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7 novembre 2025 5 07 /11 /novembre /2025 09:32

Jérémie Ternoy (piano, compositions), Nicolas Mahieux (contrebasse), Charles Duytschaever (batterie)

Ronchin (Nord), mai 2025

Circum-Disc microcidi 048

https://www.circum-disc.com/jeremie-ternoy-trio-survol-a-basse-altitude/

 

Trois musiciens du Nord de la France qui jouent ensemble depuis une vingtaine d’années, et qui ont construit, pour leur troisième disque et autour des compositions du pianiste, un univers commun, dans une relation équilatérale qui nous rappelle opportunément que le jazz est ce jeu collectif où le but n’est pas à marquer mais à atteindre, ensemble, et pourtant sans abdication des individualités. Le titre dit assez la liberté qui tend à prévaloir dans ce vol libre. Sur un ostinato entêtant, sur une boucle portée par la basse, sur un accord obstiné introduit par le piano et la basse, sur une cavalcade de notes ou sur une mélodie, le trio chaque fois prend son envol vers cet ailleurs qui nous tend la main autant qu’’il se dérobe. Pas de pyrotechnie instrumentale ou d’effets séducteurs : de la musique vraie, intègre, à hauteur d’humain, et qui se laisse doucement emporter par le lyrisme et l’expressivité. Le tout porté par une belle prise de son qui nous rappelle que, dans la musique enregistrée, la maîtrise des outils est l’auxiliaire incontournable de l’art. Et tout cet Artisanat d’Art fait œuvre. Œuvre d’Art naturellement.

Xavier Prévost

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Le trio est en concert le vendredi 7 novembre 2025 au Vivat d’Armentières

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4 novembre 2025 2 04 /11 /novembre /2025 13:51

 

Delphine Deau (piano), Julien Soro (saxophones alto & soprano)

Saint Uniac (Ile & Vilaine), 26-27 novembre 2024

Pégazz & L’Hélicon / Inouïe Distribution

 

Un duo singulier (même si le fait de jouer à deux implique un pluriel….). Blague à part, c’est une complicité particulière qui semble avoir présidé à la genèse de ce duo. La pianiste, voici plus de 15 ans, a participé à un stage animé par le saxophoniste. Son cursus classique l’a conduite à naviguer du baroque au contemporain, tandis que son talent de jazzwoman s’épanouissait, notamment dans le quartette Nefertiti. Et son parcours trouve sa logique interne dans ce duo fondé sur l’ancienne relation, à la fois didactique et amicale.

La pianiste joue les cartes de multiples registres : celui du souvenir d’Olivier Messsiaen dans The Other Side of M ; celui des Caraïbes, avec une pulsation presque stravinskienne dans Mambo Jambo ; et des couleurs mystérieuses, comme suspendues, dans Svetlo , bientôt rejointes par le sax, lui aussi en suspens. La pianiste nous offre aussi des lignes sinueuses dans Bad Dwarf .

Dans la première plage, le saxophone respire l’expressivité, comme une voix humaine. Ailleurs il hante les cordes du piano, qu’il fait chanter doucement en projetant vers elles le souffle de son instrument. Et dans Wood Pigeons , ils visitent ensemble les terres du jazz, dans la pulsation de l’idiome, avec une liberté qui révèle, une fois de plus, une sorte de connivence secrète qui fait de ce disque un très beau moment de musique.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=B97QYljj6nE

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Le duo sera en concert le 6 novembre à Paris, au Sunside

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1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 14:08

 

Mark Turner (saxophone ténor, voix), Jason Palmer (trompette), David Virelles (piano, orgue, synthétiseur), Matt Brewer (contrebasse & guitare basse), Nasheet Waits (batterie)
Giant Step Arts GSA 17

https://markturnerjazz.bandcamp.com/album/reflections-on-the-autobiography-of-an-ex-colored-man

 

Autour du texte publié en 1912 par James Weldon Johnson, écrivain, diplomate et militant des droits civiques, Mark Turner compose une œuvre musicale qui est à la fois un manifeste de la musique afro-américaine à son meilleur, et une évocation du statut des noirs dans la société états-unienne, au travers de la fiction imaginée par le poète, d’un être bi-racial qui franchit la limite qui le conduit (fût-ce symboliquement) au même statut que les blancs. Et la musique franchit ce mur de verre : cela se révèle dans l’importance de la musique afro-américaine que l’on peut définir, même sommairement, comme une culture ‘universelle’, qui touche beaucoup de personnes issues d’autres univers culturels. Il suffit d’écouter cette suite, sa densité musicale, artistique, et la charge émotionnelle que produit son expressivité, pour se convaincre que Mark Turner touche au but. La cible peut-être restreinte (les mélomanes jazzophiles de tous les pays), elle n’en conserve pas moins sa force, son intensité. Ce qui n’est pas rien au moment où le pouvoir en place aux USA tend à mépriser, voire à nier et combattre, purement et simplement, une partie de sa population. Oui le jazz (surtout à ce niveau d’excellence) demeure un sport de combat !

Xavier Prévost

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Ce groupe sera en concert le lundi 10 novembre à Paris au Sunside (19h30 & 21h30)

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31 octobre 2025 5 31 /10 /octobre /2025 09:15
Tom Bourgeois Quartet              LILI

Tom Bourgeois Quartet Lili

 

 

Label Igloo/L’Autre Distribution

 

Tom Bourgeois

 

Hymne au soleil (avec Veronika Harcsa, Vincent Courtois, Théo Lanau et Lennart Heyndels) - YouTube Music

 

 

Une chronique enthousiaste après la découverte du Lili du saxophoniste Tom Bourgeois, authentiquement « inspiré » par cette compositrice « classique » de l’époque de Ravel et Debussy, disparue il y a plus d’un siècle . Une musique révélée miraculeusement si on appelle ainsi le hasard ou la chance, en résonance avec la personnalité singulière du découvreur. Il avoue s’être senti lié à quelqu’un dont il ignorait l’existence, dont il ignorait la musique.

On se souvient de l’hymne au soleil (2003) des frères Belmondo dédié à la petite sœur de Nadia Boulanger, Lili, née en 1893 et disparue trop jeune à vingt quatre ans. Cette compositrice française surdouée obtint le prix de Rome de composition musicale en 1913, eut pour mentor Gabriel Fauré qui reconnut très vite son talent.

Lili est assurément un hommage du saxophoniste et clarinettiste franco-belge mais bien plus que cela. C’est un travail en miroir qui demandait audace, imagination et une certaine faculté d’adaptation, mieux de « connection » pour réunir deux univers a priori différents. Travaillant sur les titres originaux d’après les partition (choeurs, prières et autres pièces sacrées), Tom Bourgeois a organisé de petites sessions pour voir ce que rendaient ses arrangements de ces thèmes et variations. Et il a su créer pour la circonstance un quartet de rêve composé de compatriotes (Alex Koo au piano, Lennart Heyndels à la contrebasse, Théo Lanau à la batterie ) pour mener à bien sa tâche, augmenté de deux invités de marque. La chanteuse hongroise Veronika Harsca qu’il connaît bien puisqu’elle vit entre Belgique et Londres, a réécrit à sa façon spontanée les textes de deux « chansons » que le violoncelliste Vincent Courtois ( découvert sur l’album West ) pare des plus beaux atours, s’en donnant à coeur joie sur « Apostrophe » et sur le fameux «Hymne au soleil».

Où se situe t-on en écoutant d’une traite et plutôt religieusement ces quatorze pièces ? A la confluence du classique, d’un jazz assurément chambré et secoué avec vigueur, exalté avec le contemporain dans les arrangements et expérimentations vocales qui défrisent quelque peu. La chanteuse attaque très fort sur « l’Hymne à l’amour », nous surprend plus agréablement dans les «Thème d’amour en canon » et nous charme sur un « Cortège » délicat. Du chant qui sait être lyrique mais que détournent la pratique du jazz et du contemporain, voire de la pop dans sa plus belle tradition.

On passe par des montagnes russes émotionnelles, le climat est plus heurté sur les « thèmes et variations », grave et hypnotique sur "Attente" . Vincent Courtois, à l’aise dans ce répertoire donne toute sa mesure dans « Pie Jesu » pièce poignante dictée sur son lit de mort à sa sœur Nadia. Celle-ci à la longévité presque choquante en comparaison-elle mourut en 1979 à 92 ans, demeure très connue pour avoir donné des cours de composition à tout ce qui compta dans la musique du XXème de Gershwin, Copland, Schifrin, Piazzola à Quincy Jones, Philip Glass et tant d'autres.

Démêler la part entre la partition très écrite et les passages d'improvisation  dévolus à chaque musicien n’est vraiment pas important. On l’aura compris, le travail de Tom Bourgeois est loin d’être fidèle comme celui des Belmondo en grand orchestre. Une démarche différente singulière et réussie au-delà de toute espérance dans un travail de ce genre. D’ailleurs la plus grande qualité que l’on peut reconnaître à cet album est de donner une furieuse envie de revenir à Lili Boulanger et de plonger dans ses musiques. Et cela est bien.

 

Sophie Chambon

 

 

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30 octobre 2025 4 30 /10 /octobre /2025 11:46

Ramona Horvath (piano), Nicolas Rageau (contrebasse), Antoine Paganotti (batterie), André Villeger (saxophone ténor).

Fresh Sound Records – Swing Alley SA 053 / Socadisc .
Paru le 24 octobre.
Concert prévu le 29 janvier 2026 au BAL BLOMET (75015).


     En choisissant cette composition de Billy Strayhorn pour titre de son dernier album et en la dotant d’un arrangement personnel, Ramona Horvath y revendique son héritage ellingtonien. Telle est son originalité : revisiter le patrimoine du jazz sans renoncer pour autant à ces classiques d’aujourd’hui de la musique populaire américaine, signés ici Michael Jackson (‘’Heal the world’’) ou Stevie Wonder (‘’You are the sunshine of my life’’).

     Sous ses doigts, on retrouve un sens du swing bien trempé allié à une expression romantique d’Europe centrale, façonnée lors de sa période formative au Conservatoire de Bucarest. Elle ne manque d’ailleurs pas de saluer au passage la mémoire de son maître Jancy Francis KOROSSY par une œuvre de son cru, ‘’JFK’’.
 


     Absinthe met en valeur l’homogénéité d’une formation composée de fidèles (Nicolas Rageau, Antoine Paganotti, André Villéger) ... Des complices, comme ces invités qui savent tout de suite chez vous où ranger les couverts !


     La « pétillante » (dixit Le Canard Enchaîné) Ramona Horvath nous livre ici son album le plus épanoui.

     Dans ses notes de livret, Jean-Marc Gélin -que l’on ne fera pas l’injure de présenter à nos lecteurs- relève : « Comme l’absinthe, Ramona Horvath se transforme en fée verte pour nous enivrer légèrement à sentir des parfums précieux » ... On ne saurait mieux dire.

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

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25 octobre 2025 6 25 /10 /octobre /2025 09:15
Robin Fincker & Janick Martin                      VISON VISU

Robin Fincker & Janick Martin VISON VISU

 

 

Label Le Grand Pas / L’Autre Distribution

 

https://legrandpas.org/

Robin Fincker & Janick Martin "Vison Visu" - Al lann melen & Echoes of the riverbanks

 

 

Issu des musiques populaires de tradition orale Janick Martin à l’accordéon diatonique ( membre du quartet du violoniste Jacky Molard) est rejoint par le saxophoniste et clarinettiste Robin Fincker dans ce goût des musiques trad bretonnes et celtes plus généralement. Robin Fincker, toujours tenté par de nouvelles formations avec des musiciens ouverts à tous les horizons a rencontré l’accordéoniste dans le quintet de Vincent Courtois illustrant le film de Jean Epstein (1929) Finis Terrae tourné sur l’îlot désertique de Bannec au large de l’île d’Ouessant. Un poème marin sur les pêcheurs de goémon de ce Finistère rude, plongé dans la brumaille.

« Vison visu »? Cette locution adverbiale et familière ne pouvait que plaire à Raymond Queneau qui l'utilisa ainsi dans Pierrot mon ami (1942) : les deux hommes s’assirent vison visu. Pierrot eut vaguement l’impression d’avoir déjà rencontré ce type là quelque part. Pierrot, 1942.

C'est assurément une sacrée rencontre humaine, vite amicale magnifiée par la musique de ces musiciens qui posent sur la couverture en vis-à- vis! Vison Visu en voilà une manière originale de raconter ces terroirs, une certaine histoire et géographie régionales dans un folklore plus ou moins imaginé. D’où une certaine familiarité que l’on ressent à la première écoute. La fantaisie est assumée dès le premier titre, « Ecoutez la plaisante histoire » sur une mélodie traditionnelle issue de collectage du pays de Redon, l'émotion aussi. Dans l'imaginaire collectif, l'accordéon est associé au folklore, à la chanson, à la danse, le diatonique au fest-noz. Instrument très complet, il est un véritable orchestre à lui seul, avec ses deux claviers, et plusieurs registres. Un duo sensible que vous n’oublierez pas dès que vous aurez entendu certains airs plus mélancoliques comme cette composition de Janick Martin « Al lann melen/ Echoes of the river banks ». Ils n’entonnent ni biguine, valse, ou musette comme l’autre duo de compères Monniot-Irthursarry mais puisent dans le fond très riche des passepied, gavotte, plinn, rondes ou chaînes. Preuve qu’il y a encore de la place pour ces instruments et musiques populaires dans nos musiques actuelles et le jazz qui s'exalte alors à leur contact.

S’ils ont choisi ces mélodies bretonnes, gigue écossaises ou folklore du pays cajun « La danse du Mardi Gras », c'est pour mieux les arranger ou les déranger, dévoilant souvent le thème puis se laissant aller au jeu des improvisations et associations libres. Tout un répertoire arrangé de façon très personnelle (sur les onze compositions, sept le sont des deux musiciens dont trois impros ) des formes empruntées mais revivifiées. Une musicalité savamment construite, dont le fond populaire est détourné avec une invention assumée. L'accordéoniste sait s'adapter au soufflant qui à son tour, le soutient et renforce sa vigueur rythmique. Ces deux là alternent les rôles, se cherchent et s'harmonisent avec élégance. Avec mélancolie dans certains passages, dans le souffle déchirant du ténor, contrebalancé par des pirouettes free. Un équilibre irrésistible entre les deux musiciens qui se complètent en jouant de toutes ces nuances dans des mélodies qui résonnent en profondeur et réveillent les sens, « Oregon » la chanson des pionniers de cette nouvelle frontière du Nord ouest.

A noter le travail délicat sur le son, les timbres respectifs qui s’accordent. La  recherche d’une matière tangible, du grain sonore à l’état pur, anime ce Vison Visu enregistré avec classe (comme toujours) à La Buissonne, album que l'on vous recommande chaudement.

 

Sophie Chambon

 

Prochain concert :

25/10 Vison Visu    L'Atelier fait son Cirque (Paris)

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22 octobre 2025 3 22 /10 /octobre /2025 17:14

THIBAUD MENNILLO : «  Live in Armenia »

Jazz family 2025

Thibaud Mennillo (p solo)

Il faut bien le reconnaître, Thibaud Mennillo, on ne le connaissait pas bien. Pas forcément issu des circuits habituels, nous étions passé à côté. Et pour cause puisque Thibaud bien qu’issu d’une famille de musiciens est parfaitement autodidacte. Nourri au biberon avec du Coltrane et surtout du Keith Jarret le pianiste s’est nourri de multiples influences qui en font aujourd’hui un pianiste rare.

Cet album enregistré en public à Erevan en Arménie nous permet de découvrir un talent impressionnant au travers d’une véritable performance au cours de laquelle le pianiste ne cesse de déambuler avec autant de grâce que d’énergie(s) au gré de la musique qui semble le porter toute seule. La musique comme les ailes du pianiste. D’une fluidité rare, le processus d’improvisation ne lâche jamais l’harmonie mais au contraire la façonne, la travaille, la malaxe, la pétrie. En un mot, la dompte pour s’envoler avec elle. Et nous de suivre des yeux ses arabesques et ses circonvolutions lumineuses.

Mais au-delà même de l’harmonie c’est en véritable chasseur de sons que Thibaud Mennillo, tout en acoustique cherche à faire sortir de son bois d'épicéa des sonorités qui flirteraient presque avec des sonorités électros, par petites touches discrètes. Au cours de ces longues plages, le processus d’improvisation apparaît dans tout son mystère sans que l’on sache très bien, nous pauvres auditeurs ce qui en déclenche le début et ce qui en marque la coda.

Thibaud Mennillo est un sportif de haut niveau, anciennement membre de l’équipe de France de Decathlon. C’est dire combien il sait apprivoiser les défis les plus difficiles jusqu’à se hisser à des sommets sur lesquels on ne l’attendait pas forcément.  

Ces sommets là, ils les a atteints avec autant de talent que de classe.

Immense !

Thibaud Mennillo présentera à la Salle Cortot le 30 octobre à 20h, un concert entièrement improvisé, (78 rue Cardinet à Paris)

Jean-Marc Gelin

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22 octobre 2025 3 22 /10 /octobre /2025 17:05

 

Nicolas Genest (trompette, bugle, synthétiseur, sanza, triangle, chœurs, composition) et beaucoup plus qu’une dizaine d’invités, dont Lionel Louéké à la guitare (Détails sur le livret )

 

Enregistré entre 2014 et 2024 à Cotonou, Ouidah, Accra, New York, Los Angeles, Montreuil & Paris

Inouïe Distribution et plateformes

Le trompettiste nous a habitués, depuis presque trente ans, à des aventures inspirées par des musiques de tous les mondes. Cette fois il s’est tourné vers ses propres racines béninoises. Voici un peu moins de 20 ans, un voyage en famille à Cotonou a suscité en lui le désir de construire une musique où se rencontreraient son univers personnel et les musique de ce pays que l’on appelait Dahomey, et qu’il nomme Danhomey, en restitution du nom de ce royaume dans l’ancienne langue. Et il a construit patiemment cet objet singulier qui est bien plus qu’un patchwork : une véritable osmose musicale entre plusieurs mondes, une sorte de fusion (dans le meilleur sens d’un terme un peu dévoyé par le jazz du même nom). Au fil des plages on rencontre des chanteurs et chanteuses du Bénin, des orchestres et des chœurs de là-bas (Gbétchéou, Alekpéhanhou, Félix Didolanvi….), et des compositions de leurs univers qui se mêlent aux thèmes et arrangements du trompettiste. Et côté jazz on croise Yvan Robilliard, David Patrois, Chris Potter, Lionel Louéké, John Clayton, Hubert Dupont….. De ce métissage assumé surgit une musique nouvelle, riche de ces multiples sources, sublimées à un niveau musical impressionnant. Décidément, en matière d’alliages musicaux, le jazz nous réserve encore bien des étonnements. Et ‘Danhomey Songs’ est une très très belle surprise !

Xavier Prévost

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Pour la sortie du disque Nicolas Genest sera en concert le dimanche 26 octobre 2025 à Paris au New Morning avec Linley Marthe,Yvan Robilliard, Tchalé, Valerie Belinga, Isabelle Gonzales, Frederic Borey, JB & Christian Templet. À 18h30 , avant le concert, un film documentaire fera revivre une partie de cette aventure

https://www.newmorning.com/20251026-6377-nicolas-genest.html

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Un aperçu sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=XF02xZDGMtM

https://nicolasgenestmusic.com/danhomey-songs/

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18 octobre 2025 6 18 /10 /octobre /2025 19:04

Dès avant la parution de ce disque nous étions convenus, Sophie Chambon et moi, de rédiger une double chronique. Sophie connaissait bien Rémi Charmasson, un voisin de son Sud, disparu très soudainement un mois après l’enregistrement de ce disque ; et moi je connais Philippe Deschepper, homme du Nord devenu Marseillais voici des lustres, depuis que nous étions l’un et l’autre dans la vingtaine, à Lille, au début des années 70. J’avais en outre écouté, mais aussi présenté sur scène, et sur l’antenne de France Musique, Rémi Charmasson (tout comme d’ailleurs Philippe Deschepper)

TRIO CBD «Painless Airwaves»

Rémi Charmasson (guitare), Michael Baird (batterie, percussion), Philippe Deschepper (guitare)

Pernes-les-Fontaines (Vaucluse), 31 mars & 1er avril 2025

SWP Records 073

https://swp-records.com/music/073/painless-airwaves

 

Le batteur Michael Baird est à l’origine de cette rencontre, qu’il a fait enregistrer pour la publier sous son label SWP (73 références, dont beaucoup de musiques du monde). La musique a été improvisée, sans montage ni autres adjuvants. Chaque instrument est en partance à bord du partage de l’instant, pour une destination encore inconnue. Un accord de guitare, une bribe mélodique qui répond, un ostinato qui plante le décor, un friselis de percussion, et nous sommes embarqués avec eux dans cette utopie musicale : le miracle sans cesse renouvelé de la musique improvisée. On se demande si le groove a surgi de cette note répétée, ou si c’est la batterie qui l’a fait sourdre : nouveau mystère…. Un buzz de l’ampli va s’inviter, comme un nouveau partenaire musical, intégré, phagocyté par le sortilège à l’œuvre dans cette entreprise libertaire. Ils sont embarqués dans leur rêve, à nous de les suivre. L’écoute est jouissive pour l’amateur d’aventures musicales que je suis. On n’est pas dans l’extrême. On est dans l’engagement intégral. La liberté partagée. Très beau moment de musique !

Xavier Prévost

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17 octobre 2025 5 17 /10 /octobre /2025 07:48
Painless  Airwaves    Trio CBD

Painless Airwaves               Trio CBD

 

 

Music - SWP Records

Painless Airwaves (SWP073) - SWP Records

▶︎ Painless Airwaves | Trio CBD | Michael Baird

 

Rémi Charmasson, Philippe Deschepper guitares, Michael Baird drums, percussion.

 

« Les ondes indolores » de l’éphémère trio CBD vont vous faire voyager loin et remonter le temps. Bienvenue à bord de leur appareil dont le commandant de bord précise qu’évidemment c’est le voyage qui compte plus que la destination.

Un trio dont l’histoire est courte même si les deux guitaristes Rémi Charmasson et Philippe Deschepper se connaissaient depuis longtemps. Quant au batteur Michael Baird, Anglais né en Zambie, qui a vécu longtemps aux Pays Bas avant de s’installer dans le sud de la France, sa rencontre avec Rémy l’Avignonnais, le local hero dit-il ,  remonte à près de quarante ans dans le quintet d’André Jaume/ Rémi Charmasson. Hélas, quatre semaines et trois jours après l’enregistrement au studio de la Buissonne de Gérard de Haro, le 2 mai dernier précisément, disparaissait Rémi Charmasson.

Ainsi le trio CBD (Charmasson, Baird, Deschepper) né en février 2025 sous l’impulsion du batteur Michael Baird qui gère son propre label SWP ne se produira jamais en public. Mais leur musique demeure par la grâce de cet enregistrement impeccable ( live sans casque, overdubs, fade outs ) qui fait ressortir les nuances des guitares et de la batterie dans un bien beau parcours peu balisé. Ce qui suppose l’engagement d’une écoute attentive et complice, l’aventure collective dans sept compositions méditatives ou plus ludiques teintées de recherche sur les couleurs mélodiques et harmoniques. Sept titres qui prennent le temps de se déplier, de déployer leur textures fines traversées de lumière douce, ouatée qu’une batterie insistante souligne.  Des compositions qui traversent les frontières des genres sans que les musiciens aient besoin de pousser leurs instruments dans des retranchements inédits. Leurs références se fondent-on finit très vite par ne plus se polariser sur qui joue quoi, d’autant qu’ils pratiquent l’alternance des rôles. Avec des styles différents, ils relancent une expression libre et savoureuse que soulignent les envolées d’ improvisation continue, sous tension : aucun des deux ne s’imagine guitar hero, mais ils jouent à des variations de leurs guitares caressées, célébrées et jamais torturées dans des délires électrifiés que tous deux connaissent pourtant. Ils brossent un arrière pays dans une tonalité plus sourde, frémissante, sans distorsions, avec des échappées free, oniriques, incorporant rock, musique psychédélique sans délaisser la liberté du jazz. Quant au batteur, nourri à cette culture africaine (couleurs et polyphonies) dans laquelle il a baigné, sa relation au rythme est naturelle, organique, jamais  démonstrative. Un trio de personnalités fortes mues comme un seul homme qui nous emporte de climats percussifs (« Tree-ohhh ») en moments hypnotiques, de rêve éveillé jusqu’au final très court, étrange, tout en frottements et grattements où le rythme s’amenuise sensiblement « Distant Namalwa » comme des distant drums.

Cet album spontané et fraternel qui exalte le plaisir de la rencontre dans le jeu collectif, on s’ y abreuve à la fraîcheur d’une musique inspirante d’une grande fluidité. Et avec un humour tout british, Michael Baird me donne la conclusion :

This music is a mix of the hippie era as well as the free-jazz era, times which the musicians remember well, but it is not a pathetic trip by three old men down memory lane - this is contemporary music, fluid, and without any respiratory problems!

 

Sophie Chambon

 

NB  : Un concert est prévu à l'AJMI le mercredi 7 janvier en hommage à Rémi Charmasson. 

 

Rémi CHARMASSON quintet : "The Wind cries Jimi" - les dernières nouvelles du jazz

REMI CHARMASSON/ALAIN SOLER “Mr. A.J.” - les dernières nouvelles du jazz

 

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