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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 21:05

     Le Prix René URTREGER de l’ECUJE (Espace culturel et universitaire juif d’Europe) destiné aux jeunes talents français du jazz de moins de 30 ans a été attribué pour son édition 2025 au groupe de la violoniste Lisa MURCIA. Le quintet formé de Lisa Murcia (violon), Simon Lannoy (violoncelle), Matthieu Truffinet (piano), Léna Aubert (contrebasse) et Ewen Grall  (batterie) sera programmé lors de la saison 2025-2026 de Jazz à l'ECUJE ainsi qu’au festival de son partenaire JAZZ DANS LES VIGNES (Vaucluse).

     Le jury, composé d'Alice Leclercq, Octavie de Tournemire, Alex Dutilh, Frédéric Charbaut, Lionel Eskenazi et Olivier Hutman a rendu son verdict le 29 avril à Paris à l’issue des prestations des six formations sélectionnées : Asura, Charlotte Isenmann Quintet, l’Autour, Lurium, Plümf et Lisa Murcia.  

     D’après le règlement du concours, les groupes doivent être domiciliés en France, d’une moyenne d’âge inférieure à 30 ans, comprendre entre deux et six musiciens et ne pas avoir réalisé d’enregistrement ayant donné lieu à une distribution physique.


     Lisa Murcia, diplômée du CRR (Conservatoire à rayonnement régional) de Paris en Jazz & Musiques improvisées et du CRR de Cergy en violon classique s’est également produit ces dernières années dans différentes formations : EHBAM (quartet de Jazz, musiques méditerranéennes, compositions), SAMAK Duo (brésil, manouche, musiques d’Europe de l’est), QUIETAMO (flamenco, musique brésilienne et manouche).

     Les précédents lauréats du Prix René URTREGER -du nom du pianiste réputé- ont été en 2024, NINANDA, formation vocale et instrumentale animée par deux jeunes musiciennes Nina GAT (piano, chant) et Ananda BRANDÃO (batterie, chant) et constituée également de Maxime Boyer (guitare) et  Mathieu Scala (contrebasse) et en 2023 pour sa première édition le groupe CONGE SPATIAL formé de Pierre Lapprand (saxophones et effets) et Etienne Manchon (piano, Fender Rhodes et effets).

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

 

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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 20:24


Adieu Rémi

 

 En 2004, un quartet franco-américain se retrouve à l’AJMI à Avignon. Le guitariste Rémy Charmasson est le trait d’union entre le duo américain  Drew Gress / Tom Rainey et le saxophoniste André Jaume qui fut son professeur au Conservatoire. C’est la première fois que j’entendis Rémy et je pus suivre toute l’aventure de cet album produit par l’Ajmi sur son label Ajmiseries. Compromis entre écriture et improvisation, cet album élégant  qui mit très longtemps à sortir se prêtait à l’exercice de formes ouvertes, rythmiquement complexes heureusement immédiates, « organiques » comme le suggérait lors de l’enregistrement le batteur Tom Rainey. 
J’avais écrit :   
« Aucune règle ne détermine ce qui se produit là, si ce n’est une complicité intelligente alliée au travail le plus rigoureux. Ces quatre-là savent s’écouter, se chercher, se trouver par mini-solos interposés, échanger questions-réponses, dialoguer dans une virtuosité réjouissante, avec le goût de la mélodie au besoin déconstruite. Peut-être pourrait-on avancer que la brillance, l’extravagance sont la marque du guitariste qui ne tombe pas dans le piège attendu du lyrisme alors qu’ il en a toutes les possibilités, les compositions plus lentes, mélancoliques telles ce « Fumaccia » du fait d’un souffleur, capable d’une douceur extrême du jazz de chambre à la Giuffre. »
 

On se souvient évidemment de sa relecture de Jimi Hendrix dans « The Wind Cries Jimi » en 2013. Il attendit longtemps avant de créer ce quintet si personnel autour du gaucher de Seattle.
S’il ne voulait surtout pas rivaliser en riffs de guitare saturée, en distorsions déchaînées, Rémi Charmasson connaissait tout ou presque de son instrument et il en parlait bien. Il ne voulait pas trop la jouer « guitar hero » sauf sur quelques moments judicieusement choisis (on peut tout de même se faire  plaisir)  "Voodoo Chile " ou "Wait Until Tomorrow " qu' Hendrix considérait  bizarrement comme une chanson commerciale. 
Nul doute que Charmasson savait faire chanter ses guitares, il  avait grandi avec Jimi Hendrix, s’était nourri de l'époque et de sa formidable richesse et il tentait alors joliment ses propres variations avec une autre instrumentation et des musiciennes (Perrine Mansuy, Laure Donnat). 
  
Ce que j'aimais surtout c'est quand Rémi dressait le portrait de « son » Amérique rêvée, littéraire, cinéphilique et musicale, une création imaginaire qui correspondait en bien des points à notre vision d’outre-atlantique nourrie depuis le plus jeune âge des souvenirs de films, de poèmes et de couleurs d’expressionnistes abstraits ou lyriques. Puisant dans une connaissance infaillible de l’Amérique profonde, il joua souvent avec les fantômes des « Dharma Buds » sur la route, la « Highway 61 Revisited » de Dylan. Il ne pouvait qu’être sensible à la voix de Jim Harrisson, le poète du génocide indien, le fermier du Nord Michigan que nous fit connaître l’éditeur Christian Bourgois dans la traduction de Brice Matthieussent. C’est alors tout l’univers de Charmasson qui se décalquait en arrière-plan : la nature, les grands espaces, la pêche et la randonnée, la fraternité de jeu. S’il demeurait fasciné par le mythe américain, il ne perdait pas pour autant ses repères sudistes, ancré dans son terroir, comme le souligna très justement Jean-Paul Ricard. Non seulement les deux hommes se connaissaient très bien mais Charmasson avait pu rencontrer dans sa prime jeunesse, autour du foyer créatif de l’Ajmi, "ses" Américains du jazz , du saxophoniste Joe Mc Phee au clarinettiste Jimmy Giuffre.
La musique que composait Charmasson avait l’âpre beauté du « Wilderness ». Ses grandes Manœuvres ( autre Ajmiseries de 2008) l’entraînaient dans diverses configurations avec une utilisation parfaitement contrôlée d’une ou de deux guitares, la sienne toujours délicieusement rock quand il jouait par exemple  avec Philippe Deschepper sculptant l’espace des sons à la manière d’un plasticien. Ses complices pouvaient être aussi bien  Eric Longsworth, le violoncelliste canadien qui nous entraînait souvent sur le versant folk ou country rock  ou les copains de toujours Claude Tchamitchian et Eric Echampard.
Le jazz etait abordé sans parti pris au même titre que les autres musiques fondatrices de l’américanité (folk, country, blues et rock). Sa guitare recréait les images du genre tout en les déplaçant selon une perspective autre, tout aussi marginale. Certains de ses albums pouvaient s’écouter comme la bande-son d’un voyage vers un Ouest désespérément vaste. 
Le dernier album dont je me souviens fut le duo de 2019 avec le guitariste Alain Soler  « Mr A.J » sur le label Durance, un hommage émouvant à André Jaume l’une des figures emblématiques du jazz d’avant-garde des années soixante- dix, original dans le meilleur sens du terme.  
Ce soir je songe à l’ami André qui lui aussi doit avoir le coeur lourd.

Sophie Chambon

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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 17:09

 

Fabrice Moreau (batterie, compositions), Ricardo Izquierdo (saxophone ténor), Nelson Veras (guitare), Jozef Dumoulin (piano & autres claviers)

Pernes-les-Fontaines, 10-12 juillet 2024

Bram / l’autre distribution


 

Le titre de l’album est tiré d’un poème de Yeats (On remarque depuis quelques années que les artistes de jazz, et pas seulement les vocalistes, font souvent référence à la poésie de langue anglaise). Est-ce que cela nous dit que cet Art fait table rase des savoirs pour se livrer à la primauté des sensations ? C’est une possible clé d’écoute. Depuis le précédent disque sous son nom, en quintette (‘Double Portrait’, publié en 2019), le batteur-compositeur a perdu un partenaire de choix en la personne du contrebassiste Mátyás Szandai. Et le choix s’est imposé de continuer en quartette : le dernier thème du CD est un hommage éloquent à ce musicien disparu tragiquement. Comme toujours la musique conçue par Fabrice Moreau est d’une subtilité féconde. Pas d’effets de manche, pas d’exacerbations inutiles ; toujours la juste nuance, l’alliage souvent inattendu des timbres, le cheminement harmonique sinueux, pour rester au plus près de la sensation, mère de l’émotion. Il y a dans l’écriture des thèmes, et le choix de la dramaturgie instrumentale, dans le déroulement (écrit comme improvisé), une sorte d’alchimie insondable. Ici le mystère tend à prévaloir, et nous suivons pas à pas ces musiciens exceptionnels, en totale cohésion. Le dialogue entre les sonorités de la batterie et les autres instruments est une sorte de magie ; une magie qui réside en partie dans le choix de ces partenaires de haut vol. Grand disque de Grande Musique.

Xavier Prévost

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Le quartette jouera à Strasbourg, au ‘Fossé des Treize’, le 13 mai, dans le cadre de la saison de Jazzdor. Et aux Lilas, près de Paris, le 23 mai au Triton

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29 avril 2025 2 29 /04 /avril /2025 18:39

Stunt records 2025

Tobias Wiklund : cornet à pistons ; Hanna Paulsberg : saxophone ténor - (3, 4, 5, 8, 9) ; Nils Berg : clarinette basse - (1, 7) ; Johan Graden : piano - (1, 2, 3, 4) ; Kansan Zetterberg : contrebasse - (1, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10) ; Jon Fält : batterie - (1, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10) ; Jonas Lindeborg - cornet à pistons (6, 11) ; Blåsarsymfonikerna (l’Orchestre à Vent Suédois) - (6, 11)

 

Gros coup de cœur pour cet album du cornettiste suédois sur le label Stunt Records.

Voilà bien un album totalement iconoclaste de Tobias Wiklund que certains découvriront peut être au travers de cet album mais que d’autres avaient déjà repéré avec Silver Needle ( 2022)

Ca fourmille d’idées créatives et ça partirait presque dans tous les sens si Tobias Wiklund n’avait pas tout en tête de manière très structurée et cohérente. L’album à géométrie variable s’inscrit toujours dans une relecture d’une tradition qui vient de loin ( Armstrong) mais totalement revisitée. Elle peut prendre des allures très classiques voir moderne ( Earth and dust) et même pourquoi pas symphonique avec l’Orchestre à Vent Suédois sur deux titres aux compositions luxuriantes ( dont un très opératique subway smiles assez inattendu). Car c’est bien de cela dont il s’agit chez Tobias Wiklund : un bagage bien ancré dans son histoire du jazz qu’il affiche par son attachement au cornet à pistons et, dans le même temps une richesse d’écriture qui affiche ici une superbe liberté. Tobias Wiklund semble vouloir et surtout pouvoir TOUT se permettre. En tout cas, il ne s’interdit rien.

Le chant de Tobias Wiklund au cornet est parfois très poignant, s’élevant comme une sorte de prière ( comme sur ce magnifique stolens Stralar ger mitt hjärta vingar (comme ça se prononce !) qui résonne comme un gospel des pays du Nord.

Et puis, cerise sur le gâteau, c’est aussi l’occasion dans cet album d’entendre l’une des saxophoniste phare de la scène scandinave avec Hanna Paulsberg présente sur deux titres.

Laissez vous prendre et surprendre par l’univers de Tobias Wiklund, jamais linéaire (c’est le moins que l’on puisse dire) et qui de morceau en morceau ne laissera de vous surprendre.

Coup de cœur assuré

Jean-Marc Gelin

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25 avril 2025 5 25 /04 /avril /2025 10:01

 

BRASS DANSE ORCHESTRA

Geoffroy Tamisier (trompette), Didier Ithursarry (accordéon), François Thuillier (tuba), Jean-Louis Pommier (trombone)

Sarzeau (Morbihan) , février 2024

Yolk Records J 2097 / l’autre distribution / Believe

https://www.yolkrecords.com/fr/index.php?p=album&id=115


 

Une confrérie du souffle (car l’accordéon vibre par son soufflet), qui avait publié voici un peu plus de dix ans un premier disque, où s’épanouissaient milonga, tango et chansons françaises à danser, et des originaux conçus dans le même esprit. Cette fois le répertoire convoque les Bee Gees (2 fois), et aussi Tico Tico (dans une version très différente de celle de Charlie Paker en 1951….). Et bien sûr des compositions de chacun des quatre, le tout dans l’optique fondatrice : danser, faire danser ; mais on peut danser dans son for intérieur, les amateurs de jazz savent faire ça, tant ils ont l’habitude de ‘danser dans leur tête’, selon l’expression d’Ornette Coleman. Pourtant cette musique est une vraie invitation à la danse, à l’expression du corps par le mouvement, jusqu’à l’oubli de la pesanteur, jusqu’à l’effacement du temps (qui pourtant mesure le rythme). Cette musique est aussi une invitation à écouter avec les oreilles et l’esprit autant qu’avec les pieds. Une ballade nous transporte dans un monde qui se souvient de Miles et de sa suite. Une autre nous emmène dans un univers d’harmonisations d’où émerge un soliste. Puis c’est une mélopée tendue de mélancolie. Voici maintenant une sorte de groove fracturé, avant un Tico Tico allusif qui se révèle progressivement. La danse prétextée est ici l’agent double qui révèle le cœur de la musique, avant un retour triomphal vers la pulsation des Bee Gees. Décidément, le quartette du souffle nous aura bien fait voyager, mais toujours en terrain de haute musique.

Xavier Prévost

https://www.youtube.com/watch?v=6Z4tH4ccSzA

Le disque paraîtra après la fin d’avril, mais le groupe est sur scène le 25 avril à Montonvillers (Somme), puis le 26 à la Cazalisa de Palaiseau (Essonne). Et en mai Amiens (le 9), Remiremont (les 10 & 11)

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24 avril 2025 4 24 /04 /avril /2025 11:53

 

Un double album du guitariste maltais devenu parisien voici quelques lustres. Le premier disque est en quartette, et le second en solo

 

SANDRO ZERAFA Quartet «Limestone»

Sandro Zerafa (guitare, compositions), Noé Huchard (piano), Yoni Zelnik (conrebasse), Francesco Ciniglio (batterie)

 

SANDRO ZERFA Solo «Mostly Slow tunes»

Sandro Zerafa (guitare)

PJU Records

https://sandrozerafa.bandcamp.com/album/limestone https://sandrozerafa.bandcamp.com/album/mostly-slow-tunes


 

Parution simultanée, mais deux disque très différents : le premier, en quartette, propose des compositions originales ; et le second se compose de standards, dont certains dédiés à des musiciens avec lesquels le guitariste a joué.

Côté quartette, musique de groupe, avec une vraie attention à l’interaction, même si le guitariste tient le premier rôle. Des mélodies très lyriques, assez mélancoliques, souvent sur un tempo medium, et ce talent de Sandro Zerafa pour phraser et improviser avec une belle expressivité. Des cheminements harmoniques assez sinueux, d’une richesse musicale indiscutable, et des développements aventureux dont le terme est toujours un horizon limpide. Belle réussite que ce quartette.

Côté solo, Sandro Zerafa a choisi des standards qui manifestement sont chers à son cœur de musicien. Pas seulement des chansons de Broadway bien connues du jazz (Sweet And Lovely, I’m Getting Sentimental Over You…..) mais aussi un standard du jazz (le plutôt rare Ugly Beauty de Monk), des thèmes brésiliens, et une chanson d’Elvis Costello. Bref le choix d’un improvisateur qui sélectionne avec soin son terrain de jeu. Riche élaboration guitaristique, avec ces lignes qui se croisent et font penser que le musicien a plus de deux mains dans son escarcelle. Lyrisme toujours, superlatif même, servi par une musicalité sans faille, et une imagination aux ressources largement déployées. Le solo est à l’aune du quartette : brillant et authentique.

Xavier Prévost

Des avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=7tG2o5S1aUs

https://www.youtube.com/shorts/ZEip8C1FGrA

https://www.youtube.com/shorts/AjLbYAtlIWQ

Sandro Zerafa est en concert le 24 Avril à Paris au 38Riv, et le 25 avril sur l’île de Malte (Malta Spring Festival)

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23 avril 2025 3 23 /04 /avril /2025 16:57

PulciPerla : «  Tatekieto »

Prado records 2025

La Perla : Diana Sanmiguel (vc, maracas, guacharaca), Giovanna Mogollón « Roberta Leono » (vc, tambor alegre), Karen Forero (vc, gaita, tambora) et 

Pulcinella : Ferdinand Doumerc (saxs, flûtes, clavier) ; Jean-Marc Serpin (cb), Bastien Andrieu (claviers), Pierre Pollet (dms)

Attention, passage d’un objet musical non identifié : Pulciperla !

Pulciperla c’est la rencontre totalement improbable du groupe de jazz Toulousain Pulcinella et d’un power trio de femmes venues de Colombie. La rencontre du bâton de dynamite avec sa mèche en quelque sorte.

A la base ce cocktail n’était pas gagné tant les univers des deux groupes, sans toutefois être aux antipodes, venaient quand même d’horizons bien différents. Mais ici c’est le sens de la fête, une formidable envie de faire danser les jambes, les voix, les instruments et les flonflons du bal dans une ambiance où l’Occitanie se retrouve immergée dans les faubourgs de Bogota, qui les réunit. Et comment dit-on caliente en occitan ?

Alors c’est une musique de transe faite pour emmener les foules du village au bout du bout de la nuit. Les filles qui chantent ont des allures un peu trash comme on aime et les garçons qui jouent sont collés à leur suite à coup de groove et de pulse.

Oubliez toutes vos références, Pulciperla va vous surprendre et entrer en, comment dit-on "terre inconnue" déjà : en terra incognita entre jazz, funk, reggaeton et musiques andines.

La fête ici se fait procession païenne, des sons étranges venus de l’electro parcourent les andes et le sax de Ferdinand Doumerc ajoute des sonorités sauvages.

Programmateurs en recherche de nouveautés et d’étrangeté : si vos villes dorment ou s’ennuient n’hésitez pas, Pulciperla va vous emporter en terrain d’envoutement, de transe et de danse.

A bon ecouteur…

Jean-marc Gelin

 

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20 avril 2025 7 20 /04 /avril /2025 17:39

 

Myra Melford (piano, compositions), Michael Formanek (contrebasse), Ches Smith (batterie, vibraphone)

Winterthur (Suisse), 29-30 juillet 2024

Intakt CD 436

https://intaktrec.bandcamp.com/album/myra-melford-splash

 

Inspiré par la peinture de Cy Twombly, comme l’était le CDMyra Melford’s Fire and Water Quintet’ (enregistré en 2021 et publié sous le label Rogue Art), ce nouveau disque en trio approfondit encore cette double exigence de liberté radicale et d’audace formelle. Des sections très segmentées cohabitent avec des improvisations très ouvertes, comme si la forme et l’expression dialoguaient, par transitions fluides ou par oppositions. Même si la pochette du CD renvoie à une partie d’une œuvre de Cy Twombly, cette référence ne constitue pas une sorte de décodeur, et encore moins une illustration. Simplement la source d’un désir d’expression, d’expressivité, qui avance à mesure que les titres s’enchaînent, et qu’une insondable liberté s’affirme. La contrebasse, la batterie (et le vibraphone) sont partie prenante de cette œuvre en mouvement. Il n’est plus qu’à s’immerger, non pour se laisser bercer (ce n’est pas ce genre de musique….) mais pour entendre vraiment ce qui nous est dit. Instrumentalement, musicalement et esthétiquement remarquable, ce disque nous confirme que cette musique que l’on appelle ‘jazz’, au sens le plus large, écrit encore, et encore, de nouvelles pages. Passionnant !

Xavier Prévost

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 16:04

Emmanuel Bex (orgue), Antonin Fresson (guitare), Tristan Bex (batterie), David ‘Catman’ Taïeb (platines, électronique), Arnaud Dolmen (batterie), Dominique Pifarély (violon), Simon Goubert (batterie), Fidel Fourneyron (trombone), Michel Alibo (basse), Arnold Moueza (percussions), Phil Reptil (électronique), André Minvielle (voix), Fréderic Fresson (programmation), Vincent Mahey (électronics), La fanfare de la grande soufflerie, La fanfare du carreau.
Studios Sextant juin-octobre 2024. 
Peewee ! /Socadisc.
Paru le 11 avril.

    

      La Bastille, 1981. Brasserie Bofinger. Emmanuel Bex découvre Eddy Louiss en concert. « Dès que son orgue Hammond s’est mis à ronfler à côté de moi, j’ai eu la sensation qu’un jardin extraordinaire, comme aurait dit Charles Trenet, s’ouvrait devant moi » confiait-il récemment à Jazz Magazine. Séduit par ce « meuble magique », le jeune musicien normand (22 ans) va rapidement faire l’acquisition d’un orgue Hammond B3 déniché par petites annonces à Pau !


      Par un de ces hasards incroyables, c’est en compagnie d’un palois, le chanteur André Minvielle qu’Emmanuel Bex rend hommage aujourd’hui à Eddy Louiss dix ans après sa disparition (30 juin 2015 à Poitiers). Les deux musiciens, qui ont participé à des périodes différentes, au collectif de l’occitan Bernard Lubat à Uzeste, co-signent la composition « Eddy m’a dit » qui donne son nom à cet album plein de fougue et de tendresse. Douze titres qui passent en revue la carrière d’un jazzman d’origine antillaise qui anglicisa son nom, de Louise à Louiss sans pourtant renier ses racines et son père (Pierre) trompettiste.

     Emmanuel Bex a joué la carte de la générosité et de l’éclectisme dans cet hommage. Sont ainsi évoquées les multiples facettes de l’art d’Eddy, en petite formation (les trios avec notamment René Thomas à la guitare ou encore Jean-Luc Ponty, ici avec Antonin Fresson et Dominique Pifarély) ou en big band en format hyper avec un Multicolor Feeling dépassant les 50 interprètes (Bex a ici convoqué deux fanfares).
 

     Côté répertoire, on retrouve quelques-unes de ces compositions qui ont assuré la gloire d’Eddy Louiss (et étonné également entre autres Stan Getz), telles Dum-Dum-Our Kind of SabiCaraïbes, Espanol. A cette sélection, Emmanuel Bex a contribué par des airs de sa plume (Eddy ou Blues for Eddy, ce dernier donné avec son fils Tristan à la batterie) tout en conviant un vieux complice, Bernard LUBAT pour un message en quelques mots (un salut à l’homme libre refusant les contraintes) clôturant cette heure musicale gorgée d’énergie et de tendresse.

       Un album d’une grande beauté qui (ré)unit deux « hénaurmes » organistes.
 


Jean-Louis Lemarchand.

 


 Concert de sortie le 6 mai au New Morning (75010). Le 19 mai au Pan Piper (75011), Emmanuel Bex co-animera avec le saxophoniste Olivier Temime le concert de jazz solidaire "Secours Pop Live" organisé par le Secours populaire de Paris auquel les artistes participent à titre bénévole.

 

 

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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 14:06

ERIC PLANDE unit : «  The feeling never stops . Plays the music of Joachim Kühn"

Unit 2025

Eric Plandé (ts), Bob Degen (p), Norbert Dömling (cb), Uli Schiffelhoz (dms)

 

Le son ! non mais, le son d’Eric Plandé ! Juste E-NO-RME !!

C’est Eric Plandé qui vit en Allemagne qui nous a envoyé directement cet album qui serait certainement passé inaperçu compte tenu de sa non-distribution en France.

On l’avait laissé un peu de côté et puis un beau matin on l’a mis dans la platine. Et alors là, mes amis c’est une véritable claque qui vous arrive en plein dans les oreilles. Un SON de ténor comme on en fait plus. Un son qui vient de Rollins mais qui vient avant tout et surtout d’une histoire humaine et remplie d’âme. Un souffle devrait on dire, avec ce qu’il emporte de puissance, de grain, de vent et d’embruns. Un son qui vous enveloppe dans sa matière brute, fauve. Avec Eric Plandé, le son c’est autre chose que le son, c’est le geste. Comme celui d’un peintre devant une toile blanche.


Cet album est le témoignage d’une rencontre que le saxophoniste avait faite avec Joachim Kühn et qui a amené Eric Plandé à le construire autour des compositions du pianiste allemand. Et cela aboutit à cette forme d’urgence à dire, à cette explosivité qui l’emmène à la lisière du free et qui fait qu’il se passe là, à cet instant autre chose que de la musique.

La présence énorme de Plandé, son lyrisme, son vibrato, sa puissance eclipsent un peu les musiciens qui l’accompagnent et font un peu de figuration.

Mais pour le reste c’est un disque rare, énorme qui va vous saisir tout vifs. Vifs et vivants !

Jean-Marc Gelin

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