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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 21:23

 

Harmonia Mundi 2013

 

Ibrahim Maalouf (tp), François Delporte (elg), Franck Woeste (cla), Laurent David (elb), Xavier Rogé (dm), Youen Le Cam (tp), Martin Saccardy (tp), Yann Martin (tp).

 maalouf-illusions

Ibrahim Maalouf est très créatif ces dernières années. En effet, après un album jazz rock en 2011 avec « Diagnostic » puis un passage aux Etats Unis avec « Wind », album de jazz acoustique magnifique, Ibrahim Maalouf est de retour avec un album clairement orienté jazz rock aux sonorités orientales. Il est à noter dans un premier temps l’effort fourni au niveau du livret comportant de nombreuses photos et également un texte présentant l’objectif désiré d’Ibrahim Maalouf avec des explications claires et précises. Cela permet de remettre au goût du jour l’intérêt de l’objet CD en cette période de dématérialisation de la musique.

L’album commence par une très belle intro où l’on retrouve les éléments qui avaient fait le succès de l’album « Diagnostic ». Dès le début, on se demande si Ibrahim Maalouf a eu l’opportunité de créer un morceau de la même veine que « Beirut ». Dès « Conspiracy Generation », l’orientation plus rock que jazz est affichée. En effet, ce morceau qui pourrait être divisé en 4 sous thèmes est très rythmique. Les trompettes sont mises à l’honneur avec une certaine puissance sonore. Les cassures de rythme sont cohérentes et surprennent avec bonheur. Les alternances entre passages calmes et plus vifs entraînent l’auditeur vers une odyssée sonore qui finit en apothéose par un gimmick que vous aurez le bonheur de fredonner à tout instant de la journée. Il faut remarquer cette agréable capacité d’Ibrahim Maalouf à jouer sans superflu ni volonté d’être démonstratif. Chacun de ses thèmes ainsi que de ses solos ne sont pas truffés d’un million de notes mais comportent tout simplement les notes justes. InPRESSI obéit aux mêmes exigences. Avec une assise rythmique solide ainsi qu’un Piano Rhodes très rythmé et présent, Ibrahim Maalouf nous fait voyager et on ne s’en lasse pas. Nomade Slang commence sur des bases beaucoup plus douces, beaucoup moins rock avec un groove de basse qui ne vous lâche plus. Le morceau est très planant avec des nappes de trompette très oniriques. L’alternance de parties calmes à des parties plus rythmées permet de terminer sur le thème abordé de matière plus vive et énergique. Par conséquent, aucune lassitude possible lors de l’écoute de ce morceau. Le solo d’Ibrahim Maalouf est toujours très juste et sans fioriture avec le sentiment que le but de ce trompettiste est de tendre vers le Beau. Le morceau « Busy » qui suit peut être interpréter comme une pause dans cet album sonnant assurément rock. L’enchaînement avec le morceau If You Wanna Be A Woman met d’autant plus en valeur ce dernier où l’on repart sur les chapeaux de roues avec un Rhodes hypnotique, une rythmique endiablée et des trompettes enjouées qui nous enchantent avec un gimmick dans la droite lignée de Conspiracy Generation. Sans aucun doute une réussite à tout point de vue. La reprise de Unfaithful de Rihanna pourrait paraître déplacée pour les puristes. Mais ce n’est aucunement le cas. En effet, reprenant la mélodie initiale, Ibrahim Maalouf la réorchestre de manière plus rock, se démarquant ainsi de l’original qui sonne beaucoup plus comme une ballade. Le thème True Sorry vous illuminera par sa beauté. Mais ce n’est pas le dernier morceau comme indiqué sur la jaquette du CD, car il existe un morceau « caché » qui montre que l’illusion est partout. Ce dernier morceau est un hommage non dissimulé au rock des années 70. C’est un morceau très énergique avec un chanteur convaincant où les trompettes ne sont plus mises en avant. Il vous donnera sans aucun doute l’envie de vous replonger dans les albums de Led Zeppelin au plus vite.

Au bilan, Ibrahim Maalouf a écrit un album à l’image de ce qu’il est et nous délivre depuis plusieurs années mais avec une orientation beaucoup plus rock.

Où l’on retrouve ainsi une musique ouverte sur le monde, énergique, multiculturelle. La touche orientale est toujours présente avec subtilité, marque forte de son identité. Le son de groupe est bien mis en avant dans des compositions que beaucoup devraient apprécier. Cet album est une grande réussite. Vous aurez le plaisir d’écouter en boucle sans aucune lassitude.

 

Bastien LEGER

 

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 22:11

 

Airelle Besson (tp), Sylvaine Helary (fl), Céline Bonacina ( bs, ts), Didier Levallet (cb), François Laizeau (dms)

 voix-croisees-didier-levallet-quintet.jpg

On connaît la générosité et les talents de Didier Levallet. A la fois remarquable contrebassiste, personnage éminemment fédérateur et sympathique, pierre angulaire du beau festival de Cuny et ancien patron de l’ONJ. Mais Didier Levallet est aussi et surtout un superbe compositeur et directeur d’orchestre. Si besoin en était, il en apporte ici une nouvelle démonstration avec ce nouvel album, « Voix Croisées » qui vient de sortir aux Editions Fremeaux.

Car Didier Levallet offre ici un magnifique écrin d'écriture. Dans sa manière de faire jouer son quintet il y a des tramages harmoniques qui rappellent un peu ceux de Gil Evans. Dans cette façon notamment de faire sonner une petite formation comme un véritable big band. On entend cela par exemple sur ce beau thème Alicia's walkou sur Sound Fictionou encore sur Antigone 's choice. Mais tout étant dans tout on entend aussi parfois dans cette écriture la marque d'une certaine école classique qui va de Lili Boulanger à Duruflé. C’est qu’ici le quintet respire largement et prend un élan formidable porté par chacun des solistes et par une rythmique ultra efficace. Avec Didier Levallet, tout est sous contrôle, la musique retient les leçons de Miles et prend son temps et l’espace nécessaire.

Dans cet album les femmes sont mises à l'honneur, véritables jeunes et talentueuses héroïnes où ces 3 solistes exceptionnelles se font entendre à la fois comme soliste mais aussi comme partenaire idéale. 3 « voix croisées » dans de subtiles tramages. C’est que, comme on l’a dit, Didier Levallet fédère les talents et les énergies de ces trois personnalités musicales. Airelle Besson aujourd’hui au sommet de son art apporte de la flamboyance et en même temps la chaleur d'une trompettiste de très haut vol, jamais dans l'exubérance, toujours dans la mesure très maîtrisée. Il faut l’entendre sur Le dur désir de durer; morceau très émouvant où les contre-chants sont écrits à la perfection et où Airelle commence sur un registre très "à la Miles" pour s'envoler ensuite avec beaucoup d'incise et de mordant tombant en revanche de manière un peu abrupte sur une coda un peu brutale. voix croiséesAirelle Besson s’entend à merveille avec la saxophoniste Céline Bonacinca, remarquable au baryton et qui porte le groove d'une hard bopeuse de talent à l'instar de La Jetée où elle fait éclater son talent de Baryton-woman à la manière d'un Peper Adams. La flûtiste Sylvaine Helary apporte quand à elle une autre couleur, la marque d'une musicienne venue du classique ou du contemporain qui se serait en même temps nourrie à l’écoute d’un James Moody.

Et derrière ces trois solistes il faut aussi une belle rythmique et une belle énergie pulsée par le beat de Didier Levallet ( quelle puissance ! quelle rondeur ! Mingus pas dans l’écriture mais dans l’esprit du porteur d’un projet) et le drive agile de François Laizeau.

 

Il règne dans cet album une forme de douceur harmonique très chaude, un enveloppement dans du doux et du suave. Une écriture élégante et racée portée par une direction parfaite. Sans pour autant que cet équilibre n’exclut de vrais moments de lâcher prise.

C’est avec Didier Levallet, un vrai collectif qui vit et respire la musique. Avec une formidable cohésion.

Jean-Marc Gelin

 

 

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 10:34

 

Motema 2013

 rene-marie-i-wanna-be-evil-with-love-to-ertha-kit.jpg

Wycliffe Gordon (trombone), Adrian Cunningham (saxophone ténor, clarinette, flûte), Etienne Charles (trompette), Kevin Bales (piano), Elias Bailey (contrebasse) et Quentin Baxter (batterie)

 

 

Attention, immense album de jazz vocal ! La chanteuse René Marie va en effet certainement marquer l’année avec ce nouvel album qu’elle dédie à son idole, la chanteuse et danseuse Eartha Kitt. Rarement autant de chose sont dites avec autant de feeling. Il faut dire que le répertoire et l’histoire d’Eartha Kitt sont en eux-mêmes source d’inspiration et matière à référence s’agissant d’une chanteuse née d’un viol dans une plantation de coton de Virginie et qui parvint à faire carrière sur scène à Broadway sur le petit écran des télévisions américaines. Un modèle en sorte et un culte absolu que lui voue Renée Marie avec des airs crâneuse de défi au monde.

René Marie, nous l’avions il est vrai un peu perdue de vue. Et c’est un peu honteux car disons le tout net Renée marie, est la quintessence même du jazz vocal. Jugez en au dernier album : rien, absolument rien à jeter dans ce opus produit sous la houlette de Jana Herzen, la manager du label Motema dont les goûts sont assez sûrs pour avoir repéré et produit il y a quelques années Gregory Porter à ses débuts. René Marie est une TRES grande chanteuse de jazz. De celles qui montrent qu'avec très peu d'effets de manche, elle peut parvenir à bouleverser son monde juste en quelques paroles chantées. Reine du blues, elle fait groover lascivement quelques accords de 7ème avec une sensualité absolument débordante, irrésistible qui ferait fondre n'importe quelle banquise, voire se liquéfier d'émotion n’importe quel cadre de banque. C’est dire !

René Marie est au-delà du chant et au-delà du jazz. Elle ne scatte pas mais elle met dans ses bagages quelques histoires qu'elle raconte avec une passion murmurée, pas envoûtante mais terriblement torride à l’image de ce Week-end dont elle a écrit les paroles.

Les arrangements sont absolument formidables et mettent la chanteuse sur orbite. Jusqu'à ce " C'est si bon" absolument délicieux chanté en partie en français et admirablement servi à la clarinette par Adrian Cunningham.

René Marie, tout à tour femme fatale, femme sauvage, femme inclassable voire un peu gamine parfois est éprise d'une certaine tradition qu'elle porte avec une aisance absolument confondante. Tout est juste, la phrase prononcée de manière juste, la phrase rythmée de façon juste, le juste swing, la juste émotion, la juste passion. René Marie chante avec un brin de gourmandise mutine et avec un art consommé de la séduction. Celle qui feint l'indifférence et nous touche en plein coeur, attrapé que nous sommes par le bout de la cravate et convié et consentant à la suivre jusqu'au bout de tout.

renee-marie.jpgDes bouts de phrase " What a week end !", " Oh John don't kiss me " , " c'est si bon" prennent avec René Marie une résonance particulière. René Marie amoureuse des mélodies n'oublie pas, comme toutes les grandes chanteuses, le poids et la signification des mots avec lesquels elle engage un sacré numéro de charme. Des riffs de basse martèlent le tempo sur lequel René marie élève le blues à un haut niveau d'incandescence ( let's do it ou Week end). Derrière ça joue terrible et la direction d'orchestre parfaite vient ponctuer juste comme il le faut le propos de la chanteuse avec pêches, glissandos, growl ( Santa baby, I wanna Be evil). On notera d'ailleurs ici les belles performances de Wycliff Gordon,  par ailleurs trombone chez Wynton Marsalis.

 

N’hésitez pas un seul instant, courez vous procurir "I wanna be evil" car c’est sûr, à moins que vous ne soyez de bronze, vous aller fondre à l’écoute de cet album, totalement conquis par cette chanteuse inimitable. Celle dont vous allez à coup sûr tomber raide dingue, c'est elle !

 

Jean-Marc Gelin

 

 

 

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 09:44

 

Christophe Leloil (tp, flgh), Carine Bonnefoy (fder), Eric Surmenian (b), André Charlier (dms)

  dist . : Ref : Durance-Lel042010 / Distribution Orkhêstra International

 leloil

Christophe Leloil est un garçon totalement iconoclaste et insaisissable. On avait applaudi des deux mains lors de la sortie de E.C.H.O.E.S et voilà que le  garçon  rebat aujourd'hui  les  cartes  et  se  remet  en  cause. Car, visiblement  Christophe  Leloil aime bien brouiller les pistes. Quand on le croit  groove  ( Bayou’s bounce) il se fait ultra cool (CCCP). Quand on le pense  acoustique  ( Free time ) il se fait électrique (Lost in the Tube). Toujours  là  où  on ne l’attend pas mais jamais vraiment non plus quelque part.

Qu’importe  ! C’est la marque de sa très grande liberté. Soucieux de ne pas se  laisser enfermer  dans  une  catégorie  distincte,  dans  une chapelle  étriquée mais revendiquant quand même son appellation «  jazz » ( du moins, à  l’écouter  je le suppose), le trompettiste du Sud montre une sensibilité ma  foi  fort  touchante.  A tomber  par terre. Ce n’est d'ailleurs pas un hasard  si  le trompettiste a joué avec les plus grands jazzmen français et tourné  dans  des  formations  aussi  prestigieuses  que celles  d’ Albert Mangelsdorff à Maria Schneider. Excusez du peu.

 

 

 

Dans  le  présent  album,  je  pense  à  Tom Harrell parfois ( même si lui, revendiquerait plutôt  le  jeu  de Booker Little ainsi qu’il le démontrait dans  le  précédent  album).  Car s’il y a ici moins de gnaque que dans le précédent  il  y  a  en revanche  un art du façonnage dans cette manière de construire  ses improvisations avec l'élégance d’un dandy qui, peu gêné par l’agitation  alentour  saurait prendre son temps. Un art de la déambulation sereine.

Avec Carine Bonnefoy au fender il s'amuse de sonorités lunaires pour livrer un  album qui a le mérite d’avoir sa personnalité propre, cette esthétique personnelle,  tout en blues et en atmosphère plus ou moins tamisée. Oui, je persiste,  je  pense à Tom Harrell. Mais il y a aussi beaucoup de groove et de  swing  dans  ce  qu'il dit. Et ceci même sur des tempi lents (CCCP) qui exhument  quelques  vapeurs  noctambules, déambulation de fin de soirée pas trop  alcoolisées. Des pages plus électriques sur la série courte des "Lost in  the  Tube"  et  toujours cette magnifique sonorité de Christophe Leloil qu'il  accommode  d'électronique.  L'idée étant certainement de dépasser la dimension  acoustique  du  quartet pour créer d'autres univers sonores dans

lesquels  s'immiscer.  On  notera  le rôle des accompagnateurs et notamment celui  de Carine  Bonnefoy  remarquable  dans le soutien harmonique (sur le Lotus Blossom de Billy Strahorn).  Ou encore  le  gros travail à la basse d'Eric Surmenian, qui dans nos contrées se fait beaucoup trop rare à notre goût.

Dans  ce  jeu  à  4, Christophe Leloil partage et construit le son avec ses camarades. Ce qui  semble  l’intéresser  est  moins  la  nature  de  ses improvisations  que  ce  son collectif  auquel il contribue. En ce sens-là c’est un album résolument apaisé. Une sorte de quiet cool.

 

 

 

Après,  il  faut  tenir  la  distance  et  varier  les  plaisirs. Passer de sonorités acoustiques à électriques n'est pas complètement suffisant pour relancer  l'intérêt de l'écoute. Ca ronronne un peu de temps en temps. Mais quand  même  de  quoi  se  lover confortablement  dans une écoute toujours délicieuse et brillante à la fois.

Jean-Marc Gelin

 

leloil.jpeg

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 23:52

Naïve 2013

Olivier Bogé (sx, vc, p), Tigran Hamasyan (p), Sam Minaie (cb), Jeff Ballard ( dms)

 BOGE.jpg

 

Il n’y a même pas un an lors la sortie de son magnifique album « Imaginary Traveler  », nous  avions  déjà  remarqué  Olivier  Bogé  que  nous avions chroniqué  dans  ces colonnes  même.  Nous  y  voyions  et  surtout nous y entendions  un  saxophoniste raffiné et élégant de la classe de certains de ses  aînés  vivants à New-York comme David Prez ou Jérôme Sabbagh (en moins funk),  mais aussi de grands saxophonistes racés comme David Binney ou Mark Turner.  La catégorie de ces joueurs de ténor fluides et souples, enfant de la  pop  et  du  jazz  mélangés,  adeptes de la maîtrise et de la zénitude. Restait  alors à Olivier Bogé à se forger un univers musical qui dépasse un

peu  les  clichés  ( que  l’on  aime  absolument) du jazz New-Yorkais pour s’approprier son propre univers.

C’est  ce  qu’il  fait  ici  de  manière  très  soulful  et  très inspirée, perceptible  dès  les premières notes de l’album  (Poem). Le garçon montre qu’il  a  des  choses  à  dires  et s’en  donne  les  moyens. Notamment en s’appropriant  une  rythmique  totalement  inédite faite de la rencontre de deux  fortes  personnalités  musicales,  le  pianiste  très en vogue Tigran Hamasyan  et  le batteur Jeff Ballard que l’on imagine depuis peu exilé dans l’hexagone. Olivier  Bogé  dresse  alors un décor superbe à la carte postale.  En effet  l'association  de  Tigran  Hamasyan aux harmonies très typées  (  Dance  of  the  flying  ballons) , et le drive très fin de Jeff Ballard  sont  assurément  deux ingrédients magnifiques de leur savoir  jouer  collectif.  Dans  le  même  temps,  pulsé  par la rythmique, l'énergie  circule fortement, une énergie que le sax d'Olivier Bogé survole de manière  aérienne, prenant les choses par le dessus. Olivier Bogé c'est un  sax  très émotionnel, un  qui  raconte des histoires, pas vraiment un sax-chanteur mais un storyteller. Presqu’un jeu narratif et contemplatif à la  fois.  Il faut entendre comment, sur le bien nommé  Be Kindpar exemple il sait se faire caressant et soyeux.

Alliance  remarquable  de  talents,  ce  groupe  puissant  montre  tout son savoir-faire  à l'image  de  ce  titre éponyme ( The world begins today) où le batteur  de  Brad  Meldhau semble ici se démultiplier, véritable mécanique hallucinante  de mise en orbite pour le saxophoniste. Impressionnant héroic drummer  !  L'art  de Tigran Hamasyan, quant à lui, est celui de rajouter au cœur de ses phrases des sortes de ghost notes, notes fantômes qui confinent au  quart  de  ton  et donnent cette couleur très métissée de jazz oriental

Inhérente  à  sa propre culture tout en s’appuyant sur des harmoniques très jazz. Un petit morceau gentil (Little Mary T) laisse le trio s'exprimer sur une  agréable complainte où là encore, c'est l'occasion de prêter l'oreille au drive subtil de Jeff Ballard. On est en revanche moins convaincus par la nécessité   d'un  morceau  pseudo  mystique coltranien (Inner chant). Franchement dispensable.  Mais l'instant d'après sur Seven Eagle feathers, Olivier Bogé retrouve  toute sa légèreté et le lyrisme gracieux qui lui vont si bien.

La  couleur de l’album est une couleur, on l’a dit métissée mais aussi très pop  alliant parfois des rythmes ternaires avec du binaire à l’instar de ce Dance  of  the  flying balloons ( point culminant de l’album, apothéose du quartet)  et  dont les thèmes auraient pu être chantés par un Radio Head ou un Portishead par exemple.

 

Il  y a dans cet album des moments de vie, d’émotions fortes ou douces, une conception artistique   qui   ne   laisse  pas  indifférent  et  convoque l’imaginaire  et  l’affect. Quelque chose de puissant se dégage du quartet. Son histoire commence peut être à s’écrire à cet instant-là.

 

Jean-Marc Gelin

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 22:18

 

Altrisuoni www.altrisuoni.com

www.unitrio.ch

www.fredericborey.com

Concerts Unitrio le 14 à LYON au hot Club; le 15 à Roanne au Satellit café

 big_0_Unitrio_page2_cover.jpg

Frédéric Boreyest un des musiciens particulièrement actifs  de la scène hexagonale qui partage son temps entre enseignement et concerts à travers la France dans au moins trois formations : son quintet The Option, un quartet Lucky dog, un combo franco-suisse Unitrio.  On attend aussi beaucoup d’une prochaine collaboration avec Zooloup (le tromboniste Denis Leloup et le pianiste Zool Fleischer).

On le retrouve donc avec bonheur toujours au ténor, dans ce trio chaleureux qui paraît sur le label suisse Altrisuoni. C’est son instrument de prédilection aujourd’hui, et on ne saurait le blâmer de s’y tenir quand on pratique à ce point d’intelligence et de finesse, l’art de la conversation et de l’échange.

 S’il nous a déjà confié  que Joe Henderson et Jerry Bergonzi furent des découvertes capitales, on s’attache surtout au son moelleux, doux et feutré, au phrasé impeccable sans être jamais lisse. Le « son » est toujours privilégié au détriment d’une recherche effrénée de virtuosité. On pourrait aussi ajouter dans sa liste de« favorite », Chris Cheek  dont on aime à penser qu’ il est celui à qui est dédié ce « Meeting with Chris ».

 Avec ce trio enveloppant, on entend du jazz, du vrai qui engendre parfois une nostalgie de bon aloi. On peut être jazzophile comme on est cinéphile, ma foi, et aimer retrouver le son, le grain, le style, sans la patine. Un trio qui sonne et swingue... en plus, avec l‘emploi intéressant de l’orgue Hammond B3.  S’il n’y a rien de nouveau ou prétendu tel, cette musique à écouter en petit comité, dans la fumée de soirées arrosées, donnera  un plaisir à nul autre pareil et ce n’est pas un cliché. Ecoutez la fluidité de ces ballades « accroche cœur » ou l’inquiétante étrangeté de tempos plus alertes comme dans «Mayapocal». Car le répertoire de l’aveu même du saxophoniste ne cesse d’évoluer en accord avec ses deux partenaires de choix, le sensible Damien Argentieri à l’orgue Hammond et le précieux Alain Tissot à la batterie. Voilà un trio attirant qui ne perd pas ses repères, ne recherche pas la révolution, mais évolue dans son sillon, en recherche de timbres, d’une fusion souple et énergique, privilégiant  la recherche de la mélodie en rapport avec l’harmonie.  Et le moins que l’on puisse dire est que le courant passe entre eux.

 Encore un exemple bienvenu de l’art du trio, avec une habileté, bien actuelle cette fois,  à vivre cette musique. On découvrira donc cette « Page 2 » avec intérêt, sur le label suisse Altrisuoni (et on réécoutera la « Page 1 », sortie en 2011 ) tout en attendant avec plaisir de feuilleter la suite du « music  book » de ce grand saxophoniste dans ses formations.  

Sophie Chambon

 

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 13:51

 

IS THAT POP MUSIC ?!?

Label Cristal Records

Distributeur  Harmonia mundi

www.lesonart.com 

www.cristalrecords.com

 LINX-CHEVALIER.jpg

 

Un projet intéressant du guitariste  David Chevallier qui montre un bel  éclectisme puisqu’en quelques années, il s’est intéressé aux madrigaux de Gesualdo, aux ayres  du luthiste de la période élizabethaine John Dowland, montrant que depuis ses débuts avec Denis Charolles, il a su naviguer à travers le temps et les musiques. Equilibriste osant toutes les modifications génétiques, il s’attaque cette fois avec quelques éléments incontournables (et fort doués) de sa compagnie, créée en 2003 (Yves Robert, Christophe Monniot....) au patrimoine de la musique pop. Un disque fraternel en quelque sorte, mais on aura plaisir à retrouver « pareille famille ». Avec tous ces soufflants magnifiques et le drive de Denis Charolles, le guitariste fait sonner l’ensemble.

 Ainsi, on va réécouter quelques pépites de Lennon, Macca, mais aussi de Tears for Fears (« Sowing the Seeds of Love »),  Duran Duran, Sting, U2. C’est David Linx qui donne de la voix dans certains  de ces thèmes très célèbres de la pop music.  Et on ne saurait trouver meilleur interprète, il a  le timbre idéal dans « Come together », le groove inspiré  dans «She said », la délicatesse nécessaire dans ce « Dream brother » tiré du superbe Grace  du malheureux Jeff Buckley.  Ces chansons culte reprennent d’autres couleurs avec les arrangements instrumentaux qui servent de délicat écrin à la voix chaude, bien placée, juste sans emphase. Ce qui ne fait que confirmer que les mélodies étaient formidables... Alors pourquoi se priver d’un aussi beau matériau ? Au cinéma, les « remakes » perdent souvent en intensité mais en musique et en jazz en particulier, on peut, on doit s’attendre à de belles surprises quand on peut partir de quelques cellules, isoler des fragments épars pour les retravailler. Les excellentes notes de pochette du leader précisent avec pertinence  le sens de son engagement et de son travail.  C’est une  vraie « jazz attitude » que laisse entendre ce titre faussement interrogatif « Is That Pop Music ? » :  une recherche transversale, multidisciplinaire qui reprend des « standards », les refaçonne. Au lieu de revoir encore le Great American Song Book et les merveilles de  Tin Pan Alley, on recycle de la pop, du rock. Times are changin’

Pas de problème et aucune ambiguïté, quand on aime jazz, pop, rock, ça fonctionne et avec une telle équipe, on se met à fredonner de bon cœur. Quand la musique est bonne, pourquoi se priver de ces émois ?  

Sophie Chambon

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 22:07

 

Ultrabolic

Distribution France : Musea

 dupont.hubert_jasmin_w.jpg

 

On se souvient encore avec plaisir des rythmes forts du Sawadu du trio du contrebassiste Hubert Dupont. Le voilà de retour avec un album qui fleure le printemps de l’autre côté de la Méditerranée tout en faisant  référence aux révolutions arabes dont on n’a pas vraiment  fini de mesurer les conséquences.

Enregistré en Ile-de-France, en live, à Musiques au Comptoir, à Fontenay-sous-Bois,  lors d’une résidence du groupe,  JASMIM est le dernier projet du leader contrebassiste, à la tête d’un quintet cette fois, toujours dans le cadre de sa structure Ultrabolic. Il en a écrit toutes les compositions et a su s’entourer une fois  encore d’un équipage mixte, parfaitement adapté.  De ce Jasmim international, on saisit toutes les nuances, au cœur des traditions du Moyen Orient, attentif à  la flûte envoûtante de Naïssam Jalal, aux  délicates sinuosités de la  guitare acoustique de Nelson Veras, aux percussions incontournables, acrobatiquement virtuoses de Youssef Hbeisch  qui jongle entre riqq et derbouka. Au sax alto, Denis Guivarch’ n’est pas en reste dans « T-shirt » ou «Faisab », opérant ainsi une « fusion » capiteuse entre traditions et jazz .

 Voilà une musique  de forme rigoureuse qui plonge très vite dans une ambiance planante  jusqu’à une transe doucement contrôlée. Etrange, énigmatique, elle se déploie dans l’espace, vibrant  en expansion, poétique et irrésistible .

On ne peut que souscrire à ce projet idéal, espérer la réunification des rives de la Méditerranée, monde oriental dont la musique complexe emprunte des chemins obliques, toujours lyriques, sinuant  entre le chant de la jeune flûtiste et les pulsations élégantes  de la contrebasse. On embarque, selon les rythmes du cœur, pour cette aventure, humaine avant tout. Et c’est une très grande douceur, une paix évidente qui envahit l’auditeur,  à l’écoute de cet album assez unique. Une révolution  sans violence, perspective des plus  encourageantes de nos jours.

 

Sophie Chambon

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 07:08

 

La jeune scène du jazz hexagonal s'illustre avec deux albums sortis récemment et mettant en scène un guitariste d'une part et un pianiste d'autre part.

Lorsque les enfants de la pop music, s'approprient la liberté du jazz le résultat est carrément convaincant.

A découvrir de toute urgence

 

 

PJ5 : « Word »

Paul Jarret (g), Maxence Ravelomanantsoa (ts), Léo Pellet (tb), Alexandre Perrot (cb), Ariel Tessier (dms) + Stéphane Guilaume (clb, ss), Isabel Sörling (vc), Benjamin Belloir (flgh), Bertrand Luzignant (flgh), Anthony Caillet (euph)

 pj5 word w1

Le jeune quintet récemment primé au Tremplin jazz de la Défense et mené par son leader le guitariste Paul Jarret surprend son monde avec la sortie de ce premier album rempli de promesses, plutôt convaincant dans l'écriture et dans le maniement de ce jazz moderne new-yorkais aussi fluide qu'élégant. Carrément pop (sur un morceau comme Peanuts), on jurerait que quelques grands frères sont passés par là, des gens comme Kneebody ou comme Fly mais aussi une vraie influence de la scène française pop-jazz actuelle.

Il y a assurément beaucoup de talents dans ce groupe mais aussi une très grande concentration, un grand soucis de bien faire qui peu nuire parfois à la spontanéité à l’instar de Ahfields qui revendique clairement cet ancrage Pop-jazz un peu pauvre malgré cette montée en tension qui frôle un peu le cliché l'écriture ( on excusera pour autant les false starts et les petites imperfections de mise en place). En revanche bien plus convaincant lorsqu'il revient à des fondamentaux plus jazz comme sur ce Talk 1 où le saxophoniste peut s'exprimer sur une incise un peu trop courte à mon goût (coït interrompu). Il n'empêche, il domine dans ce groupe une belle énergie et une vraie envie de mouiller la chemise. Et aussi quelques beaux moments d'émotions comme sur Ode, morceau solo et réverbéré assez joli, belle parenthèse enchantée

Il y a des moments intéressants, des tiroirs qui s'ouvrent. Avec cet album du jeune guitariste on est dans l'ambiance d'un jazz très New Yorkais tel que le pratique la jeune génération des post rosenwinkelliens. Il y a des grooves puissants ( Peanuts) qui s'expriment mais avec des procédés d'écriture efficaces certes mais parfois un peu académiques.

Un très beau morceau chanté qui se poursuit de manière superbe sur Far North Suite où l'écriture prend une magnifique envergure orchestrale avec un très beau sax ténor et une partie chantée qui fait littéralement décoller le morceau assurément le plus réussi de l'album. Idem sur Over the lazy dog qui là encore montre des vraies voies intéressantes dans l'écriture très moderne de ce jazz à la dimension quasi cinématographique. On dirait parfois du David Binney dans ses envolées binaires, comme dans ce morceau, Stammer, pas si balbutiant que cela avec un magnifique moment de clarinette basse porté par un Stéphane Guillaume particulièrement inspiré ( comme à son habitude).

Force est de constater que ce groupe tient bien là toutes ses promesses. Enthousiasmant et totalement convaincant

 

 


AMNESIAC QUARTET : «  Tribute to radiohead vol.2 »

 

Sebastien paindestre (cl), Joachim Govin (cb), Fabrice Theuillon (ss), Antoine Pagnaotti (dms)

  Tribute-To-Radiohead-Vol2

Cet album, deuxième volume de l’hommage rendu à Radiohead est avant tout un énorme travail sur les arrangements et sur le son. Très pro dans la réalisation artistique avec pas (ou trop peu) de place laissé au hasard. Tout s'agence au papier millimétré. tout s'organise autour de l'idée pop, autour des nappes électriques mais aussi du rapport à la mélodie plutôt dévolue au saxophoniste Fabrice Thueillon à laquelle s'associe le travail sur les arrangements harmoniques. Il fallait, comme sur le premier opus rester dans l'idée mais s'en détacher aussi. S'écarter du côté un peu wild de Thom Yorke, le chanteur de Radiohead pour aller vers quelque chose de plus soft, de pop lunaire et psychédélique ( comme Exit Music). Le matériau est ici largement emprunté à  « Ok Computer » cet album cultissime enregistré en 1997 et qui marque véritablement l'envol du groupe et un tournant dans la musique pop.

 Si parfois cette musique donne un e le sentiment de tourner sur elle même comme récisémment sur Exit Music celle de Radiohead démarre en douceur pour livrer une progression sensationnelle tout au long du morceau. SP a au contraire privilégié une lecture plus linéaire qui évite d'ailleurs la paraphrase.

La tournure résolument pop détournée sur Climbing up the wall là encore repris de Ok Computer que Paindestre avec talent ne rénove pas, au contraire ancre dans une histoire "Electrique" d'un jazz fusion et d'une pop très 70's avec des sonorités très vintage, là où au contraire Radiohead donnait des sonorités très lunaires un peu futuristes avant de partir dans une sorte d'explosion noisy totalement bluffante. Morceau

d'anthologie qui nous fait dire que Sebastien Paindestre a, c’est le moisn que l’on puisse dire eu un sacré cran pour oser s'y attaquer. Il nous arrive parfois de regretter que Sebastien Paindestre qui s'avère un clavieriste remarquable, ne prenne pas plus souvent le pari du trio compte tenu des sonorités qu'il parvient à créer et qui donnent une lecture très intéressante. Pourquoi ne pas installer plus souvent ce trio fascinant ? Néanmoins une approche plus shorterienne sur Knives out ancre le morceau dans un environnement jazz-fusion qu'il est intéressant de voir accolé à Radiohead. Après, il y a certaines redites. Sur The Tourist par exemple on retrouve les mêmes structures, le même beat et le même tempo (l'original)  avec la même façon de faire tourner en utilisant les mêmes espaces lents avant que tout a coup, le morceau ne connaisse une heureuse évolution en cours de route, hyper bien conçue et réalisée avec un Sébastien Paindestre comme libéré. La force des arrangements est apaisée dans la version de Sebastien Paindestre, donnant à l'œuvre un autre éclairage, plus apaisée mais néanmoins tout aussi fascinante. Le pari était audacieux, le risque de dénaturer aussi et c’est pourtant un vrai tour de force que réalise Paindestre avec un véritable amour pour son sujet au point de lui avoir consacré déjà deux albums sans se trahir lui-même.

 

Jean-Marc Gelin

 

 

 

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 08:58

Bonsaï Music 2013

Emmanuel Bex, Nico Morelli, Mike Ladd

 morelli.jpg

 

C'est un album rare. Et précieux.

B 2 Bill ce n'est pas 4 mains mais bien 4 claviers qui ne font qu'un seul dans une osmose totale. Bex et Morelli signent en effet tous les 2 (en compagnie de Mike Ladd sur plusieurs titres) l’un des plus modernes et des plus émouvants hommages qui puissent être rendu au pianiste de Painfileds.

L’organiste et le pianiste sont ici en totale fusion, se complétant plus que dialoguant, s’appuyant l’un sur l’autre, créant ensemble un son original à la fois électrique et acoustique. Dans cet hommage brillant et moderne a Bill Evans il fallait parvenir à revisiter ainsi l'œuvre du pianiste en s’affranchissant des codes du jazz modal. Pari risqué d’une écriture et surtout d'arrangements audacieux naviguant sans cesse entre les sonorités de l’orgue et celles du piano. Pari fou , insensé et pourtant totalement renversant.

Comment par ce simple duo de ces deux claviers parvenir à relire Bill Evans en transmettant autant d’émotion ! Cette émotion qui effleure puis qui submerge dans B minor Waltzcomme une longue marche empreinte d'une infinie tristesse. Une tristesse mineure. Tout est réinventé. Tout est relu avec un supplément d'âme. Jusqu'à ce Waltz for debbyadmirable de swing derrière la voix de Mike Ladd et un leitmotiv " Everybody digs me" en référence au légendaire « Everybody digs » du pianiste enregistré en 1958 aux débuts de sa carrière.  Incroyablement fort ! Mais il y a du groove aussi comme dans ce Bill in puglia qui tourne sur autour d'harmonies étranges avec un swing irrésistible et fascinant. Presque hypnotique. On est plus dans l’approche personnelle de Nico Morelli qui s’approprie Bill Evans sur les terres de la pizica. Groove aussi sur Five sur le mode tournerie, avec l'incise de la voix de Mike Ladd, des voicing d'Emmanuel Bex ou même de la voix de Bill Evans en illustration sonore.

Oeuvre iconoclaste, déroutante et jamais monolithique. Il y a par exemple dans ce Bill in Space quelque chose de totalement lunaire. Une sorte de flottement dans un monde onirique, fantasmagorique où la voix ténébreuse de Mike Ladd et les voicing du clavier de Bex pénètrent dans un rêve évoquant le fantôme de Bill Evans. Il faut entendre  ce Bill' Heart à pleurer d’émotion parce que l'on a pas entendu souvent de si bel hommage, de si beaux moments de pure grâce. Ou encore Children's play song très émouvant aussi.

Quelle lecture intelligente.

 

 

 

Et si le plus bel hommage que peuvent rendre des artistes, c’est de s’apprprier l’eouvre avec leur propre âme, sans imiter sans signer, en la revistant  leur façon tout en faisant passer l’amour qu’ils ont pour pour leur sujet, si l’hommage est de parvenir à nous donner l’envie d’y revenir sans cesse, alors effectivement il n’en est pas de plus beaux que celui que Bex et Morelli lui ont aujourd’hui rendu.

Jean-Marc Gelin

 

 

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