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29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 13:55

Un premier album en leader pour Eduardo FARIAS et son Trio, « PERSPECTIVES* », avec :

     Eduardo Farias (piano),
     Darryl Hall (contrebasse),
     Greg Hutchinson (batterie),
     Baptiste Herbin (saxophones, sur 3 titres).

*Space Time Records – BG 2454 / Socadisc.
Disponible à partir du 12 avril.

     On avait déjà remarqué ce jeune pianiste carioca aux côtés du saxophoniste Baptiste Herbin -dans ses albums "Dreams & Connections", 2018, et "Vista Chinesa", 2020- et qui mène au Brésil une carrière conséquente d'arrangeur (il apparait déjà dans une trentaine d'albums).

 

      « Je suis né à Rio. J'ai étudié la musique avec Lilian Bissagio puis suivi des cours de composition avec Antônio Guerreiro. Mes premiers modèles pianistiques sont brésiliens : César Camargo Mariano, Hermeto Pascoal, Egberto Gismonti ou encore Luiz Avellar ... Par la suite, j'ai dévoré bien des albums de jazz, notamment ceux de Gonzalo Rubalcalba, Brad Mehldau, Steffano Bollani, Tigran Hamasyan ... ».

 

     Tout est ainsi presque dit des influences principales qui ont forgé un jeu clair et précis, doublé d'un sens aigu de la dramaturgie tant, avec le carioca, les mélodies sont toujours "orchestrées" ; et Eduardo de préciser par ailleurs : "il faut savoir bousculer les codes avec tact ..." - ce qu'il fait notamment ici sur "Vera Cruz" et "Amazonas", deux "standards brésiliens" qui ne perdent rien de leur respiration originelle.

 

     ... Un grand talent en devenir !

 

Francis Capeau

 

 

 

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29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 08:25

La saxophoniste (et flûtiste) est à l’affiche de deux parutions phonographiques : le premier disque du quartette Big Fish, et le second du groupe Prospectus

BIG FISH

Julien Soro (saxophones ténor et soprano), Léa Ciechelski (saxophone alto), Gabriel Midon (contrebasse), Ariel Tessier (batterie)

Pégazz & l’Hélicon / Inouïe distribution

Big Fish conjugue le trio ‘Dancing Birds’ et la présence de Léa Ciechelski, le tout revendiqué comme ‘une plongée dans l’imaginaire des eaux et des airs’. Les membres du groupe signent un répertoire où se mêlent les volutes de phrases qui se superposent, se répondent, s’observent ou se révoltent, dans une vibrante pulsation ; et aussi des langueurs presque processionnelles, des phrasés lyriques et sinueux qui nous entraînent hors de ce que nous avions cru subodorer. Liberté des improvisations, force de l’expression : on est bien en un territoire d’aventure tel que le jazz d’aujourd’hui le suscite, l’ose et le revendique. Musicalement riche et vivant, et puisant à de multiples sources, ce disque, et ce groupe, nous rappellent que le jazz est toujours un art vivant. Bien vivant.

Big Fish est en concert à Paris, au Sunset, le 2 avril 2024

PROSPECTUS «Météorie» 

Henri Peyrous (saxophone soprano, clarinettes), Léa Ciechelski (saxophone alto, flûtes), Julien Ducoin (contrebasse), Florentin Hay (batterie)

La Villa Beaulieu / Inouïe distribution

Avec Prospectus le disque commence différemment : dialogues entrecroisés de saxophones sur des fondations rythmiques qui mêlent l’effervescence volubile et une sorte d’ostinato qui pousse et entraîne l’inexorable marche des saxophones. Et bien vite les libertés individuelles s’expriment, sans que jamais le collectif ne rende les armes. Ici aussi les thèmes s’engagent dans des arcanes, mais sans que jamais le fil de l’expression ne s’égare. Liberté des solistes, liberté des sources d’inspiration (là je pense à Ornette, ailleurs aux intervalles étirés, distendus, de certains thèmes de Bartók sur tempo lent). Liberté des langages requis, sollicités ou inventés dans l’effervescence de l’instant : ce disque, comme le précédent, me confirme qu’il se passe encore de très belles choses dans la musique que nous aimons.

Xavier Prévost

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Prospectus sera en concert le 11 mai à Coutances pour Jazz sous les pommiers, le 13 à Tours au Petit Faucheux, et le 15 à Nantes au Pannonica

 

 

 

 

 

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26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 16:59

CHARLES LLOYD : «  the sky will be there tomorrow

Blue Note 2024

Charles Llyod (ts, fl), Jason Moran (p), Larry grenadier (cb), Brian Blade (dms)

 

Charles Llyod revient en studio pour la première fois depuis 2017 et signe là un nouveau chef d’œuvre. Accompagné de Jason Moran, de Larry Grenadier et de Brian Blade, le quartet nous donne à entendre un de ces albums qui feront date dans la discographie de celui qui est déjà, avec Rollins l’une des dernières légendes vivantes du jazz.

C’est au printemps 2023, à l’occasion du concert du 85e anniversaire de Lloyd dans sa ville natale de Santa Barbara, en Californie que le projet de ce double album a pris jour sur la base d’un matériau composé de morceaux anciens de son répertoire mais aussi de nouvelles compositions.

La spiritualité de Charles LLyod au ténor s’y exprime en souffle continu. Il faut entendre notamment cet hommage soulful à Billie Holiday ( the ghost of lady day) ou encore ces morceaux à la flute où Lloyd semble prendre la quiétude de l’air et du souffle ( beyond darkness) dans u geste presque chamanique. A 86 ans le saxophoniste de Memphis ne tremble pas. Toujours chez lui ce son puissant et projeté avec force ou douceur et ce lyrisme poignant à chaque instant, à chaque phrase, à chaque mouvement. Avec cette rythmique de rêve Charles LLoyd semble trouver une fois encore un nouvel écrin à ce qu’il a à dire. A tel point que chacun enlumine l’autre. Sa complicité avec le pianiste Jason Moran, compagnon de ses dernières années n’est plus à démontrer. Sans que jamais l’un ne se renie au profit de l’autre, leur tempérament musical se complète comme en photo on fait des contre-jours ou en peinture des clairs-obscurs.

C’est qu’il y a dans cette musique une forme d’unité transcendantale. Une unité de forme c’est évident mais aussi d’intention qui puise dans les tréfonds de l’être pour donner à la musique toute son universalité.

Et cette musique-là semble traverser l’espace et le temps et, tel un calligraphe dessiner l’oiseau et le ciel en même temps.

Jean-Marc Gelin

 

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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 17:47

Pee wee 2024

Monty Alexander (p), Luke Sellick (cb), Jason Brown (dms)

C’est un double hasard de l’histoire. Un hasard bienheureux. Car le 8 mai 2024 quand nous fêterons le 80ème anniversaire du débarquement de Normandie, nous fêterons en même temps celui de l’immense pianiste jamaïcain et légendaire Monty Alexander qui est né le même jour et qui donc, lui aussi fêtera lui aussi ses 80 printemps. Il y a des dates sacrées, je vous dis pas !

Alors, pour cet anniversaire, le pianiste s’est engagé dans cette session enregistrée en France, aux studios Sextanpour laquelle il a choisi la forme dans laquelle il se sent comme un poisson dans l’eau, un trio avec ses jeunes compagnons, Like Sellick à la contrebasse et Jason Brown à la batterie. Après tout c’est la formule qu’il a toujours chéri. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le pianiste de Kingston y frétille. Autant qu’à l’époque d’autres de ses trios avec Ray Brown et Herb Ellis ou encore Mads Vinding et Ed Thigpen. On en passe et des fameuses.

Certes Monty Alexander apparaît ici un peu éloigné de sa marque de fabrique, lui qui fut le maître de la fusion du jazz et du reggae et précurseur du ska. Mais tel un saumon qui remonte à la source, Monty Alexander fête son anniversaire en rendant hommage aux grands pianistes qui l’ont précédé qu’ils fussent straight ou be-bop et qui vont de Peterson à Jamal en passant par Wynton Kelly.

Pour cet album le pianiste revisite quelques standards venus (plus ou moins) de l’époque de la libération et donc qui ont nourri le bebop naissant mais aussi de ses propres compositions.

Comme toujours chez Monty Alexander, quel que soit le tempo, la même fraîcheur dans le jeu toujours marqué d’un optimisme et d’une légèreté charismatiques. A 80 ans, le piano reste son terrain de jeu préféré. Monty Alexander est né un jour où le monde se libérait de l’oppression. Comme s’il en avait été marqué à vie, le pianiste, 80 ans plus tard affiche la même liberté.

Jean-marc Gelin

 

 

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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 16:57
LES DIVAS DU JAZZ en partenariat avec JAZZ MAGAZINE
JEUDI 28 MARS – 20H30

 

Sarah Lenka (Chant), Lou Tavano (Chant), Cecil L. Recchia (Chant), David Grebil (Batterie), Luca Fattorini (Contrebasse), Taofik Farah (Guitare).
Le Jazz et ses Divas
LOU TAVANO, SARAH LENKA, CECIL L. RECCHIA : ces vocalistes, autrices et compositrices singulières incarnent avec bonheur tous les chants du possible du jazz en 2022, du répertoire des "grands" classiques (tels que Misty, You Must Believe In Spring, Moanin'...) aux compositions les plus audacieuses mariant jazz, soul et R&B.
Elles ont toutes publié récemment un album remarquable et ont fait les joies des scènes parisiennes. Célébrées par Jazz Magazine comme figurant parmi les plus belles productions de 2022, les cinq nouvelles divas partent aujourd'hui en tournée. Pouvoir les entendre sur scène le même soir est un événement rare. Accompagnées par des musiciens exceptionnels, elles offrent un voyage aussi sensible qu'inventif dans le plus pur style des clubs de jazz américains.
Plaisirs pluriels, venez découvrir et écouter les plus belles voix actuelles du jazz !
 
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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 10:02
CORNELIA NILSSON    WHERE DO YOU GO?

CORNELIA NILSSON

WHERE DO YOU GO?

AARON PARKS/ DANIEL FRANCK/ GABOR BOLLA

Stunt records

 

Cornelia Nilsson ou the Girl from the North Country Side. Rien à voir avec Dylan mais il n’est pas anodin que cette jazzwoman née à Lund en 1992 soit suédoise. Après avoir fait ses classes sur la scène suédoise et chance suprême accompagné Kenny Barron ou Ron Carter, elle a jugé bon de se lancer avec un premier album en leadeuse où elle s’inscrit dans la tradition bien comprise et respectée des Scandinaves. Un vrai disque de jazz comme on les aime. Rien à voir donc avec les orientations d’une Anne Paceo en France, même si toutes deux manifestent un réel talent et une énergie à toute épreuve. C’est qu’il en faut pour décider de se lancer, faisant entendre ses propres compositions ( “The Wanderer”) qui ne déparent pas avec des reprises fameuses de Monk (“Ugly beauty”) de Bud Powell (“John’s Abbey”) ou l’éternel “East of the Sun and West of the Moon” de Brooks Bowman. Pour se frotter aux géants, il faut de l’assurance et une confiance certaine en son équipage : à vrai dire Cornelia Nilsson a fait appel à deux attelages dissemblables qui confèrent à son Where do you go? (titre éponyme du standard d' Alec Wilder et Arnold Sundgaard qu’interpréta aussi Sinatra) tout son sens!

Un seul album qui, en un montage raffiné de deux styles de jazz témoigne de l’adaptabilité, de la plasticité de jeu de la jeune batteuse. En compagnie du contrebassiste danois Daniel Franck, elle forme une rythmique aux petits oignons pour servir le pianiste américain Aaron Parks et le saxophoniste ténor hongrois Gabor Bolla.

Enregistré en deux sessions différentes, d’abord avec un trio qu’elle pratique volontiers- tous trois vivent dans la capitale danoise, pour quatre compositions, puis en réussissant à donner une autre vision spatialisée de sa musique en choisissant l’Américain  sur six titres. Il en résulte des contrastes saisissants et plaisants : du jazz toujours, avec un pianiste de l’épure, subtilement sentimental sur les ballades, poignant sur un double hommage en somme ( sa composition “For Father” qu’elle couple avec un saisissant “Dirge for Europe” emprunté au grand pianiste compositeur (de musiques de films) polonais Krystof Komeda disparu trop tôt) et un saxophoniste plus torturé, plutôt free qui arrache tout au passage sur “The Sphinx” d’Ornette Coleman ou d’une ardeur inquiétante sur “Saturn’s Return”. Profondément ancrée dans la tradition- elle ne dédaigne pas le tempo bop rebondissant (sur le standard de Monk) qu’elle contribue à installer aux baguettes comme aux balais, jouant des toms plus encore que des cymbales. Elle n’en est pas moins actuelle et charnelle, sachant montrer sa fougue en accompagnement comme lors de quelques échappées fort réussies. Une musicienne à suivre absolument.


 

Sophie Chambon

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15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 17:27
Louise Jallu              Jeu

Louise Jallu Jeu

 

Label Klarthe/ Distribution Socadisc

www.louisejallu.com

 

 

 

 

Proche de l’accordéon, le bandonéon n’est pas associé à la plus éclatante modernité, encore qu’avec le talent de la jeune Louise Jallu qui en est déjà à son troisième album, l’instrument connaisse un singulier éclat, un véritable engouement comme  le fut l’accordéon avec Vincent Peirani dans le sillage de Richard Galliano qui joua souvent avec Nougaro, disparu en mars 2004, auquel on pense beaucoup.

Jazz, chanson, musique contemporaines sont au programme pour cet instrument né en Allemagne pour remplacer l’orgue des églises, transplanté en Argentine pour devenir le roi du tango. Car le bandonéon, c’est évidemment le tango! La musicienne et enseignante, après un album dédié à l'iconique Astor Piazzola en 2021 pour le centenaire de sa naissance, se jette à corps perdu dans ses propres compositions, entourée d’un sextet de jazz choisi avec soin : avec sa vision de l’instrument assurément moins traditionnelle, la jeune musicienne tente de s’émanciper et de sortir de la référence éclatante mais écrasante du maestro, laissant de côté (pour l’instant?) “Oblivion” et autre “Libertango”.

D’un esprit combattif, elle dirige son équipage avec une intensité permanente, gommant quelque peu la mélancolie d’un bandonéon d’ombres et de lumières tamisées pour laisser  passer le bando nouveau faisant fi du (déjà) "vieux tango Gotan". S’il ne pense pas à écrire le futur, le groupe secoue bien le présent, entre patrimoine musical, sirène de police municipale (qui ne fait pas de râle), un Fritz Kreisler qu'elle s'est approprié en le rebaptisant “Pugnani-Jallu” sur son accordéon à soufflet de section carrée qu’elle joue assise ...normalement!

Louise avait commencé en quartet avec Grégoire Le Touvet(piano, claviers), Alexandre Perrot ( contrebasse) et le sidérant Mathias Lévy ( violon) qui lui sont restés fidèles. Mais pour ce programme éclectique qui ratisse large, de Schönberg à Brassens, elle a sorti le grand jeu étoffant et habillant ses titres de la guitare électrique de Karsten Hochapfel entre autre sur “Une milonga blues” bruitiste, du toujours percutant Ariel Tessier et du design sonore inspiré de Gino Favotti.

Comme si Louise Jallu voulait montrer la richesse de son répertoire et des emprunts classiques qu’elle “transfigure” d'entrée dans ce “Schumann et Wozzeck” bandéonisés et enfiévrés dès que le violon paraît, en partant de passages de la sonate en fa dièse mineur op 11 de Schumann et de l’interlude en ré mineur de l’acte 3 de Wozzeck de Berg. L’ intensité mélodramatique de cette première composition sied aux auteurs référés.

Sur les 9 titres de son Jeu, 4 compositions dont 3 milongas  (l’autre danse argentine très rythmée) sont vraiment originales et les cinq autres transformées, arrangées superbement avec l’aide de Bernard Cavanna qui fut son professeur au Conservatoire de Gennevilliers.

Le plus curieux sera la version très personnelle “Mon Boléro” du tube de Ravel, morceau classique le plus joué, hit planétaire, piège à clichés, que Ravel n’aimait pas du tout et qui le fit beaucoup souffrir avant qu’il n’arrive à se lancer dans les 17 minutes obsédantes que l’on connaît, conçues pour la danse-on se souvient alors du ballet de Béjart  avec Jorge Donne. Pour cette composition “charnelle et envoûtante” qui contenait très peu de musique selon son auteur, on peut faire confiance à Ariel Tessier pour installer la base rythmique sur laquelle s’élance la bandéoniste, dans une version épurée avec les pizz légers du violon de Mathias Lévy, prenant le contrepied, n’énonçant jamais le thème, s’en tenant seulement à des variations.

Bach, si elle fait appel à lui en lui "chipant" quelques fragments de l’adagio de la Sonate pour violon et clavecin est quelque peu violenté avec les effets d’orage de Grégoire le Touvet et les perturbations électroniques assumées par Gino Favotti. 

Si la bandéoniste fait preuve d’inventivité dans le détournement des mélodies, on préfère ses compositions actuelles où s’entend l’audace d’un orchestre-écrin comme dans le final, détonant  hommage au conservatoire de Gennevilliers qui ouvrit la première classe de bandonéon en Europe.

Témoignant aujourd’hui d’une identité et d’un style de plus en plus affirmé qui regarde sans a priori toutes les musiques, intègre écriture et improvisation sans sourciller, elle brasse ces divers répertoires joyeusement, avec malice, avec la liberté que lui procure un instrument maîtrisé. Quel potentiel formidable pour une belle équipe à suivre absolument...

 

Sophie Chambon

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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 17:01


     Surdoué de la guitare, n’ayant qu’une seule ligne de conduite, la liberté, Sylvain Luc est décédé brutalement le 13 mars à l’âge de 58 ans, des suites d’un malaise cardiaque, témoigne son épouse, la guitariste classique Marylise Florid.

 

     Adepte de la « guitare plurielle », pratiquant toutes les formes de l'instrument -acoustique, électrique, cordes en acier, en nylon ...- et tous les styles -jazz, classique, brésilien, rock, chansons françaises...- Sylvain Luc se montrait intransigeant avec le son qu’il voulait, nous avait-il confié en 2011, « pur, neutre, bio ». Cette année-là, l’artiste né à Bayonne le 7 avril 1965, avait reçu le Prix Django Reinhardt 2010 de l’Académie du Jazz des mains de Michel Legrand qui avait alors vanté ses qualités « rares ».

 

     Pratiquant la guitare dès l’âge de 4 ans, Sylvain Luc enregistra son premier album, consacré au folklore basque, avec ses frères Gérard et Serge. Après avoir joué dans les bals de la région –la meilleure école- il « monte » à Paris où il se révèle en 1993, avec un album en guitare solo, « PIAIA ».

 

     Il « fait le métier » en accompagnant Catherine Lara, Michel Jonasz puis s’engage délibérément dans le jazz : avec Richard Galliano (son collègue au sein du label Dreyfus), le trio Sud formé avec André Ceccarelli et Jean-Marc Jafet, Michel Portal (son voisin du pays basque), Stéphane Belmondo, mais aussi un autre grand de la guitare Biréli Lagrene (dans deux albums en duos).

 

     Lui qui confiait se situer aussi proche de Michel Portal que de Marcel Azzola, aimait aussi le répertoire de la chanson, les Beatles par exemple, mais surtout les classiques du patrimoine français, Edith Piaf (Richard Galliano & Sylvain Luc -La vie en rose-, rencontres avec Edith Piaf et Gus Viseur. Milan/Universal. Janvier 2015) ou Charles Trenet et Serge Gainsbourg (Standards » chez Dreyfus Jazz. 2009).

 

     Avec son épouse Marylise Florid, concertiste classique et professeur au conservatoire Pierre Barbizet de Marseille Sylvain Luc formait un duo qui avait sorti en 2019 un album (« D’une rive à l’autre » chez Jade) considéré par Richard Galliano comme « un opus d’une grande pureté, d’une musicalité rare, d’une osmose réciproque et profonde. ». Les deux guitaristes qui devaient animer un stage de guitare en Haute Provence du 21 au 28 avril préparaient un nouvel album ce printemps.

 

     Toujours enthousiaste, Sylvain Luc se montrait toujours prêt à découvrir de nouveaux espaces : « Ce qui est génial dans ce métier, c’est que ce n’est jamais gagné ».  Et d’ajouter :« C’était déjà un rêve quand j’ai réussi à vivre de ma musique ».

 

 

Jean-Louis Lemarchand.
 

 

©photos Alexandre Lacombe et Francis Capeau.

 

 

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:34

Grégoire Letouvet (piano, piano électrique, claviers), Léo Jeannet (trompette, bugle), Jules Boittin (trombone), Corentin Giniaux (clarinette, clarinette basse), Thibaud Merle (saxophone ténor, flûte), Rémi Scribe (saxophones ténor & soprano), Paul de Rémusat & Raphaël Herlem (saxophones altos), Alexandre Perrot (contrebasse), Jean-Baptiste Paliès (batterie, percussions)

Malakoff, sans date

Pégazz & L’Hélicon / Inouïe Distribution


 

Un orchestre singulier, et singulièrement mûri par dix années d’existence pour ce cinquième album qui le fait surgir du lot. Un pianiste-compositeur-chef d’orchestre, Grégoire Letouvet, aux pratiques plurielles  : jazz évidemment, au sens le plus large, mais aussi la musique dite contemporaine (comme le jazz qui, de toujours vit, dans son présent), le cinéma, le spectacle vivant, les arrangements pour des grands orchestres (dont l’Orchestre National de Jazz), et pour la chanson…. Une écriture riche, dont les méandres se développent jusque sous les improvisations des solistes. Et des solistes qui tiennent sérieusement la route ! Des compositions signées aussi par des membres du groupe, non seulement pour les 9 plages du CD, intitulé Face A, mais aussi par une mystérieuse Face B, intitulée ‘Murmures’, accessible sur les plateformes. Des musiques qui procèdent de toutes les sources, sollicitées, caressées, bouleversées, magnifiées et dynamitées : comme un manifeste de ce que peut être aujourd’hui une grande formation de jazz (au sens le plus large). Pour la Face B, des petites formations issues de l’orchestre donnent à entendre d’autres voix, d’autres couleurs. Le tout constitue une œuvre plurielle…. singulièrement collective ! À découvrir, urgemment et absolument.

Xavier Prévost

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En concert le 13 mars à Paris au Studio de l‘Ermitage, avec en invitée Leïla Martial

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un avant-ouïr sur Youtube

 

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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 14:39

 

Emil Spanyi  (piano),  Gautier Garrigue  (batterie),   Éric Barret (saxophone ténor)

Dunkerque, juin 2022

Jazz Family JF098 / Socadisc


 

D’abord, immense plaisir d’écouter enfin sur disque ce trio dont Éric Barret m’a dit que j’avais été le premier programmateur, en juillet 2011, au festival de Radio France & Montpellier, où j’ai produit et diffusé sur France Musique les concerts de jazz durant…. 29 ans ! Souvenir marquant car, outre le plaisir de retrouver ce jour-là Éric Barret, et le formidable pianiste qu’est Emil Spanyi, j’écoutais alors pour la première fois le batteur Gautier Garrigue, dont le talent m’a dès ce jour impressionné (impression confirmée au fil des année).

Très grande joie aussi de découvrir un disque enregistré ‘sur le vif’ (live pour les accros au franglais) dans un club unique : le Jazz Club de Dunkerque (https://www.jazzclubdunkerque.fr/), qui depuis des années accueille un groupe pour trois soirées (jeudi-vendredi-samedi), chose devenue rarissime et qui rappelle aux amateurs chenus (et même cacochymes) l’époque (lointaine) où les groupes résidaient à Paris dans un club plusieurs semaines, plusieurs mois, voire... plusieurs années. Trois jours (les 2, 3 & 4juin 2022) pour se trouver, se retrouver, et produire une musique qui respire l’engagement, le risque, la liberté, à chaque mesure, à chaque solo, à chaque improvisation. Une instrumentation inusitée, qui fonctionne parfaitement, et trois solistes exceptionnels dans une circonstance plus que faste. Je n’en dis pas plus : précipitez-vous chez vos disquaires !

Xavier Prévost

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Un généreux avant-ouïr sur la réécoute de l’émission de France Musique ‘Open Jazz’ du 5 mars 2024

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/open-jazz/eric-barret-bienvenue-au-club-4987381

 

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