XAVIER RICHARDEAU
A CARIBBEAN THING
Label Continuo Jazz / UVM Distribution
Sortie du CD le 20 Octobre
Concerts le 30 novembre et le 1er décembre au Duc des Lombards
Xavier Richardeau revient avec un album tout indiqué pour ces vacances d’automne, un album qui parle de la Caraïbe qu’il aime et connaît bien puisqu’il réside à Gosier depuis quelques années.
Personnalité originale, ce natif de Charente-Maritime a un parcours plutôt atypique, une passion chevillée au corps pour le saxophone baryton et ses graves puissants dans la lignée de Gerry Mulligan et du bebop après Harry Carney chez Duke Ellington. Quand il a commencé, les barytons n’étaient pas légion (François Corneloup bien sûr) et n n’avaient pas la côte … aujourd’hui les temps ont changé, Céline Bonacina a su s’imposer.
D'un apprentissage à la dure, dans les orchestres de bal, le goût lui est resté d’un jazz qui swingue, de la chanson et des belles mélodies.
Avant de se prendre d’amour pour les rythmes et musiques des îles, Xavier Richardeau, soliste au seul baryton, était connu dans la capitale pour animer des clubs : si le concert de présentation de son prochain CD a lieu au Duc des Lombards, c’est une scène qu’il connaît bien puisqu’il y a dirigé quelque temps son orchestre.
Les boîtes de jazz, il aime toujours puisqu’il a recréé un New Ti Paris en Guadeloupe où il programme encore des concerts. Déterminé et incorrigible.
A Caribbean Thing est son hommage en sextet aux musiques d’une vie, musiques antillaises, jazz qui pulse et fait danser : dix compositions de la plume du saxophoniste dont certaines sont co-écrites avec la chanteuse Véronique Sambin et une seule reprise “Sous le ciel de Paris” transformée en reggae plus encore qu’en biguine dans un arrangement qui modernise et intensifie la valse originelle.
Autre surprise d’importance, cette fois Xavier Richardeau ne s’entête plus au seul baryton mais joue plutôt du soprano pendant tout l’album en résonance avec le ténor de Jocelyn Ménard, un Québecois bien acclimaté lui aussi à la Guadeloupe. La seule occasion d’entendre son instrument de prédilection, ce sera sur “Waves and Wind” très structuré hard bop.
Xavier Richardeau semble avoir changé de cap avec ce nouvel instrument de la famille des sax et dans des titres comme “Sonnélavérité”, il aime à combiner les timbres du soprano et du ténor avec une intervention enlevée de Leonardo Montana au piano.
Si sa musique a évolué, “Linea Oceanica” reste une ballade nostalgique, rappel des origines et de son tropisme pour l’océan. Le saxophoniste n’hésite pas à reprendre certains titres d’un des premiers albums qui l’ont fait connaître en 2002, Hit and Run en les fortifiant : “a Caribbean Thing” ouvre l’album auquel il donne naturellement son nom en laissant place à la rythmique antillaise de Régis Therese et Yoann De Danier qui groovent de façon tendue mais réjouissante. “Broussanova” est devenu une vibrante “Broussa Samba” des plus festives. Sur “Blue Sunlight” c’est au tour d’Anthony Jambon de laisser parler sa guitare. Car le saxophoniste a su écrire pour mettre en valeur chacun de ses complices.
Les compositions s’enchaînent en une tresse plutôt organique et s’écoutent d’un trait : elles donnent un aperçu des terres et imaginaires arpentés depuis toutes ces années sans verser pour autant dans la nostalgie. Un album qui sait rassembler et faire tenir les épisodes et étapes d' une vie de musique.
Sophie Chambon