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23 juin 2025 1 23 /06 /juin /2025 16:07

 

Dire que ce concert était attendu serait bien peu dire. En effet le superbe festival de Saint Germain des Prés qui a l’habitude de nous offrir des affiches de rêve, proposait à son public de découvrir le tout premier concert de sortie ( on dit « relase party » si on veut paraître dans le coup) de l’album du piansite Yaron herman, «  Radio paradise ».

On avait déjà écouté cet album qui nous était apparu comme un des choc de cette année 2025 et qui nous avait totalement séduit par son côté inattendu dans la carrière du saxophoniste. En effet pour cet album, Yaron Herman est allé chercher deux grands saxophonistes tenor : Maria Grand et Alexandra Grimal, toutes deux superlatives.

Aux côtés du pianiste, l’alter ego, le frère , le compagnon de toujours, Ziv Raviz à la batterie et à la contrebasse Haggai Cohen Milo avec qui Yaron Herman enregistrait pour la première fois.

Dans cette salle magnifique en forme d’amphithéâtre qu’est la Maison des Océans à Paris ( salle remplie à craquer au demeurant) on entendait avant concert un public d’afficionados murmurant ses interrogations sur cette nouvelle formule du pianiste. 

Après une longue introduction improvisée au piano, Yaron Herman, en chef de bande, en leader mais aussi en inspirateur, emportait sa troupe dans un grand moment de musique. Maria Grand et Alexandra Grimal se passaient le relais montant alternativement sur scène avant de finir par jouer les derniers morceaux en quintet.

La musique atteignait des sommets d’intensité et d’expressivité où il est question de plus que de musique. Il est question d’une forme de spiritualité et de communion. De moments de musique en fusion. Cette musique que Yaron Herman offre à ses deux solistes au lyrisme si différent l’une de l’autre mais toujours avec cette flamme incandescente protée par un groupe en osmose.

L’écriture de Yaron Herman pour ce quintet ne ressemblait pas à ce qu’il nous avait proposé précédemment. Comme un tournant ou plutôt comme une remise en jeu de sa créativité.

Et encore une fois le public était absolument conquis. Conscient que celui qui jouait ce soir là s’inscrit parmi les plus grands pianistes de sa génération.

Le public lui faisait une standing ovation évidente et Yaron Herman prenait le temps de discuter avec lui à la fin du concert dans un beau moment de partage.

Le festival de Saint Germain des Prés était bel et bien lancé pour cette édition à nouveau remarquable

 

 

Retrouvez l'émission sur jazland, ici

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22 juin 2025 7 22 /06 /juin /2025 18:16

 

Julian Shore (piano), Martin Nevin (contrebasse), Allan Mednard (batterie)

Waterford (Connecticut), 27-28 août 2024

Chill Tone Records CT0004

https://chilltonerecords.bandcamp.com/album/sub-rosa


 

Pour le Times de Londres, le meilleur album de l’année (pour l’instant, à la fin du premier semestre). En tout cas un disque cohérent, séduisant, mais aussi profond, plein de surprises, et de choix singuliers, presque à contre courant. Le titre de l’album fait référence à une symbolique du secret. Commencer par une tournerie où le collectif s’exprime dans les échanges, là où d’autres arboreraient dès les premières mesures le thème comme un emblème : c’est déjà un parti pris esthétique, et presque une éthique, une manière d’imposer d’entrée de jeu un choix, une approche, un point de vue, qui nous avertissent qu’une écoute intense s’annonce et s’impose. Suivent des thèmes assez différents : harmonies chantournées, jaillissement vif de lignes des deux mains, ondulations sinueuses, un blues (signé Ellington) déconstruit, All The Things You Are renouvelé (ce qui n’est pas si courant….), un thème de Wayne Shorter, un autre des Beach Boys, et aussi effraction douce des codes…. le tout dans une belle interaction avec la basse et la batterie. Bref un très très bon disque de jazz en trio….

Xavier Prévost

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Sur Youtube un récent concert à Séoul

https://www.youtube.com/watch?v=VIM0rHgp1Dw

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21 juin 2025 6 21 /06 /juin /2025 21:03
ALAIN  GERBER        Naissance de la Bossa Nova

 

ALAIN GERBER Naissance de la bossa nova

Frémeaux& Associés

Alain Gerber - Naissance de la bossa nova

 

La bossa nova, bande sonore d’un Brésil idéal, vous fait-elle rêver de Rio, du Corcovado sur des airs connus « Chega de Saudade » ou l’inoxydable « Garota de Ipanema» ? Heureusement pour les plus cinéphiles viennent à l’esprit des scènes du film de Marcel Camus Orfeu Negro, succès planétaire de 1959, Palme d’Or à Cannes et Oscar à Hollywood l’année suivante. La bossa allait faire le lien entre la samba des rues et le jazz. 

Le romancier du jazz, l’écrivain de cette musique Alain Gerber s’est lancé dans l’un de ses nouveaux chantiers, l’un de ses travaux d’Hercule auxquels il se livre régulièrement, cette fois sur la bossa nova et sa naissance, les liens réels complexes avec le jazz, faussés souvent par l’engouement médiatique planétaire après le Jazz samba de Stan Getz / Charles Byrd. Même Frank Sinatra enregistrera avec Joào Gilberto, ne voulant pas rater cette Nouvelle Vague en 1967.

Deux grandes parties subdivisées en plusieurs chapitres structurent le livre : la Genèse à Rio de Janeiro comprenant un « prologue » essentiel où il est question autant de Johnny Alf, Baden Powell, Henri Salvador avant Georges Moustaki ( D’utiles points de repère ) et Jeunesse à New York et ailleurs dans le monde. Où l’on voit que tout ne commence pas avec Stan Getz et surtout Charlie Byrd qu’il ne faudrait pas négliger car c’est lui qui amena Getz à la bossa.

1962 est l’année de la Bossa Craze nous annonce Alain Gerber en référence à la Swing Craze des années 30.  Tous les grands jazzmen s’en emparent avec plus ou moins de bonheur et ce, malgré le rendez-vous raté à Carnegie Hall avec les musiciens Brésiliens. Enfin presque tous les bons puisque ni Coltrane, ni Ayler, ni Ornette ne se frottèrent à ce nouveau courant. Reconnaissons le rôle précurseur une fois encore, mais non reconnu faute de preuves immédiates d’enregistrement de Dizzy Gillespie avec Lalo Schifrin, les essais pas toujours transformés de Quincy Jones, Sonny Rollins, Elek Bacsik. Evitant de figer la bossa nova dans une aventure, une épopée historique, Gerber inscrit chaque interprète dans l’évolution de cette musique. Il examine tous ceux qui ont oeuvré pour faire connaître la bossa nova ou s’adapter à sa  modernité, les déterminants Bud Shank et Laurindo Almeida et encore Dave Brubeck, Paul Desmond, Herb Ellis. La liste est si longue… impossible de les mentionner tous ! N'oublions pas les musiciens français Claude Bolling et Guy Laffite, pourtant inscrits dans la tradition qui se laissèrent séduire par cette révolution « tranquille ». Toutes ces tentatives ne furent pas toujours de grandes réussites er ce sont peut être les tenants de la West Coast qui se sont le plus rapprochés de la bossa nova. L’année suivante 1963 voit cet engouement perdurer.

Après avoir lu la somme d’Alain Gerber, vous en saurez beaucoup plus assurément sur la naissance de ce mouvement qui révolutionna l’histoire musicale à la fin des années cinquante. Vous saurez à peu près tout sur sa préhistoire, son histoire, son évolution, ses avatars plus ou moins heureux. Sans faire œuvre de musicologue, Alain Gerber a une démarche d’historien mais ce qui lui importe est de rendre compte de son sujet de la façon la plus musicale possible. Si vous le lisez attentivement, défileront tous les maîtres de cet art musical, les trois pères fondateurs déjà. Dans une période de modernisation urbaine et de fort sentiment d’identité nationale, âge d'or d' un regime qui comptait rattrapper cinquante ans en cinq ans, Vinicius de Moraes, « le Cocteau Carioca », Antonio Carlos « Tom » Jobim qui apporta un nouveau raffinement à la musique populaire brésilienne, João Gilberto, venu de Bahia qui donna à la bossa son rythme, ont su dégager poésie et harmonie dans un style musical délicat, minimaliste qui se caractérise peut être par sa nonchalance élégante, j’oserai avancer avec une « sprezzatura » toute italienne, celle de la Renaissance, d’un Leonard ou d’un Raphaël. Des légendes avec un portrait vivant pour chacun.

Suivent tous les musiciens en orbite de cette triade, chanteurs le plus souvent comme Chico Buarque, Caetono Veloso qui furent les dignes héritiers du canto falado (parler chanter), mais encore des « passeurs » oubliés aujourd’hui que l’auteur évoque précisément avec une certaine tendresse pour ces défricheurs, ces passionnés pas toujours brésiliens Mark Murphy, Jon Hendricks. Une mention particulière est faite à la muse aux macaronis Nara Leão qui, avant de devenir une égérie du mouvement tropicaliste, ouvrit la voie à d’autres chanteuses qu’il ne faudrait pas oublier non plus Maria Bethãnia. Gal Costa, Elis Regina, Eliane Elias.

Alain Gerber écrit avec sa passion habituelle, son « addiction » de collectionneur qui sait extraire la quintessence d’une formule sans oublier des fulgurances qui peuvent flirter avec le paradoxe dont il a le goût. Difficile de résumer un tel livre si riche d’informations et d’analyses. Une somme jamais fastidieuse mais labyrinthique tant le sujet, pour attachant qu’il soit, se révèle complexe. Avec ce travail d’archives, de recherches colossales qui prirent beaucoup de temps, il nous ouvre la voie pour éviter les raccourcis faciles sur cette musique dans un magistral essai qui ne veut surtout pas ressembler à une étude universitaire. Tout amateur de musique trouvera son compte avec ces références discographiques innombrables, détaillées dans des notes de bas de page, des vignettes photos, y compris de livres sur le sujet. Il est vrai qu’il s’appuie sur la référence patrimoniale incontournable des Editions Frémeaux & Associés pour laquelle la musique brésilienne est un territoire déjà sillonné avec plus de trente anthologies de référence. En témoigne la postface précise et personnelle de Philippe Lesage, justement directeur de la collection Brésil Amérique du Sud. L’un des intérêts et non des moindres de son commentaire est d’avoir souligné les difficultés de la bossa à s’imposer en dépit ou à cause de son attraction populaire immédiate : les jazzeux se montrèrent condescendants et il est savoureux de lire ce qu’en écrivait alors Jacques Réda dans Jazz Magazine, notre poète flâneur des banlieues, amoureux du bop : inévitable monotonie …. comme les chevaux de bois, ça monte jamais bien haut puis ça descend même pas très bas. Ça tourne en rond, ça recommence. Le cher Réda se trompait... bien qu’il reconnût que le vieux Bean s‘en tirait à merveille, lui qui avait su monter sur le manège (Desafinado : Bossa Nova et Jazz Samba, un Impulse de 1962). Alain Gerber n’égratigne pas son ami critique mais rend hommage par contre à Alain Tercinet, le spécialiste incontestable de la West Coast alors peu prisée qui aima la bossa et su voir dans la voix de Chet une préfiguration du chant intimiste de la bossa. « Chet et Gerry Mulligan captèrent l’attention des jeunes Turcs de Rio » tempérant le goût marqué de la samba sans abandonner le swing. Mais le final flamboyant du livre est consacré à Stan Getz le traduttore/ traditore, ambassadeur et même V.I.P . Si Alain Gerber avait dénigré quelque peu le succès planétaire de Getz/Gilberto, et surtout le coup publicitaire avec Astrud Gilberto, il finit par ce qu’il fait de mieux et depuis longtemps, un portrait psychologique de Getz qui sut prendre congé suffisamment tôt de la bossa nova pour ne pas perdre l’estime artistique. Cet éternel insatisfait était d’une loyauté à toute épreuve envers sa musique, voulant jouer comme il savait le faire. Ironiquement sa plus grande popularité, il la trouva avec une musique qu’il avait attaqué avec désinvolture dès ce « Jazz Samba », sorte de « sieste voluptueuse ». Mais la « batida » de Gilberto qui fait tanguer la bossa comme aucune autre musique et « son » jazz sans oublier la mélancolie ou saudade qui leur était commune firent de cette association une vraie réussite avec en mars 1963 Getz/Gilberto featuring Antonio Carlos Jobim. Pour conclure: « Stan (à qui Gilberto reconnaissait une âme) a inventé son Brésil, le Brésil universel. » 

 

Sophie Chambon

 

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19 juin 2025 4 19 /06 /juin /2025 17:08

Tony Malaby (saxophones ténor & soprano), Jozef Dumoulin (piano & autres claviers), Samuel Ber (batterie)

Challenge Records CR 73611

https://www.challengerecords.com/products/17428304664294/trees-on-wheels

 

Le disque conjugue plusieurs sources : un concert au festival Jazzdor de Strasbourg, et deux séances à Paris. Jouée et improvisée autour des éléments préétablis, une copieuse matière musicale fut ensuite fragmentée, agencée, pour composer ce nouvel objet sonore et phonographique. Et c’est comme un voyage qui commence, vers des contrées inconnues, dont parfois on imagine qu’elles sont découvertes par les musiciens dans l’instant de l’improvisation, ou du rebond sur le matériau thématique. C’est comme un paysage recomposé par la magie de la mise en forme des éléments musicaux, recueillis pour créer un nouvelle œuvre : ce disque.

Introduction majestueuse et tendue de claviers électriques, puis entrée en scène du piano acoustique, en dialogue avec la batterie, pour le surgissement du saxophone qui s’enflamme jusqu’à un paroxysme, là où un fondu enchaîné passe le relais aux claviers. Et la dramaturgie se poursuit, pleine de surprises, de dérives, d’esquives…. Le résultat est un disque fascinant, par la volupté qui naît de ces glissements successifs : pas une construction intellectuelle ou un programme abstrait ; plutôt une escapade sensuelle dans le plaisir du son et les circonvolutions des motifs, phrases et fragments qui nous entraînent dans une sorte de mystère. Foncièrement original dans la conception comme dans la réalisation : réussite totale !

Xavier Prévost

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17 juin 2025 2 17 /06 /juin /2025 17:52

Editions Frémeaux & Associés. 139 pages.
ISBN : 978-2-38283-295-0;
En librairie depuis le  13 juin.

 

     « Spontané, rieur, indocile, intranquille, espiègle, vif, libre ». Tel est Michel Portal, d’après Franck Médioni qui publie les confidences du poly-instrumentiste (clarinettes, bandonéon, saxophone alto entre autres) recueillies pendant dix années.

 

      Tout au long de cette centaine de pages, Michel Portal se raconte à la première personne. Un récit brut et tendre qui tient son lecteur en haleine permanente. Un témoignage fort, une sorte de confession qui nous dévoile une personnalité habitée, exaltée, saisie par le doute.

 

      Plus de huit décennies sont ainsi passées en revue, révélant un portrait intimiste d’un musicien qui ne s’est jamais cantonné dans un genre, le jazz, le contemporain (Boulez, Xénakis), les musiques de films (plus de 50), ou la variété (version poétique avec Barbara).


      Des premières notes données à la clarinette, qui deviendra son instrument de prédilection,  au début des années 40 à Bayonne ( « Je n’ai pas choisi la clarinette, elle s’est comme imposée à moi. Pourquoi la clarinette ? parce que c’est le plus doux »), aux dernières réflexions d’un artiste comblé d’honneurs et jamais rassasié (« on essaie toujours de se renouveler et c’est ça qui nous fait vivre »).

 

       Lire « le SOUFFLE PORTAL » permet d’apporter un élément de réponse à la question taraudant les amateurs de musique depuis l’arrivée du basque natif de Bayonne (le 27 novembre 1935) sur la scène parisienne voici plus de six décennies : Comment peut-il arriver à jouer Mozart et Haydn un jour au Théâtre des Champs-Elysées et improviser de la manière la plus « free jazz » qui soit le lendemain dans un club de la Rue des Lombards ? Réponse de Michel Portal : « Quand je joue Mozart, je suis au plus près du texte. Respect total du texte ! Mais quand je suis dans le jazz, là c’est la revanche, c’est la violence. Je veux exploser ».

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

 

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17 juin 2025 2 17 /06 /juin /2025 17:14

Jour 3

@jean-marc Gelin

Pas fatigués du tout par ces deux premiers jours et, au contraire gonflés à bloc, nous étions décidés à aller explorer de nouveau territoires de jazz au cours de cette ultime journée.

Toujours la même ambiance sympa sous un soleil clément. Des sourires aux coins de toutes les lèvres et des fanfares de rue pour fond sonore.

@jean-marc Gelin

Direction le théâtre pour y découvrir une création inédite.

 

Robinson Khoury «  Quatuor demi-lune »

Robinson Khoury (tb), Eve Risser (p),Lina Bellaîd (cello), Simon Drappier (cb)

Tout juste auréolé de son prix Django 025 décerné oar l’Académie du jazz, le tromboniste Robinson Khoury, artiste en résidence à Coutances venait présenter sa nouvelle création avec le quatuor demi-lune.

Avec un instrumentarium original mêlant le trombone et les cordes, Robinson Khoury laissait place à une forme de musique chambriste et intimiste puisant dans Arvo Pärt, Purcell ou encore Steve Reich. En évitant les eceuils d’un musique trop intimiste, le tromboniste laissait une grande place au groove dans une forme de syncretisme où il faisait chanter les instruments, varier les textures sonores et s’amusait à modifier les reliefs d’une musique qui n’en manque pas.  Mention spéciale pour la violoncelliste Lina Bellaid que nous découvrions à cette occasion. La perle rare.

Cette musique-là est une vraie création sous le charme de laquelle on tombe sans aucune retenue. Et puisqu’il s’agit aussi de métissage où les influences que nous citions, dansent parfois avec une musique plus orientale, Robinson Khoury nous rappelait qu’au-delà de la musique, un vrai drame humaine se déroulait de l’autre côté de la méditerranée et dédiait cette création aux victimes de la guerre.

@jean-marc Gelin

Le temps de prendre un nouveau bain de foule et c’est vers le cinéma que nous nous dirigions pour aller écouter le trio Yom Ceccaldi

Yom-Ceccaldi : «  le rythme du silence »

Yom (cl), Théo Ceccaldi (vl), Valentin Ceccaldi (cello)

Ce projet déjà présent à Paris est un véritable voyage spirituel. Pour ce concert, les trois musiciens décidaient d’enchaîner sans interruption la totalité des morceaux pour un concert d’une heure environ.

 Il y a dans cette musique une force incroyable. Une puissance d’expression qui invite à la réflexion intérieure, à la déambulation introspective. Elle passe par des moments de très grande zenitude autant que par une expression torrentielle, comme si on explorait non pas le rythme du silence mais celui de l’eau.

Un moment purement magique de communion entre les musiciens et le public dans un instant de recueillement musical.

@jean-marc Gelin

Là encore : étoilé.

 

Et voilà, notre édition de JSLP touchait à sa fin. Denis Lebas, le patron du festival nous confiait au micro sa sa satisfaction de voir ce festival battre son plein avec des taux de remplissage exceptionnels, un public ravi et une programmation de très grande qualité.

Décidemment, un gros crush pour JSLP et l’envie déjà d’être à l’année prochaine ;

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17 juin 2025 2 17 /06 /juin /2025 16:26

Jeudi 29

Toujours cette même ambiance de fête au village, de food trucks et de bruit de la foule qui parle de jazz.

Rendez-vous pour le premier concert du jour au Théatre.....

 

Thomas Enhco solo et duo avec Kevin Hays

@jean-marc Gelin

Un concert en deux parties pour commencer cette journée avec pour leader, le pianiste Thomas Enhco.

En première partie le pianiste français se lançait dans une réinterprétation du répertoire de Mozart. Curieusement alors qu’il avait déjà entrepris de revisiter d’autres classiques, il ne s’était jamais attaqué à Mozart. Les grands thèmes étaient passés en revue avec un sens inouï de l’improvisation. L’inspiration de Keith Jarrett devait certainement faire passer son souffle sur le clavier de Thomas Enhco qui démontrait, un fois de plus qu’il fait partie aujourd’hui des immenses pianistes. A  moins que ce soit l’esprit de Martial Solal.

Thomas Enhco se montrait très pédagogue avec le public, prenant le temps de partager avec lui, d’expliquer avant de démontrer. Et justement, rien de démonstratif. Rien d’ostentatoire mais au contraire une sorte de magie de l’improvisation, jamais trop cérébrale mais explorant sans relâche toutes les possibilités qu’offre ce matériau génial.

En 2eme partie c’était un double piano qui se faisait face et qui plaçait devant celui du français celui du pianiste de New-York. Les deux hommes que vingt années séparent s’etaient rencontrés il y a quelques années. Complicité musicale qui les avait amenés, en d’autre lieu, à imprioviser une nuit durant autour des lied de Schubert, façon jazz. 

Là c’était une forme de dialogue atour des compositions du français et de l’américain qu’ils trouvaient leur terrain d’entente. Résultat bluffant là encore. Osmose totale entre les deux pianistes. Standing ovation bien méritée. Grand art.

 

A Coutances, quand il n’y en a plus, il y en a encore.

 

Sophye Soliveau

Sophye Soliveau (harpe, vc), Japhet Boristhene (dms), Eric Turpaud (b), Slighty Maitrel (vc), David Tshimanga (vc), Rosanne Joseph (vc)

 Nous quittions donc le théâtre pour nous diriger vers le chapiteau du Magic Mirror pour le concert de la chanteuse-harpiste Sophy Solliveau. ET là, patatras, grosse déception de ce festival . Un concert sans queue ni tête. Une artiste obsédée par l’idée d’installer le climax. Tellement obsédée qu’il fallait attendre presque ¼ d’heure avant de l’entendre chanter une note. Le problème, quand on veut jouer avec les silences, c’est qu’il ne faut pas être dérangé par des bruits parasites. A ce titre, la pauvre chanteuse devait y subir les assauts des groupes de rock installés dehors, non loin de là.  Nous étions donc impatients de découvrir celle qui est la véritable révélation de cette année 2025. On attendra.

Direction la Salle Marcel Helie pour le concert évènement du festival

Gonzalo Rubalcaba (p), Chris Potter (ts,ss), Eric Harland (dms), Larry Grenadier (cb)

C’était le grand concert tant attendu de ce quartet de rêve, véritable all-stars. Ils avaient joué la veille à St gaudens dans le cadre du festival Jazz en Comminges. Autant dire qu’ils étaient déjà en communion.

Et ce fut alors une soirée, la tête dans les étoiles tant la musique nous emportait haut, à des altitudes que seuls les génies peuvent nous faire sinon atteindre, du moins tutoyer. Une musique totalement libre et spirituelle qui n’était pas sans évoquer les évanescence de Wayne Shorter tant il était question de faire voler les harmonies par-dessus le toit de la salle Marcel Helie. Ce furent des compositions de chacun qui passèrent tour à tour et auxquelles ins donnèrent une profondeur qu’il était parfois ardu de suivre. Faite de déambulations et de digression avec un Chris Potter envolé, un Rubalcaba exceptionnel dans l’art de dire beaucoup en disant peu, un Larry Grenadier à la sourde mélodie et un Eric Harland lunaire et  télépathique.

 

Quelques autres musiques autour d’un verre du côté de chez Damien pour nous faire redescendre lentement, dans la chaleur d’une nuit normande festive et constellée d’étoiles.

 

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17 juin 2025 2 17 /06 /juin /2025 16:19

Quelques jours à Coutances pour Jazz sous les Pommiers

Nous étions gonflés à bloc en arrivant à Coutances. L’envie folle de retrouver cette ambiance dans les rues qui anime la petite ville normande. Là où il n’y a plus de frontières de génération et où tout le monde se retrouve aux airs de fanfare qui donnent durant une semaine, un petit air de fête et un petit goût d’huitres de Normandie.

 

Mercredi 28 mai

Hiromi

Direction la salle Marcel Hélie pour le concert de la pianiste japonaise Hiromi dans sa formule Hiromi's Sonicwonder.

Hirmo (),  Adam O’Farrill (tp), Hadrien ferraud (cb), Gene Coye (dms)

@jean-marc Gelin

A vrai dire nous y allions un peu à reculons tant les derniers concerts ultra-virtuose de la pianiste nous donnaient l’impression qu’elle en mettait un peu partout et nous avait laissé de marbre. Mais nous étions intrigués par cette nouvelle formule.

Effectivement c’est une nouvelle Hiromi qui laisse désormais beaucoup plus d'espace aux musiciens qui l'accompagnent et qui semble s’appuyer désormais sur un vrai groupe cohérent.

 

Cela commençait moyennement après un début où le son sur les deux premiers morceaux était un peu gloubiboulguesques. Mais la pianiste parvenait rapidement a installer son univers et à emballer le groove en show-woman qu'elle est. Dans sa façon de jouer on retrouve les leçons d'un Michel Petruciani que ce soit dans l'attaque et la syncope. Certes le naturel virtuose revient au galop mais elle démontrait au rappel et en solo, sur un morceau plus lent, qu'elle etait plus qu'une simple virtuose, une remarquable mélodiste. Une mélodiste d’ailleurs que servait admirablement Adam O’Farrill à la trompette étincelante et dont le lyrisme doux s’entendait en contraste avec la franchise du propos de la pianiste. Ce sonic Wonder sans être totalement emballant nous apparaissait suffisamment prometteur pour avoir envie de suivre le travail de la jazz woman japonaise.

 

Donny Mc Caslin et Ishkero

Donny Mc Caslin (ts), Victor Gasq (g), Arnaud Forestier (cl), Antoine Vidal (b), Tao Ehrlich (dms)

Changement de décor et de lieux pour se retrouver à 560m de là, au Théâtre municipal pour la présentation d’un projet totalement inédit : celui de la rencontre du grand saxophoniste Donny Mc Caslin avec la jeune pousse du jazz Hexagona, le groupe Ishkero dans le cadre du dispositif Talents Jazz Adami. Celui qui erst un des piliers de l’orchestre de Maria Schneider et l’instigateur du magnifique Black Star de David Bowie servait sur un plateau ses compositions à Ishkero pour un concert inédit que vous retrouverez plus tard à Venne ou à la Villette.

En interview, Donny Mc Caslin nous expliquait tout le plaisir qu’il avait à rencontrer ces jeunes musiciens et disait qu’il avait été impressionné par leur professionnalisme. Les 4 jeunes étaient en effet arrivés aux premières répétition en connaissant tous les partitions par cœur. Et puis Donny Mc Caslin nous racontait qu’il échangeait avec eux les mêmes références au-delà du jazz ( Radiohead, Rage against the machine etc….).

Et le résultat fut juste ENORME ! genre choc au plexus.

Un groupe en fusion portant la musique à très très haute intensité. A la fois brûlante et débordante d’une énergie à vous laisser le souffle court, étourdi par le vent et le feu.

Magistral

@jean-marc Gelin

 

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13 juin 2025 5 13 /06 /juin /2025 11:04

Sylvain Darrifourcq (batterie), Manuel Hermia (saxophone ténor), Valentin Ceccaldi (violoncelle)

Hector 06 / l’autre distribution

 

Troisième disque d’un trio né voici pus de dix ans, et qui avait publié quelque temps plus tard son premier phonogramme. Et l’affirmation de la forte singularité de chacun des membres du groupe. Sur des trames élaborées collectivement, des envols, saillies, débordements ou échappées lyriques, dans un univers où expressivité, violence et retenue sont les ingrédients d’un même geste musical. Des mises en suspens mystérieuses, et des coups d’éclat, font écho à des surgissements mélodiques, bientôt récusés par l’urgence de l’instant. Le trio se revendique comme ‘brutal jazz’. Ne pas se méprendre : ce n’est pas une musique de brutes, mais une musique engagée, physiquement, le prolongement de corps qui bougent, et pas seulement pour exploser. Pour explorer aussi peut-être : une sorte de mélodie en contrepoint partagé va se mouvoir vers une course du saxophone, parti à la recherche de la mémoire improvisée du jazz, free, mais pas que. Bref il y a beaucoup à écouter, en demeurant réceptif à chaque nouvel événement sonore, tout à la fois rupture et prolongement d’une forme mobile qui se joue d’instant en instant. Un totale expérience musicale, à vivre sans réserve, en éveil permanent.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=4pdYcLTbV4M

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https://www.sylvaindarrifourcq.com/Sylvain_Darrifourcq/Darrifourcq_Hermia_Ceccaldi.html

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11 juin 2025 3 11 /06 /juin /2025 21:37

Gilles Coronado (guitare, électronique)

label Onze Heures Onze

https://gillescoronado.bandcamp.com/album/solotone
 

Un projet singulier, et un disque qui ne l’est pas moins. Le guitariste décrit ainsi le processus : «J’accorde mon instrument avec un outil électronique qui me donne une note fixe (….) Je laisse traîner cette note fixe, ce simple drone, et joue librement… C’est comme ça que démarre ‘Solotone’. Une guitare solo avec diapason continu. Douze tons, douze pièces»

Sur chaque degré de la gamme chromatique une séquence de 45 secondes à 4 minutes 22, pour nous faire découvrir les possibilités offertes à l’improvisation à partir d’une simple note tenue qui sert de bourdon. Plage après plage, le processus se révèle très fécond, car il est servi par un vrai talent d’improvisateur. On va d’une sorte de chant mélodique à de soudains fracas, d’un timbre limpide à des sons saturés, du grave à l’aigu, de la sérénité à l’urgence absolue : bref c’est une expérience d’écoute qu’il faut découvrir. Le si bémol conclusif sera un prélude au silence. La joie musicale est au bout du sillon (même si le numérique ne creuse plus de sillons, à l’inverse du microsillon de naguère…)

Xavier Prévost

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Solotone en concert le vendredi 13 juin, 19h30, au Théâtre Aleph d’ Ivry sur Seine

https://www.theatrealeph.com/fr/latin-spectator/223_les-bra-ches-d-aleph

 


 

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