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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 22:56

« BIRTH OF THE COOL » le film documentaire sur MILES DAVIS actuellement sur NETFLIX

Jq’imagine que comme beaucoup, en cette période de confinement, vous musardez et faites vos emplettes sur Netflix.
On ne saurait trop vous conseiller de vous ruer sur le film documentaire que la chaîne consacre à Miles Davis.
Disons-le carrément, c’est un petit bijou !
J’imagine que les experts en « milosologie » y trouveront à redire. Les parisiens ont eu eux la chance d’avoir l’eau à la bouche pour ceux en tout cas qui avaient vue cette magnifique exposition que la Cité de la Musique lui avait consacré sous la houlette de Vincent Bessière. Et d’ailleurs beaucoup de matériau qui avait servi à cette exposition s’y retrouve.

Il n’empêche, plaisir intact.

Car ce film est exceptionnel à plus d’un titre. Outre le travail biographique qui, sans prétendre à l’exhaustivité parvient néanmoins à retracer fidèlement la vie et la carrière du trompettiste, les supports documentaires sont remarquables et d’une rare beauté. Qu’il s’agisse des archives filmées ou photographiques, l’esthétique est mise en scène d’une admirable manière par  Stanley Nelson, documentariste New-yorkais déjà multi « awardisé ». Un montage qui colle à la musique et au personnage de son héros.
Nelson ne fait pas que du collage d’archives mais ballade aussi son micro auprès de quelques survivants (Herbie Hancock, Ashley Khan, Frances Taylor, Carlos Santana,  Jimmy Cobb etc….). Pour certains leur témoignage pourra apparaître un peu (trop) laudatif. Mais rien n’occulte non plus la face sombre de Miles ( voir celui de Frances Taylor qui fut certainement le plus grand amour de la vie de Miles).

J’avoue pour ma part avoir été particulièrement ému à voir les images et les films de l’enregistrement de Kind of Blue, comme le témoignage de la naissance du chef d’œuvre. Mais aussi  (re)découvrir les clichés de Miles avec Gil Evans dans ces rares moments où l’on sent chez le trompettiste un profond sentiment de respect et de complicité.

Ce film possède une vraie force. Celle de Miles y transparaît pour ce qu’elle est. Celle d’un génie sans cesse en recherche de création.

Les derniers mots de Carlos Santana apprenant la mort de Miles sont déchirants.

Une plongée sublime dans la vie et l’œuvre de l’un des plus grands jazzmen de tous les temps.

Indispensable.

Jean-Marc Gelin

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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 14:36

Avishai Cohen (trompette, synthétiseur, effets), Uzi Ramirez (guitare), Yonatan Albalak (guitare, guitare basse), Aviv Cohen (batterie), Ziv Ravitz (batterie, échantillonnage)

Pernes-les-Fontaines, août 2019

ECM 2680 / Universal

 

Je l'avoue, et je le confesserais même volontiers, si un relent de religiosité dans telle expression ne m'en dissuadait, j'aime la musique d'Avishai Cohen, sa façon d'incarner la musique tout en la nimbant d'un atour exquisément abstrait. Je l'écoute sur disque, j'ai eu le bonheur de le voir (et de l'entendre !) en concert et, pour céder à une familiarité non exempte de vulgarité, 'je suis client'. J'étais donc curieux de découvrir ce nouveau groupe et cette nouvelle escapade esthétique. Le terrain, étendu autant qu'escarpé, balaie l'univers pop-rock, ses descendances et ses écarts. Belle production, netteté sonore, on navigue dans un univers dont le flou est absent. Les compositions du trompettiste, dont deux sont aussi travaillées par l'influence du producteur chez qui le groupe a répété en Israël, révèlent un souci mélodique constant, avec ce qu'il faut d'échappées où l'improvisation se libère. Une synthèse en somme entre ce qui semble être le projet spécifique du groupe et sa prestation.

Dans Teardrop de Massive Attack, je ne retrouve pas le côté organique et lyrique tout à la fois qui m'avait un peu séduit dans la version d'origine, même si ce n'est pas la musique qui me captive. En revanche, au fil de l'impro d'Avishai Cohen, un renfort d'expressivité exacerbée parvient à me transporter. J'aurais trouvé la reprise de la quatorzième Sonate, dite Clair de Lune, de Beethoven, un peu niaiseuse, malgré ses légères inflexions mélodiques, si elle n'était sauvée dans l'improvisation par quelques hardiesses surexpressives. Et l'onirisme sonore de certaines plages m'a charmé. Donc, malgré ces quelques réserves et frustrations, je serai heureux d'écouter ce groupe en concert dès que possible. Hélas pas de date française dans la salve annocée du 30 avril au 8 mai (si le virus l'autorise), mais peut-être une escapade à Tournai/Doornik, en Flandre belge, pas loin de Roubaix et du Pévèle chers à mon cœur, le 2 mai. L'espoir fait (re)vivre.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube  

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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 01:07

Kurt Elling (voix), Danilo Perez (piano et fender Rhodes), Clark Sommers (contrebasse), Chico Pinheiro (guitare), Miguel Zenon (saxophone alto), Jonathan Blake (batterie), Rogero Boccato et Roman Diaz (percussions). Studio Sear Sound. New York. Edition Records/UVM.

 

Nous avions quitté Kurt Elling avec un album engagé, ‘The Questions’ (Okeh-Sony Music), qui lui valut le Prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz 2018 et le Prix du chanteur de l’année au referendum 2019 des lecteurs de Downbeat ... Un cri d’alarme : « Nous devons dans cette époque effrayante et perplexe relever un défi politique, idéologique », nous avait-il alors confié.

 

Aujourd’hui, le baryton de Chicago revient -pour un label anglais indépendant, Edition Records- avec une œuvre pleine de sérénité, toujours marquée du sceau de la poésie, ne serait-ce que par des hommages à des poètes et écrivains états-uniens, Franz Wright, Robert Bly, Toni Morrison.

 


Kurt Elling s’est alloué la complicité du pianiste Danilo Perez, coproducteur du disque et présent sur chacun des onze titres, formant un tandem tout en harmonie. Le chanteur nous fait apprécier un phrasé délicat, élégant, maîtrisé. L’entente entre Kurt et Danilo atteint un sommet dans ‘Stays’, une pièce de Wayne Shorter que le pianiste connaît bien, membre permanent du combo du saxophoniste. Le saxophoniste portoricain invité Miguel Zenon amène une touche latino bienvenue (Beloved) dans un album qui respire la classe de bout en bout.

 


Jean-Louis Lemarchand.

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 18:29

SEBASTIEN LOVATO : « For Virginia »
ACEL Quart de Lune 2020

Sebastien Lovato ( p, fder, compos), Antoine berjaut (tp, fchn), Yves Torchinsky (cb), Luc Isenmann (dms) + Manu Codjia (g), Brunehilde Yvrande (vc)
 

Coup de cœur pour ce nouvel album de Sebastien Lovato lancé sur la traces de son héroïne littéraire, Virginia Woolf considérée comme l’une des maître de la littérature anglaise.
Sebastien Lovato en est à son troisième album au travers Music Boox et toujours des inspirations très littéraires qui alimentent aussi bien ses compositions que son jeu. Sur sa bibliothèque trônent Faulkner, Boulgakov, Flaubert et Cartventes.
Mais ici ce sont à la fois les romans et les poésies de l’auteure anglaise qui aliment cet opus.
Et pour se faire le pianiste s’entoure de musiciens de haut vol avec Antoine Berjaut flamboyant ( Blue Seven) et une rythmique précise et bien ancrée dans le tempo avec Yves Torchinsky à la contrebasse et Luc Isenmann à la batterie.
Pour rendre hommage à Virginia Woolf il fallait de belles compositions inspirées. Et c’est exactement celles que livre Sebastien Lovato sur 9 des 11 titres ( les deux autres étant le traditionnel Amazing Grace et Pavane de Fauré).
Deux invités viennent apporter d’autres couleurs au quartet avec le slam chaud de Brunehilde Yrvande et les fluides magiques de Manu Codjia.
Cet album, disons-le tout net ne vous lâche pas ( je dois en être à ma 10ème écoute). Tout simplement parce que Sebastien Lovato a trouvé le langage qui vous happe au travers de compositions aussi diverses qu’inspirées, alternant entre les grandes lignes mélodiques, les espaces propices à de belles improvisations ( Lovato décolle sur Monpazier/New-York),
les passages électriques sublimés par le fender et la guitare de Codjia, les moments de grâce comme ce Pavane et la poésie toujours présente et rappelée par la voix onirique de Brunehilde Yvrande ( Bleu waves, Green Waves ou au  inquiétant sur Sirènes). Et même des moments presque New orleans comme cet Amazing Grace aux airs de Brass band. Le jazz est toujours là mais le rock aussi porté par la guitare de l‘inévitable et superlatif Manu Codjia qui apporte un feu apaisé à chacune de ses interventions ( comme sur le lunaire Là où la main de l’homme n’a jamais mis le pied)
Tout dans cet album passe par les émotions. Elles sont ici plurielles et magnifiées. 
On se laisse emporter comme par les flots, les mots et la poésie de l’auteure anglaise. Cet album regorge de vie ( très rock Vidéo games) , de souffle et d’élan. On se laisse porter. Et dans le flot du mouvement on s’arrête parfois touché par la beauté de l’Instant comme la poétesse qui savait tant y rendre grâce.
Jean-Marc Gelin

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 16:28

HAROLD MABERN : «  Mabern plays Mabern »
Smoke Sessions 2020

Harold Mabern (p), Vincent Herring (as), Eric Alexander (ts), Steve Davis ( tb), John Webber (cb), John Farnsworth (dms)

On ne va pas vous mentir, la révolution du jazz ne figure pas au rang des prétentions de cet album du regretté pianiste Harold Mabern, disparu en septembre 2019.
Enregistré en live au Smoke (à New-York) en 2018 alors que le pianiste allait sur ses 82 ans (excusez du peu !) cet album regorge de cette énergie des jazzmen de Big Apple qui ne cessent d’entretenir la flamme du hard bop avec autant d’amour que de passion. Harold Mabern n’est d’ailleurs pas le dernier à souffler sur les braises entouré qu’il est de vieux briscards qui répondent toujours présents à l’appel comme Vincent Herring à l’alto puissant, Eric Alexander ( superlatif comme sur cette envolée exceptionnelle sur The Lyrical Cole-man composée par Mabern en hommage à George Coleman dont il fut compagnon de route) ou encore Steve Davis au trombone bien râpeux.
Le vieux pianiste était toujours prêt à en découdre  ( écouter son drive sur Mr Johnson), sans mollir. Lui qui a à peu près tout connu ( Stanley Turrentine, Hank Mobley, Clark Terry, Art Farmer et tant d’autres) assure le tempo avec une rare jeunesse et lance ses bandidos sur la voix d’un jazz hard et funky au plaisir communicatif. Eric Alexander à 52 ans et en compagnon de jeu de longue date du vieux pianiste, balance un énorme gros son rollinsien capable de faire trembler les murs du Smoke.
N’allez pas chercher midi à quatorze heure. Il suffit juste d’ouvrir ses oreilles en grand et d’écouter ceux pour qui il y a une tradition et une impérieuse nécessité dans le jazz : maintenir la flamme du groove et que jamais elle ne s’éteigne.
Harold Mabern a passé la main. La génération suivante l’a reprise au vol et n’est franchement pas prête de lâcher l’affaire.
Jean-Marc Gelin

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 15:40

LAKECIA BENJAMIN : « Pursuance »

 

LAKECIA BENJAMIN : « Pursuance »
Ropeadope 2020

Lakecia Benjamin (ts), Ron Carter (cb), Regina Carter (vl), Jazzmeia Horn (vc), Brandee Younger (harp), Reggie Workman (cb), Gary Bartz (as), Dee Dee Bridgewater (cb), Meshell Ndegecello (b, vc), Bertha Hope (p), Last poets (vc), Greg Osby (as), Steve Wilson , John Benitez, Marc Cary (p), Marcus Gilmore (dms), Keyon Harrold (tp), Marcus Strickland (ts) Georgia Anne Muldrow.

C’est à la lecture de la dernière livraison du magazine américain Downbeat, qui met en évidence une jeune saxophoniste, quasiment inconnue de ce côté-ci de l’Atlantique qui nous a mis la puce à l’oreille. Lakecia Benjamin n’en est certes pas à ses débuts (elle a déjà réalié deux albums) mais n’avait pas, jusqu’à ce nouvel album franchies les portes de la notoriété. Cette jeune musicienne native de New-York devrait les atteindre avec ce nouvel album entièrement dédié à la musique des 2 Coltrane, John et Alice. On devrait d’ailleurs plutôt mettre la pianiste-harpiste devant, dans la mesure où c’est bien Alice avant John qui a d’abord séduit Lakecia benjamin dans ses jeunes années d’apprentie musicienne. Dès lors c’est un album om les compositions se répartissent pour moitié entre celle de John et celles d’Alice.

Pour réaliser son projet, la saxophoniste n’a pas lésiné sur les moyens s’entourant d’un vrai all-stars transgénérationnel dont certains musiciens ont d’ailleurs joué avec John et Alice (Reggie Workman, Ron carter, Gary Bartz). Les plus jeunes, aussi adorateurs de la musique de Coltrane sont invités à la fête comme Brandee Younger ( harpiste), Meschell Ndegecello, Jazzmzia Horn etc….

Le résultat est superlatif et bien au delà de ce simple name dropping. Une vraie révélation explosive sur la scène du jazz. Car Lakecia Benjamin insuffle à la musique de ses maîtres son propre souffle, sa propre inspiration ( elle vient de la soul) et surtout une énergie de dingue. Trois ingrédients qui suffisent à en faire une grande saxophoniste et surtout une vraie bandleader. La saxophoniste s’empare ainsi du répertoire, n’hésite pas à ajouter du spoken word et même sur Aknwoldegement à ajouter des textes, ce que la famille de Coltrane refuse généralement catégoriquement. Liberté d’artiste et risque totalement assumé.

Les fils de John Coltrane ne manquent pas dans le jazz. Les filles moins. L’univers de Lakecia Benjamin est le sien, le sien propre et ses révérences sont l’image d’elle-même.
Dee Dee Bridgewater qui participe à l’albulm dit de Lakecia Bzenjamin «  I think the sky’s the limit for her ». On en est absolument convaincus.
Jean-Marc Gelin

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 18:09

François Raulin (piano, mbira, composition), François Corneloup (saxophones soprano & baryton), Ramon Lopez (batterie, percussions)

Pernes-les-Fontaines, 17-18 octobre 2018

Label La Forge FOR 12/1 / Inouïe distribution

 

Divine surprise que de voir advenir, sur disque, la musique d'un concert-récit créé en 2015 au festival Détours de Babel de Grenoble, et auquel j'avais eu le plaisir d'assister l'année suivante au festival D'Jazz de Nevers (compte-rendu sur le DNJ ici, et sur le site de Jazz Magazine ). Le concert-récit s'intitulait Reste, je m'en vais, et accueillait la présence, et le charisme, d'Anne Alvaro. La musique y cohabitait avec des textes issus d'un livre intitulé Ishi : Testament du dernier Indien sauvage d'Amérique du Nord (Plon, Terres Humaines, 1968), écrit par Theodora Kroeber à partir des témoignages recueillis par son mari, l'anthropologue Alfred Louis Kroeber. Ce récit est celui d'Ishi, l'ultime survivant de la tribu amérindienne Yana. La musique du groupe a été puissamment inspirée par ce récit, et elle se livre seule, sans le texte, avec une intensité remarquable. Les thèmes ont été majoritairement composés par François Raulin, à l'exception d'un traditionnel amérindien sur lequel le trio vient se greffer, et d'une improvisation collective très ouverte qui conclut le CD. Musique qui est à la fois très élaborée, et totalement ouverte au lyrisme des improvisateurs. En écoutant la plage intitulée Traque en rouge et noir, on se rappelle le goût de François Raulin pour la musique de Lennie Tristano. Un goût de franc-tireur qui n'est pas incompatible avec le désir de faire musique autour de la figure emblématique d'Ishi.

Et au fil des plages on se souvient de la présence de François Corneloup dans le disque « Dakota Mab » (2015) signé Henri Texier, qui évoque aussi ces indiens d'Amérique du Nord. Ainsi que le penchant de Ramon Lopez pour les musiques engagées dont le message n'étouffe pas la musicalité. Ce disque est une expérience d'écoute remarquable, un voyage dans l'imaginaire et l'ailleurs fondé sur le souvenir du dernier survivant d'une monde perdu. Très très beau.

Xavier Prévost

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Un avant ouïr sur le site de La Forge CIR (Compositeurs Improvisateurs Réunis)

https://www.laforgecir.com/play-list/

Un écho sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=OuxAoGWFBNM&feature=youtu.be

   Le trio avec Anne Alvaro au festival D'Jazz de Nevers en novembre 2016

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 00:06

Kandace Springs (voix, claviers), Steve Cardenas (guitare), Scott Colley (contrebasse) et Clarence Penn (batterie). Invités: Norah Jones (voix), Chris Potter (saxophone ténor), David Sanborne (saxophone alto), Avishai Cohen (trompette), Elena Pinderhughes (flute) et Christian McBride (contrebasse). Blue Note/Universal. Paru  en France le 27 mars 2020.

Prince lui avait conseillé : « Fais en sorte que tout soit centré sur ta voix. Tu pourrais devenir la Roberta Flack de ta génération ».

 

Kandace Springs a bien écouté son mentor. La native de Nashville, découverte en France voici quatre ans avec « Soul Eyes » (Blue Note), titre d’une composition de Mal Waldron, nous offre un récital de haute volée où le jazz et la soul font bon ménage.

 

Produit par un as du métier, Larry Klein, « The Women Who Raised Me » permet à Kandace Springs de rendre hommage aux femmes qui l’ont inspirée. L’éventail est large, d’Ella Fitzgerald et Billie Holiday à Norah Jones en passant par Nina Simone et bien sûr, Roberta Flack. Nous est proposé ici un florilège de standards cueillis sur sept décennies (‘Solitude’ datant de 1934) où Michel Legrand (‘What Are You Doing the Rest of My Life’) côtoie Screamin’Jay Hawkins (‘I Put a Spell on You’).  
Deux titres donnent une idée de l’étendue du registre de Kandace Springs, ‘Devil My Care’ (insouciante en français) pris sur un train d’enfer assorti d’un solo de basse de Christian McBride, et ‘Strange Fruit’, merveille de sobriété où la chanteuse s’accompagne au Fender Rhodes.


« Je suis une jeune femme qui adore jouer une musique que les gens perçoivent comme une musique de vieux(sic) » nous confiait en 2016 Kandace Springs lors de sa première venue à Paris.  Chanteuse et pianiste, elle sait s’entourer d’interprètes qui connaissent les secrets de la « note bleue » (se mettent ainsi en valeur David Sanborne dans 'I Put A Spell on You’, Christian McBride dans ‘Devil My Care’, Avishaï Cohen dans ‘Pearls’).  

 

Un album hautement recommandé.  

 

Jean-Louis Lemarchand

 

https://www.youtube.com/watch?v=TLDGD8MKlSQ

 

Le concert de lancement de l’album prévu au Café de la Danse (75011) le 28 mars est reporté au 2 juillet, en raison de la crise sanitaire.

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 14:36

Tim Berne(saxophone alto), Marc Ducret(guitares), Matt Mitchell (piano, piano bastringue, synthétiseurs), Oscar Noriega (clarinette basse, clarinette), Chess Smith (batterie, vibraphone, glockenspiel, tambour haïtien, gongs)

Rhinebeck (État de New York), 29 mai 2019

Intakt CD 340 / Orkhêstra

 

Premier réflexe légèrement cocardier : plaisir de voir arriver dans ce groupe (qui, sauf erreur, possède déjà 5 autres CD à son actif) le très unique Marc Ducret, complice de Tim berne dans quelques autres groupes (Caos Totale, Big Satan, Science Fiction, Bloodcount) et leurs CD. Et puis, dès la première plage, cette formidable sensation d'entrer dans un univers de maîtrise libertaire. Je m'explique. On commence par un thème que l'on pourrait qualifier de librement sériel (mais d'essence lyrique, comme cela s'entend chez Bartók). Et progressivement la musique se développe par prises progressives de libertés (surveillées, mais pas que....) par tous les musiciens. Ce qui nous épate dès l'abord, c'est la réactivité, l'interactivité, la qualité du dialogue entre tous les acteurs de cette folie créative. Ça fuse, ça jaillit, ça court-circuite, et pourtant le projet esthétique est patent, et de surcroît accompli. Tim Berne mène la danse, tant par ses propositions que par ses échappées, mais pas de bavardage, pas de complaisance, simplement de l'ardeur à dessiner un horizon musical ambitieux autant qu'inouï. Et la fête continue : échappée chambriste contemporaine soudain revigorée par le lancinement d'un motif de saxophone qui emporte ensuite tout le groupe, avant de s'ouvrir aux commentaires très libres de chacun. Comme une idée, désormais accomplie, mais sans ostentation de maîtrise, d'une liberté paroxystique. Cette magie opère de bout en bout, sur un répertoire imaginé par Tim Berne, augmenté d'une composition de Julius Hemphill, Dear Friend, inédite au disque me semble-t-il, et originellement conçue pour un trio ; merveille de pure musicalité recueillie. Et aussi l'assistance de David Torn sur l'ultime plage, solo de sax avec paysage électronique. Une absolue réussite d'une aventure musicale toujours en mouvement, jamais en panne de créativité. Ici la pensée musicale, la sensualité du son et l'émotion sont en parfaite symbiose. Admirable !

Xavier Prévost

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 09:18

EHA : « Paris-Rio-New York »
Kwazil 2020 ( www.adimaprod.com)
Leandro Aconcha (cl, arrgt, prog), Cac

au de Queiroz (ts, bs, ss, as, fl), Philippe Coignet (g), Michel Alibo (b), Damien Schmitt (dms) + Mike Stern (g), Minino Garay (perc), Juan Manuel Forero (perc), Mario Contreras (perc), Andy Narrell (steel pans), Rubinho Antunes (tp), Sulaiman Hakim (as), Lionel Segui (tb tuba)

Ah mes amis je vous jure, il y a de ces remèdes à la morosité ambiante ! Suffit de bien vous laisser aller, d’ouvrir grand vos oreilles et de vous laisser porter par la musique, celle qui vous donne du plaisir et qui jamais ne renonce au très beau jeu.
L’album du guitariste Philippe Coignet est de ceux-là : ça joue et, comme on dit dans le jargon, ça joue grave. Sans prétention au niveau des compositions (assez inégales il est vrai) qui la jouent funky, jazz-fusion et fanfare mais qui assument un groove terrible porté par ce diable de Michel Alibo à la basse ( qui tient toute la baraque au dmeurant) et la lave incandescente de Cacau de Queiroz, le célèbre saxophoniste brésilien qui met le feu partout où il passe.
Philippe Coignet en maître de cérémonie organise tout cela avec en arrière plan une certaine révérence à ses groupes cultes comme Steps Ahead ou Sixun dont on le sent très proche.
Quelques invités de marque viennent ajouter des braises au feu ( rien moins que Mike Stern – les envolées de l’éternel ado sur Nuits magnétiques !! - ou Minino Garay ou encore Andy Narrell qui vient donner une touche lunaire sur Dudatjo,  entre autres).
Il y a de l’enthousiasme, de l’envie et une bonne dose de bonne humeur dans cet album-là.

Par les temps qui courent, il n’y a vraiment pas d mal à se faire du bien !

Jean-marc Gelin

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