BORDER JAZZ
La Fabrica’son 2022
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Sebastien Paindestre (p), Nicolas Prost (sax) + invités
Anne Lacapelain, Chloe Cailleton, Gwendeline Lumaret, Timoty McAllister,Stéphane Collin, Hirokazu Ishida, Christophe Panzani, Nicolas Chelly, Florian Bellecourt, Olivier Calmel, Dave Shroeder, Marc Burronfonsse, Bruno Shorp, Stephane Chandelier, Frederic Delestré, Hidehiko Kan.
Le Paindestre est un animal musical bien particulier. Impossible à traquer. Jamais là où on l'attend.
On l'avait pourtant laissé dans un format jazz très straight accompagné d’une rythmique de rêve avec Atlantico et on l'attend là, tout prochainement dans un univers plus pop avec la suite de son hommage à Radiohead (Amnesiac quartet). Et voilà qu’il revient brouiller une nouvelle fois les pistes avec un nouvel album radicalement inclassable. Pour cet amoureux des astres de l'univers, il nous arrive en effet avec une sorte d'OVNI musical sorti de nulle part. Une sorte d’objet non identifié et hybride. Insaisissable.
D'où, vous le comprenez, la difficulté d'en parler savamment.
Car cet album n'est pas genré (pour reprendre un terme assez usité ces temps-ci). Il n'est ni jazz ni classique mais un peu des deux à la fois. Tout d'abord par son casting qui associe au pianiste le très grand saxophoniste classique Nicolas Prost. Ensuite par le matériau de cet album qui réalise la performance d'avoir commandé aux plus grands jazzmen actuels des compositions spécialement écrites pour eux deux et que ces grands noms du jazz, en pleine période de confinement on accepté d'écrire. Ce sont donc Chris Potter, James Carter, Ibrahim Maalouf, Bojan Z, Baptiste Herbin, Alban Darche, John Helliwell, Franck Tortiller, Stephane Collin, Dave Schroeder, Olivier Calmel qui, tous ont accepté d'écrire pour eux. Excusez du peu. 3 morceaux font exception et sont tiré du répertoire de Michel Portal ( Cuba si, Cuba no), Henri Texier (Amir) et Baptiste Trottignon (The dream is gone).
Et si tout cela ne suffisait pas pour brouiller les pistes, Sebastien Paindestre et Nicolas Prost ne jouent pas qu’en duo mais associent pour plusieurs morceaux pas moins de 17 musiciens invités.
Entre Sébastien Paindestre et Nicolas Prost on entend les attractions contraires et l’on voit les formes paradoxales. Ainsi Nicolas Prost habitué au format très écrit du classique se montre florissant dans l'improvisation (comme s'il était tombé dedans étant petit), s’immergeant totalement et tel un caméleon dans l’esthétique et le son du jazz. Il n'est que de l'entendre sur cette compo de James Carter (sax sketch) ! La liberté du jazz : même pas peur ! Quant à Sebastien Paindestre, habitué aux combos de jazz qui manient l’improvisation par coeur sur des formats habituels (l’éternel AABA), il semble rompu à l'écriture classique comme s’il s’agissait d’une seconde nature. C’est donc bien de l’attraction des contraires qu’il s’agit ici. Et le résultat est capitvant. L’intérêt sans cesse renouvelé pour cette nouvelle forme. Les sens en éveil pour un album qui ne cesse de dérouter et de surprendre voire de bousculer nos habitudes d’auditeur bien catégoriés.
Des moments superbes émergent comme ce Frequent Flower (à la Strayhorn, un petit peu) où l'entente des deux s'y fait fusionnelle. Ou encore ce Festive Toccata signé d'Olivier Calmel et riche sur la plan orchestral et harmonique.
C'est parce qu'il est inclassable que cet album est aventureux. Un album qui prend des risques. Et les puristes qui ont besoin de repères, qu'ils se disent que la prise de risque et l'aventure, c'est déjà être libre.
A découvrir avec autant de fascination que de curiosité.
Jm Gelin
https://youtu.be/kPJ6TFVYQOA
Sorties d'album
- 24/09 au Sunside
- 4/10 au Comptoir en 1ere partie d'Amnesiac quartet
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FESTIVE TOCCATA Collective de Confinement
Chant : Chloé Cailleton Violoncelle : Gwendeline Lumaret Saxophones baryton et soprano : Nicolas Prost Saxophone soprano / solo : Christophe Panzani Piano : Olivier Calmel Moog / solo : Sébastien...