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27 mai 2024 1 27 /05 /mai /2024 11:15

Artwork 2024

Kenny Barron (p), Immanuel Wilkins (as), Steve Nelson (vb), Kiyoshi Kitagawa (cb), Jonhatan Blake (dms)

 

Tout nouvel album signé du pianiste de Philadelphie est en soi un évènement. Evènement qui, de toutes façons sera encensé par la critique.

Normal, Kenny Barron est une légende. C’est bon, c’est dit, c’est écrit partout et proclamé dans la presse qui est unanime sur le sujet : Kenny Barron est une légende. Cela ne se discute pas. Cela est.

 

Alors forcément nous étions impatients de découvrir à notre tour cet album qui est pré-destiné à devenir légendaire dans la discographie abondante du pianiste dont nous gardons tous en tête les duos sublimes qu’il nous livrait avec Stan Getz sous la houlette du regretté Jean-Philippe Alard. On atteignait alors des sommets desquels le pianiste n’est jamais vraiment redescendu.

Avec Kenny Barron c’est à la fois un pianiste-caméleon et aussi l’éloge de la simplicité. Quel que soit le format dans lequel il s’exprime ( en solo, en duos en quartet), Kenny Barron impressionne par sa façon de…ne pas impressionner et de rendre la musique aussi limpide que dépouillée de tout le superflus. Kenny Barron c’est la science de l’harmonie et du placement au service du verbe. Et il n’est pas étonnant de voir un pianiste comme Alain Jean-Marie porter aux nues Kenny Barron tant ils ont en commun l’art de l’effacement, de la discrétion sublime tout en imposant un style imprégné de toute l’histoire du jazz.

Kenny Barron n’hésite pas à se mettre au service d’un collectif renouvelé comme avec ce quintet pour lequel il est allé chercher le jeune et incroyable saxophoniste Immanuel Wilkins, qui malgré son jeune âge ( 27 ans) s’imprègne des racines du jazz, comme il se plaît à le faire avec son camarade Micah Thomas.

Mais au-delà de cette belle surprise, cet album est aussi un bel écrin pour les compositions du pianiste pour qui l’influence d Monk reste prégnante.

 

Kenny Barron continue d’écrire sa propre légende à l’encre d’une histoire du piano-jazz qui n’est ni sèche ni sur le point de se tarir. La preuve par Barron.

Jean-Marc Gelin

 

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26 mai 2024 7 26 /05 /mai /2024 15:55

C'etait hier sur Jazzbox avec le pianiste Arshid Azarine (pour l'album Vorticity) et le contrebassiste Joachim Govin pour la sortie du Volume 2 de "Tree"

Bonne écoute !

 

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26 mai 2024 7 26 /05 /mai /2024 15:50

Écouter Jazzbox avec Arshid Azarine et Joachim Govin.mp3 par gelin sur #SoundCloud
https://on.soundcloud.com/hiGg9

Écouter Jazzbox avec Arshid Azarine et Joachim Govin.mp3 par gelin sur #SoundCloud
https://on.soundcloud.com/cuS2R

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25 mai 2024 6 25 /05 /mai /2024 17:12
DAS KAPITAL  One must have chaos inside to give birth to a dancing star

Das Kapital    One must have chaos inside to give birth to a dancing star

 

Sortie le 24 Mai  sur  Label Bleu/ L’Autre Distribution

Actus — Maison de la Culture d’Amiens (maisondelaculture-amiens.com)

Studio de l’Ermitage 12 Juin concert de sortie du CD

 

Un disque important pour ce trio de camarades toujours aussi soudés après plus de vingt ans d’activité. Même s’ils ne sont pas du genre à éprouver de la nostalgie, le coup d’oeil nécessaire dans le rétroviseur leur a fait mesurer la distance parcourue et l’évolution de leur musique improvisée depuis 2002. Il ne s’agit pas pour autant d’un travail de collectage des musiques héritées pendant toutes ces années. Si leurs deux premiers albums Ballads and Barricades en 2009 et Conflicts and Conclusions en 2011 étaient consacrés aux influences du passé, aux compositions de ce musicien au parcours extraordinaire et pourtant peu connu, Hans Eisler, exilé à Hollywood avant de revenir à l’Est (créateur de l’hymne national allemand), ils se sont très vite abandonnés à leur propre partition, des chansons sans parole d’une grande beauté.

Difficile de définir leur style mais “ça joue” toujours autant entre eux, gardant mélodie et pulsation, sans aucun dogme, tout à leur seul désir et pour notre grand plaisir, ne s’interdisant rien et surtout pas de mêler traditions, références aimées et indépendance dans la musique qui surgit de cet élan collectif. Du lyrisme enfin qu’ils ne dédaignent pas d’injecter dans leur arc narratif et dramaturgique.

Pendant les cinq jours à Amiens chez Label Bleu, enregistrant en direct dans le studio Gil Evans, ils ont joué à perdre haleine et sorti 41 improvisations dont ils n’ont au final retenu que 7 titres* après une écoute des plus attentives. L’ingénieur-son Maïkol Seminatore, le quatrième homme, a fignolé les thèmes choisis avec des arrangements, recadrements et loupes. Du sur mesure,“sans l’éclat, la distanciation ironique, la violence iconoclaste” des débuts disent-ils.

On arrive à se faire une idée précise de la tonalité de la séance dès la première écoute, tant le climat reste homogène. Une musique toujours aussi énergique grâce à la batterie de Perraud, au lyrisme souvent énervé, écorché des saxophones ténor et soprano de Daniel Erdmann et à la guitare maîtresse de Hasse Poulsen. Un triangle plutôt équilatéral qui ne respecte pas l’arrangement habituel (trop classique pour ces poètes libertaires) de guitare-basse/batterie.

Si Edward Perraud, batteur et percussionniste, coloriste et rythmicien attire l’attention dès l’origine avec ce “Birth” à l’ostinato perturbant, s’il varie ses effets par des ruptures de rythme, il s'avère assagi et plus régulier sur “The River” puis “Earth”;  il brosse largement l’arrière-pays, ce socle sur lequel s’élance Daniel Erdmann inimitable, au timbre identifiable. C’est toujours la même séduction, immédiate, à l’ écoute de ce saxophoniste vibrant, tout en souffle, impressionniste ou fougueux… Plus en retrait semble le guitariste à moins que l’auditeur ne soit moins sensible aux accords de guitare qui s’enchaînent, imparables pourtant. Ce serait sans compter les doux effleurements d’Hasse Poulsen sur ce “Dancing star” en deux parties qui courent sans transition, une délicate musique des sphères; la construction ascendante de Hasse Poulsen, intègre avec bonheur tous les imprévus d’une musique invasive, constamment sous tension jusqu’au final prometteur, annonçant une “First Light” plutôt free rock.

Cet album semble une parfaite illustration en images virtuelles, écho à trois voix souvent irréelles, comme les photos d’Edward Perraud fantasmatiques et troublantes. Une suite continue où l’esprit se recentre autour d’ostinatos et de grondements sourds, le saxophone soufflant volontiers le chaud et le froid, la douceur étant du côté de la guitare.

Un peu plus étonnante est cette citation interminable tirée d’“Ainsi parlait Zarathoustra”. On ne comprend pas vraiment comment fonctionne leur alchimie, mais il est manifeste que cette musique à trois est structurée, parfaitement élaborée entre folk, jazz, rock. Ils continuent leur histoire sans perdre leurs repères. Attentifs, délicats, sans fébrilité excessive, ils savent donner à l’album son unité avec une dimension originale et poétique.

 

*2 plages fantômes poursuivent le supposé final!

 

Sophie Chambon

 

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24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 19:05

Pee Wee 2024 


Bo Van Der Werf (bs), Fabian Fiorini (p), Joris Roelofs (clb), Esther Coorevits (alto), Eugenie Degraigne (cello), Jozef Dumoulin ( clavier, électr.), Laure Bardet (vl), Dré Pallemaerts (dms) A la frontière du jazz, du classique et de la musique contemporaine ce nouvel album d'Octurn, le mythique groupe belge créé sous la houlette de Bo Van Der Werf, nous embarque  dans une fusion entre écriture et improvisation qui ne perd jamais en cohérence. La base de cet album, ce sont des variations autour de l'œuvre un peu méconnue du compositeur Sandòr Veress, compositeur hongrois ( 1907-1992) proche de Bela Bartok.Sur ces bases se mêlent alors acoustique et effets électroniques dans une sorte de plongée dans un véritable univers sonore et musical.Chacune de ces pièces ( ou de ces mouvements) est extrêmement impressionniste et presque narratif, jetant des ponts entre les genres musicaux en toute fluidité et surtout en toute liberté.Le résultat est fascinant et comme toujours avec Octurn depuis leur début en 1996, la musique aux structures complexes devient intelligible et prenante. Il y a dans la complexité parfois ténébreuse à force de dissonances et de rythmiques complexes, une forme évidente qui se dégage. Une sorte de forme cellulaire et organique en mouvement. Au final le travail sur l’œuvre de Veress devient totalement fascinant et captivant.
Jean-Marc Gelin



https://youtu.be/5GwOraxByS0?si=AY2x8UZYwMqg

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24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 16:55

Hervé Sellin (piano & piano électrique) et sur deux plages Claude Egéa (bugle)

Meudon, 13-15 septembre & 8 octobre 2023

IndéSens Calliope Records IC 012 / Socadisc


 

Après l’album «Claude Debussy», enregistré en 2017 pour le même label, et publié en mars 2018 à l’occasion du centenaire de la mort du compositeur (http://lesdnj.over-blog.com/2018/04/debussy-vu-du-jazz-par-herve-sellin-et-enrico-pieranunzi.html), Hervé Sellin se penche sur la musique de Gabriel Fauré (en novembre ce sera le centenaire de sa mort) et celle de Maurice Ravel (qui leur survécut jusqu’en 1937). Cette trilogie a un sens, si l’on veut bien se souvenir de ce que le jazz est allé quérir dans leurs langages respectifs. Alors que pour Debussy il était allé chercher du côté des pièces pour piano, Hervé Sellin puise cette fois dans des œuvres orchestrales et vocales (sauf pour ses digressions très personnelles autour du Prélude pour piano de Ravel). Tout au long du disque, c’est une sorte de déambulation amoureuse dans des trésors de ces musiques : trois moments du Requiem de Fauré, ainsi qu’une mélodie - Après un rêve - et la célèbre Pavane du même compositeur. Pour Ravel on chemine de Daphnis et Chloé à la Rhapsodie espagnole en passant par la Pavane pour une infante défunte ; avec aussi deux digressions en duo piano-bugle autour du Concerto en sol majeur et de Ma mère l’Oye. L’amour de ces musiques, autant que la revendication de liberté et d’imagination, président à cette belle entreprise. Le pianiste interroge les harmonies en les transgressant, effleure les lignes mélodiques en les entraînant vers d’autres voies. Sa science du piano et de la musique, côté classique (sa formation au Conservatoire de Paris) comme dans le jazz (qu’il a pratiqué avec les plus grands avant de l’enseigner dans le conservatoire qui l’avait formé), lui donne la liberté d’enfreindre en magnifiant, de contourner sans manquer l’ultime but, d’intensité et de beauté. Dans le livret du disque il commente pour chaque pièce, de manière limpide, le cheminement autant que l’intention. Dans cet exercice, souvent tenté par les artistes de jazz, de puiser dans le répertoire classique (au sens large : du baroque au vingtième siècle) pour produire leur propre musique, exercice périlleux qui a suscité parfois des déceptions, Hervé Sellin nous offre une fois encore le témoignage d’une incontestable réussite. Au plus haut niveau.

Xavier Prévost

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24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 11:17

Jazz family 2024
Renan Richard-Kobel : (ss); Romain Habert (g), Clélya Abraham (p); Yves Marcotte (cb)Jean-Baptiste Loutte (dms, vc) 



On peut se l'avouer (puisque nous sommes entre nous) nous avions mis un peu de côté cet album lorsque nous l’avons reçu en se promettant de l'écouter plus tard.Et puis les hasards parisiens nous ont conduit un soir de la semaine dernière du côté du Sunside où Crafting donnait leur concert we sortie d'album et à venir y jeter une oreille curieuse. Et là : coup de cœur !Coup de cœur pour ce jeune groupe de talents émergents tout juste sortis du Conservatoire. Il en fallu en effet très peu pour que l'on soit immédiatement happés par la qualité de ces belles compositions magnifiquement servies  par le raffinement d’un groupe en tout point cohérents. Groupe émergent de 5 magnifiques solistes dont aucun ne cherche à en faire trop ou à se laisser aller à un lyrisme exubérant mais cherche au contraire  à se mettre au service du collectif. Sans jamais se départir d’une certaine forme d’engagement. Dans une forme de retenue particulièrement élégant.Dans leur musique s’entendent les inspirations venues de Kurt Rosenwinkel, de pat Metheny ou encore, évidemment de Wayne Shorter. Mais au-delà on y entend aussi une vraie personnalité sur des compositions où la complexité harmonique ne nuit jamais à la fluidité mélodique du propos.Ce groupe a des choses à dire, des univers à raconter et une envie collective.Opération séduction totalement réussie.A suivre de près.
Jean-Marc Gelin 

https://m.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kD78Ax0xz3f6AIfUZThU7VC-eJNf53VMY

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19 mai 2024 7 19 /05 /mai /2024 18:21
FREE FIGHT   Guillaume Belhomme Philippe Robert

 

 

FREE FIGHT   Guillaume Belhomme Philippe Robert

This is our (new) thing

 

Editions Lenka Lente

FREE FIGHT de Guillaume Belhomme & Philippe Robert / Editions Lenka lente

Free Fight qui était paru pour seulement quatre numéros sous la forme d’un fanzine photocopié sur le site le Son du Grisli a été assemblé une première fois par les éditions Camion. Mais ce sont les éditions Lenka Lente qui leur rendent aujourd’hui leur format initial, à l’italienne, avec des illustrations en noir et blanc des pochettes d’albums photographiées à domicile dans leur environnement “naturel”.

On prend un plaisir certain à découvrir les échanges entre deux spécialistes, véritables allumés du jazz ( et de beaucoup d’autres choses) dans un duel à fleurets mouchetés. On suit leur parcours sans toujours bien saisir les passages, relais et associations d’idée entre eux, une entrée en évoquant vite une autre. Ils vont à sauts et à gambades dans les années fécondes, à coup de vinyles de leurs discothèques respectives que l’on aimerait bien découvrir in situ. Une bataille rangée des plus élégantes chez ces deux gentlemen du free jazz aux bibliographies conséquentes qui se sont rencontrés autour de ces musiques des marges. Des lisières même, sans hiérarchie de style ou d’école.

S’ensuit une grande variété de propositions déroutantes parfois, toujours intéressantes dans une sélection limitée à trente-six disques chacun, soit soixante douze articles. Ce qui n’est pas rien et forme la matière d’un bel objet que le format à l’italienne rend facile à consulter. Les adeptes de ces musiques pourront avec une grande liberté d’exploration, suivre, objecter ou proposer d’autres albums remontant des années soixante et soixante dix jusqu'aux années 2010. Ce n’est pas tant la discothèque idéale -idée rebattue et très déceptive au fond, qu’ils nous proposent tous deux que le résultat d'une écoute subjective privilégiant un découpage particulier. Historique donc mais encore contemporain, défricheur, planant ou militant, au delà du Free jazz, Black Power de Carles et Comolli. Ils insistent dans une interview liminaire sur le fait que cette liste argumentée a été dressée sans aucun calcul, aucun quota de nationalités, de genre, d’instrument, et évidemment aucune (auto)-censure, sans suivre l’ordre alphabétique, ni chronologique. Or l’amateur de jazz est un nostalgique et la chronologie lui importe. Il va chercher quels étaient les premiers albums sélectionnés : Jef Gilson in Oeil*Vision en 1962-1964, George Russel At Beethoven Hall chez Saba pour Shirley Jordan et encore Roswell Rudd America en 1965, tous deux indiqués par Guillaume Belhomme qui pousse aussi le curseur le plus loin, jusqu’en 2010 avec Jazz Pa Svenska où s’illustre Mats Gustafsson.

Philippe Robert dégaine avec du free, jazz, rock  : Steve Marcus in Count’s Rock Band de 1969 chez Vortex du saxophoniste Steve Marcus avec Larry Coryell et Guillaume Belhomme répond avec l’impeccable Cecil Taylor  in Garden en 1981 chez Hat Art. Solo à l’index précise-t-il, ce que montre la pochette. On déroule le fil de chroniques écrites d’une plume affûtée, dans un ton qui leur est propre, reconnaissable même sans la précaution d’une exergue signée pour chaque album. Si vous ne connaissez pas bien le groupe, le musicien, le chanteur, vous vous en ferez une idée d’après ces commentaires authentiques évoquant souvenirs et anecdotes qui balayent bien plus large que ce que le titre sous-entend. Que l’amateur se rassure cependant, il reconnaîtra des pépites dans ces albums de Roswell Rudd, Hamiet Bluiett, Frank Lowe, Andrew Cyrille, Steve Lacy, Wolfgang Dauner, François Tusques et Barney Wilen, Colette Magny, Jef Gilson, Joe Mc Phee, Marion Brown, Arthur Blythe, Sun Ra Aux Nuits de la fondation Maeght vol 1&2 en 1970, Mischa Mengelberg, Gunther Hampel avec Jeanne Lee…. car même si les auteurs font reposer leur choix, forcément subjectifs sur le plaisir et la sensibilité, leur expertise n’est plus à mettre en doute. Ce sont  donc les guides rêvés pour creuser la réalité d’une époque et d’une musique parfois incomprise, révélant au passage les conventions et hiérarchies tacites de la société.

 

Sophie Chambon

 

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 14:30

Pierrick Menuau (saxophone ténor), Gaëtan Nicot (piano)

Porz Gwen (Finistère), sans date

Tinker Label 0323011 / l’autre distribution

 

Une connivence nouée voici bien ds années dans les jam sessions angevines, et affûtée par ce duo. Des standards inoxydables (Monk’s Dream, Stablemates….), des improvisations, et des thèmes originaux, dont une belle évocation d’un duo resté dans toutes les mémoires, sobrement intitulé For Wayne & Herbie, pour un jouissif mélange de science musicale et de décontraction. Avec aussi une ‘plage fantôme’ après la fin de The Nearness Of You.  En d’autres termes un beau cocktail de maîtrise du langage et de liberté (le jazz, n’est-ce pas ?). Le texte du livret, signé par le pianiste breton Didier Squiban, évoque une parenté artistique avec la poésie de René Char ou la peinture de Vassily Kandinsky, ce qui est totalement pertinent : le souci de la forme ne bride en rien l’imagination, et j’entends aussi dans cette rencontre les échos d’un univers où s’épanouissaient Lennie Tristano et Warne Marsh. Bref, vous l’aurez compris, c’est de la très très belle musique.

Xavier Prévost

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Le duo est en concert à Paris (Sunside) le 21 mai , et à Nantes (Pannonica) le 22 mai

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Un avant-ouïr sur Youtube

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15 mai 2024 3 15 /05 /mai /2024 16:04
BLACK LIVES  PEOPLE OF EARTH

 

 BLACK LIVES     PEOPLE OF EARTH

 

I Apologize (youtube.com)

Label/Distribution : Jammin colors

 

Après un premier opus en 2022 From Generation to Generation, l’aventure humaniste de Black Lives continue avec ce People of Earth sur les scènes les plus diverses pour ce collectif d’une vingtaine de musiciens originaires d’ Europe, d' Afrique, de la Caraïbe, des Etats Unis, tous regroupés autour du bassiste Reggie Washington et de sa femme, véritable cheville ouvrière de cette formation conceptuelle.

Un propos généreux, un langage efficace car directement accessible pour lutter contre le racisme et les inégalités sociales, un album dédié à tous les enfants du monde. Quinze compositions courtes et enlevées, des songs aux titres explicites (Move, Awakening, Better Days, People of Earth…) créées pour la circonstance, façonnées pendant les tournées en Europe de l’album précédent, portées par des choeurs ajustés, des musiciens de générations différentes venant du jazz, de la soul, du rap, du hip hop, tous unis vers un objectif commun de changement.

Un “feel good” album dont la force réside dans l’énergie du groupe, la croyance en un avenir meilleur à condition d'agir sans plus perdre de temps. Une remarquable cohésion sous-tend l’album, à écouter d’une traite comme le résultat d’un esprit de groupe engagé et créatif. A la différence des albums explosifs pleins de colère, de rage des années soixante -encore que le poème “I apologize” dit par Ezra Schwarz Bart fasse ressurgir l'esprit de l'époque, c’est l’espoir en un monde différent qui prévaut sans pour autant tomber dans un enthousiasme béat. Cet optimisme surprenant quand on songe à notre époque si anxiogène et brutale, reste militant, festif, irrigué d’une fougue communicative, de la joie d’être et de jouer ensemble. On retrouve autour de Reggie Washington de sacrées pointures, le pianiste Grégory Privat, les batteurs Gene Lake, Sonny Troupé au tambour ka, les guitaristes David Gilmore (solo sur “Better Days”), Jean Paul Bourelly, aux saxophones ténor Jacques Schwartz Bart, Marcus Strickland et notre sax alto toujours enthousiaste Pierrick Pedron dans deux titres “Valley of Kings” de David Gilmore et “Jubie’s Jones”. La suite ainsi composée en écho au mouvement Black Lives Matter dresse un état des lieux d’une certaine musique noire entre Afrique, Antilles, Amérique. Entre doux rêve et folle utopie? Peut-être mais ce sont aussi des armes de résistance qu’ils nous proposent. Si l’album commence avec la belle voix de Christie Dashiell sur l’encourageant “Friendship” accompagnée par le Fender de Federico Gonzalez Peña, c’est Sonny Troupé qui rythme aux diverses percussions avec tout l’entrain qu’on lui connaît  “On sèl rèv”, un final porté par des choeurs émouvants.

Alors prenez vite date pour aller découvrir cet été ce formidable ensemble dans les festivals hexagonaux près de chez vous...

 

Sophie Chambon

 

  

 

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