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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 11:20

VIctime d’un accident de ski pendant les vacances de Noël, Claude Nobs, fondateur et directeur du Montreux Jazz Festival est décédé à l’hôpital de Lausanne le 10 janvier à l’âge de 76 ans. « Conformément à son souhait, la reconnaissance de Claude envers Montreux sera célébrée lors d’un évènement tout en musique dont la  date sera communiquée très prochainement et qui sera suivie d’autres manifestations à New York et Londres », a annoncé le Montreux Jazz Festival.
Fan de jazz dès sa jeunesse, l’ex apprenti pâtissier avait réussi  à faire vivre pendant près d’un demi-siècle –la 47 ème édition est programmée du 4 au 20 juillet prochain- un festival de jazz dans une cité résidentielle prisée initialement par les amateurs de grand air et de …vins légers issus des vignes accrochées aux coteaux voisins . Harmoniciste occasionnel, patron de la filiale suisse de Warner, un temps comptable de l’office du tourisme de Montreux, Claude Nobs va fonder en 1967 le Montreux Jazz Festival qui devient bientôt une référence dans la ronde des festivals de l’été.
Très vite, ce petit homme malicieux et malin ouvre la programmation aux musiques voisines du jazz, le rock et même la pop.  Il défendait cet œcuménisme qui faisait frémir les fans purs et durs : « Pour attirer la foule, je dois engager une vedette, confiait-il en 1996, le génial inconnu ne suffit pas hélas. » Au-delà de ces raisons économico-financières, Claude Nobs revendiquait par goût personnel cette ouverture à tous les styles musicaux : « On me demande toujours pourquoi je conserve le mot jazz dans l’appellation du festival. C’est simple. Pour moi le jazz est bien plus qu’un style de musique : c’est un état d’esprit, une expression de liberté, un partage des émotions ».

 C’est ainsi que chaque année, pendant une quinzaine de jours, Montreux devenait une vaste kermesse musicale où cohabitaient tous les genres musicaux et tous les publics. Sur le livre d’or du festival, on retrouve aussi bien Charles Aznavour, les Rolling Stones, David Bowie que bien sûr les géants du jazz, à commencer par Miles Davis qui fit ici l’une de ses dernières apparitions publiques au cours de l’été 1991 et auquel Claude Nobs a dédié l’une de ses salles de concerts.
Doté d’un sérieux sens des affaires, Claude Nobs avait rapidement  développé les activités du festival, en ouvrant un site internet dès 1995, en publiant sous son label les enregistrements effectués à Montreux, en créant une gamme de produits dérivés et en attribuant, moyennant finance, la marque « Montreux Jazz Festival » à plusieurs festivals en Europe mais aussi aux Etats-Unis.  Il suffira désormais d’écouter un cd « enregistré à Montreux » (Warner a publié une intégrale en 20 CD voici dix ans) pour retrouver toute cette joie de vivre et de partager qui constituait la vraie carte d’identité   de Claude Nobs.
Jean-Louis Lemarchand
 

 

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 11:12

Spectacle de Louis Caratini et direction musicale de Patrice Caratini


Elle restera comme « la « mécène iconique du jazz, la baronne Pannonica de Koenigswarter, née Rothschild (1913-1988). Dans sa maison de Weehawken (New Jersey), dominant Manhattan, au milieu de ses chats (122 !), elle accueillait les jazzmen. De 1961 à 1966, Nica, comme on la dénommait familièrement, s’amusa aussi à photographier ses hôtes avec un Polaroïd et à recueillir par écrit leurs trois vœux. Publié de manière posthume par sa petite-fille, l’ouvrage (« Les musiciens de jazz et leurs trois vœux. Pannonica de Koenigswater. Editions Buchet Chastel.2006) contient 300 témoignages, révélant des personnalités fortes, touchantes, drôles.
Louis et Patrice (son père) Caratini ont décidé de faire vivre ce livre unique. Dans un club de jazz, le Birdland, ils sont quatre comédiens à proposer un florilège de ces vœux. Du plus bref –« je veux être blanc » de Miles Davis- au plus élaboré –un grand texte de Lionel Hampton sur le jazz, ses émotions, sa naissance, son évolution- ils nous donnent à saisir la condition, les aspirations des jazzmen qui comptaient dans les années 60. Les comédiens les font littéralement vivre ces vœux, (re)constituant en quelque sorte le monde idéal rêvé des jazzmen.
 

 

Cara007

Nous voici dans ce lieu sobre aux allures d’atelier, de workshop de Greenwich Village, transportés à la grande époque du be-bop, du hard-bop, les acteurs, fidèles aux textes, improvisant dans l’interprétation. A l’unisson du quartet constitué par Patrice Caratini (basse), Alain Jean-Marie (piano), André Villéger (saxophones) et Julie Saury (batterie) déroulant –totalement en acoustique et c’est un plaisir rare- les grands airs de l’époque, à commencer par les titres en hommage à la baronne, Nica’s Dream, de Horace Silver, qui donne son nom au spectacle, ou Pannonica de Thelonious Monk. Le grand’prêtre du be-bop est bien sûr là, non seulement en portrait projeté sur le mur mais aussi par une table de ping-pong (il y était redoutable) qui voit s’affronter Caratini (père) et Saury (fille de Maxime).

Les 90 minutes-le temps d’un match de foot- passent vite au rythme des mots lancés par quatre comédiens (talents en devenir) bien inspirés et souvent déjantés et des phrases musicales balancées par quatre musiciens confirmés habités par la flamme de l’improvisation. Un spectacle franc et frais qui valorise l’ouvrage de Pannonica de Koenigswarter et invite à se plonger dans sa lecture et, ce qui n’est pas le moindre de ses bienfaits, à réécouter la vingtaine de compositions dédiées à cette drôle de baronne.

 

Jean-Louis Lemarchand

 

 

Nica's dream Caratini AFFICHE40x60

Nica’s Dream. Adaptation et mise en scène Louis Caratini. Direction musicale Patrice Caratini. Les musiciens : Patrice Caratini, contrebasse,Alain Jean-Marie, piano,Julie Saury, batterie,André Villéger, saxophones (ténor et soprano). Les comédiens : Benoît Felix-Lombard,Pierre-Antoine Chevalier,Olivier Dote Doevi, Renaud Boutin

Les 10 et 12 janvier (19 h), dimanche 13 janvier (15 h), Théâtre de l’Opprimé. 78/80, rue du Charolais - 75012 PARIS. Réservations 0143404444. Et aussi 26 février à Fontenay Sous Bois, Salle Jacques Brel et 28 mars à Alfortville, Pôle Culturel.

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 21:49

 

Un article paru cette semaine dans la presse (*) mérite que l'on cite ici quelques-uns des chiffres mentionnés concernant le statut des Intermittents du spectacle :

 

Cotisations reçues en 2010 :    232 millions d'euros

Prestations servies             : 1.260 millions d'euros

 

soit un déficit de près de 1 mds d'euros

 

Le régime contribue ainsi pour 1/3 au déficit de l'Assurance Chomâge

et ne concerne pourtant que 3% des demandeurs soit environ 106.619 personnes concernées.

 

Le nombre des bénéficiaires du statut augmente pourtant d'environ 1% par an.

 

 

Le taux de "Permittents" (emploi par un même employeur d'intermittents de façon permanente) est de 15%

 

 

 

De quoi se poser la question de l'après intermittence, face à un régime dont il n'est pas interdit de douter de la pérennité,

 

Quel statut et quelles régulations du secteur pour demain ?

C'est à l'évidence une porte ouverte que l'on enfonce là mais aussi une réflexion à laquelle tous les acteurs du champ culturel devraient s'atteler d'urgence.

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

(*) Les Echos - vendredi 4 janvier p.15

 


 

 

 

 

 

 


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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 18:35

Les gagnants du concours sont:

Alain Claverie
Loix Blondiaux 
Cecile

et recevront un cd du live Horellou / Burton chez eux envoyés par le label DTC records.

dtcrecords

Notez qu'il n'est pas trop tard pour se rendre au deuxième concert ce soir lundi 14 janvier (20 et 22 h)

 

 

 

-----

Gaël HORELLOU quartet accueille le saxophoniste ténor américain Abraham BURTON pour l'enregistrement de leur cd qui se fera, live, au Duc des Lombards à Paris les 13 et 14 janvier 2013 pour quatre concerts (deux concert à 20h et 22h).

En 1995, alors de passage à New York, Gaël Horellou découvre Abraham BURTON au Lenox Lounge de Harlem dans le groupe du batteur Louis HAYES. A cette époque, Burton joue du sax alto et pour le saxophoniste alto français, c'est une découverte renversante. Depuis ce jour, Horellou suit la progression de ce jeune saxophoniste à travers ses disques chez Enja (Closest to the sun, Cause and Effect). C'est en 2009 que Horellou franchit le pas lorsque Burton se produit au festival Jazzycolors avec son trio composé des batteurs Nasheet Waits et Eric MacPherson. Il va à la rencontre du saxophoniste américain, qui est passé au saxophone ténor avec un jeu lyrique dans la lignée coltranienne, et les deux musiciens se trouvent rapidement. Depuis cet époque, ils travaillent dans le studio new-yorkais de Burton en off sans jamais s'être produits sur scène à ce jour. Habitué à ce type d'enregistrement live (en quartet et en sextet) avec son label DTC records, Horellou lui propose à nouveau de l'enregistrer avec son quartet, composé du fidèle Antoine Paganotti, Etienne Déconfin pianiste lumineux et du contrebassiste Viktor Nyberg, avec pour invité le grand Burton.

La rencontre sur scène sera déterminante pour les deux musiciens alors qu'ils ont déjà des parcours et une identité bien marqués. Entre la fulgurance lyrique et rythmique du français et le son énorme et le poids de l'héritage de l'américain, les concerts des 13 et 14 janvier promet quantité de vertiges et d'étincelles lumineuses.

 

CONCOURS

Pour l'occasion, Les DNJ vous propose un petit concours qui vous fera gagner le cd, une fois produit, qui sera le fruit de ces deux concerts parisiens.

Pour cela, répondez correctement à ces deux questions:

1 - Abraham Burton a été l'élève d'un saxophoniste américain bien connu. Ce profsseur disait de Burton qu'il était son élève préféré. Qui est ce saxophoniste?

2 - Gaël Horellou a enregistré un cd enregistré en concert avec un batteur américain bien connu en France. Qui est ce batteur?

 

Pour répondre, envoyer un mail avec vos réponses à: lesdnj.com AT gmail.com.

 

 

13&14JANV GaelHORELLOU-1

 

 

 

Pour "goûter": Abraham Burton trio avec MacPherson et Nasheet Waits

 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 11:38

Que reste-t-il de 2012 ?
Jazzmiscellanées

Alors que certains s’interrogent déjà sur ce que reflète la rentrée de janvier 2013, attardons nous encore un instant sur l’année qui vient de s’écouler… Coup d’œil nostalgique dans le rétroviseur.
Alors que reste t-il de ce souffle intimiste qui irrigua notre vie « véritable » ?

Je me souviens de cette année, longue, sans m’en souvenir vraiment, je me souviens en général de la frénésie de détails plus que du calme de l’ensemble,
Je me souviens  du « a »  aussi bien que du «  z «  et de livres dont celui de Frank Bergerot sur Miles, une somme évidemment écrite par l‘un des observateurs les plus érudits  de cette musique, du dernier bijou de l’écrivain du jazz Alain Gerber, au titre étonnant  Petit dictionnaire incomplet des incompris du jazz , les publications de Bertrand Dicale aux éditions TANA sur Paris et New York en 50 chansons …

Je me suis réjouie de la naissance d’un nouveau label Vision fugitive, projet émouvant dont on ne peut qu’ espérer qu’il s’inscrive dans une certaine durée.

Je repense avec bonheur à quelques coups de cœur pendant les concerts,  en écoutant le jazz vivant, celui que l’on peut voir dans les festivals :

Jazz à la Tour d’Aigues et le Solo à trois de Guillaume Séguron qui me fit plonger dans la complexité d’une musique  aux accents secrets. Je le remercie de m’avoir livré quelques-unes de ses réflexions, d’avoir pu alimenter mon imaginaire
en ma passion du cinéma à celle de la musique et du jazz en particulier. J’ai ainsi retrouvé et découvert un nouvel Anthony Mann, metteur en scène encore trop méconnu. Ah ! L’idée d’Alain Gerber s’applique parfaitement au cinéma...   

 

  Baugin.jpg

Lubin Baugin

 

Jazzcampus en Clunisois en août finissant avec la formidable soirée des Etrangers familiers,  et leur « Salut à Georges Brassens », populaire, nostalgique et vibrant,  comme les chanteurs qui retrouvèrent ……le parfum unique de l’ami Georges .

Au festival de DJAZZ 51 à Reims, Matthieu Donarier dessinant à la pointe fine de son saxophone des Live forms, entre épure et passion avec un trio fidèle sur le versant d’un jazz organique autour de Brassens, de Satie, et de compositions originales.
Une musique qui respire, intelligente et libre, sans éclats mais délicate, à l’image du leader et de ses compagnons qui se connaissent depuis 15 ans déjà.
Et ça a fait « boum » avec  « Il pleut dans ma chambre », du swing à l’état pur, chanson du « fou chantant » astucieusement revisitée qui redonne l’ envie impérieuse de battre du pied, les « gratouillis » de guitare - que Manu Codjia me pardonne- j’aime les friselis d’un des plus hendrixiens de nos guitaristes .Et ainsi,  je ne peux finir sans évoquer le délirant trio de Journal Intime, autour de Marc Ducret au Moulin du Jazz à Vitrolles.
J’ai  mieux compris pourquoi j’aimais suivre ces musiciens qui n’ont pas perdu leurs repères, possèdent toutes les références et les codes mais savent s’en affranchir. Tout n’est peut-être pas perdu pour la musique actuelle, the best is yet to come…

Sophie Chambon

 

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 22:46

 

ECM 2012

Nik Bärtsch (p), Sha (clb, as), Björn Meyer (b), Kaspar Rast (dms), Andi Pupato (perc), Thomy Jordi (b)

 NBLIve.jpg

C'est un double album live que nous livre le pianiste helvétique et son groupe Ronin, que Nik Bartsch a créé il y a plus de 10 ans. Réaliser un album double, pour une musique qui ne cesse de cultiver son jardin autour de la musique répétitive sur les traces d'un Steve Reich ou d'un Philippe Glass relève en soi d'un vrai pari. C'est en effet prendre le risque de la longueur, sorti de son contexte "live" et donc prendre le risque de lasser l'auditeur. Et pourtant curieusement, le pianiste Zurichois n'ennuie pas. Bien au contraire. Car, toute minimaliste que soit la musique de Nick Bartsch, elle parvient à créer tout au long des ces 2 heures des effets de surprises et des reliefs, et surtout des mises en tensions qui fascinent toujours. A la limite de l'hypnose. La musique tourne sur elle-même, répète inlassablement le même motif en boucle jusqu'à créer une attente aiguisée et presque insupportable. Mais, comme dans toutes mises en tension, le procédé alterne ici avec des phases de libération de l'auditeur lorsque celui-ci se trouve un tant soit peu libéré des ostinatos et des motifs répétés qui enferment à la limite du stress dans un système d'écoute cadenassé. C'est le cas chaque fois qu'apparaît un nouveau motif qui rompt avec le précédent ou lorsqu’un soliste apparaît. Ici ou là les motifs musicaux émergent dans des sortes d'apparitions furtives, sortes de fantôme musicaux que l'on suit et que l'on perd rapidement. Et ce que nous aimions en studio prend alors ici une autre dimension en "live" puisque ces phases de libération concernent non seulement l'auditeur mais aussi les musiciens eux-meme qui sont brièvement appelés à lâcher un peu le cadre étroit. Les tourneries se font alors dansantes et l'énergie circule sur elle-même, cycliquement et de manière totalement convaincante. Envoûtante et percussive la musique de Nick Bartsch qui ne manque pas de groove, invite à la transe même si la pianiste préfère que l'on parle à son propos de musique "Zen-funk" .

Il y a dans cette musique des références évidentes à la musique contemporaine (on l'a dit) mais aussi des riffs de basse funk voire encore des systèmes musicaux tirés la musique rituelle japonaise ( « Ronin »  n’est-il pas le nom donné aux Samouraïs sans maîtres). La musique n'y est alors plus appréhendée comme une performance de musicien mais avant tout comme un ensemble systémique, une organisation architecturée. Et la vraie performance c’est que loin d'être glaçante ou cérébrale, cette musique-là parvient néanmoins à créer chez celui qui l’écoute une totale fascination qui ne le lâche pas.

Jean-Marc Gelin

 

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 08:09

 

Yoann Loustalot (tp, fgh), François Chesnel (p), Blaise Chevalier (cb), Antoine Paganotti (dms)

Fresh Sound New Talent 2012

 loustalot.jpg

 

Yoann Loustalot n’aime pas les grands coups d’éclat. Ce n’est pas son style de jeu. Non pas que ce jeune brillant trompettiste n’ait pas les moyens de s’affirmer comme un de ceux qui mordent dans l’instrument et enchaîne des trilles avec la puissance d’un Freddie Hubbard. Loin de là. Simplement ce n’est pas son style à lui. Loustalot vient plutôt de l’école de Miles mais aussi d’une certaine école de la trompette classique qui le pousse à affirmer avec une certaine amplitude les lignes mélodiques sans chercher jamais à en faire trop. Juste, prendre le temps de jouer avec les résonances de l’instrument. Résonances qu’il semble projeter dans les airs et qui retombent en nuées harmoniques.

Ils se connaissent bien avec le pianiste François Chesnel pour avoir participé à de nombreux projets ( Notamment le magnifique « Kurt Weill Project ») et ce qui se perçoit dans ce tout dernier album du trompettiste c’est leur forte proximité, leur entente intime dans l’expression poétique de la musique. Car c’est bien ce que véhicule cette musique-là : une déambulation rêveuse. Une ballade musicale. Et sa technique exceptionnelle n’est pour Loustalot que le moyen d’exprimer cela. De faire passer l’émotion dans une simple tenue de note. Il y a chez Loustalot  une extrême maîtrise de son instrument et de la qualité de son son. Le jeune trompettiste-bugliste peut facilement et avec la même légèreté naturelle passer du grave à l’aigu en contrôlant comme il le veut son vibrato. Jamais dans l’exubérance, Yoann Loustalot affirme sereinement le musicien qu’il est. Un musicien rare qui, comme chez un Rava ou surtout comme chez un Paolo Fresu s’empare de l’improvisation pour la porter au comble du sentiment. Assez joliment fait et totalement convaincant.

Jean-Marc Gelin

 

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 07:53

 

Toute l’équipe des DNJ vous souhaite pour 2013 une nouvelle année au groove impétueux et une année aussi joyeuse qu’un chorus du Roi Louis un jour de Mardi Gras.

 

En 2013 plus qu’hier et moins que demain, restons open minded !

 

         

 

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 10:22


PIERRICK-PEDRON---KUBIK--S-MONK-.jpgACT 9536-2
Production Giant steps



J’avoue avoir tardé à chroniquer ce nouvel album de Pierrick Pedron, bien que ma curiosité soit toujours en éveil quand il s’agit de ce musicien. J’ai résolu de le suivre après la découverte de  Deep in a dream qui lui avait fait traverser l’océan pour enregistrer là bas, en Amérique, au pays du jazz.
Puis, à chaque nouvel album, c’était comme feuilleter  une page décisive du livre de Pedron,  suivre un moment d’une carrière qui ne s’annonce pas telle, mais qui se  construit sûrement, se fortifie de nouvelles expériences, de tentatives qui essaient de réunir les différentes facettes de sa personnalité et de sa culture .
Donc  Pierrick Pedron revient à Monk et cela pouvait faire peur : comment osait-il s’attaquer au roc aride et tranchant, à ce géant bancal et inimitable, ce pianiste fou et génial ? Aux côtés de Monk, toute  la fine fleur du jazz moderne de l’époque a défilé, les batteurs Kenny Clark, Art Blakey, Max Roach, le contrebassiste Oscar Pettiford,  le trompettiste Clark Terry… Avec ses fidèles complices, choisissant la forme du trio  -elle est là la signification du titre ? Un trio superlatif, puissance trois- cette belle formule classique et pure, Pierrick Pedron fait entendre la formidable musicalité de la musique de Monk dans ses versions de  «Ugly beauty», « Evidence », «We see», «Trinkle, Tinkle» du pur Monk, des « tubes » que le saxophoniste reprend avec intelligence, délaissant cependant  l’incontournable « Round midnight » ou « Misterioso ».  Une fois le répertoire établi, comment jouer ce Monk pur jus, ces standards monkisés à souhait dans une formule simple mais sans piano ? Avec une rythmique infernale, puissante et souple, hyper réactive, qui supplée l’absence d’harmonies. Un sacré défi et pourtant cette audace se révèle payante. Car on entend dans ces reprises le chant, la mélodie de l’original. Sans trahison, ni copie, sans pastiche ni modulation. Kubik’s Monk  tient du hasard, « the music of chance », du résultat d’une séance qui a bien tourné avec les formidables  Franck Agulhon, Thomas Bramerie, et Ambrose Akinmusire, trompettiste « guest » sur trois titres, sans oublier le fidèle arrangeur Vincent Artaud.
Onze petites pièces pas si faciles, car il faut entrer dans la logique de Monk, s’adapter à sa vision des choses, de la musique, des notes : reproduire en l’adaptant une architecture complexe qui paraît cependant  claire, une «  toile en trois dimensions » à la  façon des cubistes. Pierrick Pedron avoue, quand il regarde les partitions, « voir des cellules de notes répétées, qu’on peut lire à l’endroit ou à l’envers ». Une curieuse géométrie spatiale, une énigme à résoudre sans perdre de temps. Exubérant et surtout ébouriffant. A écouter sans tarder ! Et pourquoi pas avec les originaux en tête, Monk tout près ?
Sophie Chambon

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 10:17

Louis-JOOS---THELONIUS-MONK-volume-2.jpgTHELONIUS MONK (1954-1956)
Louis Joos  volume 2
BD JAZZ 2CD + 1 Bande dessinée
www.bdmusic.fr
Dessin et scénario LOUIS JOOS

Voilà pour les fêtes une idée intéressante : écouter  le volume 2 de la collection BD music, consacré à Thelonius Sphere Monk avec une sélection attentive de deux CDs qui donnent un des meilleurs aperçus de la « carrière » discographique de ce fou génial, formidable pianiste !
Le jazz c’est du noir et blanc, et souvent des photos ! A moins que ce ne soient les sublimes planches encrées de Louis Joos que l’on met en musique avec quatre albums réunis dans ce précieux écrin. Quand le dessinateur  (et pianiste) Louis Joos s’installe à sa planche à dessin, il restitue le « melting pot » musical new yorkais. C’est un bonheur intense de plonger dans sa vision de Manhattan, cette vibrante évocation des rues de New York,  la dernière planche, comme un clin d’œil à  Woody Allen.  Les albums choisis  par Christian Bonnet furent enregistrés entre 1954 et 1956, en solo, trio, ou en combo, et chacun est présenté  avec une vignette de la pochette et un texte soigné de l’auteur.
Magnifique début avec ce  Portrait of an ermite de 1954, capté à Paris, en solo pour la première fois, dont l’excellent Henri Renaud soulignait la formidable conception rythmique, le « tempo intérieur ».Suit l’album historique Thelonius Monk plays Duke Ellington, paru en 1955 sur Riverside ; c’est le premier album où Monk ne joue pas ses propres compositions. Cette idée de présenter le pianiste sous un jour plus aimable, de faire oublier sa réputation de pianiste « maudit », connaîtra un réel succès.
Sur le deuxième CD, on écoutera un disque de standards  de 1956  The Unique Thelonius Monk  où Monk avec Art Blakey (dm) et Oscar Pettiford (b) revisitent des thèmes de Gershwin, Richard Rodgers, Vincent Youmans... Enfin il était temps de n’enregistrer que des albums « cent pour cent » originaux, monkiens avec le génial (mais cauchemardesque à l’enregistrement )  Brilliant Corners  où s’illustre Sonny Rollins. Citons un autre spécialiste de Monk, Laurent de Wilde :  « Jamais Monk n’a été aussi loin dans son souverain mépris des règles… Rien n’est carré, tout est de guingois...La tyrannie de sa mélodie singulière est totale, et l’improvisation, plus que jamais est totalement asservie. »

Un résumé discographique sans faute avec des illustrations superbes, que demander de plus ? Voilà un nouveau numéro de l’excellente collection BD music à se procurer ! Vite !
Sophie Chambon

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