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30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 11:49

 

Jacky Terrasson (piano, clavier, chant), Thomas Bramerie, Géraud Portal, Sylvain Romano (basse), Ali Jackson, Gregory Hutchinson, Lukmil Perez (batterie). Recall Studio, Pompignan, 12-19 juin 2019. Blue Note-Universal.

 

Une séquence rétro pour commencer : le premier concert de Jacky Terrasson qui me revient en mémoire eut lieu en 1996 au New Morning pour les 15 ans du club fondé par Eglal Farhi, disparue ces derniers jours. Le pianiste y jouait aux côtés d’un maestro de la basse, Ray Brown.  Peu après le lauréat du prix Thelonious Monk  surprit le milieu du jazz par une version toute pacifique de La Marseillaise qui aurait du plaire à Jacques Chirac, fan de musiques militaires et de Frank Sinatra.

 

L’actualité du pianiste franco-américain, c’est la sortie de son quinzième album en leader, intitulé simplement 53, pour rappeler son âge (il les fêtera le 27 novembre prochain). Comment marquer les esprits après trois décennies sur scène ? Jacky Terrasson  est revenu à la formule classique du trio (« celle où je me sens le plus libre ») tout en proposant uniquement ses propres compositions, si ce n’est une évocation brève (moins de 90 secondes) du Requiem de Mozart (Lacrimosa).


Pour mettre tous les atouts de son côté, le pianiste a retenu trois rythmiques différentes. Au gouvernail, Jacky Terrasson mène son équipage avec une main ferme, véloce, et un lyrisme séduisant.  Un hommage de belle manière à quelques maîtres (Ahmad Jamal dans le titre d’ouverture, ‘The Call’, Keith Jarrett dans ‘Kiss Jannett for Me’),  des accents bop, funky, pop :  en seize titres bien concentrés, le pianiste transmet à chaque note une jubilation de haut vol.  La classe !

 

Jean-Louis Lemarchand

 

En concert : le 4 octobre à La Rochelle, le 30 novembre au festival Jazz au fil de l’Oise, le 7 décembre à Bordeaux et le 12 décembre au New Morning (Paris).

 

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29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 19:07

MIGUEL ZENON : «  Sonero, the music of Ismael Rivera »
Miguel Zenón (as); Luis Perdomo (p); Hans Glawischnig (cb); Henry Cole( dms)
Miel Music 2019

Un peu décevant.
Aïe, pas sur la tête ! On a bien conscience qu’en se montrant un peu déçus par ce nouvel album de Zenon l’on risque de se mettre à dos tout le fan club du saxophoniste porto-ricain. Et de fait, s’il a les apparences d’un petit bijou qui ne manquera pas de séduire, ce nouvel album de Zenon nous lasse néanmoins un peu sur notre faim.

Bon, (re)disons le tout net : Miguel Zenon est un saxophoniste au lyrisme superlatif ! La cause est entendue. L’un des plus grands. Ce qu’il livre ici met la barre très très haut dans l’inspiration lyrique des grands saxophonistes. Il faut dire qu’il y a des sujets qui l’inspirent et semblent le porter aux tripes. C’est qu’il est toujours dans une sorte de quête identitaire Miguel Zenon et qu’il ne cesse en effet de jeter des ponts entre le jazz et ses origines portoricaines. Et ceci album après album.
Ici, c'est de la musique du chanteur-compositeur Ismael Rivera (1031-1987) dont il s'agit.
Et dans ce registre, il faut bien le dire, Zenon est un alchimiste pour transformer en jazz la musique de ses propres racines.
Avec une fougue et un souffle Parkerien, le saxophoniste fait ainsi s'envoler les volutes mélodiques dans une sorte de monologue intérieur et néanmoins passionné.
Ca brûle autant que ça caresse, ça emporte dans un flot d’émotion intérieure. Ca embrase.

Mais parce que cette quête identitaire est une affaire personnelle, Miguel Zenon en devient un poil égocentré, ne livrant pas une musique ouverte et offerte mais laissant libre cours au plaisir très intime de l'improvisation lyrique. Miguel Zenon est certes un saxophoniste parkerien mais sa mise en avant occulte parfois la force d'un groupe qui pourtant est composé de trois autres musiciens de haute volée. Et c’est ce discours intérieur qui nous place parfois dans la position de spectateur ébahis, envahis mais étranger à cette histoire distanciée.
Jean-Marc Gelin

 

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26 septembre 2019 4 26 /09 /septembre /2019 08:06

 

 

John Coltrane, saxophone ténor, McCoy Tyner, piano, Jimmy Garrison, basse et Elvin Jones, batterie. Van Gelder Studios. Englewood Cliffs. NJ. 24 juin 1964.

 

Tout amateur de Coltrane sait que l’année 1964 fut historique dans la carrière du saxophoniste. Celle qui vit l’enregistrement de Crescent le 25 avril (« l’album le plus lyrique et apaisé » de Trane, selon Nicolas Fily, in ‘John Coltrane, The Wise One’. Editions Le Mot et le Reste. 2019) et de Love Supreme, le plus gros succès du saxophoniste (600.000 copies vendues à ce jour) le 9 décembre.

 

Ayant échappé à la plupart des exégètes, une séance est restée dans les studios de Rudy Van Gelder, celle du 24 juin au cours de laquelle le quartette majeur de Trane enregistra pour la musique d’un film du réalisateur canadien Gilles Groulx, ‘Le Chat dans le Sac’.


55 ans après, Impulse sort l’intégrale (37 minutes) de cette séance dont 10 minutes seulement avaient été utilisées dans ce film visible aujourd’hui sur YouTube. L’intérêt est indéniable même si les thèmes joués figurent parmi les classiques de Coltrane tels Naima (2 prises présentées) ou Village Blues (3 prises) et que l’enregistrement n’atteint pas la qualité habituelle du maître Van Gelder.
Le quartette de Trane était bien à son sommet, après trois années de coopération fructueuse et studieuse.

Une demi-heure de plaisir intense, marqué par la sérénité de l’ex ténor en colère.

 

Jean-Louis Lemarchand
   

 

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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 10:41

DAL SASSO BIG BAND : «  The Palmer suite »
Jazz & People 2019
Julien Alour ( tp, fgh), Joël Chausse ( tp, fgh), Quentin Ghomari (tp, fgh), Jerru Edwards (tb), Denis Leloup (tb), Bastine Stil (tuba), Dominique Mandin (as, fl), Sophie Alour (ts, cl, fl), David El-Malek (ts), Thomas Savy (ts, clb), Christophe Dal Sasso (fl, dir), Pierre DeBethmann (p), Manuel Marchès (cb), Karl Jannuska (dms)


Une suite riche que signe-là Christophe Dal Sasso. Un peu ampoulée parfois tant les revirements rythmiques et harmoniques sont nombreux, foisonnants et qui nous perdent de temps en temps, en mal de lignes conductrices. La musique évolue entre classicisme à la Française ( on pense aux frères Belmondo dont Dal Sasso est très proche) et les grandes suites du jazz (Ellington ou Marsalis).
Sauf que la ligne mélodique se perd au milieu des méandres harmoniques. Et le swing peine sur plusieurs titres à trouver sa place. Mais il s’agit d’un all-stars et les solistes sont là, hyper concentrés et font le job peut être impressionnés par l'environnement majestueux de Château Palmer, le célèbre domaine viticole du Bordelais qui s'est fait une tradition de marier le jazz et le vin depuis quelques années.
Le travail est néanmoins remarquable. Un vrai travail d'assemblage pareil à celui des vignerons amoureux de leur art. Et il y a ce temps de « jazzification » qui ne se donne pas à ceux qui boivent leur vin d'une traite mais à ceux qui prennent le temps d'en savourer les couleurs, les arômes et des goûts. Et c'est lorsqu'il évoque le Plus Grand des Domaines que Dal Sasso met des bulles dans son vin et  le transforme  (sacrilège chez Palmer).....en champagne pétillant.
Avec Dal Sasso pas de jazz linéaire et prévisible. Il fait de l'assemblage et y mêle pas mal de références du jazz orchestral : Duke, Thad Jones voire même Schiffrin parfois. Velouté souvent, tanique parfois il se déguste comme le vin. A ceux qui savent découvrir qu'après l'attaque c'est une explosion de saveurs et d'arômes pour qui prend le temps, non pas de boire mais de déguster. Les saveurs se juxtaposent en contrepoints et la jambe est souvent longue lorsque les lignes s'etirent (Une transition douloureuse). Il y a quelques notes épicées portées par des solistes au sommet comme ce morceau de bravoure à la clarinette basse ( Thomas Savy) sur La saga des feres Pereire.
Et le tout relevé par quelques épices et un drumming incroyable et haut en couleurs de Karl Jannuska.
« The Palmer Suite » raconte l’histoire de ce domaine Bordelais et fait de cet album un grand cru dans l’oeuvre de Dal Sasso.
Jean-Marc Gelin

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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 21:18

Ramona Horvath (p), Nicolas Rageau (cb)

L'été c'est bien ! Il y a des albums que l'on reçoit durant l'année et que l'on met de côté en se disant qu'on les écoutera quand on aura le temps. Et l'été on a le temps.
C'est comme ça que j'ai découvert une petite pépite à laquelle je n'avais pas vraiment prêté attention : l'album de la pianiste Ramona Horvath en duo avec le contrebassite Nicolas Rageau.
Et finalement cet album, ben voyez-vous il ne m'a pas quitté de toutes les vacances !
Je le connais par coeur. J'en connais toutes les modulations et tous les renversements d'accord. Totalement sous le charme.

Ramona Horvath est une pianiste roumaine sortie du conservatoire de Bucarest il y a quelques années et qui, depuis 2010 a fait de Paris sa terre d’élection. Ramona n'est certes pas une révolutionnaire du jazz et son coeur penche du côté des classiques : Duke Ellington et Billy Strayhorn, Bill Evans, peut être aussi Chet Baker et tous les standards de Broadway. Je jurerai même qu'elle a dû écouter un jour le remarquable et ignoré Phineas Newborn.
Nicolas Rageau, on le connait mieux. Vieux briscard de la scène jazz nourri aux mêmes influences avec une petite touche de NHOP ( enfin, je crois), il fut un moment un pilier du Smalls, le petit club mythique de New-York.
Tous les deux se sont trouvés. Remarquablement trouvés.
Leur album on l'a dit ne révolutionne rien. Mais Dieu que c'est bon !
Avec une rare élégance, un phrasé aérien et léger, un sens de la réinvention des thèmes (avec fidélité toutefois), et un placement rythmique d'enfer, Ramona Horvath respire le jazz. Il faut l'entendre caresser le swing au fond du temps sur le Sucrier Velours (Duke), le faire légèrement rebondir sur la pulse profonde de Nicolas sur Drop me off in Harlem (Duke toujours dont Ella livra une bien belle version). Prenez cette version enjouée de Pennies From Heaven lancée sur une fausse piste avec l'intro de But not for me et sur laquelle Ramona fait preuve de la légèreté du swing. Ou encore ce beau thème de Bill Evans, My Romance réharmonisé à sa façon sans jamais trahir.
Ramona et Nicolas s'écoutent, s'attendent, se devancent  avec une parfaire osmose.
Il faut écouter leur communion sur Esmeralda et cette musicalité de Ni comas Rageau qui fait chanter sa contrebasse.
Au final cet album est un pur moment de plaisir de bout en bout.
On vous l'a dit, il respire le jazz !

Jean-Marc Gelin

 

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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 14:52

Barney Wilen (saxophone ténor et soprano), Olivier Hutman (piano), Gilles Naturel (basse) et Peter Gritz (batterie), Live at the Keystone Korner, Tokyo, 11 février 1991). Elemental Music Records / Distrijazz. Sortie le 6 septembre 2019 ; 2 CD et version Vinyle.

 

Barney Wilen (1937-1996) était une star au Japon. « Je me souviens des fans faisant la queue pour lui demander de signer des autographes sur ses disques originaux et écouter nos concerts avec un respect presque religieux », témoigne Olivier Hutman, pianiste dans le livret accompagnant le coffret de 2 CD consacré à un concert inédit du saxophoniste à Tokyo en 1991.

Sur scène, l’ex-jazzman prodige, prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz à 21 ans, délivrait une leçon de lyrisme avec un sens de la mélodie rare, révélant son affiliation à Lester Young et cette nonchalance élégante qui le caractérisait. Le répertoire témoignait d’une grande diversité, avec des standards américains (signés Rollins, Coltrane…), des compositions de Charles Trenet (L’âme des poètes, Que reste-t-il de nos amours ?), ou encore le tube,  Besame Mucho, distillé en 12 minutes 22 secondes.

Les puristes trouveront peut-être à redire sur la qualité technique de l’album, l’enregistrement ayant été réalisé à partir de la table de mixage du club sur lequel Barney avait branché un mini-enregistreur Sony DAT tout juste acquis dans un magasin de Tokyo. Le bonheur de retrouver, grâce à son fils Patrick, un inédit de cet artiste total et sans concession, véritable héros du jazz qu’était Barney Wilen l’emporte allègrement sur ces (minimes) désagréments.

Jean-Louis Lemarchand

 

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3 septembre 2019 2 03 /09 /septembre /2019 17:46

THÉO GIRARD «Bulle»

Basile Naudet (saxophone alto), Antoine Berjeaut (trompette & bugle), Théo Girard (contrebasse, composition), Sebastain Rochford (batterie)

Montreuil, sans indication de date

Discobole records SD 032019 / Differ-Ant

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Voici deux ans, c'est en trio, avec le disque «30YearsFrom» que le contrebassiste attirait notre attention. Le trio est devenu quartette, avec l'arrivée de Basile Naudet au saxophone. Il faut dire que ce jeune musicien avait parfois remplacé Antone Berjeaut au sein du trio. Le discours d'escorte (la littéraure promotionnelle si vous préférez, ce que l'on diffuse pour accompagner la sortie du CD) invoque Charlie Haden. Ce qui n'est pas illégitime. Mais à l'écoute, c'est plus souvent à un autre contrebassiste que je pense, Henri Texier, pour cette manière de composer des mélodies qui respirent le parfum des musiques populaires d'Europe tout en se nourrissant des fondamentaux du jazz. Musique ouverte, chantante et chaleureuse, mais qui se veut aussi passerelle vers de belles échappées libertaires. Pulsation véhémente, exposés élaborés qui pourtant paraissent d'une évidente simplicité, qualité des solistes, beau sens du collectif : un beau moment de (vraie) musique. On succombe, et on se régale.

Xavier Prévost

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Le quartette jouera le 5 septembre à Paris au Studio de l'Ermitage dans le cadre de 'Jazz à la Villette', le 25 octobre à Juna-les-Pins dans pour Jammin'Juan, et le 7 décembre à La Fraternelle de Saint-Claude, dans le Jura.

Le disque est dédié à la mémoire du batteur Éric Groleau. Théo Girard participera le 17 septembre à Paris, Atelier du Plateau, à une soirée d'hommage à ce musicien.

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Un avant-ouïr sur YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=6jcwjT1Uiik

 

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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 12:47

Enregistrement au studio Midi Live (95) les 2 et 3 juin 2018. Compositions et arrangements de Christophe Dal Sasso. Julien Alour, Joël Chausse, Quentin Ghomari (trompette, bugle), Jerry Edwards, Denis Leloup (trombone), Bastien Stil (tuba), Dominique Mandin, Sophie Alour, David El-Malek, Thomas Savy (saxophones, clarinettes, flûte), Christophe Dal Sasso (flûtes, direction), Pierre de Bethmann (piano), Manuel Marchès (basse), Karl Jannuska (batterie).

 

 

L’engagement (et engouement) de Château Palmer, grand cru du Médoc, pour le jazz n’est pas un secret. Chaque année, depuis 2010, l’appellation Margaux invite des jazzmen pour célébrer son dernier millésime : la liste laisse rêveur, Jacky Terrasson, Michel Portal, Yaron Herman, Emile Parisien, Daniel Humair, Archie Shepp. Le directeur général du domaine, Thomas Duroux a décidé de commander une œuvre à Christophe Dal Sasso pour célébrer les deux cents ans de la propriété rachetée en 1814 par un major général anglais, Charles Palmer à Marie de Gascq**.

 

 

Christophe Dal Sasso avait à respecter une feuille de route, relève Vincent Bessières, patron du label Jazz & People dans un livret détaillé : retracer dans une suite pour big band « la longévité du domaine » en évoquant quelques-uns des chapitres les plus marquants de son histoire. Présentées sous une forme chronologique, les onze compositions traitent des riches heures et des déboires d’un vignoble qui traversa la crise du phylloxera et du mildiou, changea plusieurs fois de mains, adopta la culture en biodynamie.
Mouvements d’ensemble et solos alternent dans une suite riche en couleurs qui témoigne de l’imagination du compositeur et de la qualité de chacun des interprètes. Une œuvre (majestueuse) à déguster sans modération. Formidable.

 

Jean-Louis Lemarchand

 

*Christophe Dal Sasso, ‘DAL SASSO BIG BAND, THE PALMER SUITE’. Sortie le 30 août 2019. Jazz & People/PIAS – JPCD819006.

 

**Xavier Prévost, contributeur régulier des DNJ, conseille à nos lecteurs de se référer à la thèse de doctorat d'état du professeur René Pijassou (Le Médoc, un grand vignoble de qualité, Taillandier 1980) et spécialement les pages 515-516 du tome I sur les classements de 1741 et 1775 (avant le fameux classement de 1855) quand le domaine appartenait au Sieur de Gascq.

 

©photo Julien Magre et X. (D.R.)

 

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23 août 2019 5 23 /08 /août /2019 08:20

Abdullah Ibrahim (piano)

Söllhuben (Allemagne), 17 mars 2019

Enja ENJ-9676 2 / l'autre distribution

 

Un concert dans une petite salle bavaroise, région où le pianiste a désormais des attaches. Un savant mélange de thèmes anciens et de compositions inédites, le tout enchaîné avec la fluidité qui lui est coutumière. On pense immanquablement aux solos d'avant, ceux du temps où il s'appelait Dollar Brand (notamment «African Piano», 1969, Japo/Ecm). Les accents sont moins vifs, le tempo plus apaisé, mais l'atmosphère persiste : dérive harmonique, glissement d'une tonalité à une autre, d'un climat méditatif à une tournerie obsessionnelle. Bref c'est une sorte de 'bilan prospectif', une manière de parcourir le passé à la lumière de l'instant, tout en gardant l'œil ouvert sur les temps à venir. Une belle leçon de sagesse, et un beau moment de musique.

Xavier Prévost

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14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 14:42

Franco D'Andrea (piano)

Rome, 20 septembre 2018

Parco Della Musica Records MPR103CD / Orkhêstra

 

Un solo exemplaire, en cela qu'il rend compte globalement de l'identité musicale de Franco D'Andrea. On sait le pianiste italien attaché aux composantes fondamentales de la musique de jazz (prépondérance de la syncope, swing, rôle de l'improvisation....), et on le connaît aussi comme prospecteur passionné des avant-gardes musicales, des connexions avec les musiques africaines, etc.... Et ce double disque en solo, enregistré au cours d'une seule journée à l'auditorium du Parco Della Musica, et sous titré «Morning Suite» (CD 1) et «Afternoon Suite» (CD 2), restitue de la façon la plus fluide, d'une plage à l'autre (ou à l'intérieur d'une même plage) ce double tropisme. On y chemine, de plage en plage, entre des standards canoniques (Tiger Rag, Livery Stable Blues, Saint Louis Blues....) et des improvisations-compositions issues de la pensée du pianiste dans le bonheur de l'instant. C'est libre et brillant (ou brillant et libre, au choix), et en écoutant cette formidable liberté à l'œuvre dans une parfaite maîtrise de l'instrument, je pense à Martial Solal. Et ce n'est pas un hasard : je garde un souvenir intense d'un concert du Festival de Jazz de Paris qui rassemblait au Théâtre de la Ville, en octobre 1983, trois pianistes (Martial, Franco, et le britannique John Taylor) et trois pianos. Et Martial a aussi joué en duo avec le pianiste italien en d'autres circonstances. Je suis frappé par la liberté insolente de Franco D'Andrea, par sa pertinence musicale de chaque instant, son goût réjouissant de la pirouette et sa faculté de retomber toujours sur la note et le temps qui conviennent. Le pianiste nous a offert ces dernières années un certain nombre de disques (quelques occurrences sur le site des DNJ : http://lesdnj.over-blog.com/2015/11/franco-d-andrea-three-concerts-live-at-the-auditorium-parco-della-musica.html , http://lesdnj.over-blog.com/2016/06/franco-d-andrea-elecrtric-tree-trio-music-vol-i.html ….), et il se maintient constamment à un niveau d'invention, de liberté et de jubilation pianistique qui force l'admiration. Alors oui, sans réserves, VIVE FRANCO D'ANDREA !

Xavier Prévost

 

Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=zpFGXE0k0p8&list

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