THELONIUS MONK (1954-1956)
Louis Joos volume 2
BD JAZZ 2CD + 1 Bande dessinée
www.bdmusic.fr
Dessin et scénario LOUIS JOOS
Voilà pour les fêtes une idée intéressante : écouter le volume 2 de la collection BD music, consacré à Thelonius Sphere Monk avec une sélection attentive de deux CDs qui donnent un des meilleurs aperçus de la « carrière » discographique de ce fou génial, formidable pianiste !
Le jazz c’est du noir et blanc, et souvent des photos ! A moins que ce ne soient les sublimes planches encrées de Louis Joos que l’on met en musique avec quatre albums réunis dans ce précieux écrin. Quand le dessinateur (et pianiste) Louis Joos s’installe à sa planche à dessin, il restitue le « melting pot » musical new yorkais. C’est un bonheur intense de plonger dans sa vision de Manhattan, cette vibrante évocation des rues de New York, la dernière planche, comme un clin d’œil à Woody Allen. Les albums choisis par Christian Bonnet furent enregistrés entre 1954 et 1956, en solo, trio, ou en combo, et chacun est présenté avec une vignette de la pochette et un texte soigné de l’auteur.
Magnifique début avec ce Portrait of an ermite de 1954, capté à Paris, en solo pour la première fois, dont l’excellent Henri Renaud soulignait la formidable conception rythmique, le « tempo intérieur ».Suit l’album historique Thelonius Monk plays Duke Ellington, paru en 1955 sur Riverside ; c’est le premier album où Monk ne joue pas ses propres compositions. Cette idée de présenter le pianiste sous un jour plus aimable, de faire oublier sa réputation de pianiste « maudit », connaîtra un réel succès.
Sur le deuxième CD, on écoutera un disque de standards de 1956 The Unique Thelonius Monk où Monk avec Art Blakey (dm) et Oscar Pettiford (b) revisitent des thèmes de Gershwin, Richard Rodgers, Vincent Youmans... Enfin il était temps de n’enregistrer que des albums « cent pour cent » originaux, monkiens avec le génial (mais cauchemardesque à l’enregistrement ) Brilliant Corners où s’illustre Sonny Rollins. Citons un autre spécialiste de Monk, Laurent de Wilde : « Jamais Monk n’a été aussi loin dans son souverain mépris des règles… Rien n’est carré, tout est de guingois...La tyrannie de sa mélodie singulière est totale, et l’improvisation, plus que jamais est totalement asservie. »
Un résumé discographique sans faute avec des illustrations superbes, que demander de plus ? Voilà un nouveau numéro de l’excellente collection BD music à se procurer ! Vite !
Sophie Chambon