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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 18:43


Jon-Hendricks-singing-at-the-Duc-des-Lombards-120212.jpg« It’s from hard work that you find the joy because then, you leave a part of you inside ».

Ce sont ces mots que Jon Hendricks m’a adressés à 1h30 du matin sur le perron du Duc des Lombards, vêtu d’un magnifique manteau gris à fins carreaux, avant d’être happé par son taxi !
Silence dans mon cœur…

Jon Hendricks est un arbre…
Cet arbre donne naissance à des branches qui donnent elles-mêmes d’autres branches...jusqu’à l’infini.
Tel est l’image que l’on peut lui donner.
Car Jon Hendricks est un « père créateur» à de multiples égards.

 

Photo - Yael Angel

 

Il est tout d’abord l’initiateur du Vocalese, un style de chant qui utilise la voix comme un « instrument parlé » lui  permettant de chanter avec des paroles des mélodies et des improvisations à l’origine purement instrumentales. C’est avec le trio Lambert, Hendricks & Ross qu’il portera ce style à travers le monde et à son sommet. Il a ainsi inspiré toute une génération de vocalistes (dont Kurt Elling, Mark Murphy, les Manhattan Transfer, les New York Voices, Bobby Mc Ferrin, Al Jarreau et bien sur d’innombrables autres chanteurs qui marchent sur ses traces, dont l’auteure de cette chronique).

Il est encore un parolier prolixe grâce auquel nombre de mélodies sont entrées dans le répertoire du jazz vocal. Qui se douterait que des morceaux tels que (et entre autres) « I remember Clifford » de Benny Golson, « I mean You », « In Walked Bud » et « Reflections » de Thelonious Monk, « Four »  de Miles Davis ou « Moanin’ » de Bobby Timmons lui doivent de pouvoir être chantés ?

Il est enfin le piler d’une grande famille à laquelle il a transmis l’amour de la scène et du chant et nous en avons eu la preuve éclatante lors de ce concert du 2 décembre 2012.

C’est en effet entouré de ses deux filles chanteuses Michele et Aria, mais également de deux de ses petits-enfants d’environ 6 et 10 ans que « la grande famille Hendricks » est montée sur la scène du Duc, accompagnée par Bruno Rousselet à la contrebasse, Philippe Soirat à la batterie, Olivier Temime au saxophone Ténor et Arnaud Mattei au Piano. Chacun avait sa place, et l’on sentait bien que chacun jouissait d’une entière liberté d’expression à ses côtés.

 

 

[vidéo Yael Angel]

 

 

 

Ce géant du jazz vocal a aujourd’hui 91 ans. Il n’a toutefois rien perdu de sa superbe. Elégant à souhait mais naturel comme il l’a toujours été, jovial, fraternel avec chacun, il dégageait une douceur et une bonté qui à elles seules remplissaient les cœurs, avant même qu’il ait chanté.

Avec Michele et Aria, Jon Hendricks a égrené plusieurs de ses arrangements et lyrics : notamment « Come on Home » et « Doodlin’ » d’Horace Silver, « One O’Clock Jump » de Count Basie, « Four » de Miles Davis, et « Everybody’s Boppin’» de sa plume.

Michele Hendricks a particulièrement brillé de son talent. Musicienne accomplie, elle a même chanté avec humour une improvisation où ses cordes vocales se sont métamorphosées en cordes de contrebasse jusqu’au petit « ping » aigü et sonore du bas des cordes.

Et en cela, elle honorait certainement la transmission de son père qui lui, opta pour un instrument à vent plus proche de la voix. Sur « Every Time They Play This Song » une grande surprise nous attendait : Jon Hendricks s’est dirigé vers Philippe Soirat, s’est saisi d’une de ses baguettes et, la plaçant comme une flûte traversière sous ses lèvres et en en mimant le jeu avec ses doigts, se mit à siffler un chorus….Grâce ultime de ce souffle qu’il maîtrise toujours et qui montre combien grande est sa connaissance de la voix et de la musique pour parvenir à réaliser cet exercice à l’âge qu’il a.

 

 

 

[vidéo Yael Angel]

 

Cet homme qui a tant donné au jazz chantait comme s’il avait 20 ans, toujours avec un sourire angélique aux lèvres, toujours avec une énergie incroyable, toujours avec une passion qui l’aurait fait rester sur scène la nuit entière si ce n’était la vigilance bienveillante de son épouse après l’heure de minuit…

Un concert euphorisant, où l’on « apprend », non seulement à un niveau musical mais aussi et surtout à un niveau humain. Inoubliable.


Yaël Angel

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 22:29

ROBERTO FONSECA

BY HÉLÈNE POISSON

 

 

Roberto FONSECA, Ramsès, percussioniste 2012-1

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 14:22

 

Billie Holiday, spectacle de Viktor Lazlo

 

bholidaie jll


Dire que Viktor Lazlo est fan de Billie Holiday, c’est un euphémisme. La chanteuse lui consacre simultanément un récit romancé d’une grande subtilité et un spectacle musical d’une sobriété forte. Sur scène, Viktor Lazlo campe une Billie Holiday avec véracité sans céder à la caricature de la femme torturée ou à la facilité du pathos. Proposant un récit de sa vie par petites touches, elle offre surtout un récital de vingt titres parmi les plus notables de « Lady Day », de Love For Sale  à  My Man  où elle dévoile une belle sensibilité.
Chanteuse qui a emprunté son nom d’artiste au héros résistant de Casablanca, Viktor Lazlo fait passer un vent d’émotion dans l’emblématique Strange Fruit, chanson engagée s’il en est contre le racisme anti-noir. Présente en permanence par ses chansons, Billie Holiday s’invite un moment pour un duo virtuel avec Viktor Lazlo sur Georgia On My Mind, exercice osé mais apprécié par le public ce mardi soir. Un quartette – Michel Bisceglia, piano et direction musicale, Werner Lauscer, basse, Marc Lehan, batterie, Nicolas Kummert, saxophone ténor- assure un accompagnement aussi efficace que discret. Mis en scène par Eric-Emmanuel Schmitt, ce spectacle musical permet, en une petite heure, de brosser un portrait fidèle -femme blessée et positive- de Billie Holiday. Et-ce qui n’est pas le moindre- de rappeler à qui l’aurait oublié les qualités de chanteuse et d’actrice de Viktor Lazlo qui se met avec générosité au service d’une chanteuse de légende.
Jean-Louis Lemarchand

 

 

 

bholidaie_jll2.jpgThéâtre Rive Gauche, rue de la Gaîté. 75014.

locations : 0143353231.

Jusqu’au 17 janvier 2013 du mardi au dimanche à 19 h.
A lire « My Name is Billie Holiday ». Viktor Lazlo. Editions Albin Michel. (octobre 2012).

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 15:26

 

Attention nouveau label

01_visions_fugitives0.jpgJean Marc Foltz / Stephan Oliva

VISIONS FUGITIVES

Vision fugitive 2012


A tout seigneur...
Commençons  par le premier opus Visions fugitives  qui a d’ailleurs donné le nom à ce nouveau label qui lance aujourd’hui son premier triptyque. Jean Marc Foltz  pensait depuis quelque temps déjà, avec deux autres amis, le guitariste Philippe Mouratoglou et bien évidemment Philippe Ghielmetti (ex Sketch) à créer un nouveau label, leur objectif étant de réunir différents points de vue sur la musique et surtout de donner vie à des disques, malgré la crise actuelle de ce support liée à la suprématie d’ internet. Avec comme volonté annoncée, programmer un projet annuel  géré par une équipe distincte et indépendante.
C’est le long compagnonnage de Stephan Oliva avec Jean Marc Foltz qui a donné au clarinettiste l’envie de créer ce premier titre Visions fugitives, tiré d’une œuvre de Prokofiev qui a inspiré le duo et que joue au début du disque le pianiste seul. Voilà une trame simple, sublimée en un récit ( c’est le titre d’une composition du clarinettiste) ou un récital efficace par son dépouillement et sa limpidité.
 Quand on connaît les goûts, la formation, les parcours respectifs du clarinettiste et du pianiste -on se souvient entre autre, de leur projet ambitieux  Soffio di Scelsi-  rien de moins surprenant que cet album qui résume leur approche singulièrement riche.  Les « Visions Fugitives » de Foltz et Oliva tournent autour de compositeurs classiques comme Serge Prokofiev, Witold Lutoslawski, Francis Poulenc, Alban Berg, Johannes Brahms. Pour le jazz, ils se réfèrent à une autre icône, John Coltrane. Mais ils n’oublient pas d’ inclure leurs propres compositions et aussi leurs improvisations collectives. Vaste et beau programme, car  tous deux sont interprètes, compositeurs, improvisateurs, des artistes complets et « versatiles » au beau sens anglo-saxon du terme. S’ils se sont fait plaisir, ils tendent à abolir la différence entre écrit, partition et improvisation. Ce sont des musiciens érudits et nul besoin d’aller comparer avec une autre version classique pour la splendide « Romanza » de la Sonate pour piano et clarinette » de Francis Poulenc. C’est la patte (si j’ose dire)  olivesque  et le souffle foltzien qui font la différence, dans cette interprétation (au sens classique ) d’une partition dont ils savent traduire les différentes nuances, provenant de leur propre sensibilité ou de la musique même.
Pour les deux titres de Coltrane, il est facile de voir quelle est leur propre vision de « Naïma » (un des grands tubes de Coltrane) et de « Lonnie’s Lament » qui clôt l’album. Un Naïma « revisité », impressionnant de fragilité, une flamme vacillante que le souffle- pourtant puissant - de Foltz réduit à volonté. En jouant sur l’étirement du temps et des notes, ils parviennent à faire jaillir des images persistantes. L’émotion affleure vite, le mystère est entretenu et la tension palpable. Quant aux propres compositions des deux amis et à leurs deux « Variations » sur Berg, improvisées, le plaisir est  vif, d’autant plus immédiat que  la cohérence est totale. Est-ce le talent, le résultat d’une sélection pertinente qui rendent ces quatorze pièces, formidables à écouter d’un trait, dans cette interprétation classieuse ? Un travail délicat et soigné que devrait écouter chaque programmateur, avant d’inclure dans sa ligne future, les confidences soufflées par ces deux musiciens. Allez-les écouter en live car ils ont le mérite de résumer tous les univers à une époque difficile et souvent sectaire de chapelles et de groupuscules hautains. Leur formidable éclectisme ne peut en aucun cas les desservir, car ils n’hésitent jamais à enfreindre les bornes, à franchir les limites, à jouer dans les marges  pour notre plus grand plaisir et notre « éducation ». Ouverture à l’ au-delà de la musique dont ces gardiens de l’éphèmère ont le secret.
Sophie Chambon

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 23:21

 

SURREALITY

Enja 2012

Dave Liebman (ss, ts), Lewis Porter (p), Brad Jones (cb), Chad Taylor (dms) + Marc Ribot ()

surreality.jpg

 

QUEST : " Circular Dreaming ; Quest plays the misic of MIle's 60s"

Enja 2012

Dave Liebman (ss, ts) Richie Beirach (p), Ron Mc Lure (cb), Billy Hart (dms)

quest.jpeg

 


Deux albums qui sortent coup sur coup chez Enja nous donnent l'occasion de mesurer à nouveau, si besoin en était, à quels sommets se perche aujourd’hui le saxophoniste Dave Liebman qui jamais n'a paru aussi exceptionnel. Force de la nature s'il en est, Dave Liebman  qui est déjà le maître incontesté du soprano, revient de plus en plus au ténor où il montre sur ce registre-là aussi qu'il est bien l'un des plus grand saxophoniste actuel.

Dave Liebman n'en finit plus de gravir  des sommets connus comme dans le cas de Quest, groupe mythique crée il y a 30 ans qui entreprend de reprendre les thèmes milesien des 60's ou moins connus comme avec cette formation totalement inédite qui associe le saxophoniste à une combo de luxe regroupant Lewis Porter, Chad Taylor, Brad Jones et Marc Ribot.
Dans ce dernier album aux influences éclectiques les compositions de Lewis Porter et celles de Dave Liebman côtoient  de magnifiques reprises de Ornette Coleman-Pat Metheny, d'Albert Ayler ou encore de John Coltrane. Le jazz y est à fleur de peau, inspiré, fort, puissant ou au contraire flottant comme sur ce beau Untitled free ballad #1 où l'on croit assister au déplacement lent d'un mobile suspendu dans les airs. Magique. S'affranchissant d'une ligne réductrice Dave Liebman s'appuie ( et c'est inédit) sur un grand Marc Ribot qui vient tirer quelques thèmes de leur ancrage free pour les emmener vers des contrées plus rock ou blues. Sur le célèbre Trigonometry ( tiré du cultissime Song X) Marc Ribot se garde bien de singer les impros de Metheny alors que sur ce thème magnifique d'Albert Ayler ( Omega is the alpha) le guitariste s'empare de la rage du saxophoniste de Cleveland pour livrer avec Chad Taylor à la batterie, une passe d'armes âpre et engagée avant que Dave Liebman, avec un son énorme et râpeux ne prolonge le cri Aylerien de Holly Ghost. On le répète ici, au-delà des clichés coltraniens auxquels Liebman est attaché, le saxophoniste laisse émerger la puissance de son expression au ténor avec une passion jamais démentie. Comme si le son partait des entrailles pour expulser l'âme par le pavillon de son instrument. Et il n'y a pas lieu ici de faire la fine bouche. Car Dave Liebman, bien qu'il livre sa propre vision de la musique au travers de ses compositions, ne cherche pas à réinventer le jazz  comme beaucoup de ses contemporains cherchent (trop) souvent à le  faire.
Et c'est ainsi que depuis près de 30 ans, disques après disques, le groupe Quest avec Liebman, Richie Beirach, Ron Mc Lure et Billy Hart continue de tracer son sillon et de défricher les terres fécondes de ce jazz qui, avec et après Coltrane a écrit parmi les plus belles pages de cette musique. Il était donc logique que Quest rende un hommage à la fois à Wayne Shorter, l'autre modèle de Liebman mais dans le même mouvement à l'un des plus beau quintet de jazz, celui de Miles. Cependant le groupe sait s'affranchir de ce modèle pour remettre au coeur du modal, le swing et le groove auquel Ron Mc Lure et Billy hart ne sont pas étrangers. L’essentiel de l'album est tiré de thèmes mythiques de Wayne Shorter, comme Nefertiti, Footprints ou ce Pinocchio bâti sur un système hard bop complexe de progressions harmoniques ou encore un superbe Prince of darknesstiré de l'album de Davis « Sorcerer ». Dave Liebman est à nouveau étincelant. Avec lui, véritable force de la nature, c'est comme si son énergie et sa puissance irriguaient tout, emportaient tout. Le saxophoniste, qui fut atteint de la polio dans sa jeunesse , donne tous les jours des leçons de vie. Sa reprise de Footprints est un modèle du genre.Tout comme celle de Hand Jiveoù Liebman au soprano décoche ses flèches droites et précises se frayant son chemin entre le drive de Billy Hart et la pulse de Ron Mc Lure.
Et lorsque l’on écoute ces deux albums à la suite, inscrits tous deux dans la continuité du travail du génial saxophoniste, l'on ne se peut s’empêcher de constater que Dave Liebman ne franchit pas de nouveaux sommets, il y campe tout simplement. Incontestablement.

Jean-Marc Gelin

 

 



A lire : l'autobiographie de Dave Liebman sous forme d'entretiens conduits par le pianiste Lewis Porter : " What it is : the life of a jazz artist".
Nous vous en reparlerons bientôt dans ces colonnes......
et pourquoi pas une interview du maître ?

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 22:41

 

Fresh sound New talent 2012

Frédéric Borey (ts, ss), Inbar Fridman (g), Camelia BenNaceur (p), Nolwenn Leizour (b), Stefano Lucchini (dm) + Yoann Loustalot ( tp) et Mickael Balkue (tb) 

 Borey-Frederic_TheOption_w001.jpg

Si le père noël n’a pas encore mis le dernier album de Frédéric Borey dans sa hotte, c’est que soit il est nul soit il n’y connaît rien au jazz ( ce qui avouons-le est une hypothèse hautement improbable). Mais finalement, comme on est jamais mieux servi que par soi-même, je ne saurai que trop vous recommander de filer, en loucedé vous procurer « The Option », dernier opus ( son 5ème) de ce saxophoniste bien inspiré. On ne sait jamais, le vieux barbu pourrait avoir de ces criminelles absences……

Qu’il joue en petit combo avec sa garde rapprochée (qu’on retrouvait dans « Lines » paru l’an dernier - http://www.lesdnj.com/article-frederic-borey-lines-73936174.html) ou qu’il écrive (magnifiquement bien d’ailleurs) pour une formation élargie, Frédéric Borey affiche la même classe et la même décontraction des grands sax ténor. Il faut entendre cette nonchalance du phrasé, cette souplesse dans la façon de dire et cette pointe de dandysme sur The Tightrope walker. L’élégance naturelle dans le jeu de Fréderic Borey le porte à passer du ténor à l’alto avec la même légèreté, un peu comme un sax de la west coast. Ce garçon, on l’a dit sait manier l’écriture bien léchée, harmoniquement riche comme sur ce Earth Complains où Yoann Loustalot et Mickael Balkue se joignent au quintet. C’est limite académique mais ça fonctionne diablement bien. Dans le même temps, Fréderic Borey joue avec un groove terrible, comme pris sur le vif. On se croirait au « Smalls » à New York où il pourrait facilement croiser le fer avec un JD Allen par exemple. Avec ce phrasé à la fois souple et puissant, Borey est comme un acrobate de haut vol, d’une précision rythmique toute naturelle. Et comme ce dandy n’est pas ennemi du bon savoir vivre, on ne s’étonne pas de le voir ici fort bien accompagné avec une rythmique qui donne envie.

Frédéric Borey s’inscrit dans une ligne straight et assez classique, où le funk et le bop sont des choses du passé bien assimilées. Sans regarder vers quelques ersatz ( on est ici totalement acoustique), il cultive un jardin dans lequel on trouve facilement les repères d’un jazz de bon aloi, un jazz qui groove et qui balance, un jazz qui fait du bien par où il passe. Un jazz terriblement efficace.

Jean-Marc Gelin


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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 11:41

RaviColtrane 5051RAVI COLTRANE QUARTET
15 NOVEMBRE 2012
Salle Grappelli à Nice


Le 15 novembre 2012 la salle Grappelli à Nice recevait le saxophoniste Ravi Coltrane (dont le dernier album « Spirit Fiction » a été le sujet d’un article de Mr Jean-Marc Gélin dans les DNJ) .

Il était accompagné par David Virelles au piano, Dezron Douglas à la contrebasse et Johnathan Blake à la batterie.

Il est difficile d’écrire sur un concert que l’on a peu aimé. Pourquoi écrire alors ? Ne doit-on communiquer aux lecteurs que des émotions positives ? Je dois dire que je n’aurais fait aucun commentaire si ce concert n’avait été pour moi plus qu’un sujet musical, s’il n’avait pas tenu en lui une dimension psychologique fort intéressante à mes yeux. Et cette dimension affecte non seulement le jeu de Ravi Coltrane lui-même mais aussi son public.

On ne peut en effet appréhender la musique de Ravi Coltrane sans prendre en considération ce qui a été à la fois l’accélérateur de sa carrière et certainement l’inhibiteur de sa personnalité de musicien : son illustre père !

Comment venir à un concert de Ravi sans penser à John ? Je défie quiconque qui était dans la salle hier soir de n’avoir eu à l’esprit la musique de John Coltrane et de ne l’avoir comparée à celle de son fils au moins inconsciemment ! Quelle barrière infranchissable que cette comparaison !

Car, par ailleurs, comment tenir un saxophone entre ses mains lorsqu’on est le fils de celui qui en a été un maître quasiment adulé au rang du divin ?

Et bien l’on fait certainement comme Ravi le fit lors de ce concert : être irréprochable sur ce que l’on peut acquérir par le travail, c’est à dire la technique. Et cela compense ce qu’il est plus compliqué d’atteindre : le style, le son, la beauté….

 

RaviColtrane 5042

 

Car technique voire virtuose ce concert l’était ! et ceux qui venaient là pour le frisson des tempi défrisants étaient servis !

C’est ainsi que le quartet a fait défiler le « Skippy » de Thelonious Monk à la rapidité de l’éclair  au point qu’il en est presque devenu « Slippy ».

Figuraient également au répertoire quelques morceaux de l’album, « Clues », une composition de Johnathan Blake, sœur de « Evidence » de Thelonious Monk dont d’ailleurs citation fut faite par David Virelles et « Emotion » , un morceau de Dezron Douglas.

Vous avez dit émotion ? …

Ravi Coltrane, qui a donné son exclusivité au tenor, avait un son assez dur. Ce n’est pas pour me déplaire… Mais ses interprétations et ses improvisations avaient la même qualité, ce qui pour moi est plus gênant. C’est ainsi que j’ai attendu l’instant de beauté au fil des flux ininterrompus de notes - quasi logorrhées - des incisions viriles rompues à la vitesse et la puissance. J’ai attendu….

Le jeu souple et inventif de David Virelles, jeune pianiste prometteur, auquel d’ailleurs les musiciens ont laissé un large espace d’expression (surtout après que le technicien du son lui ait ajouté un bon brin de gain pour l’extirper de la décidément bien massive batterie de Johnathan Blake)  était mon seul salut…..Avec également les improvisations de Dezron Douglas, dont le visage arborait en permanence un sourire émerveillé et qui fut largement apprécié pour sa façon délicate et pointue de jouer, rejouer encore et encore, comme le ferait une dentellière sur son ouvrage, un même motif en le découpant chaque fois différemment.

Le « son de groupe » manquait. Il faut dire que Johnathan Blake et Dezron Douglas n’étaient pas prévus puisque le programme annonçait Kariem Riggins et Robert Hurst. Il arrive cependant dans le jazz que des musiciens remplaçants s’intègrent comme par magie et sans que l’on puisse l’entendre à un ensemble déjà formé. Je n’ai pas trouvé que cette magie mystérieuse avait opéré lors de ce concert.

 

RaviColtrane 5035

 

Au-delà de l’ascendance paternelle et de l’héritage culturel auxquels Ravi Coltrane comme son public ne peuvent échapper demeurent des points d’achoppement qui, peut-être, demanderaient un travail de libération d’avantage mental que technique. Je m’aventure à écrire que ce qui explique la « froideur » (selon mon ressenti tout personnel) de ce concert tient plus d’une peur de rivaliser avec son père que d’une incapacité à l’expression émotionnelle. Tout artiste quel qu’il soit a ses influences et sait bien à quel point il est ardu de s’en détacher. Mais lorsque cette influence se double d’une lignée biologique, d’une imprégnation culturelle depuis l’enfance et de l’interdit inconscient de rivaliser avec le « Père », cela revient à « couper le cordon musical », et cela, c’est peut-être le plus difficile travail qui soit.


Yaël Angel


 

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 22:36

 

 BOBO STENSON : «  Indicum »

Bobo Stenson(p), Anders Jormin (cb), Jon Fält (dms)

bobo-stenson.jpg 

 Le nouvel album en trio du pianiste Bobo Stenson qui parait ces jours-ci chez ECM marquera certainement moins les esprits que le précédent, " Cantando" paru il y a quatre ans sur le même label. Cela ne nous empêchera pas de lui trouver nénamoins un charme certain. Un certain charme devrais-je plutôt dire. On reste bien sûr dans la lignée de la maison de Manfreid Eicher avec cette qualité de son, ce sens de la musique espacée et cette économie de moyens qui nous porte parfois à l'ennui délectable, à la déambulation oisive et qui ne manque pas de grâce. Il y a chez le pianiste suédois un vrai sens poétique. Il s'empare d'un répertoire vaste qui va de George Russell ( Event VI) à Bill Evans (Your story) jusqu’à la reprise de certaines chansons comme la Pérégrinacion du compositeur argentin Ariel Ramirez dont les vieux schnoks comme moi savent qu’elle avait été popularisée en France dans les années 70 par un certain. Bobo Stenson prend son temps, musarde et surtout lasse respirer sa musique, jamais spéctaculaire mzid toujours d’une grande maîtrise. La compagnie de Anders Jormin à la basse est comme toujours essentielle alors que l’on note, à ses côés la présence de Jon Fält, batteur coloriste à la Paul Motian qui fut en son temps l’un des compagnons de route fidèle du pianiste suédois.

 

BENEDIKT JAHNEL : " Equilibrium"

Benedikt Jahnel (p), Antonio Miguel (cb), Owen Howard (dm)

jahnel.jpg

 

Benedikt Jahnel (p), Antonio Miguel (cb), Owen Howard (dms)

Avec l'album de Benedikt Jahnel on est, pour le coup dans la production très courante du label et l'on se demande inévitablement si ECM n'a pas déjà produit 100 fois ce type d'album. A 32 ans le pianiste allemand, ex fondateur de "Cyminology" livre un album classieux dont il émerge parfois quelques moments d'émotion lorsqu'il se plait à explorer les profondeurs de son clavier. Rien d'extraordinaire là dedans mais un réel savoir-faire, un trio qui tourne bien et une musique agréable et accessible, sans groove certes mais suffisamment expressive et élégante. A suivre de près.

 

MICHAEL FORMANEK : « Small places »

Craig Taborn (p), Tim Berne ( as), Michael Formanek (cb), Gérald Cleaver (dms)

formanek.jpg

Avec Michael Formanek l’on entre tout de suite dans le très haut de gamme avec un  quartet de très très haute facture. De la haute couture, du cousu main, du raffinement de dentellière. C’est une musique intelligente et expressive, à la fois cérébrale et admirablement construite. Avec une très grande écoute entre les 4 membres du groupe qui respirent ensembles et avec la même intensité. Chacun de ces membres semble être dans une démarche d’énergie partagée, d’envie de musique et aussi dans le respect des grands équilibres sans lequel il n’est pas de trio ou de quartet durables. Du coup la musique prend tout son relief. Et lorsque la pulse s’impose, c’est bien loin d’un groove primaire mais au contraire dans un mouvement alerte, aérien et puissant à la fois. Des moments d’extrême tension succèdent à des moments de grands relâchement et cela sans jamais perdre un instant une once de cohérence. Craig Taborn étincelle, apportant à l’ensemble de magnifiques couleurs harmoniques alors que Tim Berne lui, apporte le feu, à la fois incisif, précis et acéré comme une lame. Et dans ce dispositif presque organique, Michael Formanek s’impose comme la pièce véritablement centrale, comme son axe de rotation. Que ceux qui écouterons l’album aillent bien jusqu’au bout, jusqu’à son point culminant avec ce Soft reality qui clôture cet album dans un extrême dépouillement, lorsque le fil de la lame de Tim Berne se confond avec le trait de l’archet de Formanek, lorsque la musique se confond en une sorte de cri étouffé dans une tenue de note à l’intensité extrême. Pour clore ici un de ces rares moments exceptionnels dont le label de Manfreid Eicher a parfois le secret.

Jean-Marc Gelin

 

 

 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 20:35

Visuel D'Jazz Nevers Festival 2012Festival de création, D’Jazz Nevers dérange toujours. De Vincent Peirani à Dan Tepfer, immersion 24 heures à l’occasion de cette 26ème édition.

« Vivifiant ». Tel est le qualificatif choisi par son directeur-fondateur Roger Fontanel pour définir D’Jazz Nevers Festival. Aux environs du 11 novembre, c’est un rendez-vous prisé des amateurs et pas seulement des Nivernais (un spectateur sur quatre vient des départements limitrophes et d’ailleurs). Une semaine de concerts (10-17 novembre) de midi à minuit sous le signe de la création, miroir du jazz contemporain, sans tentation passéiste. Visite sur place- à deux heures en train de Paris- les 15 et 16 novembre.

 

 

 

 

12h. Vincent Peirani solo. A un jet de pierre du lieu de tournage d’Hiroshima mon amour (1959), une petite salle voûtée (Pac des Ouches) prise d’assaut. L’entrée est libre et on délaisse le Beaujolais nouveau, au goût de pêche, pour une dégustation plus rare, un solo d’accordéon. Accompagnateur de Youn Sun Nah pour le concert d’ouverture, Vincent Peirani, prix d’accordéon classique du conservatoire de Paris (1996), connaît son instrument sur le bout des doigts.

 

peiraniVincent Peirani © Jean-louis Lemarchand

 

Dix minutes d’improvisation pure en introduction tout en ralenti. Il prend son temps et nous emmène pour un tour du monde (I Mean You de Monk, Smile de Chaplin, un titre du brésilien Egberto Gismonti) qui se boucle avec une valse mais très peu musette. Nos spectateurs en sortent convaincus : l’accordéon, dans de telles mains juvéniles, peut tout faire.   

 

fontanelRoger Fontanel © Jean-louis Lemarchand

 

15 h. Entretien avec Roger Fontanel. Le directeur, et fondateur du festival, ne se laisse pas gagner par la morosité ambiante du milieu culturel. Les partenaires de D’Jazz Nevers –Agglomération de Nevers, Drac Bourgogne et Conseil général de la Nièvre-ont la veille renouvelé leur convention pluriannuelle d’objectifs pour 2012-2014. Et même avec une « légère » revalorisation des moyens. Ce soutien apporté depuis 1995 assure la pérennité du festival et aussi des actions locales menées tout au long de l’année sur l’ensemble du département. Sur un budget global de 650.000 euros/an, provenant à 65-70 % des financements publics, un tiers est en effet alloué à cette action territoriale se traduisant entre autres par une vingtaine de concerts dans une dizaine de communes. Pour l’instant, Roger Fontanel se félicite de la bonne fréquentation du festival-environ 6000 spectateurs, comme en 2011-déjouant ses craintes initiales. S’il reste fidèle à une politique de prix abordables (de 8 à 25 euros pour les soirées avec deux formations, concerts gratuits à midi….), il ouvre la programmation à d’autres formes (photo, théâtre, danse, poésie). « Je ne veux pas être autocentré » confie ce défenseur des jazzmen qui « cherchent, inventent, dérangent ». Intransigeant chef d’orchestre de ce festival « de création », il reste maître à bord : » « en 26 ans, il n’y a jamais eu aucune intervention sur la partie artistique ».

 

Ping Machine 2 © Christophe AlaryPing Machine © Christophe Alary


18h30. Ping machine. Ils sont à l’étroit, ces treize là sur la scène de l’auditorium Jean Jaurès. Là aussi, les places sont rares (une petite centaine) et les spectateurs curieux. Baptisé du nom d’une scène-culte d’un film des Monty Python, Ping Machine fait partie de ces grandes formations qui cultivent la différence. Musique très écrite, échappée vers Zappa ou Ligeti, un monde à découvrir, déconcertant à l’image de cette composition évoquant, selon son leader, Fred Maurin (guitariste), « un univers apocalyptique post-industriel ». Big band sans piano mais pas sans imagination, Ping machine étonne et détonne.

 

campagnieLa grande campahnie des musiques à ouir © Jean-louis Lemarchand

 

20h30. La grande campagnie des musiques à ouïr. Là aussi sur la scène de la Maison de la culture, le piano joue les absents. Et pourtant, le programme annonce une relecture d’Ellington et de Monk. Explication du patron de La grande campagnie des musiques à ouïr, le batteur Denis Charolles : « Ce serait difficile pour le pianiste car il chercherait par exemple à ne pas faire comme Monk et Ellington ». Nous sommes prévenus. Le temps n’est pas à l’hommage. Par moments, on retrouve une phrase des deux géants compositeurs mais priorité à la parodie. Dans ce maelström, mention spéciale au tromboniste Gueorgui Kornazov et à l’accordéoniste Didier Ithursarry.

 

Vijay Iyer Trio © Jimmy KatzVijay Iyer trio © Jimmy Katz

 

22h30. Vijay Iyer. Le piano est de retour ! Et de quelle façon sur cette même scène. Vijay Iyer. Une allure de consultant –n’est-il pas diplômé en mathématiques et physique- mais qu’on ne s’y trompe pas. Le pianiste new-yorkais d’origine indienne n’a (plus)rien du monstre froid. Avec ses comparses,Stephan Crump (basse) et Marcus Gilmore (batterie), c’est Noël avant l’heure. Guirlandes et Champagne. A eux trois ils illustrent le propos utilisé dans le registre politique par Edgar Faure, l’indépendance dans l’interdépendance. Sur un répertoire où compositions de Vijay Iyer côtoient des airs d’Henry Threadgill, Herbie Nichols ou encore Billy Strayhorn, le trio atteint les sommets. Confidence d’un musicien-spectateur : ce groupe a 20 ans d’avance !

 

Dan Tepfer 5 © Vincent SoyezDan Tepfer © Vincent Soyez

 

12 h. Dan Tepfer. Il croque une pomme pour se revitaminer. La veille au soir, il jouait à Barcelone. Roger Fontanel l’annonce en soulignant (en souriant) l’inconscience de Dan Tepfer : s’attaquer aux Variations Goldberg de Bach. Question de temps, le pianiste n’en donnera que la moitié (15).Mais il ne les joue pas à moitié. D’aucuns évoqueront Glenn Gould. Dan a sa propre vision. Tout le rythme du compositeur allemand est mis en valeur. « Je ne suis pas le premier à dire que Bach était le premier jazzman » confie Dan Tepfer. L’accompagnateur délicat-notamment de Lee Konitz-sait aussi se montrer soliste généreux.


Jean-Louis Lemarchand

 

ping1

Ping Machine © Jean-louis Lemarchand   

 

iyer3  Vijay Iyer trio © Jean-louis Lemarchand

 

La Grande Campagnie - DUKE & THELONIOUS © Jacky CellierLa grande campagnie - DUKE & THELONIOU- Duke & Thelonious © Jacky Cellier

 

 

 

 

 


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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 20:14

 

Coffret Jazz Magazine Jazzman. 5 CD.Wagram. Environ 25 euros.

 

Simu-coffret-JAZZ-MAGAZINE-JAZZMAN.JPG


Comme la langue d’Esope, la compilation peut être la meilleure ou la pire des choses… Ami lecteur, vous vous doutez bien de notre avis d’entrée de jeu. Sachant votre temps précieux, les DNJ n’en auraient abusé s’il s’agissait d’un coffret fabriqué en Europe de l’Est à base de morceaux piratés … Comment d’ailleurs pourrait-il en être le cas quand le « sélectionneur » de ce coffret est un contributeur des DNJ et également membre de l’Académie du Jazz, Lionel Eskenazi ?

Le népotisme n’est pas le genre de votre site préféré. Vous recommander l’achat –pour un prix plus que modeste-de la compilation estampillée Jazz Magazine Jazzman répond à une analyse critique. Trois raisons justifient amplement ces quelque 25 euros,  l’équivalent de deux CD ou d’une place de concert.

1.    Un vrai choix éditorial. La sélection a été effectuée de manière originale avec cinq rubriques : les grands interprètes, les grands compositeurs, le grand métissage, Made in Europe, les années 2000. Cette approche « anglée » donne des voisinages surprenants à travers un siècle de jazz, comme par exemple Diana Krall avec Chet Baker, Jeanne Lee, Benny Goodman et Louis Armstrong chez les interprètes.

2.    Un éclectisme de bon aloi. En cent titres -c’était la contrainte- toutes les grandes voix du jazz figurent, Armstrong, Davis, Coltrane, Parker, Holiday, Basie, Shorter, Ayler, Mingus, le MJQ, Jarrett, Coleman…La sélection  permet aussi à qui pourrait en douter  de constater  que le jazz n’est pas uniquement une affaire américaine, et que le centenaire (les premiers enregistrements datent de 1917) est bien vivant. On y retrouve en effet les étoiles d’aujourd’hui-Youn Sun Nah, Vijay Iyer, Méderic Collignon, Ambrose Akinmusire, Pierrick Pedron…-même si sont absents, pour cause d’impossibilité d’obtenir les droits, John Zorn ou Brad Mehldau.

3.    Une rigueur dans la discographie. Le livret donne les informations précises sur chacun des titres  (date d’enregistrement, personnel…).

Faire tenir en cinq cd, et donc ne pas dépasser globalement les 400 minutes (80 minutes au grand maximum, la limite technique du CD) a obligé Lionel Eskenazi à éliminer une bonne trentaine de titres sur son choix initial et à ne pas retenir de morceau « longs », la durée moyenne se situant à 4 minutes. C’est évidemment un point faible. Mais c’est le prix à payer pour l’exercice d’une sélection en 100 titres-50 avant 1962, 50 depuis- hautement recommandable, on l’aura compris.

 

Jean-Louis Lemarchand

Lionel Eskenazi sera l’invité de Jazz à FIP le 5 décembre prochain.

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