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10 octobre 2024 4 10 /10 /octobre /2024 18:49

Tom Harrell (trompette),

Mark Turner (saxophone ténor sur 5 plages), Dayna Stephens (saxophone ténor sur 4 plages), Luis Perdomo (piano, piano électrique, orgue), Charles Altura (guitares sur 4 plages), Ugonna Okegwo (contrebasse), Adam Cruz (batterie)

New York, 28 novembre & 27 décembre 2022

High Note HCD 7344 / Socadisc

 

Des compostions du trompettiste, comme un étonnant mélange de thèmes à l’ancienne, cursifs comme au temps du bebop, et de groove plus contemporain, dynamisé par le piano électrique. Mark Turner est le sax des trois premières plages, et l’on n’est pas surpris de l’entendre en exacte adéquation avec chaque climat. La mélancolie du troisième thème nous rappelle, si besoin était, que Tom Harrell excelle dans ce registre, autant qu’il peut être convaincant sur un tempo vif, un balancement marqué ou un phrasé complexe et sinueux. Bref dans ce disque je retrouve le trompettiste attachant, brillant sans être spectaculaire, nuancé, avec ce timbre presque fragile qui pourtant parle avec assurance : la grande musicalité, en somme. Celui-là même que j’ai goûté dans de nombreux disques, et aussi les quelques fois où j’ai eu le plaisir de l’écouter sur scène, de part et d’autre de l’Atlantique. Dayna Stephens, l’autre sax, procède d’un langage différent de celui de Mark Turner : incisif, presque accrocheur, il convient bien aux climats des thèmes dans lesquels il intervient. Luis Perdomo, comme souvent, est à l’aise dans tous les registres et sur tous les instruments, moins porteur de singularité peut-être. Bassiste et batteur jouent un rôle déterminant dans la vitalité du groupe, et du disque. De plage en plage, c’est comme un paysage qui se dessine, ou plutôt un portrait, celui de Tom Harrell, personnage mystérieux, mutique, pour qui la musique est le moyen d’expression privilégié. Un disque qui s’écoute sans discontinuer, et avec un constant bonheur, ce qui devient rare en ces temps de zapping généralisé. Bref un très bon disque, et plus encore.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

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10 octobre 2024 4 10 /10 /octobre /2024 10:33
STEFY HAÏK sings and loves BURT BACHARACH ⁹

STEFY HAÏK sings and loves BURT BACHARACH

 

Frémeaux et associés

2023

Enregistré par Dominique Blanc-Francard

 

Pas étonnant que la maison Frémeaux qui s’attache à faire oeuvre de mémoire rende hommage par la voix de la franco-américaine Stefy Haïk à un merveilleux songwriter de l’American Songbook, Burt Bacharach (1928-2023) pianiste, arrangeur et chef d’orchestre qui a marqué l’histoire de la chanson et des musiques de film des sixties et seventies. Nous ne citerons qu' un exemple parmi une production pléthorique,  la B.O de Butch Cassidy and The Sundance Kid pour lequel il obtint l’oscar de la meilleure musique en 1970. Des labels ( Blue Note ou  la Motown ) comme les jazzmen se sont emparés de sa musique de Diana Krall (The Look of love dans Casino Royale) à Sonny Rollins pour Alfie du film éponyme, chanson que Stefy Haïk chantait déjà dans son premier album The Longest Mile.

 

Cet album de jazz vocal fera plaisir à tous les amoureux de la musique de Burt Baccharach-ils sont nombreux, même si nous sommes beaucoup pen France du moins, à fredonner ses chansons sans toujours savoir qui en est l’auteur. Ce que chantait déjà notre Trenet dans L’Âme des Poètes.

Dans la mémoire collective américaine, ce formidable mélodiste a toute sa place et aujourd'hui encore dans la comédie musicale  Joker 2 de Todd Phillips, on entend dans un recyclage habile autant Bewitched de Rodgers and Hart que Close to you.

La chanteuse franco-américaine reprend dans cet album soigné quelques unes des mélodies du duo magique Burt Baccharach- Hal David ancrées dans la mémoire consciente ou non qui nous ont touché voire ému. Elle en délaisse d'autres peut-être trop attendues comme Raindrops keep falling on my head au profit de ce God give me strength écrite avec le "versatile"(au sens anglais) Elvis Costello, autre référence de la chanson ou My Little Red Book entendue dans What’s new Pussycat? Retenons encore une curiosité, le duo réussi avec Bruce Johnston dans Wives and lovers.

On retrouve néanmoins  des tubes comme What the World Needs Now  popularisé par Dionne Warwick avec Walk on by, A House is not a home ou Close to you dont la déchirante Karen Carpenter donna une version inoubliable sans oublier la grande Aretha Franklin pour laquelle fut écrite I say a little prayer.

Les arrangements essentiels dans ce genre d’exercice sont écrits de main de maître par le pianiste Olivier Hutman. La chanteuse est  entourée par la fine fleur de nos musiciens Hugo Lippi à la guitare, Hermon Mehari à la trompette, Sylvain Romano à la basse, André Ceccarelli aux drums… Il faudrait les citer tous car ils offrent un accompagnement idéal  à  la voix chaude et sensuelle, au phrasé résolument jazz de Stefy Haïk. Très élégant dès le démarrage de I”ll never fall in love again, son swing est subtil et son énonciation claire (elle est aussi une enseignante accomplie).

On pourrait reprocher une certaine  facilité à la pop musicale, avoue même Stefy Haïk de quoi dégoûter les puristes jazzeux qui d’ailleurs ne connaissent pas bien ce répertoire. Mais composer une chanson qui touche le plus grand nombre est un art qui n’est pas aussi mineur qu’on voudrait nous le faire croire. Un art qui requiert et c’est le cas ici, complexité harmonique et rythmique sur une mélodie qui semble “facile” et qui reste en tête,  un fredon qu’agrémentent des paroles que l'on retient. Car avouons- le, l’anglais swingue et colle parfaitement à cette pop pas si sucrée en définitive. Alors si tous ceux qui comptent ont chanté Burt Bacharach, en écouter une nouvelle version est toujours irrésistible.

 

Sophie Chambon

 

 

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 17:29

 

François Houle (clarinette), Benoît Delbecq (piano)

Paris, 3 juin 2023

Afterday Audio AA 2316

https://afterday.bandcamp.com/album/poise

 

Une histoire d’équilibre, d’écoute, d’attention à autrui. Mais aussi une aventure audacieuse, qui consiste à se jeter dans le geste musical avec les boussoles de l’instrument, de la culture, de l’histoire personnelle, et d’une déjà longue expérience commune (quatrième disque en duo en l’espace de 26 ans) ; avec le radar de la musicalité en horizon privilégié. C’est comme un jeu de timbres, souvent inattendus, issus des deux instruments. Un jeu sur quoi se greffent des lignes et des accents issus de tous les langages musicaux pratiqués par les deux protagonistes. Jeu de dialogue bien sûr, avec ses tensions, ses conflits, ses harmonies retrouvées, et affirmées. Certains sons préparés du piano, et certains modes de jeu hétérodoxes de la clarinette, font surgir cet inouï, dont la musique de jazz - au sens large - et les autres musiques écrites ou improvisées augmentées possèdent jalousement le secret. Il suffit de se laisser aller à suivre les deux artistes dans leur cheminement. Une écoute attentive et accueillante offre à qui prête vraiment l’oreille un authentique bonheur musical, plage après plage.

Xavier Prévost

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 17:07

Pianoforte

Artwork 2024

Baptiste Trotignon, Pierre de Bethmann, Bojan Z, Eric Legnini ( p, fender)

 

 

 

Attention les amis, ici ça jazz très très haut et l’on peut vous dire que les lignes à suivre vont vite manquer de superlatifs.

 

 

 

Cet exercice de style à huit mains ( deux pianos et deux fender) côtoie en effet les sommets du jazz ! Peut-être du fait que, justement il est bien plus qu’un exercice de style mais un vrai moment de musique aussi inédit qu’inouï.

Si l’on était resté un peu dubitatifs par le côté performatif montré à Marciac, on est en revanche totalement bluffés par la version studio de ce qui apparait comme un instant de fusion musicale où le plaisir de faire de la musique ensemble n’a jamais été aussi communicatif. Les quatre alternent ici tout à tour le rôle du piano et du Fender Rhodes pour ce mariage acoustique/électrique absolument génial.

Même si les indications de pochette précisent qui joue de quoi et s’il est à gauche ou à droite, il faut avouer que l’on a un peu de mal à les repérer. Et c’est tant mieux car le résultat est d’une cohérence parfaite. Ces quatre monstres sacrés qui connaissent sur le bout de leur clavier ces thèmes du répertoire jazz ou brésilien peuvent se fondre dans les lignes mélodiques ou harmoniques, dans les lignes de base comme dans la pulse de l’improvisation avec une virtuosité qui donne autant le tournis que quand on les voit sur scène changer de clavier dans une sorte de ballet savamment orchestré.

Pas de section rythmique ici ( manquerait plus que ça !) mais un vrai orchestre à eux tout seuls qui nous laisse un peu comme des lapins devant les phares de la voiture : éblouis et captivés.

Au final, ça groove sévère, ça invente tout le temps, ca s’entend avec aisance mais ça surprend tout le temps.

En deux mots : jouissif et génial !

Jean-marc Gelin

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 08:58

Miki Yamanaka (piano),

Tyrone Allen (contrebasse),

Jimmy Macbride (Batterie)

Englewood Cliffs (New Jersey), 18 mars 2024

Cellar Music CM031824

https://mikiyamanaka.bandcamp.com/album/chance

 

J’avais beaucoup apprécié la pianiste dans son quartette avec Mark Turner publié l’an dernier sous le même label (‘Shades Of Rainbow’). Ce disque en trio (son premier alors que c’est son sixième album) m’a définitivement conquis. Par la choix du répertoire d’abord : des standards (I Wish I Knew, Body And Soul….) mais aussi des ‘classiques du jazz’ : Trinkle Tinkle de Monk, renversant de liberté et d’invention ; Cheryl, mêlant les vertiges du phrasé et des accords aussi tendres qu’hétérodoxes…. Le vénérable et facétieux Jitterbug Waltz de Fats Waller est habillé de neuf et d’audaces. Les thèmes sont aussi puisés dans un répertoire moins connu, mais composé par des musiciens importants : Herzog, de Bobby Hutcherson (qui l’avait enregistré en 1969 avec son groupe, dont le pianiste étatit Chick Core) ; Chance, qui donne son titre à l‘album, est dû à Kenny Kirkland. La pianiste japonaise, installée à New York depuis plus de 10 ans, insiste sur la difficulté de ce dernier titre, qu’elle travaille comme un défi, et une chance tout à la fois…. Quant à sa version de Unconditional Love de Geri Allen, c’est un hommage manifeste à cette très grande pianiste, qui avait gravé ce titre en 2004 avec Dave Holland et Jack De Johnette. Grand disque de trio : qu’on se le dise !

Xavier Prévost

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Le trio sur Youtube

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2 octobre 2024 3 02 /10 /octobre /2024 21:51

Enrico Pieranunzi (piano), Marc Johnson (contrebasse), Joey Baron (batterie)

CAM Jazz 7977-2 / l’autre distribution

Boulogne Billancourt, La Seine musicale, 13 décembre 2019

 

Le premier disque de ce trio, ‘New Lands’, enregistré voici 40 ans et quelques mois, je l’avais écouté dès sa sortie, et tout de suite aimé.

Après tout ce temps, j’aime toujours, et plus encore, ce trio. Le premier thème du CD me rappelle l’une des deux compositions originales du pianiste pour ‘New Lands’ ; et l’on retrouve aussi sur ce nouveau disque un thème que le pianiste avait déjà gravé avec ces deux partenaires voici un peu moins de 40 ans. Avec le temps, Pieranunzi et ses acolytes sont devenus plus libres que jamais. C’est enregistré en concert : ça fuse, ça échange, ça rebondit ; audace, passion et goût du risque à tous les étages. Un indescriptible mélange d’absolue maîtrise et d’ extrême abandon. C’est un festival de plaisir partagé…. Public de La Seine Musicale très enthousiaste, et le chroniqueur itou. À découvrir de toute urgence !

Xavier Prévost

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Un avant-ouir sur Youtube

https://music.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_nwIi1hwyYDfA16hRXVAFPz3LCFLE4dvTg

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30 septembre 2024 1 30 /09 /septembre /2024 22:38

     ©photo jacques Sassier/Gallimard/Opale

 

     Poète et écrivain-chroniqueur de jazz, Jacques Réda nous a quittés le 30 septembre à l’âge de 94 ans à Hyères. Lorrain né à à Lunéville (24 janvier 1929), il laisse une œuvre considérable de plus de 80 ouvrages, le dernier publié en 2023, ''Leçons de l'arbre et du vent'', et consacré à l’un de ses thèmes préférés, la vie et la nature à Paris où il aimait se promener, à pied ou à vélosolex.

     Lauréat de distinctions prestigieuses (Grand Prix de la poésie de l'Académie française en 1997 et Goncourt de la poésie pour La Course en 1999), Jacques Réda entra dans le milieu littéraire parisien au début des années 50 : éditeur chez Gallimard à partir de 1975, il fut également rédacteur en chef de La Nouvelle Revue française de septembre 1987 à décembre 1995.

     Avec la poésie, la musique fut sa seconde passion, et plus spécialement le jazz. Collaborateur de Jazz Magazine à compter de 1963, Jacques Réda confia ses analyses au mensuel pendant un bon demi-siècle, et publia de nombreux ouvrages qui marquèrent les esprits : Anthologie des musiciens de jazz  (Stock), ‘’L’improviste, une lecture du jazz’’, ‘’Jouer le jeu’’, ‘’Le grand orchestre’’, consacré à Duke Ellington (tous trois chez Gallimard), ‘’Autobiographie du jazz’’ (Climats), ‘’Une civilisation du rythme'' (Buchet-Chastel) et dernier en date ‘’Le chant du possible, écrire le jazz'' (Fario, 2021).
« Grand amoureux des mots, son œuvre poétique a rendu hommage au jazz ou encore à Paris, dont il fut un insatiable arpenteur », a salué la ministre de la Culture Rachida Dati.

     Jacques Réda avait ainsi résumé son style :« Peut-être doit-on écrire à la fois comme tout le monde et comme personne, si l’on en croit beaucoup d’exemples fameux. »
A ses yeux, le jazz ne pouvait se séparer de deux éléments indispensables, le blues et le rythme, et dépassait sa seule fonction musicale : « de quelque façon dont on l’analyse (la sociologie, la politique et même l’économie), il semble que le jazz ait toujours voulu être plus ou autre chose que lui-même ».

    

Jean-Louis Lemarchand.

 

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30 septembre 2024 1 30 /09 /septembre /2024 18:03

Anzic records 2024

Anat Cohen (cl) Tal Mashiach (b, g), Vitor Gonçalves (p,accordeon, James Shipp (vb,perçus)

 

 

On manque de superlatifs chaque fois que l’on évoque la clarinettiste israélienne Anat Cohen.

Ce dernier album, le deuxième qu’elle signe avec ce quartet de ployintrumentistes (géniaux), ne déroge pas à la règle et même porte à son point culminant le langage d’Anat Cohen.

Un langage universel qui s’approprie celui du Bresil et de la musique sud-américaine  avec un sens de la mélodie et du swing à nul autre pareil. Tout ec qu’exprime Anat Cohen est en effet porteur de soleil et de lumière tant son lyrisme est toujours empreint d’une énorme dose d’optimisme et de joie. C’est cela : Anat Cohen est solaire !

Elue plusieurs fois clarinettiste de l’année et nominée aux Grammy Awards, Anat Cohen, à l’aube de la cinquantaine s’impose comme l’un des plus grands talents de la scène du jazz actuel. On trouve chez elle ce qui fait la marque des plus grands : l’alliage d’une énorme exigence musicale avec l’apparente fluidité d’un geste libéré et jubilatoire. Du plaisir de faire de la musique, tout simplement.

Chaque membre de ce quartet apporte ici ses propres compositions teintées de danse, de swing, de ballades et même parfois d’un brin de mélancolie. Et le résultat est de très haut niveau et vous amène à vous lover dans une sorte de cocon musical dans lequel tout simplement on se sent bien.

Anat Cohen : «  Cela me rendrait très heureuse si, lorsque les gens nous entendent en concert ou écoutent l’un de nos disques, ils ont le sentiment de « là où il y a une volonté, il y a un moyen ». Tout cela demande un réel effort, maîtriser un art, engager une conversation et s’écouter les uns les autres, faire ce qu’il faut pour partager quelque chose de significatif – et écouter le public demande aussi un réel effort, pour être pleinement présent dans l’instant, pour être en phase avec ce qui se passe sur scène ou avec ce que quelqu’un a écrit sur un disque. De nos jours, tant de choses dans la vie dans le monde peuvent être douloureuses. Je sais que la musique est le seul endroit où je me sens complètement en sécurité. Ce groupe me fait sentir que tout est possible et accepté. Nous devons chérir ces expériences, tirer le meilleur parti du voyage. J’espère que les gens viendront et qu’ils vivront la musique de Bloom comme nous, comme quelque chose de positif, d’unificateur, de joyeux. »

 

Et de fait avec « Bloom », la clarinettiste sur la lancée de son amour pour la musique brésilienne et sud-américaine,  signe ici son ode à la joie.

Juste beau.

 

Anat Cohen et son Quartetinho sera au Duc des Lombards à Paris le 31 octobre

 

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27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 10:21

MIGUEL ZENON : » Golden city »

Miel Music 2024

Miguel Zenón (as); Diego Urcola (tp, tb à pistons) ; Alan Ferber (tb) ; Jacob Garchik ( tb, tuba) Matt Mitchell (p) ; Miles Okazaki (g) ; Chris Tordini (b) ; Dan Weiss (dms) ; Daniel Diaz (perçus)

 

Décidemment le saxophoniste new-yorkais de Porto Rico ne cesse de nous éblouir d’album en album. En multipliant les formes, les associations et les points de vue sur la musique, Miguel Zenon ne cesse de nous surprendre.

Lui qui creuse sans cesse le sillon de ses origines latino-américaines et de ses liens au jazz, lui qui a co-fondé le formidable SF Jazz Collective s’attache ici à une visite musicale de cette ville, San Francisco, la ville dorée, celle de son histoire et de ceux ( les migrants notamment) qui l’ont écrite.

L’écriture de cet album est éblouissante et d’une grande richesse musicale. Et la meilleure preuve c’est que lorsque la complexité de la musique laisse place à une écoute aussi fluide qu’évidente, on sait que l’on est face à un travail majeur qui jamais ne cède à l’exigence sans jamais perdre l’auditeur.

Miguel Zenon écrit en maniant les polyrythmies ( comme il l’a toujours fait), les ryhtmiques impaires et parfois les dissonances qui donnent une force particulière à son discours.

 

Cet album navigue sans cesse entre l’homogénéité collective et le rôle majeur des solistes avec une place toute particulière aux harmonies des trombones et tuba.

Et puis il y a Miguel Zenon, le saxophoniste. Toujours porté par un discours « entier ». Entendre par là un engagement sans faille dans sa musique formidablement ancrée dans « son » sol, son histoire musicale. Il y a dans la phrase de Miguel Zenon une forme d’urgence tellurique. Il ne suffit pour s’en convaincre que d’écouter «  wave of change » pour sentir le souffle puissant de cette expression.

Ce qui pouvait apparaître dans les précédents albums comme une force individuelle de Zenon, presque introspective se transmet ici  au collectif dont il est , en l’occurrence un des formidable serviteur.

Exaltant !

Jean-Marc Gelin

 

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Published by Jean-marc Gelin
27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 10:21

MIGUEL ZENON : » Golden city »

Miel Music 2024

Miguel Zenón (as); Diego Urcola (tp, tb à pistons) ; Alan Ferber (tb) ; Jacob Garchik ( tb, tuba) Matt Mitchell (p) ; Miles Okazaki (g) ; Chris Tordini (b) ; Dan Weiss (dms) ; Daniel Diaz (perçus)

 

Décidemment le saxophoniste new-yorkais de Porto Rico ne cesse de nous éblouir d’album en album. En multipliant les formes, les associations et les points de vue sur la musique, Miguel Zenon ne cesse de nous surprendre.

Lui qui creuse sans cesse le sillon de ses origines latino-américaines et de ses liens au jazz, lui qui a co-fondé le formidable SF Jazz Collective s’attache ici à une visite musicale de cette ville, San Francisco, la ville dorée, celle de son histoire et de ceux ( les migrants notamment) qui l’ont écrite.

L’écriture de cet album est éblouissante et d’une grande richesse musicale. Et la meilleure preuve c’est que lorsque la complexité de la musique laisse place à une écoute aussi fluide qu’évidente, on sait que l’on est face à un travail majeur qui jamais ne cède à l’exigence sans jamais perdre l’auditeur.

Miguel Zenon écrit en maniant les polyrythmies ( comme il l’a toujours fait), les ryhtmiques impaires et parfois les dissonances qui donnent une force particulière à son discours.

 

Cet album navigue sans cesse entre l’homogénéité collective et le rôle majeur des solistes avec une place toute particulière aux harmonies des trombones et tuba.

Et puis il y a Miguel Zenon, le saxophoniste. Toujours porté par un discours « entier ». Entendre par là un engagement sans faille dans sa musique formidablement ancrée dans « son » sol, son histoire musicale. Il y a dans la phrase de Miguel Zenon une forme d’urgence tellurique. Il ne suffit pour s’en convaincre que d’écouter «  wave of change » pour sentir le souffle puissant de cette expression.

Ce qui pouvait apparaître dans les précédents albums comme une force individuelle de Zenon, presque introspective se transmet ici  au collectif dont il est , en l’occurrence un des formidable serviteur.

Exaltant !

Jean-Marc Gelin

 

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