sophie Chambon

 

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