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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 20:46

 

 

 

Propos receuillis par Tristan Loriaut pour les DNJ

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 22:58

 

 


  pierrick pedron

Deux ans après « Omry », le cinquième album de Pierrick Pédron « Cheerleaders »  propose  une direction musicale aux confins du rock avec une production qui privilégie un véritable son de groupe. Une belle unité sonore où le saxophone ne domine pas mais se mêle habilement aux autres instruments, proposant une musique originale et novatrice. Un album qui a divisé la rédaction des DNJ et qui nous prouve que le saxophoniste breton sait prendre des risques, qu’il cherche, évolue, et ne reproduit jamais le même disque. Nous avons voulu le rencontrer pour qu’il nous parle de ce nouveau virage musical où le jazz se mêle aux sonorités du rock et aussi pour qu’il dresse un bilan de ses dix dernières années avec ses cinq albums passionnants et résolument différents.

 


Pierrick Pédron se produira au Sunset avec ce nouveau répertoire du 03 au 05 novembre 2011.

 

 

     -      DNJ : « Cheerleaders «  est ton cinquième album et force est de constater qu’au fil de ta carrière tu n’as jamais reproduit le même disque !

 

-       P.P : Oui, car tout simplement parmi les artistes que j’apprécie, je n’aime pas qu’ils fassent deux fois le même disque ! Je trouve que ça ne sert à rien. J’ai fait cinq albums en dix ans, ce qui fait une belle moyenne d’un disque tous les deux ans et j’ai à chaque fois ressenti le besoin de changer de direction et de proposer autre chose. Ce n’est pas un calcul de ma part mais un procédé créatif très naturel, sincère et évident pour moi.


      ...  Lire l'interview. 

 


 


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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 10:58

fred-maurin.jpg                                                    © Christophe Alary
 

 

 

A l’issue du concert de Ping Machine le 2 Juillet dans le cadre du Paris Jazz Festival, les DNJ ont eu un entretien avec Fred Maurin, le leader du groupe. Une occasion pour lui de faire le point sur le succès justifié du Big Band à travers les influences musicales de ce groupe.

 

Les DNJ : 

Pour commencer, j’aimerais que tu nous donnes tes impressions de votre prestation sur la scène du Parc Foral ; le concert était réussi et pourtant le public ne semble pas être celui que vous avez l’habitude de côtoyer ; on y voit beaucoup de familles qui pique-niquent, des jazzfans, des visiteurs ...

 

Fred Maurin :

C’est une première pour Ping Machine de jouer sur la scène du Parc Floral et nous sommes très heureux d’avoir été invités. Le public est très réactif et cela change beaucoup de celui des clubs ou autres salles de concerts. Pour ce qui est de notre prestation, c’est un peu particulier, car le format était beaucoup plus court que sur les concerts que nous donnons habituellement. Nous avons joué à peine plus d’une heure ...

 

Les DNJ :

Je voudrais que tu nous parles du répertoire de Ping Machine. Tu es le leader et le compositeur du groupe ; peux-tu nous en dire plus sur tes influences musicales ?

 

Fred Maurin :

Mes influences sont diverses ; elles vont du classique au rock comme Zappa, Hendrix ou King Crimson. Mon écriture est aussi très influencée par la musique contemporaine comme Ligeti. Je m’attache à faire de la musique tempérée et de la musique spectrale. C'est d'ailleurs pour cela que j'apprécie beaucoup  ce que fait Steve Lehman ou Steve Coleman. Et puis dans mes influences, il y a le Jazz bien sûr, Wayne Shorter, Duke Ellington, Gil Evans ...

 

Les DNJ :

Tu composes plutôt au piano, ou à la guitare, ou les deux ?

 

Fred Maurin :

Je compose plutôt au piano et parfois à la guitare mais maintenant, il y a pas mal de chose que je fais à la tab ; ça dépend : chaque morceau a un parcours différent. Le temps de composition est variable ; je compose certains morceaux en 15 jours et d’autres en 3 ou 4 mois. Ce qui est vrai, c’est que je n’amène jamais des versions ni définitives ni stables au groupe et ça, je crois que leur plait ! Généralement, lorsque je propose un morceau au groupe, je sais qu’il suivra. 

 

Les DNJ : 

Parlons du groupe justement, et notamment du renouvellement des musiciens depuis 2007. Il semble que ce renouvellement ait donné une autre dimension au groupe ?

 

Fred Maurin

C’est vrai que l’on a toujours des limites dans ce que l’on peut réaliser que ce soit pour des questions techniques ou alors parce que l’on a des temps de répétitions limités mais malgré cela, j’essaie toujours d’être sur le fil du rasoir ; je veille à pousser la musique en avant parce que je connais mes musiciens et ce qu’ils sont capables de produire. C’est dans cet esprit que nous avons beaucoup progresser ces 5 dernières années. L’orchestre hier et l’orchestre aujourd’hui c’est le jour et la nuit. Nous avons vraiment avancé ensemble sur des projets ambitieux. Si nous arrivons au bout de ces projets c’est parce que tous les musiciens du groupe s’y impliquent. C’est justement pour ça que ça fonctionne ! Par ailleurs, nous préférons motiver les gens par la musique, que par l’argent : la musique, ça fonctionne !

 

Les DNJ :

Tu es leader de Ping Machine, mais joues-tu exclusivement avec ce groupe ?

 

Fred Maurin :

Je joue avec d’autres formations, mais Ping Machine me prend beaucoup de temps. J’ai encore un projet en quintet radicalement différent qui se nomme Cartel Carnage avec lequel nous allons probablement sortir un disque à l’Automne, le disque est prêt mais nous sommes encore en quête d’un distributeur ; c’est un projet avec Alex Tomaszewski (basse), Rafael Koerner (batterie), Sylvain Bardiau (trompette) et Sylvain Cathala (saxophone). Avec ce quintet, nous avons un répertoire radicalement différent de celui de Ping Machine puisque c’est un répertoire death métal, free jazz expérimental. C’est Alex Tomaszewski qui dirige ce projet. Je dois avouer que depuis deux ou trois ans, j’ai mis un peu de côté les trios et quartets car le temps me fait défaut.

 

DNJ :

J’ai l’impression que tu ne te considères pas vraiment comme un soliste …

 

Fred Maurin :

C’est surtout qu’aujourd’hui, j’ai concentré mon action sur l’écriture et comme je suis perfectionniste, cela me demande beaucoup de travail, j’ai donc moins de temps pour l’instrument. J’essaie tout de même de garder une place dans Ping Machine mais sur scène, il est difficile de gérer en même temps guitare et direction : physiquement je veux dire. On a une espèce d’instrument dissymétrique dans les mains qui complique un peu les choses … et par rapport à cela aussi j’ai dû faire des compromis. Mais j’aimerais beaucoup avoir un peu de temps et rejouer en trio ou en quartet. Mais ça reviendra !

 

DNJ :

2011 est une année chargée, on a beaucoup parlé de vous dans la presse, vous avez eu des critiques élogieuses … vous avez un projet de sortie disque à la rentrée je crois ?

 

Fred Maurin :

En effet, avec Ping Machine, nous avons réussi à mettre en œuvre un projet un peu improbable en début d’année ; nous avons monté une tournée de neuf dates qui nous a permis de roder le nouveau répertoire et à la fin de cette tournée, nous sommes allés directement enregistrer en Allemagne au Studio Bauer où se trouve notre label (Neuklang). Le disque sortira en Septembre 2011. Le concert de sortie de disque avec le nouveau répertoire aura lieu le 12 Octobre prochain à la Dynamo des Banlieues Bleues et puis il y aura ensuite une tournée dans le sud de la France et enfin, un concert au Studio de l’Ermitage en Novembre 2011.

 

DNJ :

Les morceaux que vous avez joués aujourd’hui font-ils partie du nouveau disque ?

 

Fred Maurin :

Les morceaux que nous avons joués cet après-midi font partie du nouvel album mais comme je l’expliquais au début, avec un format plus court ! Il y a plus de morceaux sur le disque. Je précise d’ailleurs que le disque sort en bac en Septembre 2011 mais qu’il est disponible en téléchargement depuis le 1er Juillet sur Qobuz à l’occasion du concert que nous venons de donner au Parc Floral.

 ping-machine.jpg

                                                               ©photo : Christophe Alary

 

Propos recueillis par Julie-Anna Dallay Schwartzenberg

 

PingMachine desTrucs w

 

 liveweb.arte Ping Machine au paris jazz festival

 


 

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 06:58

 

À l’occasion de la sortie de l’album que le contrebassiste a enregistré en duo avec le pianiste John  Taylor, les DNJ donnent la parole à Stéphane Kerecki pour revenir sur ses choix artistiques et sur le parcours de celui qui est en passe de devenir une des références intournables de la contrebasse en France.  

Passer du sideman au rôle de leader est une trajectoire parfaitement assumée dont il nous livre ici les grandes lignes : du lied au lead.

 

 kerecki1

 ©yves dorison

 



Sur tes deux derniers albums, il s’agit de rencontres, « Houria » avec Tony Malaby et « Patience » avec John Taylor. Est ce un choix systématique d’axer tes projets autour de rencontres et surtout est ce que ce sont les rencontres qui ont suscité les projets ou le contraire ?

 

 

SK : C’est plutôt le projet que j’avais en tête qui, à chaque fois m’a amené aux rencontres. J’avais déjà fait deux disques en trio et du coup pour le 3ème je cherchais autre chose. Je voulais évoluer de manière différente. D’où Tony qui m’avait beaucoup influencé dans mon travail et ce, bien avant que Daniel Humair ne nous mette en contact. J’avais beaucoup écouté le trio de Mark Helias avec Tony et Tom Rainey qui m’avait beaucoup intéressé. Le déclencheur a été Daniel Humair et on a tout de suite eu l’idée de faire un disque en l’intégrant dans le trio. Pour moi c’était logique. Je trouve qu’aujourd’hui on est un peu confrontés à l’obligation de se renouveler. Pour moi, dans ma conception de la musique, il faut que je garde le même noyau, c’est fondamental, mais en ajoutant chaque fois (ou pas) un élément nouveau. Là il y avait Tony et dans le prochain ce sera très certainement avec Tony et Bojan Z. Mais on aura toujours ce même tronc commun. Cela me permet de construire sur la durée, ce qui est important pour moi dans le jazz. Coltrane par exemple avait toujours des invités. Aujourd’hui quelqu’un  comme Texier fonctionne aussi comme ça en faisant légèrement modifier le casting. Et je trouve cela malin car cela permet d’envisager avec le même groupe des choses à long terme tout en se remettant en cause.

 

Mais quand tu joues en duo avec John Taylor, pour le coup, cela n’a plus rien à voir ?

 

SK : L’album avec John Taylor est conçu comme une parenthèse. J’avais fait deux disques en trio plus celui qui est avec Tony et l’idée avait été de faire quelque chose de totalement différent avant de revenir à la formule du trio + invités.

 

Comment s’est passée la rencontre avec John Taylor ? C’est toi qui es allé le chercher ?

 

SK : Cela faisait longtemps que je voulais faire un duo. À un moment il était question de faire un duo avec Nelson Veras et cela n’a pas été possible à cause de problèmes qui nous étaient extérieurs. John c’était quelqu’un qui était venu, il y a 15 ans au conservatoire de Paris et j’avais adoré ce qu’il nous avait enseigné. Je me souviens que nous avions alors joué ensemble en duo, lui bien sûr ne s’en souviens pas du tout. Moi j’avais eu alors l’impression de plonger littéralement dans son piano. Et j’ai gardé longtemps ce projet dans un coin de ma tête.

 

Là aussi, une rencontre de cordes

 

SK : Il y a ce côté très percussif dans le jeu de John qui renforce cela. John est quelqu’un que j’ai beaucoup écouté et qui est pour moi l’un des plus grands aujourd’hui et l’une des principales influences de nombreux pianistes en Europe. C’est pour moi quelqu’un qui synthétise beaucoup. Techniquement c’est magnifique et rythmiquement c’est quelqu’un d’hyper solide. Il a surtout développé un langage harmonique très riche. Toute la musique qu’ils ont créée avec Kenny Wheeler montre combien ils ont fait avancer certaines conceptions harmoniques. Dans les pianistes français quelqu’un comme Edouard Ferlet me fait penser à lui ou Bruno Angelini ou Guillaume de Chassy. John Taylor fait partie des piliers d’ECM avec Bobo Stenson et Jarrett évidemment. J’ai entendu dire que pour Manfred Eicher il était à certains égards l’égal de Jarrett. Quand il joue en solo, c’est l’un des pianistes qui aujourd’hui me touche le plus.

 

Comment cela se passe lorsque l’on enregistre avec quelqu’un comme lui. On laisse plus d’espaces d’improvisation ?

 kerecki2

SK : Non c’est quelqu’un qui a moins l’esprit libertaire que Tony Malaby. Tony recherche l’impro dans la forme, constamment. John est pour sa part un orfèvre qui cisèle et remodèle un morceau prise après prise. Du coup nous avons justement fait beaucoup de prises pour cet album. Beaucoup de choses se sont construites en studio. On a beaucoup travaillé ensemble. Mais il parle très peu et lorsqu’il le fait, il faut vite saisir toutes les informations. J’ai essayé quant à moi de l’emmener vers des espaces plus free, plus improvisés mais ce ne sont pas des espaces qu’il aime spontanément franchir.

 

Cela doit être difficile pour un jeune musicien d’imposer ses propres idées en studio lorsque l’on joue avec quelqu’un de cette carrure ?

 

SK : Il essayait de comprendre ce que je voulais et c’est incroyable la conscience qu’il a de l’interprétation. Il avait un vrai regard artistique sur tout ce qu’il fait. Ce n’est pas le musicien qui vient en studio, qui fait son truc et qui attend de pouvoir repartir. Il y a au contraire un vrai échange artistique.

 


 

© yves dorison

 

Le fait de développer tes propres projets change t-il ta conception du sideman ? Abandonnes-tu ce rôle de sideman ?

 

SK : En fait non. J’ai redécouvert le rôle de sideman en ayant été moi-même leader. Cela m’a aidé à comprendre ce que voulait le leader. Par ailleurs le fait d’avoir mes propres projets fait que les gens savent ce que je fais, quelle est ma musique. Et du coup les musiciens m’appellent pour « ça » plus que comme un sideman classique. Cela peut être des concepts très ouverts ou très straight, j’arrive maintenant avec ma propre personnalité et je n’ai aucun complexe à la laisser s’exprimer même au service de quelqu’un d’autre, que ce soit en concert avec Jacky Terrasson ou avec Yaron Herman.

 

 

Quelle est ta conception du bassiste ? Le bassiste qui se met sur le devant de la scène, comme Avishai Cohen n’est pas vraiment ton style et en même temps tu sais affirmer ta présence.

 

SK : Ce qui me gêne avec Avishai Cohen n’est pas vraiment sa musique, en plus c’est un contrebassiste énorme.  Mais c’est surtout son sens du show. Je sais qu’aujourd’hui c’est ce que veulent les programmateurs mais je ne suis pas d’accord avec ça. C’est justement la position du bassiste dans son ensemble qui me gêne. Pendant le solo de piano, on voit bien que la caméra reste sur lui et qu’il fait le show en éclipsant les autres. C’est bien d’avoir une présence scénique et de ne pas regarder ses chaussettes durant le concert mais il y a une limite que, moi, je ne veux pas dépasser et qui me gêne vraiment. Par contre musicalement, le rôle que je donne à la contrebasse dépend du contexte. Lorsque je joue avec Jacky, par définition, je suis plus en retrait. Mais je sais qu’avec lui lorsqu’il te donne la parole, il te la donne vraiment et tu peux vraiment t’exprimer. Idem avec Yaron. Maintenant le bassiste qui est là pour assurer la pulse, je ne fais presque plus ça. Il me faut un minimum espace de liberté.

 


 

Tes bassistes de référence ?

 

SK : Il y en a 4 : Scott La Faro, Dave Holland, Charlie Haden et Gary Peacock. Ce sont 4 contrebassistes très différents mais pour qui j’ai une réelle admiration et dont je rêverais de faire la synthèse.

 

Tout en restant attaché résolument à la contrebasse. Pas d’électrique ?

 

SK : Le seul que j’apprécie à ce niveau-là c’est Steve Swallow. Il y a un disque qui vient de sortir, en trio avec Kenny Wheeler, c’est étonnant le son qu’il a !

 

Pas Jaco ?

 

SK : Jaco Pastorius est un bassiste incroyable, mais ce n’est pas quelqu’un que l’on peut avoir comme influence en tant que contrebassiste. C’est quelqu’un dont j’essaie de ne pas trop m‘imprégner. Il n’empêche que pour ma part je ne joue absolument pas de l’électrique, ni en concert ni chez moi pour m’amuser. Peut-être un jour lorsque j’aurais trop mal au dos et que je serai plus vieux ! Non, pour le moment j’aime revenir surtout à la guitare, qui était mon instrument de départ. J’essaie d’en jouer avec un petit groupe de rock.

 

 

Revenons à ta propre technique, tu parlais du son de Swallow, comment fais tu pour travailler « ton » propre son ?

 

SK : C’est sûr que c’est quelque chose de difficile et pour certains incroyable. Quand tu prends quelqu’un comme Charlie Haden, il a le même son quelle que soit la basse. Mais la base c’est souvent l’instrument lui-même. Moi j’ai eu la chance d’avoir d’emblée trouvé l’instrument qui me convenait. Je joue sur une « Pillement Père », c’est une basse qui date de 1820 avec laquelle j’enregistre toujours en studio. En revanche en concert, j’utilise souvent un autre instrument. Cela dit maintenant on voyage de plus en plus sans contrebasse parce que c’est devenu trop compliqué. En revanche je prends mes cordes, mon micro, tout ça pour essayer de faire sonner comme je veux. Un ensemble de grigris….

 

 

Tu es venu assez tard à jouer de l’archet

SK : Oui, c’est JF qui m’a poussé à le travailler, et Tony Malaby qui m’y a incité à l’utiliser sur scène en me disant que si je n’y mettais pas maintenant je le regretterai plus tard. En fait je m’en sers surtout pour créer des climats, moins pour accentuer la mélodie. J’aime bien prendre l’archet dans un concert parce que cela crée quelque chose à la fois quand tu le joues et à la fois quand tu le lâches pour passer à autre chose. J’ai aussi pas mal écrit pour trois voix (2 sax et archet)

 

Tu restes assez classique dans ta relation à la contrebasse finalement

SK : Oui c’est vrai que je ne renverse pas la basse à l’envers, que je ne maltraite pas le bois que j’essaie pas d’en faire des tonnes de trucs extravagants. Je reste assez classique dans mon approche et quand je répète je ne me lasse pas de jouer du Bach par exemple. Cela me plait de travailler des heures comme ça. Je suis aujourd’hui plus dans une phase où j’élimine le superflus et me contentant de choses simples qui me donnent, au niveau sonore, pleinement satisfaction. Et cela se travaille beaucoup par la composition et par le rôle de leader. Mais bon peut être plus tard j’essaierai des trucs. Par exemple aujourd’hui j’utilise une mailloche de plus en plus. Cela me permet d’ouvrir des choses nouvelles.

 

 

Tu es venu à l’instrument assez tard ?

SK : Oui carrément ! En fait c’était durant ma première année de fac où j’ai rencontré des copains qui m’ont fait découvrir le jazz qu’ils écoutaient. Les deux premiers disques  jazz qu’ils m’ont passé c’était « Kind of Blue » et « Sunday at the Village Vanguard ». A l’époque je n’écoutais pas de jazz, surtout du rock. Le jazz était encore bien éloigné de mon univers. J’écoutais un peu Weather report mais cela n’allait pas beaucoup plus loin. J’ai quand même en mémoire un concert de Sixun en 89 donné aux Tuileries à l’occasion du Bicentenaire qui m’avait laissé par terre.

Jeune j’avais fait un peu de conservatoire mais surtout j’ai fait du chant d’assez haut niveau. J’ai fait de la basse électrique, du rock et c’est après avoir rencontré ces copains et avoir écouté ces deux disques monumentaux que j’ai loué une contrebasse. 3 mois après, j’en ai acheté une en décidant de m’y consacrer. 6 mois après je suis allé au conservatoire de mon quartier et tout a vraiment commencé dans ce conservatoire du 5ème.  J’ai alors commencé à acheter tous les disques Blue Note que je trouvais et à me plonger carrément dans le hard bop, dans la période Miles chez Prestige, les premiers Coltrane etc…

Mais il faut te dire qu’en parallèle de tout cela il me tenait à cœur de finir mes études d’économie et d’aller jusqu’à mon DEA. Mais je reconnais qu’à la fin, on ne me voyait pas beaucoup parce que je passais plus de temps au conservatoire qu’à la fac. Le truc c’est que sans toujours tout comprendre, j’apprenais en revanche très vite des tonnes de cours photocopiés. Au moins cela aura fait travailler ma mémoire.

 

 

Le CNSM ?

SK : J’ai eu une chance folle car je suis arrivé dans les derniers mois de la vie de Jean-François Jenny-Clark en 1998. C’était quelqu’un d’exceptionnel. Jusqu’au bout, alors qu’il avait une grave maladie, il est resté impliqué auprès de ses élèves. Il revenait exprès de ses traitements, alors qu’il était épuisé, pour nous enseigner, tous les mercredis. Nous étions juste deux ou trois bassistes, et il était là pour nous. Durant cette dernière année de sa vie, il a tout donné aux autres. J’ai passé 6 mois extraordinaires avec lui. Et pour moi qui venais tout juste de découvrir cette période du hard bop à laquelle il avait beaucoup participé il représentait une vraie référence et une partie de cette histoire. Mais il avait ensuite participé au free avec Don cherry, et Lacy, et côtoyé la crème de la musique contemporaine comme Boulez. Il a été un passeur génial pour ouvrir vers d’autres musiques.

 

Tu enseignes toi-même ?

 

SK : Oui, à Orsay. C’est fondamental. On apprend beaucoup en apprenant. Ça aide à structurer ses idées. Mais ce que j’adore par-dessus tout c’est d’animer des master-class. On en a fait une en Allemagne avec Yaron Herman et là on se trouve face à des musiciens qui sont en demande et qui ont plein de choses à recevoir.

 

 

Tu as beaucoup joué avec Daniel Humair. Que représente t-il pour toi ?

 

SK : C’est une figure emblématique du jazz en France. J’ai beaucoup de chance de le côtoyer et de jouer avec lui. Il a été un des profs du conservatoire mais, au-delà de ça il fait partie des 2 ou 3 qui ont fondé le jazz européen avec le trio Humair-Jeanneau-texier ou avec Kuhn-Humair-Jenny-Clark. Mathieu a beaucoup joué avec lui. C’est un des grands batteurs aujourd’hui dans le monde. On sourit parfois avec Thomas (Grimmonprez) entre nous parce que l’on se rend compte que l’on ressort des trucs qu’il nous a appris et qui restent.

 

Dans le nirvana de tes batteurs ?

 

SK : De Johnette, Motian, Erskine (pas tout mais certaines choses), Humair. Et dans les jeunes, Nasheet Waits, Gerald Cleaver, Fabrice Moreau.

 

 

Il y a des jeunes que tu as repéré sur la scène, voire des jeunes avec qui tu aimerais bien jouer.

 

SK : Par exemple Anne Paceo et son quintet. Elle a beaucoup de talent et dans son groupe il y a Pierre Perchaud, Antonin Tri-Hoang et Leonardo Montana qui sont tous des jeunes talents très prometteurs. Et en ce moment je travaille aussi avec Yaron et Emile Parisien.

 

Qu’est ce que tu écoutes en boucle sur ton Ipod en ce moment

 

SK : Ecoutes, tu vas pas me croire mais c’est justement « Sunday at The Village Vanguard ». Et c’est fou parce que La Faro joue un des solos les plus extraordinaires de l’histoire du jazz que ce soit sur My Romance ou sur Gloria’s Steps  et personne n’applaudit.

 

 

Si tu devais jouer avec un trio de rêve

 

SK : Prendre la place de Peacock dans le trio de Jarrett !!! Si tu écoutes Standard vol 1 et 2, l’intro de Jarrett sur All the things you are est quelque chose d’inouï. J’adore me lever le matin en écoutant ça.

Mais dans l’ordre du réalisable, jouer avec John Taylor et Paul Motian : un rêve !

 

Propos recueillis par Jean-Marc Gelin (juin 2011)  

Crédit Photos : Yves Dorison (Site de Yves Dorison)

 

 

STEPHANE KERECKI/ JOHN TAYLOR : "PATIENCE"

Zig-Zag 2011

Kerecki-Taylor--Patience.JPG

 

  STEPHANE KERECKI TRIO featuring TONY MALABY : “Houria”

Zig-Zag 2009

stephanekerecki_houria_cm.jpg


STEPHANE KERECKI : « Focus danse »

Zi-Zag 2007

 kerecki-focus.jpg


 


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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 20:56

 

Bobby Mc Ferrin sera à Nimes le 27 et à Orléans le 29 dans le cadre de la présentation d’un projet inédit avec le batteur Manu Katché. Ses concerts qui sont toujours d’incroyables moments de communion avec le public qu’il aime à faire participer sont en effet souvent marqués par les échanges et les rencontres avec les autres musiciens et autres artistes. Signe que chez lui, au delà de simples happenings tout est question de transmission et d’inspiration.

 

L’occasion pour nous d’attraper au vol le chanteur de New York. Celui qui a révolutionné l’art du chant, du jazz vocal et de l’improvisation a accepté de répondre brièvement à quelques courtes questions.

 Bobby-McFerrin.jpg

 

 

Manu Katché et vous, c’est une rencontre inattendue. C’est un peu la rencontre de deux drummers jouant ensemble.Comment vous êtes vous rencontrés et avez vous déjà travaillé avec un autre batteur ?

 

BMcF : J’aime utiliser des sons percussifs et je pense que j’ai commencé à explorer cela bien avant les autres chanteurs. Ce qui ne veut pas dire que je n’aime pas la mélodie. En sautant de ma voix de tête à ma voix de poitrine je peux tracer l’harmonie. Donc je ne me considère pas en premier lieu comme un chanteur-batteur. Je pense que je peux utiliser beaucoup d’options. Manu et moi pouvons faire soit un duo percussif ou bien être dans un schéma ou je chante sur ses idées rythmiques ou encore s’inscrire dans une forme ou je ferai à la fois la mélodie, l’harmonie et le rythme. Peut-être même que nous chanterons tous les deux ! Tout peut arriver quand deux musiciens inspirés se rencontrent.

J’ai travaillé avec quelques grands batteurs dont notamment l’incroyable jack De Johnette. Et je pense que l’on peut considérer que Savion Glover ( le danseur de claquettes) est aussi un percussionniste.

 

Quels sont les musiciens qui vous ont le plus inspiré durant ces dernières années ?

 

BMcF : Il y a des musiciens qui sont pour moi une grande source d’inspiration. J’ai souvent raconté mon expérience à l’écoute de Miles et de Herbie Hancock et Keith Jarrett a changé à tout jamais ma conception de la musique. Et puis il y a aussi les musiciens avec lesquels je joue. Mais ces dernières années je pense de plus en plus à mon père Robert Mc Ferrin qui était un grand Baryton. Il fut le premier Africain-américain à être signé au Metropolitan Opéra. Il a chanté Rigoletto à l’opéra de New York. C’est la voix que vous entendez  quand vous regardez le Porgy and Bess de Sydney Poitier . La façon dont il écoutait  la musique, la façon dont il chantait, la responsabilité qu’il se sentait dans son travail est pour moi ma plus grande source d’inspiration.

 


Quels sont parmi les autre arts ceux qui vous inspirent le plus ?

 

BMcF : Je trouve mon inspiration dans toutes les formes artistiques quelles qu’elles soient.

 

 

Est ce que l’enseignement représente quelque chose d’important pour vous ?

 

BMcF : C’est la façon de le faire qui est important. Je voudrais que les gens sortent de mes concerts en se sentant un peu différents que lorsqu’ils sont entrés. Je voudrais qu’ils se sentent plus enclins à véritablement entrer dans le chant dans leur vie de tous les jours, plus espiègles plus créatifs, plus en paix. Je pense à cela  chaque fois que je chante. Je crois que l’improvisation nous apprend toutes ces choses. C’est le sens de mon enseignement. Beaucoup de gens viennent me voir pour que je leur enseigne mes techniques de chant. Je préfère les voir apprendre et développer leurs propres techniques et leur propre « son ». Ce que je préfère c’est quand les musiciens sonnent comme eux-mêmes.

 

Quel est votre livre préféré

 

BMcF : La Bible. Je la lis et la relis toujours.

 

 

Ecoutez vous les jeunes musiciens et quels sont les grands talents que vous avez récemment découvert ?

 

BMcF :  En ce moment j’écoute Chick Corea ( avec qui je vais recommencer à partir en tournée à partir de l’année prochaine). Et j’écoute Mozart. Je n’en ai pas encore fait le tour. Peut-être si vous me reposez la même question l’année prochaine je vous parlerai d’un nouveau grand musicien qui m’a inspiré mais pour le moment j’écoute mes vieux amis et je trouve chez eux beaucoup d’idées nouvelles.

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 08:05

 

 Stefano Di Battista était hier soir au festival Jazz à Saint Germain où il donnait en concert au théâtre de l’Odéon son album « Woman’s land ».

L’occasion pour les DNJ de l’attraper quelques instants à l’Hôtel Lutetia et de revenir sur cet album consacré aux femmes avec un grand « F ».

 

battista-1.jpg

© Jean-Batiste Millot

 

Stefano, j’étais à La Villette à l’automne dernier lorsque vous présentiez cet album en avant première. Plus on vous entend et plus le plaisir que vous avez à jouer semble évident …

 

 

S.B : Disons qu’à 42 ans il faut trouver la clé de ce pourquoi on fait les choses. Bien sûr je fais de la musique parce que c’est mon métier et que cela me permet de gagner ma vie. Mais jouer sur scène c’est aussi un moment particulier où l’on a un privilège, où l’on partage quelque chose avec d’autres musiciens. Alors ça vaut le coup de profiter de cet instant. Quand je joue avec quelqu’un comme Jeff Balard, l’instant est rare et donc je préfère le passer en m’amusant (sans que cela ne soit péjoratif).

 

 

Cette dimension de plaisir gourmand se retrouve aussi dans votre écriture

 

S.B : C’est quelque chose qui me fait plaisir d’entendre ça. Et c’est vrai que lorsque j’écris de la musique, j’essaie aussi de m’amuser. Je trouve qu’avant je me prenais un peu trop au sérieux. Maintenant je laisse les choses aller naturellement. D’ailleurs le disque, je l’ai écrit de manière très naturelle.  Je n’ai pas écrit une seule note sur le papier.  Simplement comme ça, en me baladant avec ma fille, je me mettais à chanter une mélodie ou un scat. En fait ce disque est né d’une sorte de curiosité qui est apparue en même temps que sa naissance, par rapport au monde féminin. Mais techniquement cela ne m’a pas demandé beaucoup de travail. C’est juste des thèmes qui me sont venus comme ça pendant que je la promenais avec la poussette…. Alors comme je n’avais rien pour noter je m’enregistrais en chantant sur mon Iphone.

 

 

Vous avez donc privilégié la ligne mélodique

 

S.B : Oui parce que les thèmes, je les ai créés avec la voix et donc cela devient très mélodique. Je peux faire un scat un peu bop et cela devient le thème qui va s’appeler Ella Fitzgerald et ça c’est plutôt une démarche un peu facile. Mais c’est forcément dans un cadre mélodique parce que je n’ai pas travaillé à la table.

 

Vous êtes donc parti du personnage et la mélodie est venue ensuite ou bien est ce que une fois la mélodie crée, vous avez pensé à telle ou telle femme ?

 

S.B : Non, nous avons d’abord vrai un travail de documentation sur les femmes que nous avions choisi.

  battista-2.JPG

 

Il y a une vraie fraîcheur liée à cette création instantanée. Ce doit être difficile de ne pas perdre cette fraîcheur lors de l’enregistrement en studio ?

 

S.B : On a essayé de garder cela. J’ai fait ce disque avec un de mes amis, journaliste, Gini Castaldi. Il est intervenu un peu comme directeur

© Jean-Batiste Millot

artistique. Il intervenait comme une sorte de critique de jazz en temps réel. Alors à chaque prise il nous disait «  non ce truc là, ça va pas, faudrait mieux le faire comme ça ». Alors on se voyait avec les musiciens et on se disait «  mais non, il y connaît rien ce type c’était super ». Finalement après l’avoir refait comme il nous le disait le résultat était bien meilleur. Ainsi le morceau Madame Lily Devalier, nous l’avions prise sur un mode New Orléans, mais sur les conseils de Gin0 il s’est totalement transformé pour donner la version du CD qui est beaucoup plus enthousiaste. On est plus dans le registre de la joie.

 

 

Certains thèmes s’imposent d’eux même comme Ella qui part en sorte de scat, Coco Chanel où vous évoquez Sydney Bechet au soprano ou encore Lara Croft sur le mode James Bond girl. D’autres le sont moins comme par exemple ce morceau dédié à Rita Levi, cette chercheuse neurologue prix nobel de chimie. Comment parvenir à écrire sur ce thème ?

 

S.B : C’est particulier puisque c’est justement le morceau où il y a un invité, le chanteur brésilien Ivan Lins qui chante sur ce thème. Je lui avais demandé de mettre des paroles sur ce thème. Du coup lorsqu’il a mis des paroles en portugais, bien sûr, lui ne pensait pas à Rita Levi. Il a pensé à une Rita Levi plus romantique, plus « femme », que celle à qui j’avais pensé et du coup la compo s’est un peu transformée, alors que moi je pensais plus, musicalement à une Rita Levi italienne.

 

 

Dans la conception même de l’album, faire un album sur les femmes, dans le contexte machiste de l’Italie d’aujourd’hui, il faut y voir une arrière-pensée politique ?

 

S.B : Non ! Si cela avait été politique on aurait dû le faire bien avant. Non c’était juste un acte d’amour envers les femmes. Du moins je crois.

 

 

Mais sur ce thème-là vous auriez pu faire un triple, quadruple ou quintuple album …..

 

S.B : C‘est sûr. Chaque fois que moi ou Gianni on découvrait une femme remarquable on appelait l’autre pour lui raconter son histoire. On a beaucoup lu et l’on s’est documenté sur ces femmes, en tout cas sur celles qui étaient moins connues. Après tout est du registre de l’imagination. C’est vrai que d’aller d’un personnage comme Maria Lani ou Luc jusqu’à Lara Croft, c’est assez …ouvert, non ?

 

De toutes ces femmes quelle est votre préférée ?

 

S.B : Dans la dernière composition Woman’s land, il y a un personnage caché, une voix qui parle d’une femme qui se nomme Alda Merini. C’est une grande poète italien. Elle a créee une forme en improvisant des poèmes et son travail est magnifique. A part ça la femme que je préfère c’est……. Hum je ne sais pas trop, Joséphine Baker je crois.

 

 

Choisir c’est renoncer. Il y a des femmes que vous regrettez de ne pas avoir mis.

 

S.B : Non car je garde le format ouvert. Il y a des femmes qui apparaîtront dans des prochains disques ou bien dans des concerts. Et puis c’est un concept qui donne la possibilité de faire du spectacle autrement. Par exemple en projetant des images derrière nous et donner au spectateur une autre conception. J’imagine que quelqu’un sur scène, un journaliste ou un écrivain viendrait expliquer en quelques phrases le personnages et qu’ensuite nous jouerions avec ces images projetées. Je crois que cela stimulerait l’imaginaire du spectateur autrement.

 

 

Parlons des musiciens et notamment de Jonathan Kriesberg et de Jeff Balard. Comment s’est fait ce choix ?

 

S.B : Jonathan cela s’est fait par Reno Di Matteo qui est mon agent. Il me l’a proposé et je suis allé sur internet et j’ai regardé sur Youtube et j’ai vraiment beaucoup aimé de qu’il faisait. Je me suis dit que cela pourrait vraiment le faire sur ce projet. Quant à Jeff, je suis un grand fan de Joshua Redman et je les ai vus jouer souvent ensemble. J’aime son côté sanguin, presque organique dans sa façon de jouer.

 

 

Vous restez très acoustique, pas d’envie d’intégrer de l’électronique dans votre musique ?

 

S.B : Oui pourquoi pas. Mais pour l’instant le format acoustique est celui qui me convient le mieux.

 

 

Avec vous on pense surtout à l’alto et on a tous en tête votre album sur Charlie Parker. Vous vous révélez de plus en plus comme un  grand joueur de soprano. C’est le même rapport à l’instrument ?

 

Non c’est bien sur différent et tout dépend de ce que je veux jouer et de l’intention que je veux donner. Bien sûr lorsque je vouais évoquer Sydney Bechet dans l’album c’est le soprano qui s’imposait. C’est quelque chose qui est important pour moi, être respectueux du style de  mes maîtres. Et je trouve beaucoup de plaisir en passant d’un instrument l’autre, de changer de référence. Le soprano sur Coco Chanel m’évoque le Paris très élégant de ces années-là.

 

 

Est ce que vous travaillez beaucoup l’instrument ?

 

Non, pas suffisamment. Ces derniers temps avec la naissance de ma fille je l’ai un peu délaissé. Je travaille un peu mais c’est vrai que je passe de plus en plus mon temps libre, lorsque je ne suis pas en tournée ou en concert à m’occuper de ma fille. Et le rare temps que j’ai de libre j’aime le passer à travailler le son.

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© Jean-Batiste Millot

 

Propos recueillis le 16 mai 2011 par Jean-Marc Gelin

 

 Dernier album :

"Woman's land"

Discograph 2011

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Stefano Di battista (as, ss), Jeff Ballard (dm), Jonathan Kriesberg (g), Francesco Puglisi (cb), Julian Olivier Mazzariello (p), Roberto Tarenzi (p), Ivan Lins (voc), Fabrizio Bosso (t)

 

 

 

 

 

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 21:47

15 Avril 2011

« One Way… or Another  » (Collectif Onze Heure Onze)

Sortie prévue en Mai 2011

 Guilhem-Flouzat.jpg

Les Dnj : Tu es, si l’on peut dire un jeune musicien français, aujourd’hui exilé à New York et leader d’un premier disque aussi audacieux qu’excellent. Mais quel fut ton parcours ? Par quelles étapes es-tu passé pour arriver jusqu’ici ?

 

Guilhem Flouzat : Les étapes fondamentales de mon développement artistique et personnel ont commencé par ma participation à 14 ans à un stage de Jazz qui m’a fait découvrir cette Musique, « Les Enfants du Jazz de Barcelonnette », ainsi que le bonheur de jouer en groupe et tout ce que cela peut avoir d’épanouissant. Après mon Bac, je suis ensuite passé par une classe préparatoire littéraire pendant deux ans où j’ai pu approfondir plusieurs langages, plusieurs domaines comme par exemple celui de la philosophie, ce qui m’a donné un certain goût pour les lettres, pour l’écriture et tout simplement pour l’élaboration de concepts divers. Par la suite, je fus élève au sein de plusieurs établissements scolaires dédiés à la Musique, notamment au conservatoire du 9e arrondissement de Paris, à l’EDIM… etc… J’ai surtout eu l’occasion de pouvoir suivre une formation pendant 2 ans au département Jazz du CNR de Paris sous la direction de Jean-Charles Richard. J’ai ensuite intégré la classe de Jazz du CNSM de Paris que j’ai dû quitter en cours de cursus pour m’inscrire à la Manhattan School de New York. Au CNSM, j’ai pu être mis en contact avec toute cette scène « improvisée » et orientée vers la Musique contemporaine, en rencontrant des musiciens incroyablement créatifs. C’est lors de mon arrivée à New York que j’ai pu rencontrer des musiciens beaucoup plus ancrés dans les racines du Swing, avec des batteurs à la fois capable de jouer des grooves, de la Musique latine et aussi du Swing. J’y ai remarqué un rapport plus professionnel à la Musique. Pas forcément aussi créatif et original que ce que j’ai pu voir à Paris, pas toujours en tout cas, mais toujours très consistant techniquement. Tout au long de mon parcours, j’ai eu l’occasion de prendre des cours avec des professeurs très important, notamment Franck Aghulon avec qui j’ai fait l’apprentissage de la batterie Jazz, et ensuite Eric Harland qui lui m’a aidé à venir à New York, et avec qui je suis encore en contact dès que je peux. Voilà en gros ce qui fait que j’en suis là aujourd’hui, avec ce mélange de Musique et de littérature qui a donné naissance à cet album en écrivant des compositions qui ne soit pas seulement des thèmes-improvisation-thèmes, mais qui raconteraient indubitablement des histoires.

 

Les Dnj : Dans ce disque évoluent Tigran Hamasyan, Antonin Hoang, Ben Wendel, Laurent Coq, Michael Valeanu, Matteo Bortone et Simon Tailleu. Quels ont été les circonstances de vos rencontres ? Et comment s’est fait le choix d’être entouré par de tels artistes ?

 

Groupe.jpgGuilhem Flouzat : Le choix s’est fait de façon assez naturelle, puisque j’aime être entouré de musiciens qui me défient artistiquement et personnellement, qui me poussent à me remettre en question, mais qui en même temps soient des amis. C’est le cas de tous les musiciens sur ce disque. En fait, je voulais faire un compromis entre un groupe américain issu des rencontres que j’avais pu faire aux Etats-Unis et les artistes avec lesquels j’avais grandi en France, en qui j’ai profondément confiance et qui m’ont toujours inspiré. Cela concerne d’ailleurs l’ensemble des musiciens du disque, ils m’ont toujours impressionné et poussé à sortir de mes ornières musicales. Michael Valeanu, c’est mon plus vieux complice musical, c’est lui que j’avais rencontré à Barcelonnette et nous n’avons jamais cessé de faire de la Musique ensemble depuis ce moment-là. Antonin Hoang, Matteo Bortone et Simon Tailleu sont des personnes que j’ai rencontrées lors de mon entrée dans l’univers du CNSM, qui me donnent beaucoup d’inspiration en tant que musicien et en tant que personne. Ils sont tous les trois des amis avec qui j’ai une relation artistique depuis maintenant à peu près 5 ans. Quant à Laurent Coq, il a été une de mes rencontres fondamentales, une rencontre que j’ai faite à l’Edim. Il y animait à ce moment-là un atelier Jazz dans lequel je jouais et il m’a transmis ce que pouvait être l’exigence de pouvoir jouer en groupe, d’être attentif à la forme d’un morceau, et puis surtout l’engagement absolument sans concession que demande le fait d’être musicien. Il a toujours eu une présence musicale incomparablement riche, étant extrêmement appliqué quoiqu’il fasse, avec une grande culture et un univers créatif très cohérent. En ce qui concerne Tigran Hamasyan et Ben Wendel, je les ai rencontrés à New York lors de sessions musicales, je les ai approchés car j’aimais beaucoup ce qu’ils faisaient respectivement dans leurs groupes, notamment celui de Ben, « Knee Body ».

 

Les Dnj : Les compositions qui résonnent dans ce premier disque ont chacune le point commun de développer un univers sonore très particulier. Par ailleurs, elles ont été enregistrées en l’espace de deux jours. Quels ont été tes influences premières ? Combien de temps a-t-il fallu pour les écrire ? Quelle place tient la part d’improvisation dans un tel projet ?

 

Guilhem Flouzat : Comme je savais que Tigran Hamasyan et Ben Wendel seraient à Paris à la fin de l’été, j’en ai profité pour leur proposer d’enregistrer, ce qui m’a permis d’avoir en quelque sorte une date butoir pour composer. J’ai profité de tout l’été qui a précédé l’enregistrement pour écrire ces compositions. J’ai été influencé par le batteur John Hollenbeck que j’ai beaucoup écouté l’année dernière, chez qui j’apprécie la conception linéaire et architecturale de l’œuvre musicale, c'est-à-dire que l’on commence quelque part en construisant un édifice laissant des espaces où ensuite évoluent les improvisateurs. J’ai été aussi beaucoup influencé par Brian Blade et Fellowship, et évidemment par des références un peu plus françaises comme l’impressionisme, Ravel, Debussy… etc… c’est d’ailleurs ce que j’ai eu dans l’oreille depuis tout petit. J’ai pratiqué aussi sur cet album un procédé qui me tient à cœur qui consiste à prendre un morceau de Musique, le disséquer et le réduire à ses composantes élémentaires, manipuler ensuite ce matériel déjà existant en œuvre plus personnelle. Cela me permet d’avoir une matière à façonner et d’allier ma Musique à des morceaux que j’aime. J’ai procédé de cette manière sur « Stompin’ », en référence à « Stompin’ at the Savoy », aussi avec « Agin », qui à la base n’est autre qu’un morceau de D’Angelo. En gros, voici comment je m’y suis pris. Cela m’a pris deux mois pour écrire ces huit compositions. Concernant la place de l’improvisation, il y a quelque chose de fondamental pour moi qui relie la façon dont le son prend corps au sein du groupe et les musiciens qui le composent. Ces musiciens improvisateurs m’ont d’ailleurs considérablement influencé lors de l’écriture de ces compositions. Dans « Sometimes at Night », c’était pour moi une évidence de faire participer d’abord Antonin Hoang pour le premier solo, Ben Wendel pour le second. Sur « Agin », j’ai pensé à Ben directement, puis à Michael Valeanu pour la deuxième partie. Ce qui fait que la place qu’occupe l’improvisation est très importante, même si elle est délimitée. Je voulais une continuité totale entre ce qui était composé et ce qui était improvisé, d’où, pour moi, l’importance d’une identité forte pour chaque composition pour pouvoir justement faire participer chaque musicien en tant que personnage de ces histoires.

 

Les Dnj : L’étroite collaboration avec le collectif Onze Heure Onze et de son directeur artistique Alexandre Herer t’a donné l’opportunité de réaliser ce disque sous l’égide de ce collectif. Comment s’est présentée cette opportunité ?

 

Guilhem Flouzat : C’est moi qui ai pris l’initiative de contacter Alex Herer car je connaissais déjà les gens qui participent au collectif Onze Heure Onze, je les appréciais artistiquement et personnellement. C’est un collectif de musiciens à la fois très dynamiques et très intègres, qui font de la belle Musique honnêtement. Je pense qu’à l’avenir ils vont apporter beaucoup de choses à la scène française. Plutôt que d’essayer d’obtenir de l’aide de personnes plus haut placées et peut être moins disponibles, j’ai préféré travailler en collaboration avec des personnes qui soient des amis et que j’apprécie artistiquement. En tout cas, je pense sincèrement que ce collectif apporte déjà quelque chose de considérable à la scène Jazz actuelle, même si cela ne fait que commencer et que c’est encore une petite structure. Alex Herer est quelqu’un qui fait énormément de choses.

 

Les Dnj : J’imagine que beaucoup de concerts sont prévus dans les mois qui suivront la sortie de ce disque. Maintenant que ce premier opus a vu le jour, quels sont actuellement tes projets pour l’avenir, aussi bien en tant que leader qu’en tant que sideman ?

 

Guilhem Flouzat : Justement, j’y travaille en ce moment. Je suis en train d’organiser une tournée à l’automne prochain dans les clubs parisiens et européens, et très certainement à New York l’année prochaine, avec y compris un passage par les festivals. Etant donné que je suis encore étudiant et que mon emploi du temps reste encore assez chargé, j’essaye de m’en occuper dans les espaces restants. Par ailleurs, je participe actuellement à beaucoup de projets en tant que sideman avec notamment le quartet de Michael Valeanu. Je vais par exemple participer à un évènement organisé par la Villa Gillet, la célèbre institution lyonnaise, auquel je donnerais la réplique en duo au saxophoniste Ned Rothenberg, proche collaborateur de John Zorn. Ce que j’essaye en tout cas de faire, c’est d’évoluer avec un spectre musical aussi vaste que possible. Je veux absolument conserver ce rôle de sideman car il informe et il enrichie mon rôle de leader. Si on est que leader, on perd un peu quelque chose du travail de musicien et du fait d’être capable aussi de se conformer à l’imaginaire de quelqu’un d’autre. Un autre imaginaire que le sien.

 

Les Dnj : Prenons-nous au jeu d’une célèbre baronne : si tu avais trois vœux à formuler, quels seraient-ils ?

 

Guilhem Flouzat : Mon premier vœu serait que la politique culturelle en France et en Europe demeure ce qu’elle est, car elle reste encore très précieuse malgré le déclin de ces dernières années. Ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis où il n’y a pas les avantages de cette politique. Mon deuxième vœu serait de jouer avec quelques héros. Je rêverais de jouer avec Herbie Hancock par exemple. Mon troisième vœu serait de vieillir comme Roy Haynes.

 

Propos recueillis par Tristan Loriaut pour les Dernières Nouvelles du Jazz, Vendredi 15 Avril 2011.

 

 

GUILHflouzat

EM FLOUZAT : " One way"

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 12:21

 

Aux DNJ nous avons beaucoup aimé « In Extremis », le deuxième album de la chanteuse Clotilde Rullaud sorti il y a quelques semaines (après un premier disque auto-produit enregistré en public aux Sept Lézards en 2006). La démarche artistique, l’originalité du propos, ainsi que la conception vocale, littéraire et musicale (avec un formidable groupe cohérent et soudé), nous a franchement séduit et nous a donné envie de rencontrer cette passionnante chanteuse avant son concert au Studio de l’Ermitage à Paris le 20 avril.

Propos recueillis le 22 mars 2011 par Lionel Eskenazi.

 

DNJ : Tout d’abord j’aimerais que l’on parle de ta formation musicale, de ton apprentissage du chant et du registre de ta voix.

C.R : J’ai une formation de flûtiste classique que j’ai pratiqué pendant de nombreuses années. J’ai toujours aimé chanter mais je ne le faisais qu’en privé. Ce sont des amis musiciens, qui après m’avoir entendu chanter, m’ont poussé à explorer ce domaine là, car personnellement je n’avais pas tellement confiance en moi et je ne me voyais pas spécialement comme une chanteuse. J’ai pris des cours de chant jazz avec Sarah Lazarus qui est une excellente pédagogue et qui m’a appris à improviser. Sarah, qui est une ancienne saxophoniste, m’a fait remarquer que j’improvisais comme une flûtiste et que je me servais de la colonne d’air de la même façon, ce qui fait que mon registre de voix est typiquement mezzo et très proche de la flûte classique en ut. J’ai ensuite étudié le chant classique en mettant en avant les techniques d’hygiène vocale qui permettent de se protéger et d’être précautionneux avec sa voix.

 

DNJ : On entend clairement dans ton album des influences brésiliennes, africaines, argentines et même indiennes. D’où vient cette ouverture aux musiques du monde ?

C.R : J’aime chanter des mélodies et des paroles venant de différentes cultures et j’y ai été initié par la chanteuse ethno-musicologue Martina Catella, qui a décortiqué les différentes techniques des chants du monde et me les a enseignées. Il s’agit de pouvoir exploiter et d’étendre toutes les possibilités du corps pour déformer et tirer la voix dans tous ses retranchements. La voix a une place à part dans chaque région du monde en fonction des spécificités socio-culturelles, des croyances et des religions, elle est souvent liée au message divin, à une idée d’élévation, d’ascension de l’âme comme dans les chants religieux. Ces voix éthérées et allégées ne rentrent pas en résonnance dans le corps contrairement aux chants païens, où l’on recherche la résonnance corporelle comme lien avec la terre, la mère nourricière. Martina m’a ouvert les yeux sur ces différentes techniques et sur la façon de les approcher sans s’abîmer la voix.

 

 

In-Extremis-Portrait-C-Rullaud1-BDcCecil-Mathieu.jpgClotilde Rullaud © Cécil-Mathieu

 

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 22:17

MEDERIC COLLIGNON EST CASH…… (MiRE)    

  Mederic Collignon 2009par Jean-Marc Gelin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


    Clotilde RULLAUD - Interview in extremis In-Extremis-Portrait-C-Rullaud1-BD©Cécil-Mathieu

par Lionel Eskenazi

Une rencontre avec Guilhem Flouzat

Guilhem Flouzat


 

par Tristan Loriaut

 

 

 

 

 

 

 

  Bobby Mc Ferrin, chanteur corps et âme

 

Bobby-McFerrin

par Jean-Marc Gelin

 

  "LE MONDE DE SOPHIE", une interview de Sophie Alour 

 

ALOUR.jpg 

par Lionel Eskenazi

 

 

 

 

 

 

 

 

Stéphane Kerecki, la construction de soi  

   kerecki2

par Jean-Marc Gelin

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 15:00

Après un premier album très remarqué dédié à la photographe italienne Tina Modotti (Suite for Tina Modotti, 2008), le Tinissima Quartet de Francesco Bearzatti dédie son nouvel opus à une autre figure révolutionnaire controversée, Malcolm X. Pour les DNJ, le saxophoniste italien a accepté de revenir sur la genèse de ce projet et de commenter le disque plage par plage.


Francesco Bearzatti:

J’ai découvert Malcolm X quand j’étais gamin. En lisant son autobiographie, j’ai été bouleversé, car j’ai alors réalisé que mes idoles, les grands jazzmen afro-américains, avaient été traitées comme des citoyens de seconde zone, voire comme des animaux. Ç’ a été une découverte fondamentale pour moi.

Bien plus tard, j’ai fondé le Tinissima Quartet pour raconter l’histoire de mes héros révolutionnaires, en commençant par Tina Modotti. Beaucoup de gens ont découverte cette dernière à travers notre premier disque, ce qui est très important pour moi. Bien sûr, Malcolm X est plus célèbre, plus populaire, mais beaucoup de gens ne le connaissent pas vraiment. C’était donc naturel de lui consacrer le prochain album.

Dans un premier temps, j’ai beaucoup étudié son autobiographie, que j’ai lue trois fois, je suis allé chercher ses discours sur Internet, j’ai acheté des tas de bouquins… Un travail de recherche qui a duré près d’un an. À partir de là, j’ai conçu un projet en dix mouvements, en pensant à X comme chiffre romain. J’ai d’abord écrit les titres de ces différents chapitres, et ensuite, j’ai composé la musique correspondante en trois mois. En parallèle, le peintre Francesco Chiacchio a réalisé les superbes illustrations du livret, toutes en noir et blanc. Je lui donnais les titres au téléphone, en jouant quelques notes de piano pour camper l’ambiance de chaque morceau. Il s’est alors mis à dessiner, et il a finalement terminé avant moi ! Je n’ai pas ressenti le besoin d’accompagner le disque par un texte explicatif. Je ne suis ni écrivain, ni poète, et je crois que la musique et les dessins expriment déjà beaucoup.

J’espère que ce travail incitera les auditeurs à acheter des ouvrages sur Malcolm, à lire son autobiographie… Je ne sais pas encore qui sera le prochain révolutionnaire à qui je dédierai une suite pour le quartette. Entre Tina Modotti et Malcolm X, il s’est tout de même écoulé trois ans…

 

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PA-BEARZATTI.jpgFrancesco Bearzatti
Jazz sous les Pommiers 2009, Théâtre Municipal, Coutances, France, 19/05/2009

© Patrick Audoux

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