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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 18:00




Zig Zag Territories

 Avec cet album Greaves Verlaine, le pianiste, bassiste, auteur-compositeur et  chanteur gallois s’est lancé un nouveau défi : sortir un disque en français sur des poèmes de Paul Verlaine. S’inspirant de divers recueils très connus  Chansons pour elle, Romances sans paroles, Parallèlement, Fêtes galantes, Poèmes saturniens, La bonne chanson, John Greaves a extrait dix titres auxquels il a rajouté un plus leste en final.

Dans les frimas d’Ecosse, en vacances, il a donc choisi « une poignée de diamants » qu’il a transposés en chansons et interprétées de façon originale mais fidèle tout de même à l’esprit de l’auteur : chansons d’amour éperdu et perdu, chansons charnelles aussi (l’ érotisme de « Séguedille » est plus convaincant que  le « triolet à une vertu ». Le bonheur et la douleur de la possession, le temps qui passe donnent une coloration sombrement mélancolique à ce recueil.

 Dans l’ interview d’Aymeric Leroy  pour Citizenjazz, John Greaves avoue que le choix de Verlaine s’est avéré rapidement le seul posssible. Ses poèmes précis et structurés sont faciles à mettre en  musique : « après les deux premiers vers, le reste suit assez naturellement, car la métrique est toujours parfaite. Il est assez facile d’intégrer les strophes à une structure musicale de type chanson … La musique est venue assez rapidement,dès lors que la  question des textes était réglée. Restant narrateur, la dimension harmonique est portée par l’arrangement et tout ce qu’il y a autour de la voix. Et quelle voix ! Un accent anglais prégnant, une voix rauque, rocailleuse et souvent monotone (il faut parfois s’aider du livret quand on ne connaît pas les poèmes par cœur), le choix de l’interprète est troublant  pour servir l’auteur « de la musique avant toute chose ».  De quoi choquer peut-être les puristes. Encore que Ferré et Gainsbourg aient ouvert la route… D’ailleurs  l’ensemble tient la route : avec ses ralentis traînants et ses accélérés pour garder la cadence… sans avoir le velours de Bashung , on pense parfois –et le compliment n’est pas mince- au rocker du vertige.

L’unité paradoxale de l’album réside dans l’alliance de tous les timbres musicaux qui brossent un arrrière-plan omniprésent, empreint d’une nostalgie et d’ une déprime très actuelles, écrin  pour la voix de John Greaves, qui  réussit alors son coup.

La découverte du répertoire, dans des orchestrations plutôt dépouillées,  différentes d’un titre à l’autre selon les invités , séduit dès l’ouverture "Chanson pour elle". Plus cabaret et pop club que jazz de chambre,  certains titres sont même entraînants, ritournelles de "Streets" ou "Beams". Jeanne Added que l’on entend surtout chanter, double la voix de John Greaves dans « Le piano que baise une main frêle » et le « Triolet à une vertu ».

Cet album que Leroy qualifie, fort justement, de "Superproduction artisanale", tant sa réalisation fut minutieuse et  compliquée tient à la coopération bidouillée des  nombreux copains musiciens invités (ils sont onze).

Le batteur et le pianiste (formidables Mathieu Rabaté et Marcel Ballot) ont fait des prises chez eux, les autres instrumentistes  sont venus au fur et à mesure faire leurs parties, en jouant  un ou plusieurs titres, selon l’inspiration du moment :  judicieusement choisis, Karen Mantler à l’harmonica, Scott Taylor à l’accordéon, Arthur Simonin aux cordes, lancinantes à souhait, le violon solo de Dominique Pifarély  parfaitement adapté, la scie (et la soie) musicale de Fay Lovsky, un ravissement ; quant aux guitares finement saturées  de Jef Morin, elles donnent une résonance rock poignante à quelques titres et en particulier à « Silence silence ». .

Cette belle association de talents dans un projet très personnel souligne l’ éclectisme sensible du Gallois : cet album est révélateur de musiques actuelles qui flirtent avec toutes les musiques aimées. Intelligent ! Sophie Chambon

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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 17:55




Nocturne 2008

Peter Delano (p), Dewey Redman (ts), Doug Weiss (cb), Anders Hentze (dm)



Belle initiative de la part des éditions Nocturne que d’éditer ce disque du jeune pianiste américain, Peter Delano (31 ans). L’histoire du jazz aurait bien pu en effet l’oublier si le jeune homme ne s’était pas récemment remis d’un terrible accident au dos qui lui valu à la suite d’une paralysie partielle d’être écarté longtemps de la scène du jazz. Car avant cela, celui que Ira Gitler comparait à Bud Powell avait pu graver deux albums avec des pointures comme Michael Brecker ou Gary Bartz, tous deux impressionnés par ce talent prodige. Jusqu’à ce fichu accident qui interrompit sa carrière.

Et pourtant à entendre ce grand pianiste et compositeur on comprend ce que l’on a pu perdre durant ces années de douloureux intermède.

Cet album enregistré en 2007 en hommage à Dewey Redman et qui contient 3 plages enregistrées avec le saxophoniste est assez jubilatoire pour nous faire découvrir de ce côté-ci de l’Atlantique un pianiste surdoué et impressionnant. Un pianiste dont on devine à l’énergie et la fougue qui marque son jeu avec quelle avidité il renaît à la musique. Qu’il s’agisse de sa maestria à dévaler le clavier (Inner limits), de sa science d’un jeu dynamique qui l’amène progressivement au paroxysme (Everytime we say goodbye) ou encore de son talent de compositeur plus assagi que l’on découvre avec intérêt ( Zoning ou Sound spirit). Il y a chez Peter Delano une soif de jouer avec force et puissance qui nous laisse parfois épuisés mais totalement bluffés (Inner Limits) au point de nous demander - comme lorsque nous entendions Bud Powell - quand ce garçon peut bien prendre le temps de respirer ! A ce jeu  là ce n’est pas la rythmique qui viendrait lui donner une bouffé d’oxygène, prompte qu’elle est à porter l’estocade et à remettre du feu sur les braises à l’image de son batteur totalement survolté. Cette énergie peut parfois amener au contresens. Mais il est intéressant de voir Peter Delano attaquer de manière un peu décalée ces thèmes que l’on entend jouer souvent tristement mais dont il s’empare avec un brin de sourire dans la nostalgie ( For all we know). Un peu de légèreté sans emphase dans un jeu virtuose particulièrement délié et swinguant à la manière des grands maîtres du bop.

Et puis et surtout il y a le regretté Dewey Redman qui sur trois morceaux apporte sa science et la profondeur du sage. Celle de celui qui a vécu le jazz depuis toutes ces années. La rythmique s’impose alors plus de réserve mais reste incandescente quand le saxophoniste de son côté donne du sens et de la gravité à la musique qu’il joue (Too long to wait, Zoning). Une sorte de leçon qu’il donne à ses camarades de jeu : la musique est une affaire sérieuse. C’est qu’il y a dans le jeu de Dewey Redman une longe histoire du saxophone. Une déchirure sublime.                                                                   Jean-Marc Gelin

 

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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 17:53




Half Note 2005

James carter (ts, ss, bs), Gerard Gibbs (org), Leonard King (dm), Hamiet Bluiett (b), James « Blood » Ulmer (g)

 La distribution tardive de cet album réalisé en live en 2004 au Blue Note de New York ne trouve pas sa justification par une actualité particulière liée au saxophoniste. Juste le hasard de la distribution dont, n’ayant pas le dossier de presse en mains, nous ne connaissons pas les raisons. Néanmoins cet album prit dans son jus « live » témoigne d’une telle énergie et d’un tel volume de jeu de James Carter qu’il eut été assurément dommage de s’en priver et de priver du même coup tout le fan club du saxophoniste de Detroit.

Après une mis en bouche sublime où James Carter entame avec une incroyable sensualité un Out of Nowhere au ténor avec un immense respect pour les saxophonistes de la lignée de Coleman Hawkins ou de Don Byas, l’album se poursuit avec une belle version de Along came Betty » le fameux thème de Benny Golson sur lequel Carter fait montre d’une grande liberté farouche tant dans la forme que dans le fond, s’affranchissant comme il le veut de la grille sans la lâcher complètement. Assez bluffant  et même quasiment « Aylerien » mais dans le même temps assez perturbant pour une rythmique qui ne semble pas forcément très à l’aise et en tous cas nettement en deçà de ce que le niveau de James Carter exige de ses partenaires. Dans un esprit plus blues and roots se glisse sous la guitare du génial bluesman James Blood Ulmer et sur la composition de celui-ci, Highjack, quelques accents rock du plus profond de racines qui nous ramènent quelques années en arrière à l’époque où le grand Jimmy était encore en vie. Le mélange avec James  Carter s’y fait alors explosif et la rencontre des deux y est totalement convaincante. En effet, virtuose exceptionnel James Carter dans sa façon de jouer de tous les saxs ( baryton entre autres) balance des inflexions rocailleuses venues de l’âge de pierre avec une sauvagerie brute et presque animale qui plonge dans les entrailles d’une musique afro-américaine dont le saxophoniste balaie largement les grands espaces. Avec un matériau âpre et rugueux, James Carter est une sorte d’archétype du saxophoniste dur au mal qualifié dans les liner notes de bad-ass, voire de sale gosse ou d’ours mal léché comme vous voulez. On pourra regretter certains choix (pourquoi doubler le baryton au point que l’on ne sait pas forcément qui joue de Carter ou de Hamiet Bluiett ?) ou s’agacer peut être du côté ultra démonstratif de James Carter. Pas nous. C’est que cette musique là est prise en live dans un concert où de toute évidence, le saxophoniste ne compte pas ni avec son plaisir ni avec le notre et où l’échange semblait était la recette du soir. Sacrément jubilatoire et sacrément vivifiante la musique de James Carter devrait faire le bonheur de tous les programmateurs de festivals. La musique très américaine de Carter est un hommage à tous les héros de cette musique mort une guitare à la main ou un sax entre les lèvres. Elle résonne chez nous comme une sorte d’épopée. Parfois duraille, parfois énervée ou brouillonne mais toujours héroïque.             Jean-Marc Gelin

 

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 23:25




Blue Note Jazz 2008

Gonzalo Rubalcaba (p), Yosvany Terry (as, ss, ts), Mike Rodriguez (tp), Matt Brewer (cb), Marcus Gilmore (dm)

 

 Ceux qui attendaient avec impatience le  nouvel album de Gonzalo Rubalcaba peuvent se réjouir. Ceux en revanche qui attendaient le disque du pianiste cubain peuvent passer leur chemin tant Rubalcaba livre ici un album aux antipodes des clichés qui lui collent à la peau. Car ce dont il s’agit ici n’a rien, mais alors rien à voir du tout avec une formation latino mais en revanche tout à voir avec un quintet de jazz pur jus comme on en fabrique à New York depuis quelques décennies. Gonzalo Rubalcaba mise tout sur l’écriture de ses collistiers, Yosnavy Terry en tête ou Matt Brewer qui signe une très belle composition (Aspiring to normalcy). Une vraie écriture de saxophoniste basée sur l’atonalité, ou de contrebassiste basée sur la présence rythmique et les doublements subtils de tempis au risque d’en oublier un peu la ligne mélodique (sauf dans Peace de Horace Silver ou dans le sublime Preludio Corto de Alejandro Garcia Caturia qui clôture magnifiquement l’album). On y assiste alors à quelques beaux moments comme la découverte d’un saxophoniste épatant, Yosvany Terry capable dans le même morceau de passer du ténor (où il est d’ailleurs un peu fade) à l’alto où il est étincelant possédant une réelle force d’expression, une sorte d’intensité fugace. Il faut l’écouter sur This is it où son entente avec la rythmique, Rubalcaba inclus, y est fusionnelle. Cette rythmique portée à bout de bras par Matt Brewer, le contrebassiste qui ne cesse de s’imposer sur toutes les scènes du monde et que l’on a pu entendre l’année dernière sur l’album de Yaron Herman. Et puis bien sûr à tout seigneur tout honneur, Gonzalo Rubalcaba qui a 45 ans prend des allures de maître d’école et semble distribuer les rôles en imposant sa marque faite autant de sensibilité que de densité (Peace) au toucher nerveux et percussif sans jamais tomber, comme on l’a dit dans les clichés qui lui sont attachés. On aura du mal cependant à crier ici au génie. L’album est honnête mais peut être pas assez ambitieux, parfois intéressant sur le plan compositionnel mais qui laisse le plus souvent de marbre. On attendait bien plus de ce pianiste que l’on avait pris l’habitude d’adorer et qui manque un peu ici à nous captiver.                                           Jean-Marc Gelin

 

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 07:32

Michel Benita (b, cb), Manu Codjia (g)



Il y a dans le jazz des albums que l’on pourrait qualifier d’album d’atmosphère. Cet album de Michel Benita (aujourd’hui l’un des plus grands contrebassistes français) qui accueille pour l’occasion le guitariste Manu Codjia est en une parfaite illustration. Car ce dont il s’agit dans cet album c‘est une ballade, autant dans le sens musical du terme que dans celui d’un road movie qui nous ferait traverser de grands espaces américains. Empreint de folk et country à la manière de Bill Frisell qui est ici une référence évidente d’un bout à l’autre de l’album, l’ensemble se fonde sur la mise en valeur de mélodies qui semblent justement tirées d’un folk songbook à l’image des deux titres qui ouvrent l’album (Farewell Angelina de Dylan ou Round and round de Neil Young). Les réverbérations de la guitare de Codjia et les rondeurs profondes de Benita (comment ne pas penser à Charlie Haden) s’associent à merveille. Elles nous font voyager des paysages désolés jusqu’aux confins du nouveau Mexique. Les grands espaces sont ainsi balayés du regard. Comme un plan fixe  suivi du regard à la vitre d’un greyhhound (ces bus qui traversent les États-unis), ils évoquent des paysages solitaires animés par la légèreté de ballots de paille dansant au vent et traversant la plaine déserte et sauvage.                       Jean-Marc Gelin
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 07:30
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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 17:11







 
   Bruno 
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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 07:58

Pat Metheny (g), Christian Mc bride (cb), Antonio Sanchez (dm)



C’est toujours un exercice un peu difficile de chroniquer un album de Pat Metheny sans avoir la tentation d’en parler savamment au risque de lasser notre lecteur. Car Metheny qui, une fois n’est pas coutume revient au trio et à cette forme qui permet l’intimité de l’échange complice semble s’enfermer dans une sorte de bulle, sublime certes mais qui frôle parfois l’autisme. Cela fonctionne toujours très bien. Admirablement même. Metheny livre des compositions d’une incroyable richesse, assez complexes dans la forme mais auxquelles (et c’est la forme de son génie) Metheny semble donner l’illusion de couler de source. Alors Metheny s’empare de ses propres thèmes et s’amuse avec légèreté et élégance à errer  dans les labyrinthes harmoniques tandis que Christian Mc Bride assure la ligne mélodique. Metheny serpente, se faufile à la vitesse d’un lézard sur ces chemins tortueux, joue avec une précision d’orfèvre (Let’s move) fait parfois sonner sa guitare comme un rocker, lui donne aussi des airs de Wes Montgomery, s’amuse sur une petite mélodie simple ou se dépouille de tout artifice lorsqu’il prend la nylon pour rendre un hommage émouvant aux victimes de l’ouragan Katrina. Le problème avec Metheny c’est que dans cette musique, qui est aujourd’hui dans ce qui se fait de mieux, Metheny intellectualise le groove et stylise l’improvisation. L’émotion prend peu sa place et l’on pourra alors selon ce que l’on veut entendre être conquis par la science de Metheny ou bien rester étranger à l’œuvre. L’on pourra aussi se laisser conquérir par cette forme de grâce apaisée ou bien observer froidement cette forme d’esthétique polie. Chacun trouvera alors ce qu’il connaît de Metheny et surtout ce qu’il veut bien y entendre.                       Jean-Marc Gelin
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16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 11:39

Mouellic-Kwahule.jpgFRERES DE SON : Koffi Kwahule et le Jazz : Kwahulé et le jazz : entretiens

Collection : Éditions théâtrales 2007

 

 Rarement aura t-on entendu propos plus inspirés et plus intelligents sur le jazz. Ces propos tenus à bâtons rompus devant l’universitaire Gilles Mouellic n’émanent pas d’un critique célèbre ou d’un musicien de jazz mais du dramaturge Ivoirien, Koffi Kwahulé. Ce dernier, auteur d’une vingtaine de pièces traduites partout dans le monde partage son amour du théatre et de cette musique et jette les ponts entre son écriture et le jazz. Entre le son des mots et le son du jazz. Entre le rythme de ses pièces et le rythme du jazz. Entre la façon qu’ont les acteurs d’habiter l’espace et celle qu’à le jazz de le faire vivre tout autant.

Il y est alors question de Coltrane et de Monk beaucoup, mais essentiellement au travers d’une réflexion plus large sur ce qui est essentiel dans l’art. Sur ce qui peut prendre la forme d’une question existentielle où il serait affaire de vie ou de mort.

Kwahulé trouve dans son théâtre des résonances avec cette façon qu’à la jazz d’habiter son temps de manière paradoxalement universelle. La création brute et instantanée du jazz ramène à une vérité existentielle de l’homme et à la solitude de l’artiste avec le destin pourtant collectif qu’il (qui) se crée par son jeu. Dans son théâtre comme dans le jazz, on parle de la catastrophe et de la violence de la condition humaine, de la condition de l’homme noir. Kwahulé le dit bien « c’est la musique d’un écartèlement qui a créé une béance.Une béance que le jazz entretient dans sa structure même. Le jazz ne vient pas combler mais « ouvrir » des impasses. C’est une musique du manque »

 

Koffi Kwahulé a écrit entre 1993 et 2006 plusieurs pièces dont Cette vieille magie noire (1993) ;  Babyface ( Gallimard 2006) ; Big Shoot- P’tite Souillure (2000) ; Misterioso-119, Blue-S-Scat (2005) etc…

 

Gilles Mouellic enseigne le jazz et le cinéma à l’Université de Rennes-2. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Jazz et Cinéma : paroles de cinéastes paru en 2006 ( cf. art des DNJ)

 

 

Ce livre lumineux et brillantissime se lit d’une seule traite tant on est séduit par le discours du dramaturge. Le propos n’est pas kéger mais lourd d’un sens que Kwahulé nous revèle dans sa terrible et formidable vérité.

Jean-Marc Gelin

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16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 11:37

images-copie-1.jpgpASCAL jOUSSELIN

Treize Etrange 2008 ;  102p

Prix indicatif : 15€

  Dans cette collection de BD qui donne la part belle à l’étrange et au surréalisme, Pascal Jousselin signe quelques petites planches où 14 histoires courtes portent le nom d’un thème de jazz (Blasé (d’Archie Shepp), Let’s get lost (Chet Baker), Olé (John Coltrane), Swing low swing cadillac (Dizzy Gillespie), Over the years (Abbey Linclon) etc……) et où il n’est pas question d’autres chose que de petites fables sans queues ni tête.

On y croise un jazzman qui lave les rues salies par des poissons pourris (dans livre, comme sur la couverture, il pleut effectivement des poissons pourris), un autre est hanté tous les ans à heure fixe par le fantôme de Fred Astaire, dans l’appartement d’un autre encore on s’enfonce dans la moquette jusqu’aux genoux, des geysers de feu explosent un peu partout dans les rues de la ville et les trompettistes ont des oreilles de lapin.

Pascal Jousselin qui avait déjà signé des albums comme les Aventures de Michel Swing, Insomnies ou les Voleurs de Salsifis réalise là un petit album au dessin charmant sur fond bleu et noir. Sous l’apparence d’un dessin très réaliste se dessine en contrepoint la poésie une peu folle, le rêve éveillé. Ce monde est celui dans lequel nous sommes plongés lorsque nous écoutons ces thèmes de jazz, ces morceaux qui ont la capacité de nous transporter. Un peu à la manière de son personnage dans Olé qui lorsqu’elle met la musique dans son lecteur voit le monde hostile qui l’entoure se modifier ou disparaître. Ses héros sont fragiles et un peu paumés, mais pas trop. Ils conservent une sorte de capacité un peu juvénile à se foutre du monde d’ailleurs, du vrai monde dans lequel finalement ils ne sont pas réellement.

Jean-Marc Gelin

 

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