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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 05:37
logoINA.gif"Bêtises sur le jazz" par Grosso et Modo

Retrouvez toutes les vidéos dans la rubrique "Les vidéos qu'on aime".











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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 07:46
 Par Stéphane Carini

anitaoday.jpg 

 

Les chroniqueurs de jazz, qui adorent – et c’est normal – se procurer les secrets de fabrique (et de coulisses) de leur musique préférée n’expliquent quasiment jamais comment ils écrivent leurs textes (est-ce d’ailleurs l’une de leurs préoccupations majeures ?). Même si ce n’est pas sa visée première, le présent article tente de rompre avec cette habitude : outre le lien très clair qu’il établit entre son sujet et une période de la propre vie de l’auteur, ses convictions personnelles aussi, précisons qu’il a été écrit le dimanche 1er novembre 2009 en un quart d’heure environ, après le deuxième visionnage du volume de la collection « Jazz Icons » consacré à Anita O’Day (chroniqué à part dans les DNJ), à la brasserie « Le Carrefour », à l’angle de l’avenue Secrétan (19ème), sur une nappe en papier juste après déjeuner vers 15H30…Le texte a été rédigé d’un jet et dans le désordre, ce pourquoi il est truffé jusque dans son titre de quelques chiffres qui dévoilent la succession des paragraphes et des  thèmes qui ont scandé sa graphie.



(3) J’aime tout d’Anita. Le galbe de ses mollets, le magnétisme de son visage, l’orbe de sa bouche qui découvre ses dents supérieures trop en avant, sa démarche sur scène, qu’elle se plante face au micro, jambes écartées, buste splendidement rejeté en arrière ou qu’elle esquisse un pas de danse (son premier métier) toujours imparablement juste de sensualité, ses bracelets, ses bras nus ou à l’inverse gantés (jusqu’au poignet ou encore au-delà du coude, trop usé), qui miment chinoisement le phrasé ; (1) son exubérante versatilité vestimentaire – qui ne dit qu’une chose : la constante rigueur de son élégance pour affirmer non l’apparence du corps mais sa signature essentielle : sa voix – et sans doute aussi sa volonté de vivre son judicieux caprice du moment. 


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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 23:40

1 CD ECM/Universal – 2009

Stefano Bollani (p), Jesper Bodilsen (b), Morten Lund (dm).

bollani.jpg On avait laissé Stefano Bollani à Rio de Janeiro où, entouré de musiciens brésiliens, il revisitait avec délectation la tradition du choro et de la samba (« Carioca », 2008). Quelques mois plus tard, voilà qu’on le retrouve dans les studios d’ECM, flanqué d’une rythmique danoise. Le contraste entre les deux disques est bien à l’image de ce brusque changement de latitude, qui laissait craindre le choc thermique. Là où « Carioca » était dansant, vivifiant, sensuel, extraverti, « Stone In The Water » propose une musique toute en retenue et finesse. Trop ? Sans doute. Je ne voudrais pas faire de l’anti-ECMisme primaire, mais il y a tout de même quelque chose d’un peu déprimant à voir un artiste à la personnalité aussi affirmée que Bollani accoucher d’un album en tout point conforme aux canons esthétiques (aux diktats ?) du label munichois. Tout y est : la subtilité du toucher, les silences nimbés de réverbération, la contrebasse économe au son rond et ample, le drumming tout en subtilités et frissonnements « motianesque »… À croire que le pianiste italien a remisé son tempérament fougueux dans le frigo de Manfred Eicher. Au final, une musique terriblement jolie, assez froide et désespérément ennuyeuse. Il ne reste plus qu’à espérer que Stefano nous revienne la prochaine fois avec un opus plus ensoleillé.

Pascal Rozat

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 18:49

Palmetto records 2009

Mattwilson.jpg


 A priori rien de nouveau dans ce quartet pianoless du batteur de Knoxville Illinois, Matt Wilson. Un esprit furieusement libre navigant entre les effluves Rollinsiennes et Colemaniennes avec des soufflants héroïques et une rythmique d’enfer qui manie le post bop avec un dynamisme revigorant. Les soufflants justement, parlons en. On avait déjà repéré l’altiste Andrew D’Angelo déjà entendu au côtés de Jim Black, de Chris Speed et de Kurt Rosenwinkell. D’Angelo ou la fureur de l’alto poussée à la limite de la rupture. ( exceptionnel sur Celibate Oriole) On connaissait moins en revanche et c’est un tort le saxophoniste ténor New Yorkais, Jeff Lederer qui forme avec son camarade un numéro de duettistes à entrecroisements multiples. Dans cet exercice un peu iconoclaste, les musiciens ne manquent pas d’humour et affichent un réel plaisir à jouer et à improviser avec un sens de l’engagement total. Une musique qui joue sur la puissance avec une réelle complicité dans le swing pourrait on dire. A preuve ce Two bass It , fleuron du bebop qu’ils prennent avec modernité et respect de la tradition. Leur énergie collective s’exprime dans une sorte d’expression brute du jeu réduit à sa forme primitive, presque tripale adossée à un son naturel et sans tripatouillage . On pense parfois aux heures furieuses de L’AACM si leur univers n’etait pas iconoclaste.

C’est aussi plein de contrepoints, de contrechants, de lames acérées qui s’entrechoquent (Getting friendly) sur des gros rythmes binaires . Presque une session spontanée qui dégage une bien belle fraîcheur. Entre bebop, funk ( Area man) et groove leur musique en tous cas y est toujours joyeuse et facétieuse.

Jean-Marc Gelin

 

 


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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 05:23

Futura et Marge. 2009.

`futurager16 130Dizzy Reece (tp), John Gilmore (ts), Siefried Kessler (p), Patrice Caratini (cb), Art Taylor (dr).



Ce disque est un OVNI que l’on doit à Gérard Terronès dont il faut redire le rôle crucial (crucial parce qu’absolument passionné) pour jalonner le jazz des années ‘70, bien au-delà de la mouvance free (1), de Steve Lacy ou Archie Sheep à Ben Webster, de Freddie Redd à Mal Waldron et jusqu’à cet album du trop confidentiel trompettiste Dizzy Reece qui a longuement séjourné en France. Insistons-y d’emblée : le plus sidérant, c’est que ce quintet est complètement d’époque et complètement d’aujourd’hui tant il continue de nous interpeller et de nous happer par sa ferveur et sa liberté intactes (le CD live des frères Belmondo, « Infinity » en fournit par exemple la démonstration). Quelques jalons : nous sommes en 1970, le groupe se produit à la salle des fêtes de Créteil et la musique est clairement placée sous le sceau du lyrisme coltranien le plus échevelé mais ce qui, en l’occurrence, sauve (et l’on est tenté de dire : « sauve » tout court sans avoir à préciser de qui ni de quoi !) c’est une étincelante communion qui estompe des positionnements stylistiques assez différents. On retrouve en effet dans cette formation deux hard-boppers orthodoxes, le leader et Art Taylor (sur le point de se retirer de la scène), la comète singulière John Gilmore, qui a marqué les albums de Freddie Hubbard ou Pete La Roca, entre autres, au-delà de sa longue collaboration avec Sun Ra, et deux artistes français : Patrice Caratini, âgé d’à peine 25 ans et Siegfried Kessler qui en a dix de plus. Ininterrompue sur 43’ mais remarquablement structurée en quatre mouvements (« Communion » / « Contact » / « Krisis » / « Summit »), leur musique est une traînée de feu qui naît, se déploie, s’apaise et se consume avec une énergie canalisée par une lisibilité de tous les instants. D’un drumming crépitant qui affirme la pulsation autant qu’il seconde de sa frappe sèche les discours les plus intenses, du soutien obsessionnel de la contrebasse, d’un jeu de piano portant l’harmonie à incandescence autant par méthode que par goût de l’embrasement, on ne sait d’abord que louer…Soulignons au demeurant que les choruses les plus insolents, les plus déroutants, d’une beauté altière, sont sans doute ceux de Siegfried Kessler, alors dans la souveraine plénitude de son expression. Bien entendu, les deux soufflants ne sont nullement en reste : John Gilmore parce qu’il développe, sans inféodation à Coltrane, un jeu sec, découpé, maître de son propre enfièvrement, Dizzy Reece parce qu’il démontre de superbe manière comment, et en quoi, le socle du hard-bop a permis d’ouvrir l’instrument, musique modale et défis de la virtuosité complètement assumés (Freddie Hubbard, Woody Shaw, etc.) à une expressivité saisissante, hallucinée, tout à la fois urgente et nuancée (cf. l’exposé de « Summit »). Ecoutez et réécoutez ce disque, le temps que – non simplement vos oreilles, comme on dit – les fibres de votre corps s’imprègnent de cette qualité d’explosion qui devrait être l’un des secrets de nos vies…


Stéphane Carini.


(1) un début de revalorisation du parcours de G. Terronès est heureusement en cours : cf. un article très documenté : « Les disques Futura et Marge ont quarante ans », tout récemment signalé par Jerôme Gransac et paru sur le site de nos confrères de Citizen Jazz.

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 18:35

Alain GERBER  

Fayard , 2009

650 p, 25 euros

BLUES On écoute et lit Alain Gerber depuis si longtemps qu’il nous est devenu familier. Il creuse

le même sillon  « Black and Blue »  avec une énergie rare et éclaire d’un angle toujours original son

terrain favori d’exploration, la musique de jazz.

 Après nous avoir fait comprendre au travers des vies de ses drôles de héros, Louis Charlie, Billie, Chet que « le jazz est un roman», l’écrivain s’attaque à un gros morceau, aux racines même de cette musique, le  blues . Et à sa façon, il  réécrit la vie de ces petits, ces obscurs, ses sans-grade, qui ont façonné l’histoire de cette musique essentielle du XXème siècle, le jazz.

Il sait comme personne entrer dans l’insondable flux des consciences, mêler grande et petite histoire, raconter la guerre de Sécession, le sud  vaincu et dévasté, le destin de musiciens noirs au cœur de la tourmente. Car si les esclaves sont libres,  personne n’a encore le cœur à se réjouir. « Délivrés de nos fers, nous avons été pour la plupart d’entre nous, enchainés à notre malédiction par notre liberté même. »

Le pays est aux mains des profiteurs, des «carpetbaggers »  et les noirs font toujours les frais de la violence ordinaire. La mort, la violence, le désespoir orchestrent  ce récit haletant de cinq voix , cinq monologues qui se livrent à tour de rôle.

 Chaque chapitre qui porte le nom d’un personnage,  commence par "Je me suis levé ce matin".  Mais "pour l'homme noir, tout est toujours du pareil au même. Il se lève avec le jour, mais quand il sort de sa cabane, c'est pour pénétrer dans une autre sorte de nuit". Pourtant, que de  pulsions de vie, de désir, d’amour irriguent ce texte fluide.

Le roman traversé du souffle épique d’une histoire pleine « de bruit et de fureur » raconte cette Amérique esclavagiste, à travers la vie, l’errance, les souffrances de trois personnages principaux dont  les voix se relaient, au rythme des chapitres : Nehemiah, le surdoué qui apprend le piano en même temps que le fils de son maître, le vil Devereaux qu’il finira par tuer ; Silas, son ami, qui joue du banjo, de l’harmonica, et de la guitare, enrôlé dans l’armée, cherchant désespérément à retrouver sa femme, deviendra  « Blind brother Silas ». Quant à la  femme, Cassie,  ancienne esclave de la plantation Devereaux, elle  a fui avec sa petite fille Loretta, vers le Nord, terre promise, pour  retrouver son homme.

Le lecteur suit les routes, les cicatrices de la géographie américaine du Delta, de la Nouvelle Orleans où les musiciens se réfugient,  à la Californie dont les chemins de fer furent aussi construits par les Chinois .

Et la musique naît, chant réprimé le long de la ligne  Mason-Dixon , de démarcation raciale que suit le «  chemin de fer souterrain » gardé par de cruels serre-freins .

 

Nehemiah, improvisant pour la première fois, pour son maître sur « Yellow rose of Texas » connaît cette étrange sensation que d’ignorer ce qu’était cette musique  et pourtant de ne plus vouloir en jouer d’autre …

La musique, encore inouïe, où il aurait reconnu le mystérieux objet de son désir n’est ni celle de l’Afrique ni celle du Blanc : la musique du Noir déporté sur cette terre américaine.

 

Pour Silas,  « la musique ce n’était qu’une mixture, un cafouillis de toutes celles que je connaissais déjà. Je prenais un morceau d’un chant d’église, un morceau d’une valse ou d’une polka que jouait Néhémiah, des choses étranges apprises en Louisiane, et des souvenirs que les Anciens gardaient de l’Afrique.J’ajoutais des bruits de la nature, de la ferme et quelquefois des bruits de train. »

Alain Gerber s’est emparé de l’Histoire pour en faire une matière romanesque dense et colorée, lumineuse et violente . En éclaireur avisé du passé, avec une forte identification à ceux qui ont permis la naissance de cette musique qu’il aime tant, il recrée une Amérique très vivante.

On s’imprègne de ce  foisonnant récit comme d’ une fresque sur grand écran :  si l’arrière-plan brossé est celui d’ « Autant en emporte le vent », on est loin de son manichéisme ou de celui d’une fiction historique comme « New Orleans ».

 Blues,  ce serait vivre dans le comté imaginaire de Yoknapatawpha , non du côté des « petits blancs » de Faulkner ou Caldwell, mais avec les personnages de Toni Morrisson dans « Beloved ».  Avec,  en constant accompagnement, cette musique  «  qui n’appartient à aucun des hommes qui la colportaient de ville en ville … une musique immense, qui n’avait en aucun musicien ni son commencement ni sa fin. Une musique à peau sombre…

 

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 05:40
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Les DNJ vous proposent des extraits vidéos de l'offre Jazz de ina.fr.
L'index des artistes présentés sur ina.fr est .

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Milt Buckner, Slam Stewart et Jo Jones, "C Jam Blues", 1971







Teddy Buckner, Bill Coleman, Roy Edridge et Dizzy Gillespie, "Just You, Just Me", 1958


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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 11:29

« VISITING JAZZ. Quand les Jazzmen américains ouvrent leur porte »

Thierry Pérémarti

Editions le Mot et le Reste

2009 – 372p

 

visiting-jazz.jpg

 

On se souvient avec un petit pincement au cœur de ces pages que signait Thierry Pérémarti dans feu le mensuel Jazzman. Deux petites pages où, pendant plus de 10 ans le journaliste qui vit Outre Atlantique nous racontait ses visites auprès des jazzmen américains. Des interviews faites là où toute interview digne de ce nom devrait se dérouler, dans l’intimité de leur appartement, dans leur salon, leur jardin ou leur bureau, au plus près de leur quotidien.  C’est que Thierry Pérémarti n’a pas son pareil pour briser vite la glace et approcher une certaine forme de complicité avec son sujet. Quelques minutes au plus près du cœur de ces anciennes gloires passées et pour quelques-unes (rares), encore actives de l’histoire du jazz. Je me souviens encore, non sans émotion de ma lecture de cette rencontre avec Freddie Hubbard parue quelques jours avant la mort du trompettiste (Rencontre mise à nue où le trompettiste nous dévoilait sa volonté farouche de revenir sur scène). Allant de la côte ouest à la côte Est, ces deux pôles essentiels, le journaliste est aller puiser dans le who’s who d’un jazz capté au travers de moments émouvants parce qu’emprunts de simplicité. Ces moments où l’interviewer et l’interviewé se laissent aller à une discussion sans but, sans objet, dans le flottement d’un souvenir suscité par Thierry Pérémarti que l’on sent en amour total de ses sujets, de ceux qui ont tant d’heures de gloire à leu actif qu'ils en incarnent le jazz . Henry Grimes, ce rescapé qui, pour le coup a repris du service après des années d’errance, en témoigne. C’est alors un défilé des héros du jazz : 77 musiciens captés ainsi entre 1999 et 2009 qui pour certains ont disparu depuis (Zawinul, Hubbard, Anita O’Day….), d’autres restant encore très présents aujourd’hui ( Erskine,  Shorter, Frisell ….). Et toujours quel que soit leur statut, ils livrent à leur nouvel « ami » français bien autre chose que ce que l’on a l’habitude de lire dans les interviews un peu « conventionnelles », des moments de souvenirs intimes.

Pourtant si au hasard des pages actu du mensuel on se trouvait happés par ces rencontres hors du temps et chaque fois décalées par rapport à la frénésie boulimique de l’actu du jazz, l’alignement dans un ouvrage unique de ces brèves interviews de ces musiciens pour  beaucoup à la retraite, donne l’impression d’un jazz sépia tout droit sorti de la résidence de Bleuets version limite sénile du jazz à l’heure du thé et des petits gâteaux dans le salon juste avant la promenade de 17h. C’est le  revers de la médaille de ces héros fatigués dont on avait oublié que malgré leur habit de lumière il s’agissait aussi d’hommes et de femmes qui tondent leur pelouse, jouent avec leur chien et font la cuisine. Moyenne d’âge à tout casser 75 piges.


Mais l’on passe outre cette vision un pue passéiste du jazz. Car l’écriture magnifique et délicate de Thierry Pérémarti suffit à nous émouvoir, à nous émerveiller avec les yeux de gosses qui rencontreraient pour de vrai leurs héros en chair et en os. Et nous sommes un peu dans l’émerveillement de ceux qui découvrent ainsi la profonde humanité de ceux qu’ils ont tant idolâtré.

L’ouvrage est précédé d’une très belle préface d’Alex Dutilh qui fut durant toutes ces années le Rédacteur en Chef de Jazzman et qui laissa à Pérémarti cette belle liberté. Cette audace du décalage. Jean-Marc Gelin

 

 

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 05:38
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Paul Bley, "Alrac", 1973







Claude Bolling, 1974


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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 07:41

ma-pomme.jpgDifficile de dire de quoi l'année 2010 sera faite. Mais si l'on devait tirer un bilan de l'année qui vient de s’écouler, on serait bien en peine d'y voir quelques indices. Sur le plan de la production discographique, c'est un peu comme si les choses avaient suivi leur cours, avec quelques bons moments mais sans réel éclat majeur. Les chocs de l'année attribués par Jazzmagazine ne permettent pas de déceler les révélations qui devraient bouleverser le paysage. « Kind of Blue » a certes marqué les 50 dernières années du jazz mais ce n'est pas en 2009 que nous verrons naître devant l'œuvre qui fera date. Et si l'on encense aujourd’hui à juste titre l'album d'Allan Toussaint (Bright Mississipi) c'est plus parce qu’il fait revivre à sa manière et avec une sacrée modernité, la Nouvelle-Orléans. La modernité dans la tradition. Et l'un disque de l'année le plus unanimement salué par la critique a été la réédition sublime de l'album de Stan Getz et Kenny Barron, People Time qui date de 1991.

 

En  2009  le  fait  marquant  est aussi le jazz qui entre au musée au travers de deux expositions : celle du Quai Branly célébrant " un siècle de jazz" et celle consacrée à Miles Davis et qui fera certainement date. La réussite éclatante de cette dernière est elle le signe d’un regain d’intérêt pour le jazz de demain. A voir…..

 

Pourtant  si  l’année  est  en demi-teinte ce n’est pas pour autant que les choses n’évoluent pas. Le monde du jazz change. Les médias évoluent. On l'a vu avec la fusion de Jazzman et de Jazzmagazine, la disparition de certains titres outre-atlantique et la création dans la foulée d'un nouveau journal, So Jazz. Dans  ce  microcosme  médiatique,  les  choses  évoluent.  Nous  vous avions parlé de notre collaboration avec le site américain All About jazz qui nous l'espérons contribuera à s'affranchir de quelques étroites frontières hexagonales. Voilà désormais  que  nos confrères  de Citizen Jazz font peau neuve. Et quelle révolution puisque ce site de référence devient bien plus qu'un site, un véritable magazine en ligne prenant ainsi le contre-pied de tous ceux qui estiment que le net n'offre pas de modèle économique viable. Et c'est avec, avouons le, un peu de jalousie que nous applaudissons et souhaitons longue vie à ce très beau support. Une grande réussite qui fait référence.

On  le  voit  les  modèles  sont  donc  à  inventer  ou  à  créer. Nous avons eu récemment écho d'une initiative qui consistera à proposer demain la retransmission des concerts de jazz en direct dans.... des salles de cinéma. Pourquoi pas ! La démultiplication  des  lieux de jazz (et de musique en général) est une expérience tentante. Les artistes aujourd’hui ont bien plus à gagner en tablant désormais sur la diffusion des concerts que sur la vente de la musique. Du coup, on peut déjà  imaginer  que  des lieux de diffusion puissent émerger pour faire vivre le jazz autrement.  À l’heure où l'INA fait un tabac avec la mise en ligne de ses archives comme nous nous en faisons l'écho dans ce numéro, on voit bien que la demande est forte sur la retransmission des images du jazz sur l‘écran.

 

Que  les  lignes et les choses changent, c'est à la fois une évidence et une impérieuse nécessité. Ce début de XXIème siècle, en pleine refonte de ses modèles, se cherche encore. Nous ne savons pas trop ce qui va en sortir mais le vertige de l'inconnu est en tout cas bigrement stimulant.

 

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