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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 14:10

 

Sandrine Deschamps (voix),

Marie Christine D’Acqui (contrebasse)

invités :

Jean-Charles Richard (saxophones soprano et baryton),

Keyvan Chemirani (percussions)

Trebim Music / L’Autre Distribution

 

Retour au disque d’un duo déjà écouté sur un premier opus paru en 2021. Duo singulier, qui conjugue la contrebasse et la voix, et unique dans son projet d’évoquer à la fois des artistes femmes (compositrices, instrumentistes, interprètes….) et le fait d’être femme(s) dans la musique, et dans la vie. Sandrine Deschamps chante, du côté du jazz, avec notamment le grand orchestre Pee Bee de Gary Brunton & Claudio Pallaro. Marie Christine Dacqui joue de la contrebasse dans les orchestre classiques, mais aussi avec ceux du jazz, comme dans le Chamber Jazz Quintet, où elle était aux côtés notamment de Frédéric Loiseau, et de l’Ami que nous regrettons tous : Claude Carrière. La confrontation de la voix à la seule contrebasse donne naissance à une forte expressivité, de part et d’autre, comme une conversation complice. Évocations de musiciennes, avec la très emblématique composition de Mary Lou Williams, Mary’s Waltz, augmentée d’un texte en anglais imaginé par la chanteuse pour célébrer cette grande artiste. Ou reprise d’un hommage de la chanteuse Sam Phillips à Sister Rosetta Tharpe. Souvenir de Pannonica de Koenigswarter, amie des plus grands jazzmen d’après-guerre, et qui prit soin de Monk quand il s’enferma dans le mutisme, avec la musique du grand Thelonious à elle dédiée, et un texte de Jon Hendricks. Ici le sax baryton de Jean-Charles Richard, après une introduction, tisse un contre-chant. Et aussi une très belle reprise de Joni Mitchell. Keyvan Chemirani vient en renfort sur d’autres titres. Et huit compositions de l’une ou de l’autre complètent ce paysage où toutes ces Elles convergent, parmi lesquelles on croise une Joan Anderson qui pourrait être Joni Mitchell (dont c’est le nom….). Belle réussite vocale et instrumentale : artistique en somme. Un art sur lequel a veillé Daniel Yvinec, très sollicité homme de l’art d’être…. directeur artistique.

Xavier Prévost.

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Le duo sera en concert le 13 février à Paris au Studio de l’Ermitage

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=rb-izhfXBn8

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 10:22

François Couturier (piano), Dominique Pifarély (violon)

Neumarkt (Bavière), octobre 2023

ECM 2819 / Universal


 

Nouvelle rencontre de ce duo, rare au disque (mais sur scène, on les a retrouvés un peu plus souvent). Il existe entre eux une très ancienne complicité (quatre décennies, au bas mot), une connivence musicale tissée des mêmes convictions esthétiques (et à ce niveau-là, l’esthétique est aussi une éthique). La communication entre les deux musiciens est d’une intensité palpable. Leur précédent disque en duo, «Poros», enregistré en 1997, ne comportait qu’un standard, Warm Canto, de Mal Waldron. Cette fois le programme mêle des thèmes que je les ai entendu jouer ensemble en concert ces dernières années : standards anglo-saxons (A Nightingale Sang in Berkeley Square, I Loves You Porgy ), standards du jazz (Lament, de J.J. Johnson, Solitude de Duke Ellington), et un standard de chez nous (La chanson des vieux amants, de Jacques Brel). Toutes ces musiques traitées évidemment avec audace dans l’intime respect de leur expressivité, et assemblées en une sorte de suite lyrique avec des compositions du pianiste et du violoniste. Leur expression conjugue à merveille les langages d’hier et ceux de demain. Il s’en dégage une sensation de grande beauté, tendue ou sereine, selon les instants. Du très Grand Art Musical, auquel il faut succomber sans délai : notre bonheur en état de salubrité émotionnelle est à ce prix !

Xavier Prévost

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En concert le mardi 11 février, Paris, 19 Paul Fort

Réservations indispensables à helenaziza@19paulfort.com

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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 15:49

 

Emily Remler (guitare), Cocho Arbe (piano), Carson Smith (contrebasse), Tom Montgomery & John Pisci (batterie)

Las Vegas, 1984 &1988

Resonance Records (2 CD ou 3 LP)

https://resonancerecords.org/product/emily-remlercookin-at-the-queens-live-in-las-vegas-1984-1988-2cd/

 

Dans un hôtel de Las Vegas, où Shirley Horn avait aussi joué, NPR, la radio publique états-unienne, avait enregistré ces concerts d’une guitariste disparue très prématurément en 1990 à l’âge de 32 ans. Sept disques de son vivant, mais il fallut attendre 34 ans pour que Zev Feldman, grand exhumateur de trésors enfouis, publie ces beaux moments de jazz moderne dans la plus pure tradition surgie des années 50-60. Des standards (de Broadway, mais pas que : Autumn Leaves, alias Les feuilles mortes….), des classiques du jazz des années 50 (Moanin’ -celui de Bobby Timmons et des Jazz Messengers-, Tenor Madness , All Blues), des monuments du bop (Hot House) et du Brésil (How Insensitive, Manha de Carnaval) et les indispensables évocations de Wes Montgomery, dont Emily Remler était une admiratrice (West Coast Blues, D Natural Blues). Beaucoup de vigueur et d’énergie, mais aussi d’infinies délicatesses (You Don’t Know What Love Is). Avec de surcroît un copieux livret plein de souvenirs de musiciens et musiciennes. Indispensable à qui n’a pas oublié Emily Remler (comme votre serviteur), et à ceux qui auront la chance de la découvrir.

Xavier Prévost

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8 janvier 2025 3 08 /01 /janvier /2025 15:41

 

Bill Evans (piano), Eddie Gomez (contrebasse), Marty Morell (batterie)

Kongsberg (Norvège), 26 juin 1970

Elemental Music 5990547 / Distrijazz. Existe en CD et vinyle)


 

Enregistré une semaine exactement après le concert de Montreux 1970 («Montreux II», CD Columbia COL 481264 2, origine CTI), et avec un programme différent (un seul doublon, 34 Skidoo, et dans une version très sensiblement différente : plus sereine, peut-être). Le festival de Kongsberg, créé en 1964, célébrait en 2024 ses 60 ans, et ce fut l’occasion d’exhumer cet enregistrement réalisé par un ingénieur du son de la NRK, la radio publique norvégienne. On a publié ‘à tour de bras’, ces dernières années, beaucoup d’inédits du pianiste en concert. Intérêt variable souvent, sauf pour les evansolâtres, mais cette fois la pêche est bonne. Moins de pression qu’à Montreux, comme le révèlent les entretiens publiés dans le livret, dont une conversation avec Bill Evans pour la radio au lendemain du concert. Beaucoup de liberté dans les intros et les impros, une interaction palpable entre les trois, bref un très beau concert (et le plaisir de retrouver Gloria’s Step, divine composition de Scott LaFaro). Belle restitution du son, avec une petite table de mixage mise au point depuis peu par le directeur du festival et l’ingénieur du son, tous deux enseignants à cette époque dans une école d’ingénieurs, l’enregistrement se faisant en ‘direct 2 pistes’ sur un Revox A 77. Ici ou là peut-être un coup de potentiomètre un peu vif qui éloigne légèrement, pour quelques secondes, la présence du piano. Beau document, très beau concert, avec en plus un livret très fourni de documents, témoignages et analyses. On se précipite !

Xavier Prévost

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 22:05

Zool Fleischer (piano, piano électrique, synthétiseur), Franck Agulhon (batterie), Marc Bertaux (contrebasse)

Villetaneuse 8-9 mai 2023

Zoolman Prod / Inouïe distribution


 

F comme Fleischer, A comme Agulhon, B comme Bertaux : un trio de FAB qui fait un clin d’œil (affectueux ? Ironique ? Nostalgique?) à certains ‘Fab 4’ de Liverpool. Manière aussi d’affirmer que ce trio est à nul autre pareil. Parce que, depuis 4 décennies, Zool le trop rare affiche un singularité jamais démentie. Singularité du compositeur (l’immense majorité des thèmes du disque, avec seulement un Goodbye de Gordons Jenkins, très copieusement zoolifié, et une citation d’Ornette, voire de Monk). Singularité du pianiste improvisateur, qui navigue en funambule entre les influences du jazz funky des années 50 (il y a d’ailleurs un thème pour Horace Silver –mais aussi un autre pour Billy Strayhorn, et Burt Bacharach, et Scarlatti, le fils, Domenico- ….), et entre les gammes par tons, les pirouettes harmoniques, et un groove d’enfer ! Avec de multiples jeux de langage (musical, phonétique, allusif….) ; et des respirations mélancoliques. Le désormais vieil amateur que je suis se délecte de cette navigation en eaux turbulentes. Quand j’écoute ce pianiste, ce trio, ce disque, je me dis : le jazz (les jazz.s), c’est ça !!! Jouissif au degré suprême. Pourquoi donc Zool, Prix Django Reinhartd de l’Académie du Jazz en décembre 1985, est-il si rare, sur disque ou sur scène ? Grand disque, tout simplement….

Xavier Prévost

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Le trio sera en concert le 6 février à Paris au Sunside

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Un avant-ouïr sur Youtube

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 18:57
BAPTISTE CASTETS                      Patience

Baptiste Castets                    Patience

 

Fresh Sound New Talent

 

Cet album serait-il passé sous les radars de la critique en cette fin d’année? Ce serait vraiment regrettable tant il nous semble avoir des qualités. Tâchons de rattraper l’affaire...

Point de fougue et d’énergie survoltées mais un sens du rythme qui fait dresser l’oreille. Normal, c’est Patience le premier album en leader du batteur percussionniste Baptiste Castets (sorti chez Fresh Sound New Talent) qui eut le temps ou le prit du moins pendant la pandémie pour composer une partition à la mesure des musiciens qu’il avait réunis autour de lui. Il entraîne son groupe avec un sens réel de la cohésion dans dix titres qui prennent le temps de se déplier, enchaînant sans effort des compositions ouvertes, libres. Une “musique de chambre” d’une grande clarté dans l’articulation que peaufinent des perfectionnistes du trait, habiles à rester dans ces paysages introspectifs en variant dans un même morceau dynamiques et couleurs.

La séduction est immédiate avec une attention constante à la qualité des timbres qui jouent entre eux avec élégance. Une musique plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord tant l’une des qualités de cet album est de se laisser prendre  par la mélodie. On découvre ensuite les harmonies subtiles, combinaisons raffinées, délicats contrepoints entre sax ténor et trombone, échappées libres du contrebassiste sur Histoire de mélancolie avant que le trombone ne prenne la main.

Une légereté soutenue et insistante, une respiration continue dans l’espace de jeu : sur l’assise installée par une rythmique discrète mais solide, les soufflants qu’ils soient à l’unisson, solistes ou qu’ils alternent les rôles, s’épaulant l’un l’autre font assurément pencher l’équilibre de l’ensemble en leur faveur. On aime retrouver le timbre au ténor et au soprano de Frédéric Borey, la découpe élaborée de son phrasé. Patience exactement au mitan de l’album est peut être l’acme du disque. Quant au tromboniste Sebastien Llado, il se refuse à sonner trop cuivré, ce qu’il sait faire par ailleurs. Il y a quelque chose de retenu, de ténébreux, de velouté dans ce Mille Nuits lascif et chaloupé qui nous raconte une histoire, le piano en osmose avec la batterie avec les soufflants qui viennent se lover dans la chair musicale de la pièce. Offensifs sans être jamais  agressifs, ils se livrent avec une intensité délicieusement tempérée, en frémissements contrôlés, comme en liberté surveillée.

Ce jazz sans aucun esbroufe sait être tendre et fort, mélodique et incisif, chantant et désirant. Le compositeur laisse ses partenaires suffisamment libres jusque dans la fragilité même assumée comme une délicatesse. Baptiste Castets sait jouer des combinaisons qui se dégagent de la formule du sextet. Quand sax et trombone se taisent, le piano reprend ses droits et s’écoute alors un “classique” trio jazz, ce qui n’est pas non plus pour nous déplaire.

On remarque des ruptures de rythme, césures, reprises de thème souvent élégiaque au sein d’une même composition qui flotte alors fantasque ou entraîne dans une transe hypnotique. Une dramaturgie dénuée de pathos mais non d’émotion soulignant l‘ambiguité de ces heures alors indécises. Une singulière façon de raconter la fugacité de l’instant, la précarité de la période où exaltation et mélancolie s’imbriquèrent profondément. Une rêverie épurée, en apesanteur jusque dans le dernier Adios qui appelle le silence et pourtant semble se complaire dans l’inachèvement.

 

Sophie Chambon

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 16:40

Jean-Charles Richard / saxophones soprano & baryton

Éric Löhrer / guitare électrique

Layrac (Lot-et-Garonne), 8-9 septembre 2023

Subsequence - L’heure du loup SBS 240901 / Inouïe Distribution


 

Plaisir de voir venir un nouveau disque du trop rare Éric Löhrer, guitariste tout terrain mais, surtout, jazzman de (très) grand talent. Plaisir redoublé de le trouver en une compagnie d’excellence, avec Jean-Charles Richard, Maître-musicien, et improvisateur de haut vol. Et pour faire de cette rencontre une fête pour l’ouïe, le choix d’un répertoire évoquant Steve Lacy : les thèmes qu’il a composés, joués avec ses partenaires, les repères de ses admirations ; et aussi des compositions d’Éric Löhrer suscitées par son goût pour ce considérable musicien.

On trouve là un thème de Cecil Taylor, Louise, enregistré par le pianiste en 1959 sous le titre de Little Lees. Lacy avait enregistré dès 1955 avec Taylor : les aventuriers de la musique savaient se reconnaître…. Et Lacy avait gravé ce thème, sous le titre de Louise, en1960 («The Straight Horn Of Steve Lacy»). Des thèmes de Monk aussi (Lacy en était un fan absolu, et il a joué ses compositions toute sa vie durant) : Evidence & Bright Mississippi. Et bien sûr quatre thèmes signé Lacy, issus de ses dernières périodes. Sans oublier les compositions du guitariste, inspirées par ce projet.

Les deux musiciens ont une relation privilégiée avec la musique de Lacy : pour le guitariste, le premier concert de jazz, quand il avait 16 ans, ce fut le duo Lacy – Mal Waldron, qui le marqua pour toujours. Quant au saxophoniste, il a étudié avec Steve cet art du soprano, et plus largement d’une musique qui fuit les sentiers rebattus pour prendre le chemin du Grand Art. Pour les thèmes de Monk, il passe au baryton, mais sans se départir de ce sens du dialogue qui fait la valeur de tout ce qui se joue dans ce disque.

Leur musique respire ce mélange de maîtrise et de liberté qui prévalait dans l’univers de Lacy, avec une qualité d’expression remarquable. Au soprano Jean-Charles Richard ne joue pas l’épigone, mais il fait fructifier une certaine idée de cet art singulier. Et la guitare d’Éric Löhrer est sans cesse en dialogue avec l’intimité de la musique. Une totale réussite !

Xavier Prévost

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Le duo sera en concert le 23 janvier à 19h30 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris dans le cadre de l’exposition consacrée au sculpteur suisse Hans Josephsohn ; et aussi le 12 avril à La Fraternelle de Saint-Claude (Jura)

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Un avant ouïr sur Youtube

 

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3 janvier 2025 5 03 /01 /janvier /2025 17:45

Jazz family 2025

Jérôme Masco (ts), Kira Linn (bs), Nolwenn Leizour (cb), Nicolas Girardi (dms)

Si vous aimez les albums pianoless de Gerry Mulligan et notamment le fameux album avec Stan Getz, cet album-ci, le premier du saxophoniste Jérôme Masco devrait assurément vous plaire.

Au départ il s’agit d’une rencontre entre le jeune ténor Jérôme Masco et la saxophoniste baryton venue d’outre-rhin, Kira Linn. Tiens, un ténor et un baryton, cela ne vous rappelle rien ? Bien sûr la fameuse rencontre Stan Getz et Gerry Mulligan !

Et c’est sur cette affinité commune que les deux saxophonistes ont conçu leur collaboration. Non pas pour en faire une pâle copie mais plutôt dans l’idée d’amener ces deux jeunes musiciens bourrés de talent, sur leur propre terrain au travers de compositions riches, avec un sérieux sens du dialogue et surtout du contrepoint. Sans instrument harmonique, cette rencontre est délicate à souhait. Raffinée dans le cool ! Elégante dans son expression. Où l’on découvre ce beau quartet et ce son si particulier qui associe le ténor et le baryton dans un entremêlement des lignes mélodiques qui contre-chantent et s’envolent solitairement pour se rejoindre en totale fusion, telle une danse aérienne.

Jérôme Masco outre sa magnifique écriture imprime un lyrisme tout droit venu du bop. Le saxophoniste bordelais y imprime à la fois un sens mélodique tout en son feutré mais aussi un swing au balancement suave. C’est une belle révélation. Quant à la saxophoniste baryton Kira Linn, c’est un véritable coup de coeur pour nous avec là aussi un sens du groove et un force tranquille que ne renierait pas un Pepper Adams.

On est là au cœur de l’acoustique avec une chaleur du timbre soutenue par une rythmique (sans piano on l’a dit) impeccable dans son rôle de maître des horloges avec Nolween Leizour à la contrebasse ( dont on aime le son boisé) et Nicolas Girardi aux peaux frémissantes et subtiles.

On dit que pour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient. C’est exactement ce qu’exprime cette musique. Elle possède à la fois, des racines bien ancrées dans cette histoire du jazz mais aussi des ailes qui emportent ses protagonistes ailleurs, sur leur propre terrain de jeu.

On est totalement sous le charme.

Jean-marc Gelin

 

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31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 09:29

SEBASTIEN JOULIE Group :  «  Loaded »

Fresh Sound new talent 2024

Sébastien Joulie (g), Stefan Moutot (ts), Benoît Thevenot (p ; kybds), Michel Molines (cb), Chalres Clayette (dms)

Et voilà bien le plus New-yorkais des guitaristes français qui nous arrive avec son nouvel album sous le label Fresh Sound New talent. S’il y a bien quelque chose que l’on peut reconnaître à Jordi Pujol , le patron du label catalan, c’est bien d’avoir de très grandes oreilles et d’aimer la musique que l’on aime. Celle qui fait du bien quand elle passe entre les nôtres. Et quand il mise sur le 4eme album du Sébastien Joulie Group on peut lui faire confiance, les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes.

Sébastien Joulie et sa bande de fidèles compagnons nous embarque en plein cœur de la cool attitude avec des composition à l’élégance d’un dandy. Tout en velours et en détachement tranquille. Mais c’est d’un dandy New-yorkais qu’ il s’agit ici. Qui ressemble à d’autres figures de grande classe comme celle de Grant Green pour l’agilité féline du hard bopper à celle de Kurt Rosenwinkel dont les harmonies teintent tout de ce d’un bleu vaporeux et sensuel.

C’est un vrai collectif qui est à l’œuvre ici. Qui tente des choses. Qui travaille sur le son, sur les structures musicales, sur la trame et sur les contrepoints ou sur les relances subtiles de la rythmique, qui varie les claviers entre acoustique et électrique et qui laisse la place à de superbes solistes dont l’avancée met en lumière les chaleurs harmoniques.

On parlait du dandisme new-yorkais, on pourrait aussi parler d’un raffinement japonisant.  Dans un geste presque zen.

Si l’ écriture est complexe, tout leur art est de la rendre fluide et agile. D’une agilité féline et souple. Et lorsque les compositions sont ici aussi riches que limpides et qu’elles sont jouées avec autant de talent par des solistes impliqués et maîtres d’un lyrisme tout en contrôle, il n’y a aucun risque que tout cela parte du mauvais côté. C’est 100% de plaisir garanti.

Réussi de bout en bout, cet album s’écoute comme on se délecte, confortablement installé au creux du moelleux d’un fauteuil club, le cigare dans une main et le whisky dans l’autre.

Un charme absolument irrésistible.

Jean-Marc Gelin

 

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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 09:28

Olivier Robin : «  Take it like it is »

Olivier Robon (dms, compos), Josiah Woodson (tp), Alex Terrier (as), Albert Bover (p), Fabricio Nicolas (bs)

     

         


Pourquoi faudrait-il toujours révolutionner le genre pour que cela donne du plaisir ?
Et si finalement c'était les bonnes vieilles recettes qui nous émoustillaient toujours autant les papilles auditives.
Avec un sens bien solide de la tradition du hard bop, le batteur Olivier Robin nous livre un nouvel album avec une bande de gerilleros du jazz, venus de tous les pays et rompus à celle du hard-bop. En toute universalité.
Alors, ça joue sans compter. Les compos sont limpides et ça sent la moiteur des clubs de Jazz et les verres de whisky qui s'entrechoquent. Les solistes élèvent le niveau dans ce qui fait la magie de cette musique : l'engagement individuel et le sens du collectif dans une atmosphère spontanée.
Les cuivres sont sur le ring avec un Josiah Woodson étincelant à la trompette et Alex Terrier en sax fougueux au lyrisme indomptable. Mention particulière pour le groove du catalan de l’équipe, Albert Bover au piano.
Ça bouillonne et c'est nerveux tout comme il faut, cool tout comme il faut, ténébreux tout comme il faut, avec des étincelles tout comme il faut et des mèches porteuses de dynamite tout comme il faut.

Un album à faire battre le tempo du pied et dodeliner de la tête. L’énergie est communicative.


On aime et on en prend sans modération. D'ailleurs c'est bien simple, cela devrait être remboursé par la sécu.
Jean-Marc GELIN

 

https://youtu.be/DCs-e1KkUC0?si=UEOcnM8GR03DLHr1

 

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